Emmanuel Audrain en tournage. Photo DR
Que nous raconte ce film – documentaire ?
« C’est l’histoire vraie des jeunes appelés du contingent qui avaient 20 ans entre 1954 et 1962 et qui ont fait la « guerre d’Algérie ». Ils ont osé raconter leurs histoires seulement arrivés à l’âge de la retraite. Quand ils ont reçu leur pension, les souvenirs enfouis depuis des années, sont remontés à la surface. Alors certains n’ont pas voulu toucher cet argent et ont fondé une association à partir de 2000. Ils ont ainsi rencontré d’autres appelés, comme eux, marqués par ce qu’ils ont vécu. Et puis, Leurs familles, leurs enfants peuvent aussi commencer à comprendre leurs histoires, tous différentes mais semblables »
Comment êtes-vous « tombé » dans cette aventure ?
« En 2008, Simone de Bollardière, femme de général ayant combattu en Algérie, m’invite à une assemblée générale de cette association d’anciens d’Algérie, en Bretagne. Cette femme de 83 ans permet de libérer les paroles. Pour elle, il n’est pas dangereux de parler, de raconter. “Ce n’est pas vous les coupables” dit-elle. Et les langues peu à peu se délient pour libérer ce poids de souffrance que chacun porte. Il s’agit ainsi de retisser des liens. »
Quel accueil est fait à votre film après la projection ?
« Depuis 2014, je parcours les salles, j’aime être présent aux projections. Souvent les femmes et les enfants de ces anciens combattants, assistent pour essayer de comprendre un peu leur mari, leur père. C’est une œuvre thérapeutique, qui doit servir à dialoguer, à apaiser, rompre le silence. C’est l’arrivée à la retraite pour certains qui a été le déclencheur. »
Quels sont vos autres travaux ?
« Je suis documentariste et originaire de Nantes. Ma première source d’inspiration a été la mer, pour une prise de conscience de notre époque avec l’Erika , Alerte sur la ressource. Et puis, l’univers de mes films, c’est la capacité d’écoute et l’amitié comme valeur de plan avec Le testament de Tibhiri ne par exemple. Ce qui compte pour moi c’est l’intelligence du cœur. »
Par 06 avr. 2016
-https://www.leprogres.fr/rhone/2016/04/06/emmanuel-audrain-retour-en-algerie-est-une-oeuvre-therapeutique
https://www.historia.fr/sorties/%C2%AB%C2%A0retour-en-alg%C3%A9rie%C2%A0%C2%BB-le-documentaire
Un poste de guet et de liaison en Kabylie, en 1959. La guerre d'Algérie a marqué profondément une génération d'appelés. | ARCHIVES O.-F.
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