Humour
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ma soeur Ourida la défenestrée dans mon ancienne école Sarrouy à Alger
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Rédigé le 17/01/2022 à 15:20 dans colonisation, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Commando Trepel en Algérie (1960). A gauche, Boussanges qui sera tué lors de l'opération. Crédit : RP Bonnet.
Au mois de mai 1960, des commandos-marine viennent dégager en plein djebel un poste de commandement du 2e régiment étranger d’infanterie encerclé par un bataillon de l’ALN. Un souvenir inoubliable pour les « corsaires en béret vert ».
Après les combats d’Indochine, les légionnaires du 2e régiment étranger d’infanterie se retrouvent à Bizerte. Dès octobre, ils sont transférés au Maroc, où règne une situation insurrectionnelle.
En 1956, l’ordre arrive de rallier la Tunisie, mais un contre-ordre envoie le 2e REI dans la région de Bône et de Djidjelli, où il va se motoriser, avec six compagnies portées.
L’Algérie, depuis le 1er novembre 1954, subit les exactions des mouvements rebelles, et il est nécessaire d’adapter les troupes françaises de maintien de l’ordre à cette situation particulière. Au printemps 1957, le régiment tout entier est envoyé dans le sud de l’Oranais. L’état-major s’installe à Aïn Sefra, le reste de l’unité se répartit du nord au sud entre Géryville, Bou Alam et Djenien Bou Rezg.
La route venant de Mecheria descend un peu, jusqu’à ce qu’elle se divise en deux. La branche gauche continue vers le terrain d’aviation des Pierres Écrites, puis vers la palmeraie et le poste de Tiout. Après le pont, elle s’engage au pied du djebel Mekter, vers le sud.
La portion qui continue vers Aïn Sefra passe à gauche le long de la gare et à droite des casernements du 8e RIMa pour aboutir au centre-ville et à la redoute du 2e REI, où se trouvent l’état-major et les services. Derrière la redoute, à gauche, l’intendance et le terrain de football. À droite, la piscine et, derrière des arbres bien touffus, la maison discrète des « dames ». Si l’on remonte la piste, on arrive au bois de Boulogne, où sont regroupées diverses essences d’arbres, dont beaucoup d’eucalyptus qui embaument l’air frais du petit matin ou l’ambiance du soir. Ce massif de verdure, que l’on aperçoit de loin au milieu de son environnement aride, est géré par un fonctionnaire des Eaux et Forêts qui habite une villa à l’entrée du bois.
Derrière se dresse une haute ceinture de dunes de sable, Sidi Bou Djira, dans laquelle se niche la harka à cheval du 2e REI, menée par un grand blond sec le sergent Rossky, gui porte sur lui sa « marque de fabrique » : « Mon honneur s’appelle fidélité. »
Le colonel de Sèze, commandant le 2e REI, incarne l’officier de race. Grisonnant, la moustache bien taillée, il en impose. Son adjoint-secteur est le lieutenant-colonel Brulé, entouré d’officiers comme les commandants Camelin, Met, Pierson ou le capitaine Bevalot. Dans la cour de la redoute, on peut s’étonner de voir circuler un jeune mouflon de l’Atlas : Bambi, la mascotte.
Alerte dans tout le secteur !
Dans la nuit du 4 au 5 mai 1960, un planton des opérations appelle le commandant Pierson, de l’EMT. Un message urgent provient des avions gonio qui surveillent la zone frontalière. Des émissions suspectes ont été localisées par deux appareils, en pleine zone interdite. Plusieurs essais de relèvements ont été effectués. Il n’y a aucun doute, il s’agit de fellaghas.
Un message est aussitôt adressé à la compagnie de Djenien Bou Rezg, qui sera héliportée le lendemain matin sur le djebel Mzi, dont le sommet culmine à 2 200 m.
Dès l’aube, les légionnaires crapahutent sur les versants accidentés du djebel. C’est en remontant l’oued Taleb, à 1 700 m, qu’ils relèvent des traces fraîches. Des ordres discrets disposent les hommes à distance, et la progression reprend lentement.
L’accrochage éclate brutalement. Le lieutenant Maraine tombe, mortellement atteint en pleine poitrine. L’état-major apprend la nouvelle par radio. Aussitôt, un mécanisme bien rodé s’enclenche : ordres brefs et sans discussion, hommes au pas de course dans la cour, bruit de moteurs dans les galeries.
Au terrain d’aviation, les équipes de piste de l’ALAT, de l’armée de l’Air et de l’aéronavale apprêtent leurs appareils ; la 4e compagnie portée s’affaire auprès de ses véhicules.
À l’appel, les légionnaires se demandent où va se dérouler l’opération. Apparemment pas en face, sur le djebel Aïssa, ni derrière, sur le Mekter. Ce doit être encore du côté de Djenien, du Mzi, du Goursi, fane, du Beni Smir ou, plus au sud, du Bou Amoud.
— Aux camions ! Embarquement !
Le sergent Hollubek, de l’escorte, monte à l’avant de son 4 X 4 et regarde les hommes se hisser à bord des camions. Pendant ce temps, l’alerte a été donnée à Aflou, Géryville, Saida et Mecheria, et des renforts sont acheminés par avion, par hélicoptères et par route.
Aux premières loges
Au nord de l’oued Taleb, les légionnaires se sont retranchés au milieu des éboulis. Les blessés, sommairement soignés, sont installés à l’ombre. Des T-6 font plusieurs séries de passes, afin d’empêcher les fells de descendre. Mais une fois la nuit tombée que se passera-t-il ? Depuis le début de l’accrochage, les légionnaires se sont aperçus que les rebelles sont bien armés : plusieurs armes automatiques ont été repérées. Au vu des traces, ils sont certainement plus d’une centaine.
La nuit est arrivée. Plus haut, sur le Mzi, le commandant Hamidi, chef du 22 bataillon de l’ALN, est indécis. Il aurait bien aimé retourner sur ses bases de départ, mais il ne sait pas où se trouvent ses adversaires. Il ignore de même si d’autres troupes ont été héliportées afin de lui couper la route vers la palmeraie d’Ich, au Maroc, qui lui sert de base de transit. En outre, décrocher de nuit sur ce terrain accidenté ferait rapidement repérer ses hommes.
Plus bas, dans la plaine, une multitude de phares projettent des traits lumineux sur la route ou sur les bas-côtés. Le long du barrage électrifié, les véhicules de la « herse » roulent plus lentement, en éclairant de leurs projecteurs les diverses épaisseurs du réseau. Dans le ciel, les avions sont là également, lâchant régulièrement leurs « lucioles » qui semblent transformer le paysage en décor lunaire. Triste veillée d’armes pour les rebelles !
Mise en place
Arrivé par avion de Géryville, le commando-marine de Montfort est aussitôt envoyé à Dallai El-Kerch, où est installé le PC du colonel de Sèze. Deux sections du commando, avec le lieutenant de vaisseau Le Deuff, , sont héliportées en verrou pour passer la nuit à l’ouest du dispositif rebelle.
L’autre section est restée au PC, en attente de l’arrivée du groupement des commandos-marine, commandé par le capitaine de corvette Servent. Après une mauvaise nuit troublée par les mouvements de véhicules, les grésillements des postes radio et les arrivées de renforts, le jour pointe lentement.
Déjà, le PC avancé du commandant Met s’approche des hélicoptères, dont on lance les moteurs. Peu de temps après, décollage du DIH, le détachement d’intervention héliporté, vers le plateau du Mzi. Pendant ce temps, les commandos-marine regroupent. D’abord Trepel, du lieutenant de vaisseau Eliès, puis Jaubert, commandé par le lieutenant de vaisseau Scheidhauer, et le PC Grouco. Soudain, les événements se précipitent. Les initiés savent très vite quand quel chose d’anormal ou de grave se produit. Servent est appelé chez de Sèze, qui lui apprend la raison de cette agitation :
— Commandant, le PC du commandant Met, à peine posé, a été accroché par un groupe assez important de rebelles. Ce PC ne comprend qu’une vingtaine d’hommes, dont des officiers et des radios, et ils n’ont guère d’armement. Heureusement, ils ont quand même un FM, mais certainement pas assez de munitions pouvoir tenir longtemps. Préparez vos commandos. Les hélicoptères qui redescendent du Mzi ramènent des blessés et portent des impacts de balles dans la coque. Personne, par chance, n’a été atteint.
Les ambulances se rangent à proximité la DZ, tandis que les patrons d’appareil passent les brancards aux infirmiers. Des corps allongés, inanimés, avec des étiquettes pendant autour du cou, sur lesquelles quelques mots ont été hâtivement griffonnés « Extrêmement urgent ». Sur le pont cargo, du sang séché macule le métal brillant. Il vaut mieux ne pas y penser.
Les ordres fusent. Les sticks de Jaubert foncent vers les hélices. Une rotation dure approximativement quinze minutes pour aller là-bas, sur le Mzi, à la cote 1866.
Sitôt posés, les sticks rallient aux ordres. Scheidhauer répartit ses sections. Barret, Fabre et Bourven entraînent immédiatement leurs hommes. Il y a environ 3 km à couvrir, avec 340 m de dénivellation, avant d’arriver jusqu’aux légionnaires.
A la radio, Met devient pressant :
— Lampiste (Jaubert), accélérez le mouvement. La situation est critique. Sommes à court de munitions et il y a de nombreux blessés. Afin de signaler ma position, je vais baliser avec un fumigène.
— Bien reçu de Lampiste. Nous arrivons. Vu votre fumée. Nous approchons.
Les hommes de Jaubert ahanent. L’altitude augmente et la température monte, la sueur brûle les ‘eux, la moindre charge semble peser encore plus lourd, ce qui n’arrange pas les pourvoyeurs. Mais lit radio les pousse à l’effort :
Allez, Lampiste ! Les fells se remettent à tirer
Un commando-marine à l’assaut
— Ne tirez pas, nous sommes là ! Les fells sont un peu plus loin devant !
