Depuis son accession au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron dit vouloir regarder en face « les blessures » de ce conflit (1954-1962), afin de « réconcilier les mémoires » entre Français et Algériens, mais sans « repentance ».
« Crime contre l’humanité »
En février 2017, Emmanuel Macron, en pleine campagne pour la présidentielle, déclare à Alger qu'« il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation », qui fait « fait partie de l’histoire française » et « est un crime contre l’humanité ».
Pas « prisonnier du passé »
« Qu’est-ce que vous venez m’embrouiller » avec la colonisation ?, lance le président Emmanuel Macron à un jeune homme croisé dans une rue d’Alger en décembre 2017. Il lui demande de « ne pas être prisonnier du passé ». Il promet que les restes de 24 insurgés algériens tués au XIXe siècle par l’armée française et conservés au Musée de l’Homme à Paris seront restitués à Alger. Ce sera fait en 2020, Alger saluant « un grand pas ».
« Pardon »
Le 14 septembre 2018, Emmanuel Macron demande « pardon » à la veuve de Maurice Audin, Josette, alors âgé de 87 ans, 61 ans après la mort, en 1957 à Alger sous la torture, de son mari, jeune mathématicien communiste de 25 ans. « Au nom de la République française », il reconnaît que Maurice Audin a été torturé à mort, ou torturé puis exécuté par l’armée française.
Il annonce aussi l’ouverture des archives sur la disparition des civils et militaires, français et algériens, durant le conflit. Alger réclame à la France la remise de « la totalité » des archives (1830-1962). Quelques jours plus tard, il promeut une vingtaine de harkis, combattants algériens ayant servi la France avant d’être abandonnés en nombre par Paris dans des conditions tragiques, dans les ordres de la Légion d'honneur et du Mérite.
« Apaisement »
« Il importe que l’histoire de la guerre d’Algérie soit connue et regardée avec lucidité », explique Emmanuel Macron en confiant en 2020 une mission à l’historien Benjamin Stora. Aux Mureaux en octobre, il déclare que le « séparatisme » islamiste est en partie « nourri » par les « traumatismes » du « passé colonial » de la France et de la guerre d’Algérie, qui « nourrit des ressentiments, des non-dits ». « Moi, j’ai envie d’être dans la vérité et la réconciliation », dit-il en novembre.
« Actes symboliques »
Après la publication du rapport Stora, en janvier 2021, M. Macron s’engage à des « actes symboliques », mais exclut toute « repentance » et « excuses ». Le 3 mars, il reconnaît, « au nom de la France », que l’avocat nationaliste Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » le 23 mars 1957 par l’armée française, contredisant la version initiale d’un suicide.
Le 20 septembre, M. Macron demande « pardon » aux harkis qui furent « abandonnés » par la France. Suit en novembre un projet de loi actant ce « pardon » et tentant de « réparer » les préjudices subis. Le 2 octobre, Alger rappelle son ambassadeur à Paris après des propos d’Emmanuel Macron disant que l’Algérie, après son indépendance, s’est construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire ».
Le 16 octobre, commémorant les 60 ans du massacre de manifestants algériens à Paris le 17 octobre 1961, il déclare que ces « crimes » commis « sous l’autorité de Maurice Papon » sont « inexcusables pour la République ». Le 8 décembre, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, en visite à Alger, appelle à une « relation apaisée » avec Paris.
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