Que lit-on dans le direct sur le site 20 minutes.fr ? Nous sommes au 64ème jour de guerre en Ukraine.
«6h58 : La Grande-Bretagne en appelle au «courage» des alliés
La Grande-Bretagne a appelé mercredi soir les alliés de l'Ukraine à faire preuve de «courage» en augmentant leur aide militaire, arguant que la guerre était «notre guerre» et la victoire de Kiev un «impératif stratégique pour nous tous». «Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», a lancé dans un discours à Londres la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss. Vladimir Poutine a de son côté à nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant une riposte «rapide et foudroyante».
9h41 : A Kharkiv, les pompiers épuisés
Après plus de deux mois de conflit, l'épuisement guette les pompiers de la deuxième ville d'Ukraine. Les chiffres sont terribles: plus de 1.000 incendies dans la région de Kharkiv, plus de 2.000 bâtiments endommagés ou détruits par le feu uniquement dans la ville et plus de 140 civils morts dans les décombres, selon Ievguen Vassylenko, porte-parole régional du Service d'urgence de l'Ukraine.
Chaque jour des roquettes russes visent principalement les quartiers Nord-Est et Est, les plus proches de la ligne de front. Des habitants y vivent toujours. Des frappes aléatoires, espacées, à toute heure du jour ou de la nuit, parfois meurtrières. Mercredi, en fin de journée, deux bombardements ont encore fait un mort et deux blessés. Mardi le bilan était de trois tués. «En temps de paix, il pouvait n'y avoir qu'un seul incendie majeur, mais pendant la guerre, il peut y en avoir en même temps une dizaine», explique Roman Katchanov à la tête de la caserne N.11. En plus de deux mois de conflit, pour la seule région de Kharkiv, un pompier et trois démineurs sont morts en intervention, selon le porte-parole Ievguen Vassylenko.
9h44 : «Une guerre au 21e siècle est une absurdité», déclare Antonio Guterres
«Une guerre est une absurdité au 21e siècle», a déclaré ce jeudi le secrétaire général de l'ONU à son arrivée à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars.
Antonio Guterres, qui effectue sa première visite en Ukraine depuis le début du conflit, a fait ces déclarations devant des habitations en ruines. «J'imagine ma famille dans une de ces maisons (...), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au 21e siècle, aucune guerre n'est acceptable au 21e siècle», a-t-il ajouté.» (1)
Ces trois informations résument l'horreur de la guerre qui frappe l'Ukraine, l'incongruité d'un monde tant occidental que russe qui se targue d'être moderne, civilisé, à la pointe des formidables avancées et réalisations dans tous les domaines qui régit aujourd'hui les sociétés humaines modernes. La guerre n'étant laissée essentiellement qu'aux pays d'Afrique et du monde arabe qui ne sont sortis de la colonisation que grâce aux deux Guerres mondiales qui ont frappé les pays occidentaux dans leurs guerres internes pour se repartager l'Afrique, le monde arabe et l'Asie en grande partie sous tutelle coloniale.
Sans ces deux Guerres mondiales, l'Afrique, le monde arabe et l'Asie seraient restés très probablement colonisés puisqu'il n'y avait pas une «force» qui pouvait enlever ce poids des forces armées coloniales qui les ajustaient à leur domination et pesaient sur leurs destinées.
A l'époque, les nouveaux États, apparues au XIXème siècle, l'Allemagne, l'Italie et le Japon, n'étaient pas satisfaites du «partage du gâteau colonial» ; venues en dernier, elles réclamaient leur part qu'elles estimaient revenant de droit, et ce en regard de leur nouveau statut de puissances comme elles le sont devenues ; ce qui, tout compte fait, était normal au regard du nouveau rapport des forces à l'époque. Et c'est cette irruption de nouvelles puissances qui, historiquement était «nécessaire», ont «provoqué» les deux Guerres mondiales pour faire sauter le «carcan colonial» et rendu la «liberté» aux pays et peuples colonisés, assujettis aux puissances coloniales.
Force de dire que l'histoire est rationnelle par son essence même. Le philosophe allemand G. W. F. Hegel disait que «la Raison gouverne le monde» ; il affirme qu'une présence de l'Esprit est dans tous les aspects de la nature du monde humain. Sauf que ce que le philosophe énonce n'est pas porté à l'humain qui, sans savoir qu'en fait il est orienté vers ce qu'il doit être, agit lui-même non pour ce qu'il veut être, mais croyant ce qu'il veut être, opère précisément dans ce qui est nécessaire qu'il le soit. Par exemple, lorsque l'Afrique, le monde arabe et une grande partie de l'Asie furent colonisés, ils l'ont été parce ce que cela devait être ainsi, et c'est ce qui est arrivé, et ce en regard des systèmes politiques et économiques obsolètes qui les régissaient.
Ayant appris des coloniaux et l'histoire qui «devait avancer» par les guerres mêmes qui y étaient inscrites dans l'histoire, ces pays et peuples se sont «décolonisés» parce qu'il en était ainsi, ils devaient être libérés parce que l'histoire les faisait avancer, et faisait avançait toute l'humanité vers de nouvelle destinée que est celle l'histoire, et ainsi développée par la Raison même du monde inscrite en elle. Les deux Guerres mondiales qui ont opposé les puissances entre elles relevaient de cette «Nécessité» dépendant de la Raison qui gouverne le monde.