Il reste une quinzaine d’hommes « en état », dont quatre officiers. La plupart sont blessés. Deux ont eu leur képi troué par balle. Le tireur au FM se redresse et dit, en montrant le chargeur.
— Il ne m’en reste plus que la moitié. Les autres avaient encore une ou deux balles, et un légionnaire, décontracté, exhibe ce qui lui reste trois cartouches « feuillettes » pour faire du bruit. Il était vraiment temps !
Les blessés sont dégagés ; le brancardage va être assuré jusqu’à une DZ, et ce sera l’hôpital.
Trepel arrive, suivi du PC Grouco avec Servent. Plus haut, les avions mitraillent le plateau et larguent des bidons spéciaux qui explosent sur les positions rebelles en dégageant encore plus de chaleur brûlante.
Tandis que l’aviation termine ses passes, Servent règle la mission de chaque commando. Jaubert attaquera par la gauche et Trepel, sur la droite. Au centre, le pacha et son PC.
Les avions se sont éloignés. Servent bondit sur un rocher, dominant ses commandos, regardant de chaque côté, il demande :
— Prêts ?
Les pouces levés le renseignent. Prenant son souffle et levant sa canne qu’il pointe brusquement devant lui, Servent hurle :
— Commandos, à l’assaut !
L’effet d’un détonateur. Ses hommes, comme propulsés par des ressorts, bondissent devant eux en lâchant des rafales dès qu’une tête apparaît ou qu’une silhouette suspecte tente de s’esquiver. En couverture, les AA-52 crachent leur mitraille. Mais les premières pertes rappellent brusquement à la prudence. Les quartiers-maîtres Spérandio et Boussanges tombent. Bueno et le second maître Boriès sont blessés. Le second maître Seguin, de Trepel, tombe, mortellement blessé d’une balle dans la gorge.
Tout a démarré sur un assaut général. Mais il a rapidement dégénéré en de nombreux combats singuliers, où c’est le plus vicieux qui gagne. Une ombre, une pierre qui roule, et il n’y a plus qu’à attendre, le doigt sur la détente.
Barret est blessé au bras, mais son adversaire est mort. Le Plateau du Mzi pourrait être l’antichambre de l’enfer. Jalonné de cadavres, il n’est que fumée, odeur de poudre, de phosphore, explosions et détonations. Des cris de douleur ou de colère, des appels à l’infirmier s’élèvent au-dessus de tout ce chaos.
Progressivement, le silence revient, presque gênant après tant de bruit. Des prisonniers sont regroupés au bord d’une falaise. Ils ont peur. Ne leur a-t-on pas fait croire qu’ils seraient abattus s’ils étaient capturés par les Français ?
Fraternité d’armes à Aïn Sefra
Maintenant, c’est le ratissage du terrain. Il faut ramasser les armes, les équipements et les documents s’il y en a. Dans un coin, le commandant Hamidi se morfond.
En fouillant un sac, un jeune matelot commando pousse une exclamation :
— Chef ! Regardez, un drapeau.
En effet, un magnifique emblème de soie brodée est extrait d’un sac : c’est le fanion du 2e bataillon de l’ALN. Plus loin, les armes s’entassent : MP 40, MG-34 et 42, grenades, munitions, médicaments en provenance d’Allemagne de l’Est, anciennes dagues de la Jeunesse hitlérienne transformées avec le sigle ALN, boussoles, jumelles etc.
Quelques fells ont néanmoins réussi à s’enfuir en dévalant le versant qui conduit au Maroc. Ils auront au moins quelque chose à raconter !
Source des images : http://tenes.info/nostalgie/TREPEL
https://theatrum-belli.com/guerre-dalgerie-mai-1960-des-commandos-marine-portent-secours-au-2e-rei-encercle/
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Rédigé le 17/01/2022 à 10:33 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Pour rafraîchir la mémoire de la candidate du LR, Henri Pouillot témoigne: « J’ai été affecté de juin 1961 à mars 1962 à la villa Susini à Alger. Cette villa a eu le ‘’ privilège’’ d’être un centre de torture qui a fonctionné pendant toute cette période.»
Une vue de la villa Susini : un haut lieu de torture
La candidate des Républicains (LR), Valérie Pécresse, lors de sa première sortie dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, où l'extrême droite réalise de très bons scores, jouait à «Clint Eastwood». Quel panache?
«Je vais ressortir le Kärcher de la cave. Cela fait dix ans qu'il y est et il est temps de l'utiliser. Il s'agit de remettre de l'ordre dans la rue», menaçait Valérie Pécresse, la semaine dernière dans les colonnes de «La Provence».
Plus grave encore, elle poursuivra dans un point de presse: «Aujourd'hui il est temps de nettoyer les quartiers, il faut traquer les caïds, les voyous, les criminels, les dealers, ce sont eux qu'il faut harceler et punir, qu'il faut priver de leur citoyenneté».
Les déclarations de la candidate à l'Élysée ne sont pas passées sans réaction en France, heureusement d'ailleurs.
Ainsi, le fabricant du fameux nettoyeur, qui détient la «Marque Kärcher» à haute pression, a dénoncé, le 11 janvier dernier dans un communiqué, «des propos mal déplacés» de la candidate des Républicains, qui autilisé a plusieurs reprises «la marque Kärcher de manière inappropriée».
Le fabricant, va au-delà, et exige immédiatement «des médias français de ne plus faire usage de sa «Marque» dans les sphères politiques, qui portent atteinte à sa marque et valeurs de l'entreprise».
Doit-on rappeler que la présente société avait déjà fait savoir dans les colonnes de Libération «qu'elle ne veut plus être associée à la sécurisation des banlieues». Finalement, le syndrome «Sarkozy» récidive et anime le discours de la droite française.
Paradoxalement, l‘ancien président de la République française et chef du parti des Républicains, Nicolas Sarkozy, fut condamné en septembre dernier «à trois ans de prison pour corruption et trafic d'influence», alors qu'il promettait aux Français «la guerre sainte» contre «la racaille», désignant les quartiers et banlieues. Savez-vous Mme la candidate que la dernière personnalité politique française qui avait parlé du «Kärcher» pour nettoyer les banlieues a fini avec un bracelet électronique, accroché au pied et assigné à résidence surveillée?
On peut aussi rappeler que des personnalités influentes de cette mouvance ont eu des problèmes graves avec la justice: François Fillon, les époux Balkany et même l'homme fort du régime sarkosyste, l'ancien ministre de l'Intérieur, Claude Guéant qui est actuellement emprisonné.
Où doit-on passer le Karcher?
Au-delà de ces sombres histoires, on ne comprend pas pourquoi le débat politique en France se cristallise sur la question de l'émigration, avec son corollaire l'insécurité, deux sujets que les extrémistes et les populistes n'hésitent pas à lier l'un à l'autre. Faudra-t-il souffler, Mme la candidate, sur le brasier colonial et redéfinir le Français, l'Européen d'Algérie et l'indigène? Comment expliquer une panne de perspective et l'absence de renouveau politique de la droite française, 60ans après la guerre d'Algérie? Il faut dire que la crise politique se nourrit de la crise mémorielle et ses conséquences collatérales.
Outre le domaine sécuritaire et l'émigration, que propose la candidate des Républicains aux Français? La polémique sur la mémoire serait-elle décidément l'apanage de la droite française? Avez-vous perdu la mémoire Mme Valérie Pécresse?
Le discours de la droite française exprime la faillite mémorielle dans toute sa splendeur. Cela apparaît clairement au cours de la présente campagne présidentielle française. La devise de la République française «Liberté, Égalité, Fraternité», dont le triptyque remonte pourtant à l'année 1848, soit près de vingt ans après l'envahissement de l'Algérie par la France en 1830, a cédé allègrement le pas au fameux principe de Pascal «Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà», pour faire en sorte que les «vertus» qu'elle prétend colporter à travers le monde soient nulles et non avenues au-delà de la Méditerranée.
La rhétorique amère et rancunière autour de la perte de «l'Algérie française» anime le discours de la droite et son extrême. «En Algérie, il y a eu effectivement des exactions, il y a eu des pages sombres de l'histoire de France qui ont été écrites, mais crimes contre l'Humanité, c'est ce qu'on reproche aux nazis et à Hitler, et je ne pense pas qu'on puisse parler de crimes contre l'Humanité», avait déclaré le 3 janvier dernier, Valérie Pécresse. Et elle ajoutera, présidente de la République, elle fera «appel à l'Armée» pour assurer l'ordre dans les quartiers...etc en France.
Ces propos ne sont pas sans écho auprès des Français, dont la mémoire est encore vivace. Appelé pendant la guerre de libération de l'Algérie, Henri Pouillot, auteur de: «La villa Susini - Tortures en Algérie, un appelé parle», a, dans une lettre ouverte datée du 5 janvier dernier et adressée à Valérie Pécresse, souligné: «Je dois dire que je suis inquiet qu'une candidate à la présidence de la République puisse déclarer une telle énormité».
Pour rafraîchir la mémoire de la candidate du LR, Henri Pouillot témoigne: «j'ai été affecté de juin 1961 à mars 1962 à la villa Susini, à Alger. Cette Villa a eu le «privilège» d'être un centre de torture qui a fonctionné pendant toute cette période (d'autres centres de torture à Alger n'ont fonctionné que quelques mois ou quelques années). C'est là que Jean-Marie Le Pen s'est «remarquablement» distingué pendant la bataille d'Alger, faisant disparaître, selon les rumeurs, des corps dans des cuves d'acide.
La Légion étrangère avait «abrité» de nombreux SS qui s'y étaient réfugiés pour échapper aux jugements, mais qui ont mis en oeuvre leur expérience et formé des tortionnaires français».
Relisez «La Question» d'Henri Alleg!
On peut aussi conseiller à la candidate des Républicains de lire «la Question» d'Henri Alleg publié en 1958, qui dénonce la torture pratiquée pendant la guerre d'indépendance par certains éléments de l'armée française et dont l'auteur fut la victime.
