« Le président Macron reçoit à l’Élysée des associations de harkis, de pieds-noirs, bien ! Le 12 mars, il fait 300 km pour rendre visite à des réfugiées ukrainiennes à La Pommeraye (49), très bien ! Mais le 19 mars, journée nationale du souvenir et du recueillement du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie (60e anniversaire), il ne peut pas faire le kilomètre qui sépare son palais de l’Arc de triomphe pour raviver la flamme du soldat inconnu. Aux journaux télévisés, à 20 heures, reportage sur l’événement ! Nada, rien… ».
« C’est vrai que longtemps, il n’y a pas eu de guerre en Algérie, seulement des opérations de maintien de l’ordre. Or, comme un mien cousin qui n’avait pas fait la guerre (trop jeune pour 14-18, trop vieux pour 39-40) me l’affirmait, juste comme je venais de recevoir ma feuille de route pour l’AFN : « Il n’y a pas de guerre en Algérie mais du maintien de l’ordre et c’est le gouvernement qui le dit. Moi je sais ce que c’est, tous les jours, les CRS en font face aux grévistes des chantiers navals de Saint-Nazaire. Tout ce que vous risquez, là-bas, c’est des jets de pierre sur le coin de la g… et puis tu feras un beau voyage, le soleil, les moukères…
« Ohé ! Vous qui avez eu 20 ans dans les Aurès, vous qui avez crapahuté dans le Djebel 28 mois et plus, vous qui avez connu la fatigue physique, la soif, l’angoisse des gardes de nuit, la peur de ne pas revenir, les accrochages, le copain retrouvé égorgé et émasculé après une embuscade, vous les 1 500 000 appelés et parmi eux les milliers d’Angevins qu’on a envoyés de l’autre côté de la Méditerranée, vous les familles angevines dévastées par la perte de vos 250 jeunes revenus au pays, fort discrètement à l’époque, entre quatre planches.
« Vous n’avez pas fait la guerre, mais des opérations de maintien de l’ordre. À 20 ans, on vous a privé de votre jeunesse et surtout on vous a menti ! Aujourd’hui, les survivants ont 80 ans, on les oublie et on les méprise. Dans quelques années, ils ne seront plus, tous, que les ombres d’un passé gênant. Mais si nous nous sommes tus, trop longtemps, ne nous croyez pas si naïfs. Nous avons, au moins, appris que tous les gouvernements, quels qu’ils soient, n’ont pas de cœur, mais uniquement des intérêts ».
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