Ces deux guerres auraient pu ne pas survenir si la Raison avait «octroyé» la raison à l'Allemagne, à la France, à la Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Japon et donc dans leurs «pensées» leur intimant la «sagesse» en les amenant à partager «pacifiquement», «équitablement» le «gâteau colonial». La situation mondiale aurait été autre ; il n'y aurait pas eu de guerre ni d'un Hindenburg expansionniste ou d'un Hitler revanchard, ou d'un Japon guerrier et voulant se déverser sur le continent asiatique ; le monde serait resté colonisé ; les puissances européennes, américaine et japonaise resteront jouissant de la domination sur plus de deux-tiers de l'humanité. On comprend donc pourquoi la Raison qui gouverne le monde n'a pas accepté que les plus de deux tiers de l'humanité croupissent encore dans leur état de sous-hommes qui, en fait, n'était qu'un état transitoire pour les «relever».
Idem pour la guerre en Ukraine. Cela se devait être parce que cette guerre est, parce que cette guerre est inscrite dans la Raison qui gouverne le monde. Et qu'est-ce que la Raison ? Si ce n'est cette Essence qui en fait est Dieu que nous invoquons mais que nous ne connaissons pas, tout au plus nous le sentons et encore selon que nous le sentons qui n'est pas ainsi équivalent pour tous.
Mais peu importe pour la Raison, l'Essence du monde, Dieu Créateur du monde connaît tout, absolument tout de ce monde, ce monde humain qu'Il a créé et qu'Il le laisse dans une existence conditionnée et conditionnelle et donc déterminée. Donc tout en nous régissant, Il nous octroie cette liberté pour que l'on soit et peu importe qu'elle le soit dans la paix ou dans la guerre que nous provoquons. Parce que cela s'opère ainsi, par la Nécessité qui fait avancer l'humanité, par une finalité qui y est incorporé et dont l'humain ne sait rien. Tout est dans l'Essence même, et donc la Raison qui active dans le comment qui fait, qui doit faire marcher l'humanité dans son devenir. L'homme ne sait pas son devenir ; tout au plus, il sait ou peut savoir qu'il n'est que «temporaire» dans cette humanité qui se transforme sans cesse.
Fermons cette parenthèse sur la Raison, l'Esprit ou l'Essence du monde, ou simplement le Dieu Créateur des mondes et revenons au monde humain proprement dit. On comprend donc que les guerres après 1945, pour la plupart des guerres entre les grandes puissances qui s'opérèrent en vue de mettre la main sur les richesses ou pour viser des positions géostratégiques de premier plan dans les pays d'Afrique, le monde arabe et l'Asie.
Ces guerres s'opéraient soit par procuration auprès des pays tiers soit par engagement direct et dans l'impunité totale pour les puissances. Ces guerres sont foison dans l'histoire post-1945, des pays entiers furent détruits (Vietnam, Afghanistan, Irak...), certains se sont relevés et comptent aujourd'hui économiquement, d'autres portent encore les stigmates, d'autres restent chaotiques. Ainsi se jouaient les guerres dans les pays du reste du monde soit par procuration soit par engagement direct mais restant toujours conditionnelles : «ne jamais arriver à un affrontement direct» entre les puissances dotées de l'arme nucléaire. Du fait de la peur que laissaient poindre les armes nucléaires si celles-ci venaient à être employées, provoquant une guerre nucléaire à l'échelle mondiale. Le résultat d'une guerre nucléaire mondiale serait ni plus ni moins l'«extinction immédiate» dans les heures mêmes qui suivraient le déclenchement de la guerre si les armes étaient utilisées massivement de part et d'autre. Ce ne serait alors plus une «troisième guerre mondiale» mais une «dernière Guerre mondiale» et un «hiver nucléaire apocalyptique» qui pourrait signer la fin de l'espèce humaine sur terre.
Ceci étant, la guerre en Ukraine rompt pour la première fois l'édifice civilisationnel qui a été construit après 1945. C'est en fait une première fois de l'histoire de l'humanité que cette guerre en Ukraine se joue en sein des puissances. Une humanité qui a atteint un stade civilisationnel moderne jamais atteint dans l'histoire au regard des formidables progrès dans tous les domaines de l'existence humaine. Du logis moderne avec toutes les commodités (eau, gaz, électricité), les moyens de transport les plus modernes du véhicule personnel et en tout genre du plus petit (trottinette électrique) aux motos ultrasophistiqués, TGV et avions super-moderne qui relient en quelques heures les continents, et la recherche spatiale qui ouvre de nouveaux horizons à l'échelle planétaire.
Aujourd'hui on pressent même des véhicules électriques entièrement automatisés dans des villes automatisés jusqu'aux trains sans conducteurs reliant les villes humaines. Ces progrès qui s'étendent progressivement à l'ensemble du monde et donc aux régions en retard (Afrique...) rompt totalement avec les siècles passées comme si une mue historique s'est opérée sans même que les humains sachent ou ressentent les changements civilisationnels qui se sont opérés et s'opèrent au quotidien lorsque, le 24 février 2022, éclate la guerre en Ukraine. Et cette guerre n'a pas lieu en Afrique et dans le monde arabe mais au sein même de l'Occident. En Afrique ou dans monde arabe, ce n'est qu'une guerre de plus malgré tous les horreurs que peuvent provoquer les combats ; les médias n'en feront pas étalage outre mesure ; mais en Ukraine, c'est tout, c'est complètement différent, comme s'il y a des humanités différentes.