C'est à l'arrivée de Nicolas Sarkozy en 2005 que les débats sur le fait colonial gagnent l'espace public et officiel, et ils l'occupent à ce jour. Ainsi, loi sur les rapatriés du 23 février 2005, mentionnant le «rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord», a été adoptée par les Républicains.
Les nostalgiques de la grandeur de la France coloniale persistent à glorifier la mission de civilisation portée alors par l'Empire. Êtes-vous Mme la candidate des Républicains amnésique ou tentée par le négationnisme? Au fond et pour conclure, la citation qui suit résume en quelques mots toute l'ambiguïté de la position de la France. Mouloud Mammeri disait, en s'en prenant au discours de l'Europe des Lumières, dans son roman «Le Sommeil du juste»: «Le Contrat social. Discours sur l'inégalité. Les Châtiments. Jaurès. Auguste Comte.
Ha! Ha! Mesdames et Messieurs, quelle blague! Quelle vaste blague! Quelle fumisterie! Tout ça, c'est pour eux, ce n'est pas pour des Imann! (les indigènes)». Les milliers nord-africains, qui avaient servi de chair à canon pour libérer la France contre les nazis, se sont-ils sacrifiés pour que vous; vous osiez dire n'importe quoi?
De Gaulle et Pompidou ont travaillé à l'aménagement du territoire, à la création de l'Europe, Giscard d'Estaing a oeuvré pour moderniser le pays. Sous les mandats de Jacques Chirac, peu de réformes ont été réalisées, mais un mot d‘ordre persistait: pas de compromission avec l'extrême droite. Ironie de l'histoire: le parti du général de Gaulle, de Georges Pompidou et de Jacques Chirac, colle désormais aux idées des extrémistes. Il semble que les idées de Jean-Marie Le Pen ont germé et fleurissent sur la terre de la Révolution française, mère présumée des droits de l'homme.
La digue sanitaire infranchissable entre la droite et son extrême, réaffirmée au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle française de 2002 par Jacques Chirac a sauté. Il était le dernier rempart contre le Front national. Il avait refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen, au deuxième tour de la course à l'Élysée? Mais, depuis, les barrières entre la droite et son extrême semblent être brisées. On ne comprend plus qui est qui. En France, une conjoncture de «crise mémorielle» s'est enclenchée au début des années 2000, qui a brouillé les frontières entre ces espaces de controverses et a modifié les logiques de prises de parole et de prises de position qui leur étaient inhérentes. Fruits d'alliances tactiques ou du partage inaperçu d'enjeux et de langages de dénonciation, des fronts communs, incompréhensibles à l'aune des dynamiques polémiques antérieures, se sont ainsi dessinés», analyse l'historien français, Romain Bertrand.
L'insécurité et l'émigration, voire les questions mémorielles, qui étaient autrefois des sujets périphériques au discours de la droite française dans ses campagnes électorales, deviennent, aujourd'hui malheureusement, les mamelles nourricières de son discours.
Les réformes économiques, politiques, sociales...etc. s'effacent dans le discours des Républicains et cèdent la place au populisme notoire, voire vulgaire, depuis au moins une décennie.
Rédigé le 16/01/2022 à 10:08 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Photomontage de Saïd Chengriha et de Guermit Bounouira, ancien secrétaire-particulier du défunt Gaïd Salah.
Dans une nouvelle vidéo, Guermit Bounouira poursuit son déballage inédit sur l’armée algérienne. Il s’attarde sur la lutte féroce qui a opposé les généraux Gaïd Salah et Toufiq et sur la corruption qui gangrène l’armée algérienne, comme en atteste la transaction de 30 avions de chasse russes, vieux de trois décennies, achetés au prix du neuf.
e déballage inédit et féroce de l’ancien secrétaire particulier du défunt Gaïd Salah, détenteur des secrets de l’armée algérienne sur une longue période (2004-2019), se poursuit. Ce témoin de premier ordre, considéré comme la boite noire de l’ancien chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, provoque un séisme non seulement dans l’armée, mais aussi dans la société algérienne. Visiblement bien partis pour constituer le feuilleton le plus suivi en Algérie en 2022, les enregistrements de Guermit Bounouira permettent de se rendre compte que l’armée algérienne est gangrenée de l’intérieur et que son pire ou meilleur ennemi, ce sont les généraux corrompus qui se livrent à une guerre sans merci et achètent du matériel avarié.
La première vidéo a été rendue publique, en deux parties, par Mohamed Larbi Zitout, ancien diplomate algérien exilé au Royaume-Uni. Ces deux premières vidéos étaient consacrées à l’actuel chef d’état-major, le général Saïd Chengriha, qui contrôlait durant les longues années où il commandait la troisième région militaire, frontalière avec le Maroc, le trafic de drogue et qui a placé, une fois promu à la tête de l’armée algérienne, les hommes de sa région (le nord-est) dans les postes clefs de commandement.
Dans une nouvelle vidéo, Guermit Bounouira, s’est intéressé à Mohamed Médiène, dit Toufik, le puissant patron des anciens services de renseignement DRS, un homme qui a méticuleusement soigné son image et sa toute-puissance au point qu’il a été surnommé «rab dzaïr» (dieu de l’Algérie). Toufik est finalement présenté par Bounouira comme un maquereau de bas étage et non un professionnel du renseignement.
Si cet homme fort de l’Algérie durant les années 90 avait son mot à dire dans toutes les affaires politiques, économiques et militaires du pays, où des gouvernements successifs de façade et des hommes de main au sein de l’appareil militaire lui étaient soumis, c’est surtout grâce à ses méthodes cyniques et à un réseau de hauts gradés qui étaient ses obligés.
Abdelaziz Bouteflika ne s’y était pas trompé en affirmant à son entourage, dès la fin de son premier mandat, en 2004, et alors qu’il s’apprêtait à en briguer un second, qu’il ne peut pas partager son pouvoir avec le général Toufik.
Ce dernier, à l’époque toujours patron inamovible du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), a même tenté de barrer la route à une réélection de Bouteflika, avec la complicité du général Mohamed Lamari, encore chef d’état-major de l’armée algérienne. Ils lui reprochent ses velléités d’affranchir le pouvoir civil de la mainmise du DRS et de l’armée.
Immédiatement après sa réélection pour un second mandat, Abdelaziz Bouteflika décide alors d’éloigner le haut commandement de l’armée de l’emprise des services de sécurité et donc du patron du DRS. Le général Mohamed Lamari, un ancien de l’armée française comme Khaled Nezzar, qui n’a rejoint l’ALN qu’en 1961, est poussé à la «démission», avant d’être remplacé par le général Ahmed Gaïd Salah, que Toufik avait placé sur la liste des généraux promis à la retraite.
Bouteflika, qui n’a jamais oublié qu’après la mort de Houari Boumediène en 1978, dont il était un puissant ministre des Affaires étrangères, l’armée ne lui a pas réservé le moindre rôle dans la nouvelle transition du pouvoir, voire l’a humilié en le poussant vers un exil peu glorieux, charge alors Gaïd Salah de remettre Toufik à sa place, en empêchant toute immixtion du DRS dans les affaires de l’armée.
Cela n’a pas empêché Toufik de souffler régulièrement dans l’oreille de Bouteflika que le général Gaïd Salah «ne fait pas correctement son travail de chef de l’armée».
Ce fut ainsi le cas lors de la livraison par la Russie d’une trentaine de MIG-29 à l’armée de l’air algérienne, en 2006 et 2007. Toufik informa Bouteflika que Gaïd Salah a réceptionné des avions de combat vieux de trois décennies, et qui avaient été retapés à neuf après avoir servi en Afghanistan dans les années 70. En somme, 30 avions de chasse d’occasion ont été achetés au prix du neuf. Ce scandale en dit long sur le matériel déficient dont est équipée l’armée algérienne. D’ailleurs, il n’y a pas que le scandale des Mig-29 d’occasion, même les sous-marins algériens acquis auprès de la Russie n’ont pas échappé aux micmacs des généraux véreux. Les prochaines vidéos de Bounouira vont probablement nous éclairer sur ce sujet.
Guermit Bounouira explique que c’est le chef de l’armée de l’air à l’époque qui est écarté par Bouteflika, avant de se rendre lui-même à Moscou, le 19 février 2008, et signer en tant que chef suprême des armées un nouvel accord de livraison de MIG-29 flambant neufs.
Cet épisode a ouvert la voie à Gaïd Salah pour moderniser les équipements de l’armée algérienne, un projet longtemps bloqué par un Toufik détenteur des cordons de la finance, explique Bounouira, qui donne l’exemple d’un demi-millier environ de chars T-72, devenus «un tas de ferraille et de rouille», et finalement rénovés par des sociétés russes, sud-africaines et ukrainiennes.
Voyant ainsi l’armée échapper à son emprise, «Toufik conseille à Bouteflika de faire attention à l’ambition démesurée de Gaïd Salah qui chercherait à s’accaparer tous les pouvoirs», ajoute Bounouira. Pour le surveiller de près, il lui propose de le placer sous la coupe du général Abdelmalek Guenaizia, ex-ministre délégué auprès du ministère de la Défense nationale (2005-2019) et ex-proche de Toufik.
C’est finalement de guerre lasse que Toufik se résout à réactiver son arme favorite: les attentats terroristes. Il donne ainsi une nouvelle vie aux «actes terroristes» à travers son bras droit et homme des sales besognes, le général Hassan, pour tenter de redorer le blason du DRS auprès de la présidence algérienne. Ce n’est donc pas un hasard si en 2007 plusieurs attentats terroristes visent le palais du gouvernement, le Conseil constitutionnel, des convois militaires et même le cortège du président Bouteflika qui échappe de peu à la mort, le 6 septembre 2007, après avoir été ciblé par un attentat suicide.
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Rédigé le 16/01/2022 à 09:56 dans Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Photomontage de Saïd Chengriha et de Guermit Bounouira, ancien secrétaire-particulier du défunt Gaïd Salah.
