Durant la guerre d'Algérie, il n'y a pas que les militants communistes qui ont soutenu la cause algérienne pour son indépendance. Les chrétiens ont aussi contribué à protéger la cause algérienne. C'est dans ce sens qu'un documentaire les veilleurs de l'Évangile met en lumière le combat méconnu des chrétiens pour l'Indépendance algérienne. Ces anciens militants ont témoigné sur France 2, dimanche 3 juillet 2022.
Dans l'histoire douloureuse et complexe de la guerre d'Algérie, on a en tête le rapport de force entre l'armée française et les militants et combattants algériens du Front de Libération nationale (FLN).
Diffusé dimanche 3 juillet à 10 heures, sur France 2, le documentaire les veilleurs de l'Évangile a choisi de mettre en lumière des chrétiens, protestants ou catholiques, qui ont milité pour l'indépendance de l'Algérie à la fin des années 1950. Surveillés, parfois arrêtés et torturés par les militaires français ou assassinés dans des attaques militaires, ils sont pourtant souvent restés les oubliés de cette page d'Histoire.
Le réalisateur de documentaires Richard Berthollet réhabilite ces militants chrétiens et les fait témoigner aujourd'hui, dans une coproduction oecuménique des émissions Le Jour du seigneur et Présence protestante. Évoquant leurs souvenirs avec émotion, ces témoins de la guerre racontent notamment leur rôle dans les centres sociaux catholiques, au coeur des bidonvilles et des campagnes de l'Algérie colonisée. C'est au contact de ces populations plongées dans la misère que les travailleurs sociaux catholiques, et notamment les prêtres ouvriers de la Mission de France, se sensibilisent à la question de l'Indépendance algérienne et commencent à militer. Certains cachent des membres du FLN (comme le diplomate Salih Benkobbi qui témoigne dans le documentaire), quand d'autres documentent et dénoncent la torture des enfants algériens par des militaires français.
Parmi les témoins révoltés par cette violence, le prêtre jésuite Stanislas Hutin a bien du mal à faire entendre sa voix dans les aumôneries, où on peine à le croire. Il doit lutter contre l'incompréhension d'une partie de la communauté catholique, qui a même surnommé «Mohamed Ben Duval» un autre prélat, le cardinal et archevêque d'Alger Léon-Étienne Duval, à cause de ses prises de position en faveur des indépendantistes. Les institutions ecclésiales prennent leurs distances avec ces chrétiens rebelles. Le pasteur Étienne Mathiot est ainsi désavoué par une partie de l'Église luthérienne après sa condamnation en justice pour avoir aidé des combattants du FLN.
Car les chrétiens français sont censés maintenir une forme d'autorité religieuse en Algérie, et les églises, surmontées de drapeaux français, sont perçues comme les symboles d'un pays acquis aux Occidentaux. En dévoilant toutes les divisions de la communauté chrétienne, le documentaire de Richard Berthollet s'efforce de montrer un regard objectif et très complet sur la place de la religion dans le conflit.
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