Comme l'écrit le quotidien 20 minutes.fr
«Après plus de deux mois de conflit, l'épuisement guette les pompiers de la deuxième ville d'Ukraine. Les chiffres sont terribles : plus de 1.000 incendies dans la région de Kharkiv, plus de 2.000 bâtiments endommagés ou détruits par le feu uniquement dans la ville et plus de 140 civils morts dans les décombres, selon Ievguen Vassylenko, porte-parole régional du Service d'urgence de l'Ukraine.»
Oui, des chiffres terribles et cela montre ce qu'a fait le progrès dans les armements modernes et ce sans parler du nucléaire. Il est évident que l'épuisement ne guette pas seulement les pompiers de la deuxième ville d'Ukraine, Kharkiv, mais tout le peuple ukrainien, y compris à moindre échéance les peuples d'Europe. Pourquoi ? Parce que la guerre ne se déroule pas aux États-Unis ni en Russie. Mises à part quelques anicroches, le sol russe ne reçoit pas de flambée de guerre du fait que la Russie et les États-Unis sont les deux plus grandes puissances militaires du monde et de surcroît sur le plan nucléaire. On comprend dès lors le blanc-seing qui les immunise tant bien sûr que ces deux grandes puissances n'en viennent pas à s'affronter militairement. Plus de cinq millions d'Ukrainiens entre enfants, femmes, vieillards des deux sexes, ont fui le pays vers les pays frontaliers et non frontaliers. Ces millions de familles ont tout laissé derrière eux, leurs vies sont bouleversées, un traumatisme pour la vie. Quant aux hommes de 18 à 60 ans qui ne peuvent quitter le pays, ils doivent défendre leur pays sous le déluge des bombes russes qui ne s'arrêtent pas. Les Ukrainiens portent aussi un déluge des bombes sur leurs adversaires russes dans le front de guerre ukrainien. Les pertes humaines en milliers d'hommes et de femmes se comptent des deux côtés. Mais les pertes civiles entre enfants, femmes et vieillards ne se comptent qu'en Ukraine.
Mais ce qui est incroyable dans cette guerre est pourquoi cela arrive en Europe qui a subi les pires souffrances de deux Guerres mondiales ? Pourquoi l'Ukraine spécialement ? Et cela arrive seulement à l'Ukraine qui est mitoyenne à la Russie ; le problème est qu'elle fait frontière avec la Russie, la deuxième ou première puissance nucléaire en nombre d'ogives nucléaires du monde ; elle a aussi une population russe importante à l'Est que l'Ukraine a hérité depuis sa sortie de l'URSS, en 1991 ; après la dislocation de l'URSS, l'Ukraine devient un des membres fondateurs de la Communauté des états indépendants (CEI) ; enfin elle a une position géostratégique de premier plan en Mer d'Azov et Mer Noire avec deux grands ports Sébastopol en Crimée et Odessa. Ce qui explique l'importance de l'Ukraine dans la stratégie de la Russie avec sa périphérie immédiate à l'Ouest d'autant plus que l'Otan et l'Union européenne n'ont cessé d'étendre leurs frontières à l'Est.
C'est précisément là où le bât blesse, donc impossible pour la Russie de laisser faire car un OTAN la cernant devient un danger omniprésent. Les installations militaires dont les systèmes missiles et anti-missiles non définis, discrétionnaires implantés en Europe de l'Est donne un avantage militaire stratégique aux États-Unis, la vraie puissance dans l'OTAN. L'Europe de l'Ouest à laquelle s'ajoutent les pays de l'ancienne périphérie du bloc de l'Est aligné à l'ex-URSS, ne sont en fait que des alliés qui s'ajoutent à la sphère d'influence américaine. Et une Ukraine qui rejoindrait l'OTAN affaiblirait la Russie, militairement (systèmes d'armes stratégiques implantés à ses frontières), géographiquement (Mer d'Azov et Mer Noire disputée entre les deux pays frontaliers) et démographiquement et politiquement (population d'ethnie russe à l'Est de l'Ukraine). Une telle situation d'affaiblissement mettrait fin à la prédominance de la Russie en tant que comptant parmi les trois grandes puissances militaires mondiales (États-Unis, Russie, Chine).
Donc l'histoire comment elle se déroule depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale est en tout point rationnel. Ce qui nous fait dire qu'aujourd'hui la guerre en Ukraine n'est que la continuation de l'affrontement des deux grandes puissances (États-Unis et URSS) qui sont sorties victorieuses dans ce tournant de l'histoire que fut la fin d'un monde colonial qui a prévalu avant le deuxième conflit mondial. Et le point d'orgue a été la découverte de l'arme absolue qui a démontré sa puissance apocalyptique par deux fois, le 3 août et 9 août 1945, à Hiroshima et Nagasaki au Japon. Deux villes sont parties en poussières en moins d'une minute, à trois jours d'intervalles. Plus d'êtres humains, plus de maisons, plus d'édifices, les villes vues par les images qui ont été diffusées montrent des villes pratiquement rasées de la surface de la terre.