Dans une nouvelle vidéo, Guermit Bounouira poursuit son déballage inédit sur l’armée algérienne. Il s’attarde sur la lutte féroce qui a opposé les généraux Gaïd Salah et Toufiq et sur la corruption qui gangrène l’armée algérienne, comme en atteste la transaction de 30 avions de chasse russes, vieux de trois décennies, achetés au prix du neuf.
e déballage inédit et féroce de l’ancien secrétaire particulier du défunt Gaïd Salah, détenteur des secrets de l’armée algérienne sur une longue période (2004-2019), se poursuit. Ce témoin de premier ordre, considéré comme la boite noire de l’ancien chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, provoque un séisme non seulement dans l’armée, mais aussi dans la société algérienne. Visiblement bien partis pour constituer le feuilleton le plus suivi en Algérie en 2022, les enregistrements de Guermit Bounouira permettent de se rendre compte que l’armée algérienne est gangrenée de l’intérieur et que son pire ou meilleur ennemi, ce sont les généraux corrompus qui se livrent à une guerre sans merci et achètent du matériel avarié.
La première vidéo a été rendue publique, en deux parties, par Mohamed Larbi Zitout, ancien diplomate algérien exilé au Royaume-Uni. Ces deux premières vidéos étaient consacrées à l’actuel chef d’état-major, le général Saïd Chengriha, qui contrôlait durant les longues années où il commandait la troisième région militaire, frontalière avec le Maroc, le trafic de drogue et qui a placé, une fois promu à la tête de l’armée algérienne, les hommes de sa région (le nord-est) dans les postes clefs de commandement.
Dans une nouvelle vidéo, Guermit Bounouira, s’est intéressé à Mohamed Médiène, dit Toufik, le puissant patron des anciens services de renseignement DRS, un homme qui a méticuleusement soigné son image et sa toute-puissance au point qu’il a été surnommé «rab dzaïr» (dieu de l’Algérie). Toufik est finalement présenté par Bounouira comme un maquereau de bas étage et non un professionnel du renseignement.
Si cet homme fort de l’Algérie durant les années 90 avait son mot à dire dans toutes les affaires politiques, économiques et militaires du pays, où des gouvernements successifs de façade et des hommes de main au sein de l’appareil militaire lui étaient soumis, c’est surtout grâce à ses méthodes cyniques et à un réseau de hauts gradés qui étaient ses obligés.
Abdelaziz Bouteflika ne s’y était pas trompé en affirmant à son entourage, dès la fin de son premier mandat, en 2004, et alors qu’il s’apprêtait à en briguer un second, qu’il ne peut pas partager son pouvoir avec le général Toufik.
Ce dernier, à l’époque toujours patron inamovible du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), a même tenté de barrer la route à une réélection de Bouteflika, avec la complicité du général Mohamed Lamari, encore chef d’état-major de l’armée algérienne. Ils lui reprochent ses velléités d’affranchir le pouvoir civil de la mainmise du DRS et de l’armée.
Immédiatement après sa réélection pour un second mandat, Abdelaziz Bouteflika décide alors d’éloigner le haut commandement de l’armée de l’emprise des services de sécurité et donc du patron du DRS. Le général Mohamed Lamari, un ancien de l’armée française comme Khaled Nezzar, qui n’a rejoint l’ALN qu’en 1961, est poussé à la «démission», avant d’être remplacé par le général Ahmed Gaïd Salah, que Toufik avait placé sur la liste des généraux promis à la retraite.
Bouteflika, qui n’a jamais oublié qu’après la mort de Houari Boumediène en 1978, dont il était un puissant ministre des Affaires étrangères, l’armée ne lui a pas réservé le moindre rôle dans la nouvelle transition du pouvoir, voire l’a humilié en le poussant vers un exil peu glorieux, charge alors Gaïd Salah de remettre Toufik à sa place, en empêchant toute immixtion du DRS dans les affaires de l’armée.
Cela n’a pas empêché Toufik de souffler régulièrement dans l’oreille de Bouteflika que le général Gaïd Salah «ne fait pas correctement son travail de chef de l’armée».
Ce fut ainsi le cas lors de la livraison par la Russie d’une trentaine de MIG-29 à l’armée de l’air algérienne, en 2006 et 2007. Toufik informa Bouteflika que Gaïd Salah a réceptionné des avions de combat vieux de trois décennies, et qui avaient été retapés à neuf après avoir servi en Afghanistan dans les années 70. En somme, 30 avions de chasse d’occasion ont été achetés au prix du neuf. Ce scandale en dit long sur le matériel déficient dont est équipée l’armée algérienne. D’ailleurs, il n’y a pas que le scandale des Mig-29 d’occasion, même les sous-marins algériens acquis auprès de la Russie n’ont pas échappé aux micmacs des généraux véreux. Les prochaines vidéos de Bounouira vont probablement nous éclairer sur ce sujet.
Guermit Bounouira explique que c’est le chef de l’armée de l’air à l’époque qui est écarté par Bouteflika, avant de se rendre lui-même à Moscou, le 19 février 2008, et signer en tant que chef suprême des armées un nouvel accord de livraison de MIG-29 flambant neufs.
Cet épisode a ouvert la voie à Gaïd Salah pour moderniser les équipements de l’armée algérienne, un projet longtemps bloqué par un Toufik détenteur des cordons de la finance, explique Bounouira, qui donne l’exemple d’un demi-millier environ de chars T-72, devenus «un tas de ferraille et de rouille», et finalement rénovés par des sociétés russes, sud-africaines et ukrainiennes.
Voyant ainsi l’armée échapper à son emprise, «Toufik conseille à Bouteflika de faire attention à l’ambition démesurée de Gaïd Salah qui chercherait à s’accaparer tous les pouvoirs», ajoute Bounouira. Pour le surveiller de près, il lui propose de le placer sous la coupe du général Abdelmalek Guenaizia, ex-ministre délégué auprès du ministère de la Défense nationale (2005-2019) et ex-proche de Toufik.
C’est finalement de guerre lasse que Toufik se résout à réactiver son arme favorite: les attentats terroristes. Il donne ainsi une nouvelle vie aux «actes terroristes» à travers son bras droit et homme des sales besognes, le général Hassan, pour tenter de redorer le blason du DRS auprès de la présidence algérienne. Ce n’est donc pas un hasard si en 2007 plusieurs attentats terroristes visent le palais du gouvernement, le Conseil constitutionnel, des convois militaires et même le cortège du président Bouteflika qui échappe de peu à la mort, le 6 septembre 2007, après avoir été ciblé par un attentat suicide.
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Rédigé le 16/01/2022 à 09:56 dans Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Alger a expressément demandé à Ankara de lui livrer l'adjudant-chef Guermit Bounouira, soupçonné de divulguer, à l'étranger, des secrets militaires.
« Sur ordre du président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, et en coordination entre nos services de sécurité et les services de sécurité turcs, l'adjudant-chef à la retraite Guermit Bounouira, qui avait fui le pays, a été remis jeudi aux autorités. Il comparaîtra devant le juge d'instruction militaire lundi. » Le ton du communiqué officiel publié hier par les autorités algériennes peut intriguer. En effet, pourquoi le rapatriement d'un sous-officier devient-il pour ainsi dire la préoccupation du président lui-même ?
Il faut dire qu'il ne s'agit pas de n'importe quel sous-officier : l'ex-adjudant-chef Guermit Bounouira était le secrétaire particulier du défunt patron de l'armée, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, décédé le 23 décembre 2019. On s'en souvient : l'ancien chef d'état-major de l'armée était au centre de la gestion de la crise qui a secoué l'Algérie depuis le déclenchement, le 22 février 2019, du hirak, ce mouvement populaire qui a obligé le président déchu, Abdelaziz Bouteflika, à quitter le pouvoir au bout de vingt ans de règne.
Guermit Bounouira, en tant que secrétaire particulier de l'ex-chef d'état-major, jouissait donc de la confiance de ce dernier et occupait un poste très sensible. Des rumeurs faisaient état, dès la disparition d'Ahmed Gaïd Salah, également vice-ministre de la Défense, d'un certain chamboulement au sein de l'armée, mais peu auraient imaginé une suite d'événements de la sorte.
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Selon le site d'information Algérie patriotique, « Guermit Bounouira a quitté le territoire national le 5 mars dernier, avec sa femme et ses deux enfants, via l'aéroport international Houari-Boumédiène d'Alger ». « Cet adjudant-chef originaire de Tissemsilt, dans l'ouest du pays, a fait parler de lui en raison de l'influence anormale qu'il exerçait sur d'anciens haut gradés de l'armée – aujourd'hui emprisonnés ou limogés – qui, pourtant, occupaient des fonctions autrement plus importantes que la sienne. Il a amassé une fortune colossale et acquis des biens qui se chiffrent en milliards de centimes », selon le même site.
Selon TSA, « l'ancien sous-officier fera face à de graves accusations : détournement, fuite de documents et d'informations confidentielles du ministère de la Défense nationale (…). Le mis en cause est soupçonné d'être entré en contact avec des individus recherchés par la justice et en fuite à l'étranger afin de diffuser les documents et informations en question. Guermit Bounouira est également soupçonné d'avoir mis à profit le poste qu'il occupait afin d'acquérir des biens tant en Algérie qu'à l'étranger ».
Pour Algérie patriotique, la gravité de l'affaire réside dans le fait que l'ancien adjudant-chef « négociait sa naturalisation [en Turquie] contre des documents qu'il aurait subtilisés du coffre-fort de l'ancien vice-ministre de la Défense nationale ». Sa fuite, selon ce site et d'autres sources, aurait été facilitée par l'ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le général Wassini Bouazza… en prison depuis avril dernier dans le pénitencier militaire de Blida, au sud d'Alger.
