62 années, jour pour jour, se sont écoulées depuis les atroces essais nucléaires effectués par l'armée coloniale française dans le désert algérien.
Le désert et les populations algériennes de la région de Reggane resteront, à tout jamais, les témoins de ce crime contre l'humanité, accompli dans le reniement de toutes les valeurs universelles par la France coloniale. C'était un samedi 13 février 1960, une explosion assourdissante arrachait de leur sommeil les habitants de la ville de Hamoudia dans la région de Reggane. Il était 7h04 du matin quand l'armée coloniale faisait exploser une bombe à plutonium, cinq fois plus puissante que la tristement célèbre bombe d'Hiroshima au Japon, larguée par un avion américain. Baptisée paradoxalement «Gerboise Bleue» du nom d'un petit Dipodidé inoffensif du désert algérien, cette première explosion fera suite à trois autres tristement historiques essais nucléaires dans cette même région. Au total ce sont 17 explosions qui ont été effectuées par l'armée coloniale française, dont certaines l'ont été dans la région de Tamanrasset.
Les essais nucléaires ont été effectués dans le déni total des normes et des procédés de sécurité des populations et de respect de l'environnement et de l'écosystème de la flore et de la faune locales. Aveuglée par la quête de se doter de l'arme nucléaire, la France coloniale a sciemment négligé les protocoles de sécurité d'usage, mettant en péril la santé des populations algériennes sévissant dans ces régions sahariennes. Selon des rapports militaires français, le nombre non exhaustif des populations vivant dans ces régions, lors de ces essais, était de plus de 30 000 âmes. 62 ans après ces macabres méfaits, les répercussions des irradiations continuent de produire des effets néfastes sur la santé et le bien- être des riverains. Et la France coloniale continue sa fuite en avant, reniant son implication dans ce désastre écologique et sanitaire, refusant d'assumer ses responsabilités morales et historiques vis-à-vis de ces essais nucléaires. Selon les experts de la santé et de la physique nucléaire, les effets de la radioactivité sont à prendre, sérieusement, en considération sur un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde.
Les rapports de santé actualisés font état d'une recrudescence de maladies, de pathologies nouvelles liées directement aux effets avérés de la radioactivité. Il s'agit de cas de cancer, de pathologies méconnues, de déformations et malformations congénitales constatées, de plus en plus, chez les nouveau-nés, des complications ophtalmologiques, etc. Autant dire que sur les plans sanitaire et environnemental, c'est un désastre total. Persistant dans une attitude passive et subjective, la France, berceau des droits de l'homme, refuse toujours de lever le sceau du secret sur les archives militaires, relatives à ces sinistres essais. Aujourd'hui, les populations algériennes de Reggane continuent de subir les affres et les effets de la radioactivité, toujours présente dans la région, placée à l'époque des méfaits, zone militaire.
La France refuse également d'assumer sa responsabilité, quant à nettoyer les sites irradiés. Cela sans compter l'indemnisation des populations contaminées par les irradiations des essais nucléaires.
Faut-il le signaler, 14 années après la promulgation de la loi Morin, il n'y eut qu'une seule personne qui a été indemnisée. C'est dire toute la mauvaise foi des autorités françaises quant à assumer honnêtement ses responsabilités historiques et actuelles.
Mohamed OUANEZAR
|e 13-02-2022
https://www.lexpressiondz.com/nationale/un-crime-colonial-353524
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