Peut-on dire que c'est l'intelligence humaine, et donc les savants allemands, français, anglais, danois, italien et ont tous concouru chacun de leur côté pour arriver au projet Manhattan, aux États-Unis, pour produire la première bombe atomique à Los Alamos, au Nouveau-Mexique (USA). Certes oui, ce sont les savants selon une progression temporelle et spirituelle depuis le XIXème siècle et le XXème Siècle pour que la pensée des savants s'agençait jour après jour, mois après mois, an après an, et chacun dans son pays, en fait une seule pensée les guidait, leur pensée émanant de la Pensée, de l'Esprit qui gouverne le monde. Oui, ce sont les pensées des grands physiciens européens qui ont concomitamment œuvré pour que se réalise la bombe atomique, la bombe qui en elle porte le soleil, qui par son souffle apocalyptique éclaire mais rase le tout autour où elle frappe.
Certes oui, ce sont les savants qui ont découvert en passant par le projet Manhattan pour produire la bombe. Mais qui a permis sa découverte et a fait penser les savants sur l'atome et même aujourd'hui l'atome est un mystère et l'humain n'en sait que ce que la pensée lui permet d'en penser ? Et pourquoi seulement à la fin de la Deuxième Guerre mondiale l'irruption de l'arme absolue, l'arme nucléaire dont le qualificatif se rapporte aux nucléons de l'atome, corpuscules difficilement imaginables sinon que par les yeux et la pensée qui nous sont «donnés» et qui apportent la vision d'eux. La seule réponse est qu'il y a un déterminisme «inné» dans la marche de l'humanité dans l'histoire. Tout est fait pour que cela soit. L'ordre temporel et spirituel est inscrit dans la pensée, dans la nature humaine qui est partie intégrante de l'histoire de l'humanité et relève de la Nécessité-Monde.
Donc la guerre en Ukraine n'est en fait, comme on l'a énoncé déjà, que la continuation de l'affrontement Est-Ouest depuis 1945. L'Ukraine est un théâtre de guerre qui oppose en fait les États-Unis à la Russie ; et cette guerre relève de la Nécessité dans la marche de l'histoire de l'humanité. Dans cette définition, il n'y a aucune philosophie que la dure réalité de la guerre, qui fait partie du destin humain. Comme l'exprime le Secrétaire général de L'ONU, Antonio Guterres :
«Une guerre est une absurdité au 21e siècle», a déclaré ce jeudi le secrétaire général de l'ONU à son arrivée à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars.» (1)
Il continue sur le coup de l'émotion à la vue des immeubles défoncés et noircis par l'impact des frappes de missiles russes : «J'imagine ma famille dans une de ces maisons (...), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au 21e siècle, aucune guerre n'est acceptable au 21e siècle», a-t-il ajouté.» (1) Oui, cette pensée est naturelle qui vient de la représentation par la conscience que l'on a des horreurs de la guerre, de morts d'enfants, de femmes, de civils déchiquetés par les bombes, et on peut s'imaginer ce qu'a été leur état et se représenter ce qui aurait pu être pour soi, pour nous, pour nos familles, comme le déclare Antonio Guterres. Malheureusement le monde est ainsi, les guerres éclatent que parce qu'elles doivent éclater et relèvent de la lutte de tous contre tous parce qu'il y a des enjeux qui divisent le monde. Chaque partie cherche à dominer l'autre partie quitte à détruire l'autre ; cette situation est simplement humaine parce qu'elle relève de la nature humaine ainsi constituée ; ce qui nous fait dire que bien que la guerre paraît une absurdité au 21e siècle, en fait elle n'est pas une absurdité puisqu'elle entre et se réalise dans la marche du monde. Elle est aussi quoique pense l'humain une certaine «absurdité rationnelle» nécessaire qui empreint la marche de l'humanité dans l'histoire. Ressemblant dans un certain sens comme l'accouchement d'une nouvelle naissance, d'une nouvelle ère dans la douleur.
Pouvons-nous penser que la Russie a voulu la guerre en Ukraine ? Oui, elle a voulu la guerre, mais il y a des motifs impérieux et sans ces motifs, la guerre non seulement n'aurait pas eu lieu mais n'aurait pas été pensée. Ça aurait été plutôt des relations de bon voisinage, de développement mutuel et même d'entraide. Mais le problème de la géopolitique et du géostratégique est là qui divise les puissances et les peuples. Comme on le constate avec l'appel de la Grande-Bretagne qui en appelle au «courage» des alliés dans le site 20minutes.fr du 28 avril 2022 : «La Grande-Bretagne a appelé mercredi soir les alliés de l'Ukraine à faire preuve de «courage» en augmentant leur aide militaire, arguant que la guerre était «notre guerre» et la victoire de Kiev un «impératif stratégique pour nous tous». «Armes lourdes, chars, avions creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», a lancé dans un discours à Londres la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss.
Vladimir Poutine a de son côté à nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant une riposte «rapide et foudroyante». (1)
Tout ce que déclare la Grande-Bretagne est à la fois une réalité et une vérité. Si c'est une réalité puisque la guerre a commencé et se poursuit, pourquoi c'est une «vérité» ? Parce que l'Ukraine en fait est en guerre pour elle certes mais aussi pour l'Europe. Si la Russie obtient une victoire sur l'Ukraine, elle obtient aussi une victoire sur l'Occident. L'Otan comme l'Occident tout entier serait aussi battu malgré les milliers de tonnes d'armements américains, anglais, allemands, français, polonais et autres pays d'Europe de l'Est déversés sur l'Ukraine qui en fin de compte n'aurait servi à rien. Tous les milliards de dollars déversés sur l'Ukraine n'aurait servi à rien. Ils n'auraient fait que reculer ce qui devait par la «Nécessité» se produire. Une défaite en Ukraine serait pire que la défaite et la débâcle occidentale en Afghanistan, en 2021. L'Occident pourra difficilement se relever et il y a crainte même d'une dislocation de l'OTAN.