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Le général Bouazza, tout puissant patron des services secrets intérieurs, occupait le poste de directeur général de la sécurité intérieure depuis avril 2019, au moment même où le hirak prenait de l'ampleur. Officiellement, le général Bouazza est poursuivi dans deux affaires distinctes : la première, pour laquelle il a été condamné à huit ans de prison, englobe « outrage verbal à corps constitué », « humiliation d'un subordonné », « faux et usage de faux » et « détention d'une arme et de munitions de guerre ». Le journal El Watan explique qu'il est « également poursuivi pour un autre dossier plus lourd, actuellement en instruction au tribunal militaire de Blida ». L'ex-patron de la DGSI, un service de sécurité et de renseignements né de la fragmentation du DRS, le Léviathan sécuritaire des années 1990-2000, est surtout soupçonné par les autorités d'avoir joué un rôle dans la promotion d'un des concurrents d'Abdelmadjid Tebboune, en la personne d'Azzedine Mihoubi, à la présidentielle de décembre 2019. Le haut commandement de l'époque avait ressenti le positionnement de Wassini Bouazza – qui a fini par « intoxiquer » plusieurs médias et chancelleries étrangères qui ont misé sur Mihoubi – comme une « trahison » et une « tentative de jouer contre tout le haut commandement et les nouvelles autorités politiques ». « Bouazza a profité de la confiance d'Ahmed Gaïd Salah qui, dans sa précipitation à vouloir remplacer tous les fidèles de l'ancien patron des services Mohamed Mediène (en prison), a fait un mauvais casting en l'intronisant à la tête de la sécurité intérieure », explique une source qui a suivi ce dossier.
Après l'élection de Tebboune, « tout le monde [savait] qu'entre le président et le patron de la DGSI les relations « n'étaient pas aussi reluisantes ». Cela transparaissait, expliquent nos sources, « à travers les décisions, contre-décisions, résistance et opposition parallèle, qui suscitaient de lourdes interrogations au sein de l'opinion publique », révélait El Watan en avril 2020, date du limogeage de Bouazza. Entre-temps, plusieurs changements à la tête de différents services de renseignements et de sécurité ont porté la patte de la nouvelle équipe Tebboune-Chengriha (le chef d'état-major). Certains hauts officiers, d'ailleurs, ont été récemment réhabilités alors qu'ils étaient la cible de « coups montés » par l'ex-patron de la DGSI, le général Bouazza.
Quoi qu'il en soit, Erdogan a tenu compte d'enjeux plus importants entre l'Algérie et la Turquie que le sort d'un adjudant-chef à la retraite prêt à livrer des secrets militaires. « Le président turc semble avoir saisi le message d'Alger qui a considéré cette affaire comme un casus belli et un acte hostile contre les intérêts fondamentaux de l'Algérie », ajoute la même source. Ainsi, la semaine dernière, une « équipe spéciale des services [algériens] de la sécurité intérieure et du contre-espionnage s'est déplacée en Turquie pour procéder à l'arrestation de Guermit Bounouira », rapporte El Watan en citant un blogueur algérien qui suit les affaires sensibles.
Selon Reuters, le président algérien avait, fin juillet, appelé son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, pour lui demander de remettre à Alger ce sous-officier en fuite, qui aurait notamment divulgué un tableau expliquant les activités, les codes et les noms d'officiers de l'armée. « Pour Ankara, toute opposition directe algérienne à son rôle en Libye pourrait compliquer une opération militaire loin de ses propres côtes. Cependant, malgré quelques désaccords sur la Libye, l'Algérie et la Turquie ont maintenu de bonnes relations. « Nous avons très bien travaillé avec nos homologues en Turquie », a déclaré la source de sécurité algérienne.
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Il faut rappeler qu'Alger, active sur le dossier libyen, souhaite lancer une initiative conjointement avec la Tunisie, tout en s'impatientant devant les ingérences, surtout militaires, des acteurs comme les Émirats arabes unis ou la Turquie. Mais en parallèle, sur le plan économique, les deux pays renforcent depuis quelques mois leurs relations privilégiées. Alger est en effet le premier partenaire commercial d'Ankara en Afrique, avec des échanges qui varient entre 3,5 et 4 milliards de dollars par an. Pour ce qui est du volume des investissements turcs en Algérie, il a dépassé les 3 milliards de dollars, et les deux pays veulent le hisser à 5 milliards de dollars dans les prochaines années. Autant d'éléments qui ont facilité la coopération des Turcs quant à l'arrestation de l'adjudant-chef en retraite Guermit Bounouira.
Par Adlène Meddi, à Alger
Publié le
https://www.lepoint.fr/afrique/algerie-le-secretaire-particulier-de-gaid-salah-ramene-au-bercail-03-08-2020-2386525_3826.php
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Rédigé le 16/01/2022 à 04:31 dans Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Ainsi va mon pays...
VOICI LA TRADUCTION EN FRANCAIS DE LA DEUXIEME VIDEO RENDUE PUBLIQUE PAR GUERMIT BOUNOUIRA
« Salam à tout le monde, aujourd’hui nous sommes en phase d’enregistrer le vidéo numéro 2 réservé au général Toufik ancien directeur du DRS (direction du renseignement et de sécurité). Bien qu’il y ait des problèmes dans l’enregistrement, les conditions de sa réalisation ne sont pas favorables. Il s’agit d’une personnalité narcissique qui s’est créé une légende à travers les médias et la propagande en semant l’ambiguïté. Il s’est attribué l’image d’une personnalité d’une intelligence exceptionnelle qu’on ne peut vaincre. Il s’assimile à la personne du chef du FBI Edgar Hoover qui a dirigé ce service durant 4 décennies. Et qu’il s’est entouré d’un appareil médiatique sous contrôle au point de se faire désigner Dieu de l’Algérie « Rab Dzair ». Cette dénomination n’a pas cessé d’être gonfler par ses médias pour faire partie de son patronyme populaire.
Depuis les années 90, il travaille dans l’ombre tout pratiquant un pouvoir à travers des instruments tels les gouvernements de façade dont les membres vouent une allégeance absolue au général Toufik. Tous les gouvernements d’Ouyahya, Sellal et autres figures qui demeurent des exemples. Il était le vrai détenteur du pouvoir derrière le rideau dans une obscurité totale. Il a réussi à asseoir son pouvoir illimité à travers des ramifications dans le domaine des médias et des finances jusqu’à l’heure de véracité où il s’est révélé qu’il n’est qu’un personnage en carton. Il s’est décomposé comme les divinité érigée par les boules de neige face au soleil.
Le général Toufik a profité du contexte d’insécurité et du terrorisme pour décupler son influence sur le politique et financier. Il a domestiqué des politiciens incompétents mais qui vouent une loyauté absolue à sa personne. Nonobstant leurs aptitudes et cela a continué durant toute la période des années 90. A cette époque, il a procédé à travers un gouvernement aux ordres de vendre à ses proches et amis les entreprises étatiques au Dinard symbolique à l’image à Rabrab et les autres. Il ouvre également les portes de l’importation des produits avec l’argent public en contribuant à l’installation d’une économie qui ne peut mener qu’à l’échec. Seuls ses proches oligarques ont profité de l’aubaine.
Après la venue de Bouteflika en 1999, son influence commence à s’amoindrir progressivement. Il a eu recours à une stratégie d’éliminer son concurrent Chef d’état-major Mohamed LAMARI en 2004 durant le second mandat. Il réussit à convaincre Bouteflika que le général Lamari soutient Ali Benflis et qu’en cas d’élection libre ce dernier peut gagner. Quinze jours avant la date d’élection, le général Toufik a confirmé la réélection de bouteflika à sa manière. Cette situation a acculé le président candidat à se positionner contre le général Lamari qui jouait contre lui en s’immisçant dans le jeu politique. Cette situation a contraint Bouteflika de faire alliance sacrée avec le général Toufik contre le général Lamari.
Dès la réélection de Bouteflika pour le second mandat, le général Lamari se trouvé isolé et affaibli grâce aux manœuvres du général Toufik. C’est ainsi que le général Lamari fut écarté, bien qu’ayant un grade supérieur à Toufik, était sur le point de concentrer ses pouvoirs militaires sur les services de manière totale.
Avant la mise à l’écart du général LAMARI, toufik a proposé à Bouteflika une liste d’officiers supérieurs à mettre à la retraite. Sur cette liste figurait le général Gaid Salah chef du CFT pour le remplacer par le général Said Bey issu de la même région que lui pour enfin s’emparer de l’ensemble des structures de l’armée. Ainsi, une prise en main totale sur tous les appareils de l’armée serait accomplie et la partition Toufik et Said Bey serait achevée avec maestria.
Profitant de la manœuvre orchestrée par Toufik, sentant la menace, bouteflika a convoqué Gaid Salah. Il l’a informé que c’est Toufik et LAMARI qui sont derrière sa mise à la retraite. Il lui a annoncé de suite qu’il le nommerait à la tête de l’état-major de l’armée. L’objectif de bouteflika est de casser une possible alliance entre les services de sécurité et l’état-major. Car, il considère que toute alliance entre les deux entités ne fera que l’affaiblir et menacerait son poste de président se rappelant le sort qu’il lui a été réservé en 197. Il a été écarté aussitôt après la disparition de Boumedienne par l’alliance entre l’armée et les services.
Après la prise des fonctions par Gaid Salah en tant que chef d’état-major, il a trouvé l’armée épuisée dans sa lutte contre le terrorisme et disposant des armes inadaptées. L’armée disposait du vieux matériel comme les chars T72, et matériels vétustes parfois non opérationnels. C’était voulu par Toufik afin d’affaiblir les unités opérationnelles en vue de les mettre sous sa coupe toutefois toujours derrière le rideau. Mais Gaid Salah a mis au point une stratégie et des structures nouvelles pour développer les capacités de défense en élaborant un programme de réarmement et de formation. Il a planifié une stratégie de lutte contre le terrorisme qui a buté sur les entraves imposées par le général Toufik par tous les moyens de ruses.
La détermination du Gaid Salah a finalement payé en fin de compte. A ce moment, le général Toufik a eu recours à une stratégie de dénigrement de Gaid en le présentant à l’entourage de bouteflika comme quelqu’un d’ambition qui veut tout le pouvoir. C’est sur cette base que Bouteflika décide de diviser l’armée entre état-major et ministère de la défense en créant le poste de ministre délégué au MDN en la personne du général Guenaizia. Les prérogatives de ce dernier se limitent qu’à l’administration tandis que l’état-major s’occuperait de l’opérationnel au sein des régions et dirigerait les forces armées.
