Un collectif animé par Yoann Sportouch et Linda Torche, comprenant des historiens, des chercheurs, des politiques, des artistes, des étudiants et des responsables de la société civile, demande, dans une tribune au « Monde », au gouvernement de ne pas abandonner ce projet lancé il y a deux ans et que la ville de Montpellier est prête à accueillir.
Il y a deux ans, le 20 janvier 2021, Benjamin Stora remettait son rapport au président de la République française, Emmanuel Macron, dans lequel une des préconisations concernait la relance du projet de musée de la France et de l’Algérie à Montpellier, qui avait été abandonné en 2014 (« Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie »).
Cette préconisation s’inscrit dans un travail de long terme mené par différentes organisations, associations et personnalités de la société civile pour l’émergence d’un institut de la France et de l’Algérie.
En octobre 2021, le groupe Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes a appuyé à nouveau cette demande auprès du président de la République, pour la création de cet institut de la France et de l’Algérie : un lieu muséal où histoire, mémoires, art, dialogue et coopération pourraient coexister. Emmanuel Macron s’y était alors engagé.
Lors de son voyage en Algérie fin août 2022, il a renouvelé sa volonté de mener ce projet d’institut de manière conjointe et d’en faire, selon ses mots, un lieu « où la mémoire (…) projette un espace à la fois de recherche, de vérité, sans doute de reconnaissance, mais aussi de création, de culture, de partage ». Michaël Delafosse, maire (PS) de Montpellier, a également réaffirmé en août la légitimité de la ville, terre d’accueil de nombreux rapatriés et harkis, afin d’y construire cet institut « pour regarder courageusement le passé, mais aussi tracer des lignes d’avenir ».
Un futur commun
Aujourd’hui, nous, associations, historiens, artistes, chercheurs, acteurs de l’écosystème culturel et de la société civile, rappelons que la concrétisation de ce projet est plus qu’essentielle au dialogue des mémoires. Nous y voyons un outil pour les réconcilier mais aussi mettre en lumière la vérité historique et construire un futur commun pour les nouvelles générations.
Publié aujourd’hui à 18h00
https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/14/pour-la-creation-d-un-institut-de-la-france-et-de-l-algerie-un-lieu-museal-ou-histoire-memoires-art-dialogue-et-cooperation-pourraient-coexister_6157893_3232.html
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