Si, en inverse, la Russie n'aurait pas voulu «aller au-delà de la guerre» et n'a pas obtenu la victoire et toujours la «Nécessité veillant sur tout», sa défaite serait de nouveau un effondrement aussi grave que fut sa dislocation en 1991. La toute puissance nucléaire de la Russie qui aurait reculé, et combien même elle aurait menacé de recourir aux armes nucléaires, par crainte d'une «Troisième Guerre mondiale» qui aurait signé sa destruction et la destruction de l'Occident, aurait fait son choix de survivre dans la défaite et la perte de l'aire d'influence stratégique que de franchir la ligne rouge qu'interdit le principe de l'équilibre de la terreur ou de destruction mutuelle assurée (MAD). Oui, vaut-il de s'autodétruire complètement avec des villes russes rasées et des millions de vies russes disparaître à chaque impact qu'un missile balistique tombe sur leurs villes ? Rechercher la victoire en Ukraine vaut-elle de vivre une horreur apocalyptique généralisée tant pour la Russie que pour les États-Unis et l'Europe ? Un suicide mutuel !
Cependant malgré cette perspective apocalyptique, tant l'Occident que la Russie s'accroche à obtenir la victoire tant les enjeux sont considérables et le «risque d'une Troisième guerre mondiale non perçue comme auto-réalisable» ; chaque partie prenant soin de limiter le langage nonobstant les menaces de la Russie du «risque d'une Troisième guerre mondiale» mis plus sur le plan de la rhétorique guerrière et donc la «guerre psychologique de la dissuasion» qu'une menace réelle pouvant la provoquer ; la guerre en Ukraine étant «une guerre d'hégémonie, de définition de l'aire d'influence tant russe qu'occidentale», et non une guerre réellement existentielle comme le clament les responsables russes. En effet, le principe de l'équilibre de la terreur ou de destruction réciproque est là pour assurer la paix et la survie pour la Russie comme pour l'Occident.
En revanche, la guerre pour asseoir son influence est permise, ce qui explique les motifs stratégiques qui ont provoqué l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022. Et c'est ainsi que l'on peut comprendre que ce qu'appelle la Grande-Bretagne est une «vérité», que «le destin de l'Occident se joue en Ukraine. Sur le plan de la domination stratégique par rapport à la partie adverse, et pourquoi la Russie est visée dans cette aire commune qu'est l'Europe de l'Est, dont l'Ukraine fait partie intégrante.
Ce n'est plus affaire «de courage» comme le clame la Grande-Bretagne, en exhortant les pays d'Europe à augmenter leur aide militaire, arguant que la guerre était «notre guerre» et la victoire de Kiev un «impératif stratégique pour nous tous», c'est plus que ça, c'est l'avenir même de l'Occident qui est en jeu, et donc sa puissance militaire et financière qui est en jeu. En clair le leadership mondial de l'Occident est en jeu. Cela pourrait ressembler à ce qu'a vécu l'Union soviétique à la fin des années 1980, avec son effondrement puis son éclatement en 1991. On comprend donc le sens de la guerre en Ukraine.
Il est évident qu'aucune puissance ou bloc de puissance n'est à l'abri d'un effondrement et ce au vu de l'histoire même. Les blocs de puissance ne se sont pas constitués d'eux-mêmes mais se sont constitués par les forces de l'histoire qui ont généré leur avènement. Et ils peuvent disparaître ou se transformer de la même façon par ces mêmes forces historiques qui agiront de sens contraire. Dans le sens que tout n'est donné qu'un temps et ce au vu même de la marche, de l'évolution de l'histoire. Rien n'est pérenne et c'est cela qui ressort dans l'histoire de l'humanité qui n'est jamais la même, de génération après génération, des mentalités qui changent au gré du progrès inscrit dans la Raison qui dirige et gouverne le monde.
Ceci dit, qu'en est-il proprement dit sur les dangers qu'entoure cette guerre en Ukraine pour l'avenir de la Russie, l'avenir de l'Occident et l'avenir du monde ? Nous sommes au 69ème jour de la guerre en Ukraine, et les armes ne cessent de se déverser en Ukraine, mais la Russie, de son côté, ne cesse d'avertir l'Occident.
Si on regarde la succession des évènements depuis le début de l'invasion russe, on note que, le quatrième jour de l'offensive russe contre l'Ukraine, le 27 février 2022, le président Vladimir Poutine avait déjà ordonné aux chefs des armées de «mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat». Que peut-on dire de cet ordre du président russe ? Il est certain que ce n'est pas seulement pour dissuader l'Occident dans la crainte d'un usage d'armes nucléaires, mais des conséquences qui pourraient résulter des actions occidentales dans le conflit armé en Ukraine. Donc ce sont des avertissements réels, basés que la Russie adresse à l'Occident. En réponse, il y a eu des atermoiements de l'Occident, au début de la guerre, quant à une aide en moyens lourds à l'armée ukrainienne et la volonté d'éviter d'apparaître comme cobelligérant dans le conflit en Ukraine. Et, en fin de compte, l'Occident a évité de fournir des moyens lourds à l'Ukraine.
