Habiter la vie ordinaire n’était pas encore faire l’expérience d’un sol qui de partout se dérobe du fait d'une dévastation de plus en plus patente de la Terre. "
Jean- Claude PINSON
Pour la première fois de son histoire, l’humanité fait face à la destruction potentielle de son unique habitat : la planète. Cette menace altère non seulement nos comportements, nos interactions sociales, mais la psyché même des individus, affirme...
PLANÈTE VERTE
Stress et violence de rueLes études menées lors d’événements climatiques extrêmes, comme l’ouragan Katrina et des épisodes de canicule aux États-Unis, ont permis de mesurer la recrudescence de certains comportements ou de troubles mentaux. Le nombre de cas de dépression a bondi dans la foulée de Katrina, principalement chez les groupes sociaux les plus pauvres. Plusieurs rapports prévoient que les troubles de l’anxiété et la dépression seront favorisés par les épisodes climatiques extrêmes, les pertes de revenus (pertes agricoles, forestières et halieutiques), les conflits sociaux liés aux déplacements de population et au manque de ressources, la baisse de la qualité de vie.
Violence
Selon un rapport américain, l’augmentation des températures moyennes pourrait engendrer une hausse de 24 000 homicides et agressions pour chaque hausse de deux degrés. Une étude menée à Montréal a aussi recensé une augmentation des actes criminels lorsque le mercure dépasse les 30 degrés Celsius.
ÉCOPSYCHOLOGIE : NOUVELLE RÉALITÉ DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?
Il n’y a pas que le champ de la philosophie qui s’intéresse au lien entre psyché et environnement. Plusieurs experts parlent maintenant d’écopsychologie pour décrire le nouveau champ de la psychologie ouvert par la réalité des changements climatiques. Dans un rapport de 230 pages diffusé en 2014, l’Association américaine des psychologues (APA) presse d’ailleurs ses membres de prendre acte de cette nouvelle réalité, qui aura des impacts majeurs sur le bien-être de la population. Comme l’ont détaillé certains travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), on anticipe une augmentation des épisodes de stress et d’anxiété dus aux impacts du réchauffement global. Les psychologues jugent aussi crucial d’approfondir les connaissances sur les raisons qui motivent les gens à ne pas réagir à la menace climatique. Parmi les hypothèses suggérées : l’accès à l’éducation, le déni, la perception lointaine du risque, la méfiance à l’égard des médias et des gouvernements, ainsi que des facteurs culturels et sociaux. Si 75 % des Américains jugent le réchauffement climatique comme un problème très ou assez préoccupant, cette proportion atteint 87 % au Canada et 97 % au Japon.Loin des souvenirs
hors tout ressentiment
au plus près des simples choses
des antiques métamorphoses
sur la margelle d'un puits
à l'orée de la Nuit Obscure
Que je dise une dernière foi
Je
... perds lentement
ma relation vitale aux ciels
à la Mer
à L'océan
à l'immanence à l'essence
Je pressens le chaos la faim
la sécheresse
malgré l'immensité azurée
J'ai le mal de terre
mal aux mondes
que l'on voit chaque jour
passés par les armes anthro - piques
du déréglement
du bouleversement climatique
je souffre de solastalgie aigue
sans illusion aucune
et l'espoir m'est un vain mot
dépossédé de sens
de profondeur de champ
de vision
Je sais chaque lendemain grevé
de lourdes peines
tant d'horizons enténébrés
l'aube sitôt grimée
plaquant au sol la soif
la liberté de vivre les Grands Espaces
la pureté où dignement
solennellement se ressourcer
Les vagues tonnent
en roulant l'or noir des empires
des magnats
tel le bourdon des mornes plaines
des terrils des corons
du Plat Pays
chers au grand frère
Jacques
qui nous manque tant
Du soleil Levant
de l'Empire du Milieu
montent la plainte
l'agonie le râle de la torture
des gens des êtres non-humains
rituellement génocidés
odieusement massacrés
Au couchant le funeste écho des armes
nous rappelle aux heures sombres de la conquête
Le Septentrion
sonne le glas des saisons des banquises
Le Pôle Sud se brise en morceaux
Le troisième Pôle
les hauts massifs n'assument plus leurs glaciers
Les grands fleuves tarissent
comme source d'estive déviée
Les îles regardent en face le sort des naufragés
les coraux blanchissent en mourant
les forêts primaires brûlent
les arbres sont abattus
Je suis je participe de ce convoi du vivant
sacrifié sur l'autel des vanités
Elément d'un Tout aujourd'hui fissuré
J'accuse la peine immense d'en ressentir les semonces
les souffrances infinies
de la tristesse
Que je ne me rende jamais au diktat
aux rouages de la servitude de la soumission
Il ne me reste que les mots pour lutter contre les maux
dévisager le traitre au vaste pacte d'alliance
ourdissant le complot profitable
l'artéfact capitalisable
fleurissant les marinas les palais
Les dieux ripaillent à la table des rois
fêtent les lendemains de l'innommable Traite
Ce matin comme tous les matins
le réveil survient sans le chant des oiseaux
L'oliveraie survit sous les touffeurs la canicule
le dôme la virgule de chaleur
Le poison évince l'insecte
Le grillon ne chante plus le soir dans la cheminée
la prose de Ferrat
Ma France les Saisons
s'absentent de ce furieux délire
en s'exilant en enfer
Que de migrations perdues
Suis-je encore de passage
élément cosmique
le triste constat d'une mort programmée
outrageusement finie matérielle éphémère
une hypothèse
un désespérant anachronisme une erreur un renégat
sur Terre
manquant et faillant à la voie de l'Alliance
J'ai pour miroirs
la mer et l'océan
où puiser chaque matin
quelque pan d'éternité
de pureté
de vérité
blanc bleu ciel
comme je viens à eux
J'arrive
L'air saisit
le vent brûle
le soleil mord
la terre craque
les champs crépitent
la ramée s'étiole
L'eau manque
l'ombre manque
Je vogue et vague
seul
CRISTIAN-GEORGES CAMPAGNAC
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