DES SOLDATS AMÉRICAINS URINANT SUR DES INSURGÉS TALIBANS. CAPTURE D'ÉCRAN D'UNE VIDÉO YOUTUBE
Afghanistan : des soldats urinent sur des cadavres "talibans"
Une vidéo de soldats montrant des soldats américains urinant sur des cadavres talibans suscite l'indignation générale. Bêtise crasse ou bien volonté de démoraliser l'ennemi ? Ce ne serait pas la première fois dans l'histoire militaire.
La vidéo ne dure qu’une trentaine de secondes. Mais ces secondes suffisent à susciter le dégoût et l’indignation. On y voit en effet plusieurs soldats américains uriner sur les corps ensanglantés de plusieurs talibans insurgés, en Afghanistan.
Des pratiques totalement condamnées, évidemment, par les Conventions de Genève sur le sort des blessés et prisonniers en temps de guerre, et par le règlement de l’armée américaine.
En effet, l’article 17 de la Convention de Genève de 1949 précise: « les Parties au conflit veilleront à ce que les morts soient enterrés honorablement, si possible selon les rites de la religion à laquelle ils appartenaient, et que leurs tombes soient respectées ».
Les soldats, des tireurs d’élite du corps des Marines, voulaient-ils humilier leurs ennemis au delà de la mort ? Espéraient-ils que cette vidéo parviendraient aux talibans afin de leur montrer le sort qui les attendaient : celui de cadavres sur lesquels on urine en riant ? S’agissait-il in fine d’une entreprise de démoralisation de l’ennemi, plus ou moins consciente ?
Ce ne serait pas la première fois dans l’histoire du XXe siècle que la dépouille de l’ennemi servirait ainsi d’arme de guerre psychologique.
1. Les colliers d’oreilles pendant la guerre du Vietnam
Dans le livre Tiger force : a true story of men and war, les journalistes Michael Sallah et Mitch Weiss racontent les actes de barbarie commis par la « Tiger force », de la 101e division américaine, dans les hauts plateaux vietnamiens du Quang Ngai, en novembre 1976.
Le livre évoque notamment le cas du soldat Sam Ybarra, « cité sept fois parmi les trente allégations de crimes de guerre contre la ‘Force Tigre’, y compris le viol et le meurtre à coups de couteau d’une gamine de 13 ans et l’assassinat d’un garçon de 15. On l’a vu, encore et encore, coupant des oreilles d’ennemis et de villageois morts, et parfois les scalpant avec son couteau de chasse. Treize anciens du commando ont été frappés par une même image : Ybarra portant un collier d’oreilles humaines. » Motif invoqué : « faire peur aux Vietnamiens ».
2. Kosovo : des cadavres piégés avec des bombes
Dans plusieurs guerres, des soldats ont appris à piéger des cadavres avec des explosifs.
La ruse : au bout de quelques jours, l’odeur de décomposition du cadavre devient insupportable pour l’ennemi, qui se décide à le manipuler pour le déplacer… avant d’exploser avec lui.
Cela s’est vu, par exemple, au Kosovo. En 1999, une journaliste du quotidien La Croix raconte les difficultés que la KFOR, la force internationale de la paix pour le Kosovo, pour se débarrasser des mines et pièges disséminés par les Serbes, dans « des magnétoscopes, des téléviseurs ou des cadavres piégés ».
Une dépêche de Associated Press évoque la même technique, utilisée par des insurgés en Irak, en 2005 : les rebelles irakiens reliaient des cadavres à des mines.
3. Des cadavres gelés comme panneaux de signalisation
Dans son roman Kaputt, Curzio Malaparte, correspondant italien sur le front de l’Est, en 1941, auprès de l’armée allemande, raconte un épisode surprenant de la seconde guerre mondiale.
Il évoque des soldats allemands gelés, plantés à la façon de poteaux indicateurs par les soviétiques, leur bras raidi par le froid indiquant la route à suivre.
4. Des cadavres émasculés pendant la guerre d’Indochine et du Vietnam
Pendant la guerre d’Indochine (1946-1954) et la guerre d’Algérie (1954-1962), des soldats du Viêt Minh, l’organisation militaire du parti communiste vietnamien, et du Front de libération nationale (FLN) algérien, avaient coutume d’émasculer les cadavres de leurs ennemis. Une pratique qui sera reprise par certains éléments de l’armée française en représailles.
Les manuels d’instruction de la plupart des armées occidentales insistent aujourd’hui sur le respect de la convention de Genève. Mais au feu, cette obligation est souvent oubliée : quand on demande à des hommes d’accepter de se faire tuer, comment leur interdire de céder à la barbarie ?
https://www.caminteresse.fr/societe/le-cadavre-est-il-une-arme-de-guerre-psychologique-1118051/
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