Mais la situation a changé avec le repli de l'armée russe de la région de Kiev et du Nord vers l'Est et le Sud de l'Ukraine, essentiellement la région du Donbass. Comme l'écrit BFM TV, le 25 mars 2022 : «L'armée russe a déclaré vendredi qu'elle allait désormais se concentrer sur la «libération» de l'Est de l'Ukraine, affirmant avoir atteint les objectifs initiaux de l'opération militaire qu'elle mène dans ce pays depuis le 24 février. Un tournant, au 30e jour de la guerre en Ukraine? L'armée russe a déclaré ce vendredi qu'elle allait désormais se concentrer sur la «libération» de l'est de l'Ukraine, affirmant avoir atteint les objectifs initiaux de l'opération militaire qu'elle mène dans ce pays depuis le 24 février.
«Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (...) de concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass», dans l'est de l'Ukraine, a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major russe Sergueï Roudskoï.» (2)
Le repli russe a été jugé par les Occidentaux comme un échec de l'offensive russe dans l'opération spéciale militaire-éclair qui était censée annihiler rapidement l'armée ukrainienne et prendre Kiev. Cependant ces mouvements de repli marquant une volonté de renforcement des positions gagnées par Moscou dans l'Est et une restructuration des forces armées, le départ des soldats russes des abords de la capitale va forcément renforcer les militaires et la population dans leur combat contre l'occupant. Une posture naturelle pour tout peuple qui subit une invasion armée avec des conséquences massives en vies humaines et destructions des villes. Le problème qui va se poser pour l'armée ukrainienne est l'inégalité en moyens militaires entre la Russie, en tant que deuxième voire première puissance mondiale sur le nucléaire et dont les forces de combat sont sans commune mesure avec les forces de combat ukrainiennes.
Précisément l'Occident va tout mettre en œuvre pour aider les forces armées ukrainiennes. Rappelons encore que l'Ukraine est en première ligne, la guerre qu'elle mène contre l'occupant russe n'est pas seulement une guerre pour elle, mais aussi pour l'Europe, pour tout l'Occident. Donc l'Ukraine, pour pouvoir poursuivre le combat, a besoin d'armes et de munitions, des équipements mécanisés afin de mener une contre-offensive. Sans le soutien matériel des États-Unis et de l'Europe, il est impossible pour l'armée ukrainienne de contrer l'offensive russes à l'Est et au Sud de l'Ukraine.
Surtout que la Russie a obtenu ses plus grandes avancées territoriales à l'Est, et y déploie une offensive active pour, à terme, établir un contrôle total sur le Donbass et le Sud de l'Ukraine. Comme l'écrit l'hebdomadaire d'actualité Courrier international :
«Un haut responsable russe a officialisé vendredi les objectifs de la campagne militaire du Kremlin en Ukraine, deux mois après le début de l'invasion : arracher à Kiev le contrôle total du Donbass et du sud du pays, et pousser jusqu'à la région moldave prorusse de Transnistrie.
Après son revers dans le nord de l'Ukraine, où elle a échoué à conquérir Kiev, l'armée russe a désormais pour objectif de «prendre le contrôle du sud de l'Ukraine et d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée», écrit The Guardian.
Un haut responsable militaire russe, Rustam Minnekaïev, a détaillé vendredi les plans du Kremlin, ne laissant aucun doute sur le fait que «la Russie envisage l'occupation permanente des territoires conquis pendant la guerre», observe le quotidien britannique.
Ces remarques «sont en totale contradiction avec les précédentes déclarations de Vladimir Poutine, selon lesquelles la Russie n'avait pas pour objectif d'occuper les villes ukrainiennes de façon permanente, et suggèrent que le Kremlin est en train de changer de tactique, après son offensive ratée contre Kiev», poursuit The Guardian.
Selon Minnekaïev, qui s'exprimait lors d'un forum sur l'industrie de la défense, l'occupation du sud de l'Ukraine «assurera un couloir terrestre vers la Crimée [annexée illégalement par Moscou en 2014], et affectera un élément vital de l'économie ukrainienne : les ports de la mer Noire, à travers lesquels transitent les exportations agricoles et métallurgiques» du pays.
Odessa dans le viseur russe
Mais si l'on en croit les déclarations du haut responsable russe, le Kremlin ne compte pas s'arrêter en Ukraine, mais pousser jusqu'à la région séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, sous prétexte «d'empêcher une présumée persécution de la population russophone dans la région» un argumentaire déjà utilisé par le Kremlin pour justifier l'invasion de l'Ukraine, note EL PAIS.» [...]
«Tout cela renforce les enjeux de la bataille du Donbass, car cela signifie que la Russie ne veut pas simplement se contenter de protéger les régions séparatistes de Louhansk et de Donetsk», analyse le Wall Street Journal. «La Russie veut aussi s'attaquer à Odessa, le port ukrainien de la mer Noire. Si les Russes s'emparent de Marioupol, sur la mer d'Azov, comme ce sera probablement le cas après son siège brutal, Odessa deviendra alors la dernière connexion maritime majeure de l'Ukraine avec le commerce mondial».
