La jeune écrivaine algérienne Kaouther Adimi s'est montrée très critique quant à la politique de l'immigration que mène le Président français Emmanuel Marcon. Selon elle, c'est une « politique islamophobe portée par un ministère de l'Intérieur d'extrême droite, raciste, qui, chaque jour, contribue à faire de la France un pays de plus en plus dangereux pour les musulmans ».
L'écrivaine, interviewée par Jeune Afrique[1], n'a pas hésité à faire un parallèle avec le passé colonial de la France. « Il est naïf de croire qu'il n'y a pas là un héritage colonial. Certains discours de Marlène Schiappa ne sont pas sans rappeler les discours des femmes de généraux à l'époque de la guerre. La façon de vouloir réglementer la vie des musulmans est directement inspirée de la colonisation », a déclaré l'auteur d'Au vent mauvais. Assurant ne pas croire à « une possibilité d'une relation apaisée entre l'Algérie et la France si le sujet n'est pas traité avec lucidité et courage », Kaouther Adimi accuse l'État algérien de ne pas se préoccuper de la manière dont les ressortissants algériens sont traités. « Ce n'est pas un enjeu pour lui », dit-elle.
Guerre d'Algérie : une épine dans le pied de la France
À la question de savoir quelle est la place de la Guerre d'Algérie dans les relations franco-algériennes, Kaouther Adimi répond : « C'est une épine dans le pied de la France et dans beaucoup de familles françaises, souvent avides d'histoires et de réponses, une épine qui s'est infectée ». Là aussi, elle charge Marcon qu'elle accuse de ne pas aller au fond des choses. « Emmanuel Macron ne veut pas retirer les épines, il veut seulement calmer les douleurs de manière superficielle, alors qu'il faudrait regarder le pied, examiner la plaie et arracher l'épine », dit-elle. Et d'ajouter : « L'Algérie comme la France font mine de ne pas voir que la question de la Guerre d'Algérie concerne aussi la manière dont l'État français a construit sa relation avec les Algériens sur son sol et avec les Français d'origine algérienne ».
References
↑1 |
Kaouther Adimi : « Vouloir réglementer la vie des musulmans est inspiré de la colonisation », Jeune Afrique
|
---|
Les commentaires récents