Le groupe écologiste a proposé le nom de l’avocate militante féministe mais il a été retoqué en commission des noms de rue à la Ville.
"On marche sur la tête", s’est offusquée Juliette Chesnel Le Roux, conseillère municipale d’opposition écologiste à Nice. La commission des noms de rues de la Ville s’est réunie mercredi et les élus ont, comme à l’accoutumée, proposé des femmes et, surtout, des hommes, afin qu’un jour, une artère niçoise puisse porter leur nom.
La conseillère municipale EE-LV a proposé le nom de Gisèle Halimi. Mais Philippe Vardon, le leader de l’opposition d’extrême droite, ex-Rassemblement national, a mis son veto. "Ma proposition...
La Ville de Nice refuse d’accorder un nom de rue à la féministe Gisèle Halimi
Aucune rue niçoise ne portera finalement le nom de la militante féministe Gisèle Halimi, disparue il y a deux ans. La majorité centriste estime que cette figure « ne fait pas l’unanimité ».
Juliette Chesnel-Le Roux (EELV) n’en revient pas. « Depuis que je suis élue au conseil municipal, je propose à la commission d’attribution des noms de femmes puissantes pour nos rues. C’est ce que j’ai fait hier, le 22 juin ». Sauf que la séance, habituellement bien tranquille, ne s’est pas déroulée comme prévu.
« J’ai suggéré que l’on accorde un nom de rue à Gisèle Halimi, eu égard à son combat pour la cause des femmes », mené notamment avec Simone de Beauvoir et Jean Rostand. Son action a été déterminante pour que la France évolue enfin, dans les années 1970, sur le sujet du droit à l’avortement.
« Elle mérite sans doute plus un geste que certains militaires, que le multi-condamné Charles Pasqua ou que Jacques Médecin, qui a fui la justice ». Tous deux ont leur hommage chez nous, à la Libé et dans le Vieux-Nice.
« Mais l’ex-RN Philippe Vardon a répondu que c’était hors de question, puisque Gisèle Halimi a défendu des membres du Front de libération nationale (FLN) » dans le contexte post-guerre d’Algérie. « La majorité, qui était favorable à mon idée au départ, lui a emboîté le pas » raconte-t-elle à Nice-Presse. « Le risque de trouble à l’ordre public a été évoqué. »
« Avocate de terroristes »
« Si on présente aujourd’hui Gisèle Halimi uniquement sous l’angle des combats féministes, on oublie bien souvent qu’elle fut aussi l’avocate des terroristes du FLN algérien » fait valoir Philippe Vardon.
« Au nom des pieds-noirs et harkis accueillis nombreux dans notre ville, je suis intervenu pour affirmer mon objection catégorique à ce qu’une artère de Nice porte (son) nom. Les élus de mon groupe se battront toujours pour le respect de la mémoire française en Algérie. »
Idée « rédhibitoire »
Les conseillers municipaux de la majorité macroniste Nice Ensemble « n’ont pas du tout emboîté le pas de Vardon » dément Gaël Nofri, adjoint de Christian Estrosi notamment chargé de la circulation. « J’avais souhaité prendre la parole avant lui, pour expliquer que Gisèle Halimi n’est pas une personnalité consensuelle. »
« Certes, son combat pour les femmes appartient à l’histoire. Mais nous n’allons pas donner des noms de rues aux avocats des poseurs de bombes du FLN. Cette idée est totalement rédhibitoire. Cela dit, personne n’a évoqué d’éventuel trouble à l’ordre public. »
Et de trancher: « le groupe écologiste est à côté de ses pompes, comme d’habitude. Il cherche sa petite polémique… Comme avec Jean-Luc Mélenchon que la NUPES soutient, on voit là une haine de la France et de son histoire. »
« Nous avons pu honorer d’autres femmes, et nous le ferons encore. »
Parmi les autres propositions, celles portant sur Juliette Gréco et Robert Hossein ont été adoptées.
Les commentaires récents