«Ils ne vont pas s'arrêter»
Pour Radio Free Europe-Radio-Liberty, les commentaires de Minnekaïev constituent «la description la plus détaillée à ce jour des objectifs russes pour la seconde phase de son invasion de l'Ukraine, et représentent pour Kiev la preuve que le Kremlin mentait quand il assurait ne pas avoir d'ambitions territoriales».
«Ils ne vont pas s'arrêter», a averti le ministre ukrainien de la Défense sur Twitter. La Russie «reconnaît que l'objectif de cette «seconde phase» de la guerre n'est pas une victoire sur d'hypothétiques Nazis, mais simplement l'occupation de l'est et du sud de l'Ukraine. De l'impérialisme pur et dur», écrit-il. (3)
Il est évident que, vu les enjeux, le repli russe sur l'Est de l'Ukraine a changé les donnes. En effet, avant le repli, c'est-à-dire presque un mois et demi de combats dans les régions Nord et Est, les combats se poursuivant dans les périphéries de plusieurs villes comme Kiev, Kharkiv, des villes qui sont tombées comme Kherson ou presque conquise comme Marioupol, les pronostics allaient bon train sur la chute de la capitale ukrainienne. Et donc la fin de la résistance armée ukrainienne et l'occupation de fait de l'Ukraine.
Précisément le repli russe a rebattu de nouveau les cartes du conflit ukrainien, et a donné un nouveau souffle à l'armée ukrainienne et bien entendu à l'Occident qui est plus concerné sur le plan géostratégique que l'Ukraine elle-même. Puisque si l'Ukraine tombait, les revendications russes satisfaites à savoir la neutralité qui met un terme à son intégration à l'OTAN, la démilitarisation et la dénazification qui, pour celle-ci, passe par neutralisation et le démantèlement des unités paramilitaires d'extrême droite dites aussi «bataillons Azov», il est clair que l'Ukraine recouvrirait sa souveraineté. Et c'est l'Occident qui serait mis en échec.
Mais la situation de guerre en Ukraine a complètement changé au mois d'avril 2022. L'espoir renaissait, la question de cobelligérance n'avait plus la même perception puisque était exclu dans la première phase de la guerre que les pays occidentaux participaient aux opérations militaires ni n'envoyaient de matériels lourds comme les chars d'assaut, les avions de chasses, mais dans la deuxième phase, les buts de guerre ont changé pour l'Occident.
C'est ainsi qu'après bien des atermoiements au début de la guerre, l'Occident a opté d'armer massivement l'Ukraine. Comme on le lit dans le site web HuffPost : «Guépard allemands... Après avoir longtemps refusé, plusieurs pays ont accepté ces derniers jours de livrer des armes lourdes à l'Ukraine pour l'aider à combattre l'armée russe qui a envahi son territoire il y a 62 jours.
Lors d'une réunion organisée mardi 26 avril par les États-Unis, une quarantaine de pays se sont aussi mis d'accord pour coordonner leurs efforts dans leur soutien militaire à Kiev. Que signifient ces nouvelles annonces pour la suite du conflit? Marie Dumoulin, directrice du programme «Europe élargie» au Conseil européen des relations internationales, répond au Huffpost.
Les États-Unis, la France, l'Allemagne et d'autres pays alliés de l'Ukraine ont annoncé l'envoi d'armes lourdes à Kiev. Qu'est-ce que cela change?
La vraie différence, c'est l'origine du matériel livré. Jusqu'à présent, l'Ukraine recevait surtout des armements de type soviétique que les Ukrainiens avaient eux-mêmes dans leurs arsenaux et dont ils savaient se servir. Les pays de l'ancien pacte de Varsovie (alliance militaire entre les pays de l'Est et l'URSS pendant la Guerre froide, NDLR), comme la Pologne, pouvaient fournir Kiev.
L'armée ukrainienne peut se défendre, mais il faut qu'elle ait du matériel en quantité suffisante, les stocks ne sont pas inépuisables. Les Ukrainiens ont aussi d'autres besoins militaires à ce stade du conflit. C'est pour cela que les Occidentaux interviennent, avec des armes qui nécessitent une formation pour s'en servir. [...]
Cela marque-t-il un tournant stratégique des Occidentaux dans la guerre en Ukraine?
Je ne pense pas qu'on puisse parler de tournant. C'est la poursuite de la stratégie de soutien de l'Ukraine, en prenant en compte une nouvelle donnée: le fait que la guerre va s'inscrire dans la durée.
Au début, tout le monde anticipait une avancée rapide de l'armée russe grâce à sa supériorité supposée sur le terrain. C'est notamment pour cette raison que les Occidentaux n'ont pas fourni d'armes dans l'immédiat, par peur qu'elles tombent entre les mains des Russes. Mais contre toute attente, les Ukrainiens ont tenu et continuent à tenir depuis deux mois.
L'intervention plus poussée de l'Ouest ne risque-t-elle pas d'entraîner une escalade du conflit?
L'escalade vient de la manière dont elle est vue par Moscou. Or les Russes se perçoivent déjà en guerre contre l'Otan. La logique pour eux est de dire que les Ukrainiens n'ont pas d'autonomie et sont des marionnettes des Occidentaux. Ces livraisons sont la confirmation de cette vision. Là où il y a un risque, c'est quand la Russie va se rendre compte qu'elle n'arrive pas à prendre le dessus avec les armes conventionnelles. Elle pourrait passer à l'usage d'autres types d'armement, chimiques par exemple.
