Vu par un ancien mobilisé, 55 ans après
Nous avions tous vingt ans, et un peu plus peut-être,
Et nous ne savions rien des choses de la vie.
Nous étions des moutons que l’on amenait paître,
Nos bergers politiques étaient bien assoupis.
Ne sachant trop quoi faire, ils étaient tiraillés,
Conduisant au désastre, les yeux sur le bâton.
Gouverner c’est prévoir, ce n’est pas louvoyer
Et nos beaux officiers, ne rêvant qu’aux… ratons!
Pour devenir plus tard les cocus de l’Histoire.
Nous les pauvres couillons, on croyait (ou pas) à la guerre,
Victimes inconscients de nos esprits grégaires,
Car on nous demandait de nous battre, sans savoir trop pour qui,
Pour les colons bien sûr, leurs privilèges acquis,
Ils voulaient tout garder, en imposant leurs lois
Attisant les querelles, entre arabes et gaulois.
A Paris, à Alger, on faisait des patrouilles
Mais ailleurs se tramaient de vilaines magouilles,
Qu’importe le gâchis, et le sang et les larmes,
On ne faisait parler que la haine et les armes.
Le sort de l’Algérie se jouait à Wall Street
Au Caire et à Moscou, et non dans les guérites.
Oh ! Que de temps perdu, que de vies sacrifiées,
Pour aucun bénéfice, que l’honneur humilié.
Telle est la tragédie dont nous fûmes acteurs.
Reste le souvenir d’une immense rancœur.
Il nous reste encore de beaux jours à vivre,
Même si Thanatos, avec sa grande faux
Rôde ici et là, et par monts et par vaux.
Disons-lui “halte là !”. Je termine mon livre.
Simon Garrigue, juin 2017
http://www.micheldandelot1.com/
Entre 1954 et 1962, près d’1,2 millions d’appelés ont fait leur service militaire en Algérie. Leurs parcours sont très divers, quand certains participaient à des opérations armées, d’autres étaient instituteurs ou médecins. Cette expérience de la guerre d’Algérie marque la mémoire de chacun d’entre eux.
Qu'est-ce que le FLN et l'Armée de libération nationale (ALN) ?
En 1954, le Front de Libération National déclenchait l’insurrection en Algérie et réclamait l’indépendance. Composé d’une branche politique et d’une branche armée, l’Armée de Libération Nationale, le FLN a multiplié les actions politiques et armées en Algérie et en France pour arriver à ses fins.
Qui sont les insoumis et les soutiens au Front de libération nationale (FLN) ?
Dès le début du conflit, des réseaux se mettent en place en métropole apportant leur soutien au FLN. Ces réseaux de « porteurs de valises » aidaient le FLN en transportant des armes, des fonds et en cachant des combattants. S’ajoutait à cela des insoumis et réfractaires, qui désertaient ou refusaient de porter les armes.
Qu'est-ce que le Mouvement national algérien (MNA) ?
Fondé en 1954 par Messali Hadj, le MNA était un parti nationaliste algérien à tendance réformiste qui s’opposait frontalement au FLN. La lutte entre le FLN et le MNA pour la domination du mouvement national algérien pendant et après la guerre a fait une dizaine de milliers de morts en Algérie comme en métropole.
Qui sont les harkis ?
Les Harkis étaient des Algériens ayant fait parti d’une unité supplétive au sein de l’armée française durant la guerre. Le terme vient du mot arabe qui signifie « mouvement ». On estime à 200 000 le nombre de supplétifs durant le conflit. A l’indépendance, ils ont été victimes de représailles en Algérie, nombre d’entre eux ont cherché refuge en France. Ils furent pour beaucoup accueillis dans des camps.
Qui sont les Français d'Algérie ?
Les Français d’Algérie représentaient à la veille de la guerre près d’un million de personnes. Issus de familles juives d’Algérie françaises ou européennes naturalisées à la fin du XIXeme siècle, leurs origines sont plurielles, tout comme leurs situations socio-économiques. Ce n’est qu’après la guerre que ces Français d’Algérie furent appelés Pieds-Noirs.
Qu'est-ce que l'Organisation armée secrète (OAS) ?
Créé en 1961, l’OAS est une organisation clandestine regroupant des partisans de l’Algérie française. L’OAS souhaitait empêcher par les armes l’indépendance de l’Algérie. Pour ce faire, elle instaure un climat de terreur en commettant de nombreux attentats et assassinats ciblés ou aveugles en Algérie et en France. On estime à 2 000 le nombre de ses victimes algériennes et françaises.
https://www.onac-vg.fr/une-exposition-numerique-sur-les-memoires-de-la-guerre-algerie
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