Les avocats du fondateur de Wikileaks ont fait appel de la décision du gouvernement britannique de l’extrader aux États-Unis, où il risque la prison à perpétuité.
Londres a donc capitulé face à la pression étasunienne, et signé le décret extradition de Julian Assange, poursuivi outre-Atlantique pour une fuite massive de documents confidentiels, et qui risque jusqu’à 175 ans de prison. Le 20 avril dernier, la justice britannique avait déjà donné son feu vert à la remise de Julian Assange aux autorités de Washington. Ne manquait plus que la signature de la ministre de l’Intérieur Priti Patel, qu’elle a apposé ce vendredi. Voilà donc l’épilogue – provisoire – d’un bras de fer judiciaire concernant un citoyen australien de 50 ans, héros de la liberté d’expression ayant, par le biais de sa plate-forme Wikileaks, diffusé des dizaines de milliers de documents confidentiels réduisant à néant ou presque le narratif anglo-saxon, en particulier celui concernant les guerres menées en Irak et en Afghanistan.
A la lumière des innombrables « scoops » de Wikileaks, qu’il s’agisse de fuites diplomatiques ou de vidéos de l’armée américaine assassinant ça et là journalistes et activistes considérés comme hostiles à la Maison Blanche, il s’agit bien d’un jour sombre pour la liberté de la presse. Et qui agit comme un révélateur de son état actuel, à l’heure où les puissances occidentales, totalement muettes sur le cas emblématique de Julian Assange, s’indignent à juste titre du travail médiatique en provenance de puissances rivales ou concurrentes, qu’il s’agisse de la Russie ou de la Chine.
Pour justifier le processus d’extradition, le ministère de l’Intérieur britannique souligne que « dans cette affaire, les tribunaux n’ont pas conclu qu’il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d’extrader M. Assange. Ils n’ont pas non plus conclu que l’extradition serait incompatible avec ses droits humains, y compris son droit à un procès équitable et à la liberté d’expression, et que pendant son séjour (sic) aux États-Unis, il serait traité de manière appropriée, y compris en ce qui concerne sa santé ».
Alors que Julian Assange, qui a vu sa santé physique et mentale se dégrader pendant son séjour forcé à l’ambassade de l’Équateur à Londres – où il est resté cloîtré entre 2012 et 2019 – pourrait finir ses jours dans une prison de haute sécurité aux États-Unis, WikiLeaks dénonce de concert « un jour sombre pour la liberté de la presse », et précise que le fondateur de l’organisation fera appel. « Quiconque dans ce pays se soucie de la liberté d’expression devrait avoir profondément honte que la ministre de l’Intérieur ait approuvé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, le pays qui a comploté son assassinat », a de son côté réagi Stella Morris, l’une des avocates de Julian Assange, qu’il a épousé depuis sa prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, où il est détenu depuis trois ans. Plusieurs fuites de documents ont effectivement attesté que la CIA, sous ordre de l’administration étasunienne, avait étudié la possibilité d’enlever ou de liquider le lanceur d’alerte.
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