Bien que Toufik se croyait réussir à jouer la règle « diviser pour régner » mais Gaid a accompli sa mission à s’imposer au sein des unités opérationnelles et sur les chefs de régions comme sur le MDN plus tard. Car, Guenaizia ne disposait pas des capacités de diriger l’armée. Sa personnalité qui manquait de charisme et ses pouvoirs limités à l’administration. Il est resté ministre délégué à la défense de façon figurative. Toufik a compris le jeu et a procédé à créer un contentieux entre Gaid Salah et Ahmed Boustila chef de la gendarmerie nationale. Le but est d’autonomiser la GN du ministère de la défense pour l’intégrer au ministère de l’intérieur ou la présidence.
Là encore, Gaid a contourné la crise fomentée en gérant le litige entre Guenaizia et boustila pour finalement intégrer le commandement de la GN sous les commandes de l’état-major de l’ANP. Ne s’avouant pas vaincu, toufik sort l’affaire des avions de chasse achetés à la Russie en 2006. Après réception de l’ANP de ces appareils, il s’est avéré qu’ils étaient usés et exploités en Afghanistan en 1979. Ils ont subi des aménagements pour les revendre à l’Algérie. Toufik a porté les défaillances de ces achats au président Bouteflika qui a demandé des comptes à Gaid Salah sur cette affaire.
Gaid Salah a contacté le partenaire russe notamment le responsable de l’industrie militaire qui s’est déplacé en Algérie. Il a été reçu au MDN et Gaid lui exigé de reprendre la totalité des appareils et tout obstacle de la démarche équivaut à la rupture des relations militaires et tous les programmes de coopération technique entre l’Algérie et la fédération de Russie. Le ministère de la défense Russe a récupéré les avions et de nouveaux appareils ont été réceptionnés. Aussitôt, Gaid salah a tenu la présidence informée de l’évolution de la situation de ce qui s’est réalisé avec le côté russe et que jusqu’à maintenant l’Algérie n’a pas payé un centime sur cette affaire.
Gaid Salah a informé Bouteflika que le général Louanes, chef des forces aériennes à cette époque, et qu’il est de la région de la Kabylie et bras droit de toufik dans ce secteur, est le responsable dans cette affaire. Car, les pilotes envoyés en Russie pour la formation et l’accompagnement de la maintenance n’ont pas fait leur devoir d’évaluer le matériel et d’aviser le haut commandement. Gaid a proposé de mettre Lounes à la retraite contenue qu’il le responsable dans la désignation des membres chargés de recevoir le mastérien. Il a manqué à ses responsabilités avant la réception des appareils en Algérie. La DCSA n’a pas à la hauteur de ses responsabilités d’aviser l’Etat-major à temps mais s’est empressée d’informer Toufik. C’est à ce moment-là que Gaid a demandé l’intégration de la DCSA à l’État-major car il est anormal que la DCSA avise la DRS dirigé par toufik alors que le chef des armées ne soit pas informé de la qualité du matériel qu’il reçoit. Le général Abdelkader Louanes a été écarté et Toufik a proposé à bouteflika d’en tirer les conséquences de cette crise.
L’histoire de Toufik est marquée par les complots et l’assomption sur le corps de ses adversaires. Il a exploité l’appareil du DRS et la situation d’insécurité imposée par le terrorisme en brouillant les carte pour renforcer son autorité dans la prise de décision. Il a utilisé ce contexte chaotique pour imposer sa domination sur les préfets et les ministres de l’intérieurs successifs et le premier ministre à travers la création des conseils de sécurité au niveau des dairas, des wilayas, et du ministère de l’intérieur ainsi qu’au sein du premier ministère. Ces conseils sont dirigés par des officiers du DRS qui imposent leur vision et application de leur stratégie sécuritaire. Tout chef de daira, wali ou ministre qui ne s’aligne pas sur leurs recommandations sera écarté sous le sceau de la non coopération dans la lutte anti-terroriste.
Quant au niveau des secteurs opérationnels, les officiers du DRS qui y opèrent, font de la rétention du renseignement sur le déplacement des terroristes. Les informations sont transmises après le passage des terroristes d’un jour ou deux. Lors des ratissages des unités opérationnelles, ces derniers constatent les traces du passage des terroristes. Il a été constaté que la rétention des informations mais aussi que d’autres informations transmises par les officiers du DRS étaient sciemment erronées comme le nombre des terroristes en déplacement. Le nombre des groupes terroristes est souvent diminué, les lieux de leur campement n’est pas celui transmis.
Cette politique de rétention du renseignement a coûté des vies, des soldats mal informés tombaient sous les balles terroristes. Suite au nombre des victimes militaires, des rapports sont élaborés et les sanctions sont prises contre le chef de secteur dans la zone opérationnelle. Cette politique de sabotage a déstructuré les unités opérationnelles et les officiers confrontés à la lutte anti-terroriste se trouvent contraints de s’appuyer sur le renseignement du DRS et tombent ainsi directement sous son contrôle.
Pire encore, parfois le renseignement du DRS oriente les unités opérationnelles dans des opérations de ratissage dans des secteurs truffés d’engins explosifs improvisés par les terroristes. Des pertes humaines des soldats sont enregistrées et le visé est toujours le chef de secteur qui ne marchait pas selon la stratégie imposée par le DRS dans la politique de la lutte anti-terroriste. Des rapports sont élaborés demandant l’éviction des chefs réfractaires au DRS pour les remplacer par les plus obéissants.
Quand un officier réussit à pacifier un secteur des terroristes, ils revendiquent la victoire grâce aux renseignements fournis par le DRS et ses relais médiatiques. Gaid salah a compris leur jeu et une stratégie bien conçue a été mise en place concernant à la politique de la lutte anti-terroriste en dépassant les obstacles posés par le Général Ait Ouarabi Hassan chef du SCORAT (service de coordination opérationnelle et de renseignement anti-terroriste) de Ben Aknoun.
Hassan a intégré l’armée avec le grade de caporal. Il était chauffeur de la seconde épouse du général toufik lorsque ce dernier était directeur de la sécurité de l’armée lorsque Chadli était chef de la 2ème région militaire. Larbi Belkheir était secrétaire général de la 2ème région militaire. La seconde épouse de Toufik habitait à Sidi Bellabes et Abdelkader Ait Ourabi alias général Hassan était son chauffeur à Oran. Ces liens avec Toufik se sont renforcés. Et depuis, il a gravité dans son entourage ainsi que dans le grade car il était sans conteste un exécutant de ses ordres. Ce lien ombilical lui a permis d’évoluer au sein la hiérarchie militaire jusqu’à sa nomination à la tête de SCORAT de Ben Aknoun.
Afin de maintenir un climat d’insécurité permanent, le général Hassan a créé des groupes armés sous format terroriste sous contrôle par l’intermédiaire des repentis ayant bénéficié de la politique de réconciliation. Ce nouveau contexte d’insécurité favorise le maintien du DRS car les nouveaux terroristes se revendiquent de la mouvance Takfiri et djihadiste capable de mener des opérations de suicide. Cette stratégie consiste à créer un climat d’insécurité via des repentis ayant un double rôle dans la logistique d’alimenter les nouveaux groupes en armes et en renseignement. L’objectif du DRS est de continuer à affaiblir l’état-major et renforcer son contrôle sur l’armée, et autres structures de l’État dans son ensemble.
Les nouveaux groupes terroristes sous contrôle seront un obstacle majeur à la victoire de l’état-major dans la stabilité et la sécurité du pays. Ces nouveaux groupes ne représentent que 20% des groupes terroristes mais qui font parler d’eux grâce à la logistique dont il bénéficie et aux renseignements fournis. Ils ont pour mission de montrer l’échec de l’armée. De l’autre côté, on montre que le général Hassan éliminait des groupes terroristes pour se prendre aux déficiences de l’armée dans la lutte antiterroriste et faire la démonstration des capacités du DRS dans ce domaine. Les médias aux ordres le présentent comme un chef implacable dans la lutte contre le terrorisme.
Comme ce qui s’est passé en 2002 lorsque le général LAMARI a déclaré sur Al Jazeera qu’il a maté l’intégrisme et le terrorisme. En réponse à cette déclaration de victoire, le général Hassan a organisé, quelques jours après, un guet-apens aux soldats où les terroristes ont fait un carnage. L’orgueil du général LAMARI fut touché. Quelques jours après, Le général Hassan organise à travers le SCORAT une mise en scène d’élimination de terroristes que les médias aux ordres diffusent comme vengeance aux soldats tués. Le but de ce scénario est d’imposer le DRS comme entité incontournable dans la lutte anti-terroriste et que rien ne peut se faire sans elle.
Certains chefs de régions et des responsables opérationnels des unités loyales, fidèles et courageux, ont bien compris les agissements de l’appareil du renseignement. En cas de contestation d’un officier, la DCSA le mettrait directement à l’écart pour qu’il soit remplacé par un élément plus obéissant. Ainsi, le DRS élargit ses ramifications au sein des unités opérationnelles. Il en est de même aux chefs de secteurs qui contestent toute application des informations du DRS, pour désobéissance aux injonctions sécuritaires. Beaucoup d’officiers se trouvaient contraints d’accepter le fait accompli sous la forme d’une politique d’adaptation au contexte sécuritaire.
Quant aux officiers réfractaires aux renseignements du DRS se voient blâmés par des rapports montrant des traces par photos du passage des terroristes dans le secteur. Cette pratique de dénonciation d’officiers a mis à mal les unités opérationnelles dans la lutte anti-terroriste par la multiplication des ratissages sans succès. Pire encore, parfois les éléments du DRS déposent des engins explosifs improvisés sur les lieux de ratissage, causant des pertes significatives en vue d’écarter le chef du secteur pour un nouveau plus malléable.
