A la marche de solidarité envers les Ouïghours, samedi 3 décembre 2022 à Paris. © Twitter / Section PS - Paris 17e
En deux temps, les Ouighours ont pu capter l'attention du public parisien dans le but de le sensibiliser sur les faits reprochés à l'Etat chinois en matière de respect des droits de l'Homme. Une marche similaire avait été organisée en automne 2021, avec un itinéraire différent, par l’Institut ouïghour pour « briser le silence complice de la communauté internationale et exiger ensemble la reconnaissance et la condamnation des crimes commis à l’égard des Ouïghour·e·s et autres minorités turciques par le régime chinois ».
De l’identité à la culture : un génocide en cours
L'approche de la manifestation du 3 décembre se voulait empreinte de détermination. C'est autour de la défense de l'identité culturelle que se sont beaucoup orientés les esprits pendant cette marche. Comme à son habitude, l'eurodéputé Raphaël Glucksmann était présent. A noter également, la présence de l’eurodéputé Yannick Jadot d’Europe Ecologie-Les Verts, d'Olivier Faure du Parti socialiste, de la figure militante Omer Alim, qui reste sans nouvelles de sa famille depuis 2017, ou encore d’Irfan Anka, anciennement important journaliste avant son départ pour l'exil.
Mais le rôle déterminant revient à l'universitaire Dilnur Reyhan. Une femme à l'allure discrète mais caractérisée par l'immensité de son talent oratoire au service de son peuple. Une personnalité intellectuelle qui insuffle la dignité comme fil conducteur de la manifestation, en mettant l'accent sur l'urgence de la tragédie. La fermeté du principal slogan du jour en est le reflet : « Génocide en cours, sauvons les Ouïghours ! »
Des Ouïghours attentifs pour sensibiliser à leur cause
Le cortège discipliné mais convivial s'est caractérisé par l’aspect hétéroclite des manifestants. Les ressortissants ouighours avaient la mine grave mais étaient avenants envers leurs interlocuteurs qui prenaient la peine de les questionner sur la situation tragique au Turkestan oriental. Parmi les marcheurs extérieurs à la diaspora, on pouvait trouver des membres de la communauté tibétaine ou encore de la péninsule indochinoise.
Un échantillon représentatif varié
Anis, journaliste indépendant d'origine algérienne, a pris sur son temps pour participer au défilé tout en recueillant des impressions. Kyane, elle aussi Française d'origine algérienne, a mis un point d'honneur à braver le froid pour « défendre les Ouighours mais aussi un peu tout le monde, la dignité humaine en général », précisant être « venue malgré les mises en garde de nombreuses amies contre...le froid ! Ça prouve que les gens ont encore du chemin à faire pour prendre vraiment conscience de ce que vivent les Ouighours en Chine ».
Une analyse qui rejoint celle de Marion, vendeuse, qui a délaissé son commerce quelques instants au passage du défilé, pour soutenir momentanément le mouvement. La jeune fille explique ses motivations ainsi : « Je suis Italienne du Latium par mon père et Marocaine par ma mère. Donc ce qui arrive aux Ouighours me choque d'autant plus que j'ai une vraie double culture familiale. Le manque de tolérance en Chine est dégueulasse, surtout avec leurs méthodes. »
Nation comme destination finale
Tout comme l'an passé à la même saison, une place a été le lieu de conclusion d'une marche, celle de La Nation. Après le symbole de La République pouvant faire penser à la République française si liée originellement à la protection des droits de l'Homme. A la République chinoise anti-démocratique avec qui un bras de fer doit s'engager. A la République du Turkestan oriental qui veut recouvrer sa liberté, son indépendance.
https://www.saphirnews.com/Genocide-en-cours-sauvons-les-Ouighours--A-Paris-une-mobilisation-ferme-contre-le-regime-chinois_a29298.html
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