Quelle incidence sur la Cause palestinienne après le récent revirement de la position australienne, qui a décidé de ne plus reconnaître El Qods-Ouest comme la capitale d'Israël ? Si on sait l'exploiter, c'est un gain immense pour les Palestiniens, qui cherchent à renforcer leurs rangs suite à la « Déclaration d'Alger», et pour tous les amis de la Cause palestinienne. Quatre ans après la décision de l'ancien gouvernement australien de reconnaître El Qods Ouest comme capitale d'Israël, et annoncer dans ce sillage de transférer l'ambassade d'Australie de Tel-Aviv vers la ville Sainte, la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a rectifié la trajectoire de la politique extérieure de son pays, en déclarant, le 18 octobre dernier, que la question du statut d'El Qods devait être résolue dans le cadre de négociations de paix entre Israël et le peuple palestinien et «non dans le cadre de décisions unilatérales». Affirmant que l'Australie «ne soutiendra pas une approche qui compromet cette perspective», et que «l'ambassade d'Australie a toujours été, et reste, à Tel-Aviv». Cela explique globalement la nouvelle position de l'Australie à propos de cette reconnaissance, influencée par la même position de l'administration américaine, sous la conduite de Trump, mais qui n'a jamais fait l'unanimité au sein de la communauté australienne, et a provoqué d'énormes ennuis dans les relations avec l'Indonésie voisine, notamment sur le plan économique avec un gel temporaire des accords de libre échange entre les deux pays. Comme quoi les causes justes survivent toujours à l'arbitraire. Bien sûr, bien que la ministre australienne des Affaires étrangères a tenu à souligner que «cette décision n'est pas un signe d'hostilité à l'égard d'Israël», cela n'a pas manqué de provoquer le courroux d'Israël, qui a convoqué dans la journée même du 18 octobre l'ambassadeur australien. Alors que le ministre palestinien des Affaires civiles, Hussein al-Cheikh, de son côté, a salué la décision de l'Australie concernant El Qods et son appel en faveur de la solution à deux États et sa garantie selon laquelle la souveraineté future d'El Qods dépend d'une solution permanente basée sur la légitimité internationale. Mais, c'est sur le plan régional, arabe, surtout, où l'on s'attend à ce que cette décision australienne fasse ses effets. D'autant que le Sommet d'Alger, qui inscrit la Cause palestinienne au cœur de ses travaux, se prête parfaitement pour prendre des décisions fortes qui consacrent un soutien, sans faille, à la solution à deux Etats, avec El Qods comme capitale palestinienne. Et pourquoi pas l'inscrire comme préalable à toute «normalisation», comme c'était la devise à l'époque, et faire revenir sur leurs décisions les pays qui ont suivi cette voie ? On peut toujours rectifier des politiques qui ne cadrent pas avec les principes humains ou de la légalité internationale. L'Australie peut-elle être plus arabe dans ses positions sur ce registre que les pays arabes ?
par Abdelkrim Zerzouri
Dimanche 23 octobre 2022
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5316216
.
Les commentaires récents