Comme cela s’est produit à Sidi Bellabes où des officiers de la DSI (direction de la sécurité intérieure) posaient des bombes improvisées aux militaires avant leur passage. Des communications téléphoniques ont été captées entre un officier de la DSI et un élément de soutien au terrorisme l’informant du passage sue tel chemin des soldats pour un ratissage. L’officier de la DSI ordonne à son agent de soutien au terrorisme de poser deux bombes sur leur chemin. Deux soldats sont morts et deux autres gravement blessés lors de ce ratissage.
L’enquête a tout démontré puisque le chef du bureau de la DSI a été arrêté et a été jugé au tribunal militaire d’Oran. Il a été condamné et incarcéré à la prison militaire d’Oran. L’arrestation et la condamnation du général Hassan à cause des accointances avec des éléments considérés terroristes sous couvert d’être sources d’informations. Tout cela pour couvrir ses véritables agissements car ils leurs vendaient des armes et il récupérait de l’argent à travers des éléments de soutiens aux terroristes.
Certains terroristes ont révélé qu’ils lui ont remis des sommes d’argent sans recevoir d’armes manquant à sa parole. Certains groupes terroristes ont été décimés des par le général Hassan dans ces opérations de manipulations. Ses deux collaborateurs les plus assidus dans ce genre d’opérations sont Abdelkader Heddad alias Nacer Al Djen originaire de Sétif et et le commandant Mouad issu de la wilaya de Tebessa.
Les prérogatives du général Hassan ne sont pas limitées à une région mais nationales. Ses opérations peuvent s’étendre à l’ensemble du territoire national sans restriction de moyens dans la lutte anti-terroriste. Il peut intervenir partout sans passer par les chefs de régions ou les chefs de secteurs opérationnels.
https://mondafrique.com/algerie-la-peine-capitale-demande-contre-ghermit-benouira/
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Rédigé le 15/01/2022 à 20:41 dans Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Photo: Joël Saget Agence France-Presse L’auteur algérien Yasmina Khadra explore les pensées, les doutes et les faiblesses d’un kamikaze des attentats de Paris pour combattre le radicalisme religieux.
Figure clé de la décennie noire — la guerre civile algérienne qui coûta la vie à plus de 60 000 personnes et força des dizaines de milliers d’individus à l’exil dans les années 1990 —, l’écrivain Yasmina Khadra a lutté pendant près de dix ans contre les organisations terroristes qui souhaitaient imposer un gouvernement islamiste dans son pays natal.
Témoin privilégié malgré lui des ravages de la radicalisation, Yasmina Khadra livre dans son dernier roman une approche téméraire du terrorisme, offrant aux lecteurs une plongée lucide et brutale dans l’esprit d’un kamikaze qu’il suit à la trace, révélant ses pensées, ses motifs, ses doutes, son égarement et sa douleur.
« Cette approche est importante, soutient l’écrivain. L’humanité se trouve présentement dans une espèce de psychose qui est en train de contaminer les esprits. En reléguant le terrorisme à la religion musulmane, on n’expose jamais la machine qui se trouve derrière, qui exploite les failles d’une culture stigmatisée pour rendre possible cette radicalisation. »
Le théâtre de Paris
Paris, 13 novembre 2015. Alors que les Bleus électrisent le Stade de France, la jeunesse parisienne profite du temps doux qui s’estompe pour festoyer sur les terrasses de la ville. À quelques pas, à l’entrée d’une gare, une ceinture d’explosifs autour de la taille, Khalil attend le signal. Quelques minutes plus tard, son sacrifice et celui de ses frères ensanglanteront la capitale pour le salut de son peuple.
Alors que, dans le stade, la rumeur d’un possible attentat se répand, la foule déferle. C’est l’heure pour Khalil. Il enclenche le mécanisme, sans succès. De ce rendez-vous raté avec la mort, le jeune radicalisé entamera une remise en question qui le mènera à la rencontre de ses propres contradictions.
Revendiqués par le groupe armé État islamique, les attentats de Paris ont fait plus de 130 morts et plus de 350 blessés. Pour Yasmina Khadra, dont l’oeuvre entière confronte avec réalisme et justesse la violence des enjeux planétaires à celle des crises identitaires, faire de ces événements tragiques le coeur de son roman relevait de l’évidence.
« Les attentats de Paris ont touché le monde entier. En présentant le personnage au coeur de cet événement, ça m’a permis de sortir de la fabulation et de rendre le tout plus tangible. Devant cette réalité, il devient impossible pour le lecteur de se fermer les yeux. »
À la recherche d’une famille
Comme dans plusieurs de ses romans — notamment Les hirondelles de Kaboul, où on entre dans les entrailles du régime taliban, ou encore L’attentat, où un homme doit composer avec l’attentat-suicide de sa femme —, Yasmina Khadra choisit avec Khalil de présenter le drame de l’intérieur.
En marchant dans les traces d’un adolescent radicalisé, l’écrivain explore le fil ténu sur lequel reposent en équilibre précaire la raison et la lucidité d’un jeune homme, dont l’identité se construit autour d’un perpétuel rejet, d’une marginalité involontaire, d’une grande solitude, de problèmes familiaux et d’un avenir sombre aux contours incertains.
« Tous les gens qui rejoignent des groupes de violence, que ce soient les néonazis, les narcotrafiquants ou la mafia, cherchent la protection d’une famille, affirme Yasmina Khadra. Livrés à la rue, ils se sentent en harmonie avec l’idée d’appartenir à une force qui leur donne l’impression d’avoir une certaine stature, une certaine visibilité au sein de la société. »
Humaniser le lecteur
En choisissant de présenter le terroriste dans ce qu’il a de plus humain — sa conscience —, Yasmina Khadra se défend bien de faire preuve d’empathie. « Ces gens ont tué ma famille et mes amis. Je ne cherche aucunement à les humaniser, je raconte la réalité. J’expose leurs doutes, leurs faiblesses telles qu’elles existent et qu’elles forgent leur cheminement et leurs choix. »
S’il cherche à humaniser par son approche, c’est plutôt le lecteur qui est visé. « En les contraignant à une proximité immédiate avec un être détestable, je souhaite montrer aux gens que le rejet n’est pas la réponse. Il est impératif d’essayer de comprendre. Sinon, on laisse la gangrène continuer son travail en toute tranquillité et la stigmatisation des musulmans devenir de plus en plus dangereuse. Chercher à comprendre, c’est prendre ses responsabilités, c’est faire un premier pas vers la solution. »
Il espère ainsi permettre aux jeunes de prendre une longueur d’avance sur le discours radical « en leur montrant que la violence terroriste se construit à partir du refus de voir et d’apprécier le bonheur des autres. Que reste-t-il lorsqu’on arrête de rêver, mis à part la folie ? J’espère leur donner les outils et le courage de continuer à chercher le trésor que la vie leur réserve. »
Rédigé le 15/01/2022 à 16:33 dans Décennir noire | Lien permanent | Commentaires (0)
Oulach smah ...
Henri Pouillot, témoin vivant de la guerre d’Algérie, à L’Expression
Henri Pouillot est un témoin de la guerre d'Algérie, de la torture, militant pour les droits de l'homme, anticolonialiste, antiraciste... Il est surtout l'auteur d'un livre témoignage: Tortures en Algérie, un appelé parle, juin 1961- mars 1962. Dans cet entretien, Henri Pouillot revient entre outre sur les déclarations des candidats de la droite française et de son extrême concernant les Français d'origine des anciennes colonies, le racisme, héritier du colonialisme, qui n'a pas disparu du paysage politique français, la question mémorielle et de la torture largement pratiquée durant le colonialisme français en Algérie. Henri Pouillot est un témoin vivant de cette période, en tant que soldat-appelé.
L'Expression: Le racial-radicalisme exprimé dans certaines déclarations comme celles d'Éric Zemmour ou parfois de Valérie Pécresse, sans oublier les «maladresses du président Macron», au sujet de la mémoire, ne risquent-elles pas d'hypothéquer les relations de la France avec le Maghreb et l'Afrique en général?
Henri Pouillot: En France, le débat sur la responsabilité de la France en Algérie et tout particulièrement pendant la guerre de Libération nationale de l'Algérie a été relancé à partir des années 2000, après le témoignage de Louisa Ighilahriz dans le Journal Le Monde. C'est alors que l'extrême droite, avec les nostalgiques de l'Algérie française et de l'Organisation armée secrète (OAS), qui ont tenté de mener une campagne pour vanter les «bienfaits du colonialisme», en contestant la réalité des crimes dont serait responsable l'état français dans toute cette période. Une partie de l'UMP / LR (les Républicains) ont suivi, un peu plus modérément, comme Valérie Pécresse, mais sont à l'initiative de la loi de février 2005, vantant ces soi-disant «bienfaits du colonialisme».
S'agissant du président Macron, il n'y a pas eu de maladresses, mais plutôt un calcul politicien bien organisé, pour permettre de se rallier une partie de cette droite. Le rapport commandé à Benjamin Stora en est la concrétisation, en voulant instrumentaliser le débat, qui va se développer avec le 60e anniversaire de la fin de cette guerre de Libération de l'Algérie. Même si certains aspects sont positifs dans ce rapport, des lacunes sont manifestes: que ce soient les actions de l'OAS ou la reconnaissance claire des crimes et de leur condamnation. L'un des objectifs de cette opération est de ne pas heurter ces électeurs nostalgiques, qui se retrouvent très majoritairement dans les idées de la droite, voire de la droite extrême. Pour tous ces politiciens, les relations avec le Maghreb et l'Afrique sont secondaires, face à la question de tenter de pouvoir être élus à la présidence de la République ou non.
Le racial radicalisme xénophobe n'exprime-t-il pas une indigence du sens politique derrière un agressif défoulement idéologique?
Le racisme, héritier du colonialisme, n'a pas disparu du paysage français. L'expression souvent et toujours utilisée «issu de l'immigration» est typique: elle ne concerne pas Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls, mais ceux qui, par leur nom, leur prénom, la couleur de leur peau traduisent une origine d'indigène de la République française. Et cela constitue une discrimination quasi systématique. Les attentats islamiques de ces dernières années ont été des catalyseurs d'une montée de la xénophobie, qui n'a pas été combattue par le pouvoir politique comme elle aurait dû l'être, quand elle n'a pas été instrumentalisée. Le débat autour de la loi sur le «séparatisme» en est l'illustration, favorisant l'islamophobie.