En tout cas pour l'Occident, il est difficile de conserver une approche non-escalatoire quand la Russie en face construit son discours sur le fait que l'escalade a déjà eu lieu.
Vous venez de le dire, les Russes se voient déjà en guerre contre l'Occident. Il y a quelques jours, le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov déclarait que les Occidentaux menaient une guerre par procuration contre la Russie en Ukraine. Sommes-nous vraiment en guerre?
Sur le plan juridique, le fait de livrer des armes à un pays en conflit ne fait pas de vous un pays en guerre. Les Occidentaux n'ont pas l'intention d'entrer dans le conflit bien que ce ne soit pas la manière dont les Russes le perçoivent. Vladimir Poutine dit et répète que la Russie n'avait pas le choix, elle était obligée d'intervenir si elle ne voulait pas être attaquée la première. Dans sa propagande, Moscou assure mener une guerre défensive.
Pourtant si l'Otan était directement impliquée, nous n'aurions pas du tout le même conflit. Moscou serait beaucoup plus en difficulté et l'escalade serait nucléaire. Je suis peut-être optimiste mais pour moi, Lavrov fait de la rhétorique. Il continue à dire que la Russie est en guerre contre l'Occident mais cela ne veut pas dire qu'elle va passer à l'attaque, car le conflit changerait de nature et serait beaucoup plus destructeur.» (4)
Du côté du Royaume-Uni, de l'Allemagne et les menaces de la Russie, le même discours : «Les livraisons d'armes à l'Ukraine «menacent la sécurité» européenne, a estimé ce jeudi le Kremlin après un nouvel appel de la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, à livrer davantage d'armes lourdes et d'avions à Kiev.
«Cette tendance à inonder l'Ukraine d'armes, notamment d'armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l'instabilité», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Les Britanniques et l'Allemagne en première ligne
La cheffe de la diplomatie britannique a appelé mercredi à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine, soulignant que le temps était au «courage» face à la Russie qui y mène une opération militaire depuis le 24 février.
«Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», a insisté Liz Truss.
De leur côté, les parlementaires allemands ont voté ce jeudi une motion de soutien à l'Ukraine en demandant notamment au gouvernement, jusqu'ici prudent sur la question, de livrer davantage d'armes lourdes à Kiev pour contrer l'agression russe.
Intitulée «Défendre la paix et la liberté en Europe - Soutien global à l'Ukraine», cette motion défendue par les groupes parlementaires des trois partis au pouvoir ainsi que par les conservateurs dans l'opposition a été adoptée à une très large majorité.
Lors d'une prise de parole à Saint-Pétersbourg mercredi, Poutine est revenu sur l'invasion menée par son pays en Ukraine. Il n'a pas hésité à mettre en garde les pays qui interféreraient, menaçant au passage d'utiliser d'autres armes si nécessaire.» (5)
Il est clair que plus les menaces de «Troisième Guerre mondiale» se répètent, et les avertissements ne cessent d'être mis en avant, par tous les canaux, plus il faut les prendre très au sérieux ces menaces.
Puisque comme l'annonce plusieurs sites : «Washington, en mobilisant 40 pays et en prévoyant un budget de 33 milliards pour l'Ukraine, choisit d'ignorer les menaces de Vladimir Poutine d'utiliser l'arme nucléaire et affronte Moscou de façon de moins en moins voilée, ne craignant apparemment pas de pousser le président russe dans ses retranchements.» (6)
Et comme poursuivent ces sites : « L'administration américaine livre désormais de l'armement lourd à Kiev, comme de l'artillerie, des hélicoptères et des drones, après avoir longuement hésité à le faire de peur d'étendre le conflit à d'autres pays de l'Otan.
Cette inquiétude paraît avoir disparu à Washington, où le ministre de la Défense Lloyd Austin s'est donné lundi pour objectif de «voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine», au retour d'une visite à Kiev.
Au sein du gouvernement américain, la menace nucléaire de la Russie est désormais balayée d'un revers de la main.
Joe Biden a ainsi fustigé jeudi les menaces «irresponsables» de Vladimir Poutine et jugé qu'elles montraient «le sentiment de désespoir ressenti par la Russie, confrontée à son misérable échec au regard de ses objectifs initiaux».
Et vendredi, un haut responsable du Pentagone a affirmé que Washington «ne pense pas qu'il y ait un risque d'usage d'armes nucléaires ou que le territoire de l'Otan soit menacé».
- Menaces russes prises «moins au sérieux» -
Pour Lawrence Freedman, professeur émérite au King's College de Londres, les diverses menaces de la Russie «sont prises moins au sérieux qu'avant». «C'est déjà une puissance diminuée», ajoute-t-il sur son blog.
Des conclusions partagées par Gideon Rose, du Council on Foreign Relations à New York. «Moscou n'utilisera pas d'armes nucléaires pendant le conflit», affirme-t-il dans la revue Foreign Affairs.
Vladimir Poutine «sait que des représailles extraordinaires et sans qu'un avantage stratégique puisse les justifier, sans compter que les effets radioactifs que cela provoquerait pourraient facilement retomber sur la Russie», ajoute-t-il.
par Medjdoub Hamed
Samedi 7 mai 2022
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5312062
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