Au sujet si sensible de l'ouverture des archives, n'y voyez-vous pas en même temps qu'une bonne initiative académique, l'existence d'un danger que cela devienne une machine de guerre et de chantage, aussi bien en Algérie qu'en France?
Tout particulièrement sous la présidence de Macron, la question des archives a été une manipulation constante. Entre l'ouverture promise, lors de la reconnaissance de l'assassinat de Maurice Audin, puis la fermeture administrative et la mise à disposition dite réelle et complète de toutes les archives, il risque de se passer encore quelques années. Il semble que les archives judiciaires soient plus fiables que les archives militaires, et que leur ouverture aux historiens va permettre d'éclairer des zones d'ombre. Les archives militaires restent hypothétiques, et elles ne sont pas toutes très fiables. Il suffit de se rappeler que pour Maurice Audin, la version officielle de l'Armée était qu'il s'était évadé.
Le fichier des Algérien(e)s qui ont été arrêté(e)s et amené(e)s à la Villa Susini, a été jeté dans le jardin et brûlé, quelques jours après le cessez-le-feu. Il aurait sans doute permis de trouver des informations concernant les nombreuses disparitions. Je voudrais donner aussi un autre exemple très concret sur un évènement qui s'est déroulé fin juin 1961, dont je fus témoin. Un appelé a été victime d'un attentat du Front de Libération nationale (FLN), rue Belcourt à Alger. C'était en somme mon «baptême»: je découvrais comment une ratonnade se développait. D'après le récit des «exploits» de ces participants, c'étaient plusieurs centaines de victimes qu'elle avait provoquées.
Dans les archives militaires que j'avais pu consulter à l'occasion du procès que j'avais eu avec le général Schmitt, j'avais trouvé 2 documents relatant cet évènement. Dans l'un d'eux, il était fait état de 4 morts, dans une second rapport d'une dizaine. Mais l'officier qui avait rédigé ces notes, ne se souvenant plus de ce qu'il avait écrit alors, dans son témoignage pour ce procès avec le général Schmitt évoque quelques dizaines de morts, voulant minimiser mon évaluation, mais reconnaissait ipso facto que les archives de l'époque avaient été sciemment minimisées.
La torture n'est-elle pas en fait et en réalité une des pratiques de crimes contre l'humanité, même si Bigeard et Massu avaient tenté de la légitimer comme recours pour démanteler les réseaux de la juste résistance anticoloniale?
Evidemment! La pratique de la torture qui a été généralisée, institutionnalisée pendant toute la période de la guerre de Libération de l'Algérie, est caractéristique de «crime contre l'humanité». D'ailleurs, dans la Légion étrangère de nombreux SS...? s'y étaient réfugiés, espérant pouvoir ainsi acquérir la nationalité française et surtout échapper aux poursuites judiciaires. Ils ont souvent été des «formateurs» pour ces pratiques de torture. Et, dans cette pratique, il faut y inclure celle du viol qui fut si largement utilisée. Du fait de la culture musulmane, l'armée avait parfaitement utilisé ce moyen comme une arme terrible. Les femmes en étaient très souvent victimes, systématiquement menacées: en effet une femme violée était mise au ban de sa société, et cela constituait donc une pratique terrible pour elle. Mais les hommes aussi en étaient souvent victimes: en effet l'homosexualité n'est pas permise dans l'islam.
Le phénomène Zemmour et consorts (acteurs de l'extrême droite française) ne sont-ils pas en contradiction avec les valeurs de la République?
Ce polémiste, descendant de pieds-noirs pro-Algérie française, est un multi récidiviste, plusieurs fois condamné pour haine et propos racistes: il est incompréhensible qu'il puisse prétendre à représenter la France, comme président. Mais, comme je le disais avant, un climat de racisme (s'il n'est pas cultivé- il n‘est pas combattu) persiste dans notre pays. Avec la pandémie actuelle, un climat de morosité s'est incrusté, cultivant toutes les craintes, et il n'est certainement pas sans conséquences sur le développement de la xénophobie.
Un calcul politicien, en particulier de la majorité actuelle, ou d'une partie, pense que ce personnage peut capter un électorat important, mais sera assez repoussoir pour ne pas pouvoir être élu, et donc, le mettre en avant, c'est prendre une assurance pour le second tour décisif de l'élection présidentielle.
Selon-vous quelles sont les voies permettant aux Français et aux Algériens de dépassionner les débats sur la mémoire commune et l'extirper des enjeux politiques?
Il est déterminant que la vérité, sans ombre, soit connue, que les crimes soient reconnus comme tels et condamnés. Ce n'est pas une question de pardon: le pardon sous-entend que les faits commis ne sont qu'une simple erreur d'un moment. Dans le cas présent; il s'agit d'une politique délibérée. La France doit reconnaître sa responsabilité dans tous les crimes, commis en son nom. Il y a les crimes contre l'humanité comme la torture, les viols, mais aussi les crevettes Bigeard, les camps d'internement, pudiquement appelés de regroupement (à ce sujet, le rapport Rocard, établi avant la fin de la guerre, dénombrait déjà plusieurs centaines de milliers de morts dont des femmes et enfants)
Il y a eu aussi ces crimes de guerre, comme les villages rasés au napalm: les historiens estiment entre 600 et 800 villages ainsi détruits, et ce dès 1954. Je garde un souvenir terrible de la visite que j'ai pu faire des ruines du village de Zaâtcha, près de Constantine. Ce village comptait 800 habitants (2 fois Oradour sur Glane), même si l'horreur ne se mesure pas seulement en nombre de morts. Sur le sol, on peut encore ramasser des éclats de ces bombes. Dans ces crimes de guerre, il y a aussi ces corvées de bois (ces exécutions sommaires sans jugement), l'utilisation du gaz VX er Sarin, les essais nucléaires au Sahara, dont les effets se font encore sentir aujourd'hui.
Il y a eu aussi ces crimes d'état (même si dans ce cas, il n'y a pas de définition juridique) commis en particulier à Paris le 17 octobre 1961 (et les jours précédents et suivants) ainsi que le 8 février 1962, où les décisions de répression avaient été prises en Conseil des ministres.
Quant aux questions algériennes, pour moi, par conception anticolonialiste, il n'est pas question de prodiguer des conseils, de formuler un jugement. Je m'interroge, en fonction des échos perçus, si l'examen des conflits FLN/MNA, de certaines actions violentes contre certaines populations, du sort réservé à certains harkis... un débat critique ne devait pas être mené pour en évaluer l'ampleur, les responsabilités et les conséquences que cela peut avoir encore aujourd'hui. Il est capital qu'une volonté politique réciproque se manifeste par la reconnaissance des responsabilités, de la condamnation des crimes, pour que des relations apaisées puissent se poursuivre. Et cela est tellement important, fondamental, du fait des relations humaines qui existent entre de nombreuses familles éclatées des 2 côtés de la Méditerranée. Espérons que, à l'occasion du 60e anniversaire de cette sombre période, une avancée significative verra le jour.
Rédigé le 15/01/2022 à 13:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
L’écrivain algérien, Mansour Kedidir, a publié son dernier ouvrage, « Marocains d’Algérie, Rafle au couchant », paru aux éditions « La Croisée des chemins ».
Ce roman de 344 pages (format moyen), ventilé en X chapitres, revient sur l’affaire tragique et douloureuse de la déportation et de l’expulsion de milliers de familles marocaines d’Algérie, sous « le fallacieux motif d’être simplement des Marocains ».
Ayant pour couverture la photo d’un camp de familles réfugiées marocaines expulsées d’Algérie, prise en 1976 à Nador, le roman dépeint en détail le drame de cette déportation et sa résonance dans l’esprit des victimes. Des nuits de cauchemars enfermés dans des halo de remembrance, passant de la douceur d’un foyer à la frayeur d’une déportation passée dans des tentes et des bruissements nocturnes.
Mansour Kedidir entame son livre par la lettre retranscrite, adressée par le front de libération nationale algérien aux « Frères marocains! », qui rapporte que « Si le peuple marocain a arraché son indépendance, la guerre de libération se poursuit encore plus dure en Algérie ».
« En ce jour anniversaire du déclenchement de notre révolution, nous sommes assurés que vous exprimerez plus fortement que jamais votre solidarité avec vos frères algériens », est-il écrit dans cette lettre qui se conclue par des « Vive le Maroc-Vive l’Algérie-Vive le Maghreb Arabe Uni ».
Dans la couverture du livre, l’auteur se questionne sur l’aveuglement du gouvernement algérien quant à cette déportation. « Comment pouvait-il admettre qu’un homme de cette stature (Boumediene), qui avait accompli de hauts faits d’armes à partir de la base d’Oujda, s’était engagé à côté de ses frères marocains pour la libération du Maghreb. Qui pouvait croire qu’un homme qui haranguait des foules, distribuait des terres aux petits fellahs, nationalisait des exploitations pétrolières et minières appartenant aux compagnies multinationales et défendant dans les tribunes tiers-mondistes les droits des peuples opprimés ait pu mettre les pieds dans une boue putride ».
Le roman se focalise sur l’histoire tragique d’Adel et de son père Allal, ce dernier connu pour avoir participé à la guerre de libération d’Algérie, qui furent pris d’effroi par cette expulsion orchestrée par les autorités algériennes, arbitrairement et sans sommation, vers le Maroc.
Mansour Kedidir est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « La colère de la steppe » (éditions Pensée; 1987), « Bénie soit la mort de l’enfant naturel’ (EN
Hespress FRsamedi 15 janvier 2022 - 02:52
https://fr.hespress.com/243108-marocains-dalgerie-rafle-au-couchant-ou-quand-un-ecrivain-algerien-retablit-des-verites.html
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Rédigé le 15/01/2022 à 09:14 dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
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