A la fin du XIXe siècle, au plus fort de l’affaire Dreyfus, les israélites d’Algérie, naturalisés français par le décret Crémieux, subissent une flambée de violences antisémites. Récit en partenariat avec RetroNews, le site de presse de la BNF.
Une fois par mois, en partenariat avec RetroNews, le site de presse de la Bibliothèque nationale de France (BNF), « l’Obs » revient sur un épisode de l’histoire coloniale en Afrique raconté par les journaux français. Aujourd’hui, retour sur l’embrasement antisémite en Algérie à la fin du XIXe siècle.
Les juifs d’Algérie ont payé cher le décret Crémieux. En octobre 1870, la totalité de la communauté, soit 35 000 israélites, dont une moitié sont des Berbères présents depuis l’Antiquité, sont naturalisés français. L’antisémitisme va peu à peu enflammer le territoire. La crise économique de la fin du XIXe siècle sert de terreau. La surproduction de vin algérien, la sécheresse et les invasions de sauterelles ravivent les vieux préjugés au sein de la population européenne. Le juif, c’est le banquier, le négociant, le marchand de nouveautés ; pas celui qui vit d’aumônes, comme le fait un sixième de la communauté.
A Alger, les étudiants sont les plus remontés. Ils ont leur chef, Max Régis, fils d’un artisan italien de Sétif, qui étudie le droit. Le jeune homme a gagné ses galons en lançant un encrier à la tête d’un de ses professeurs, Emmanuel Lévy, juif, républicain et socialiste, et en obtenant son renvoi en métropole après avoir organisé une semaine de grève. Max Régis a écopé de deux ans de suspension à l’université mais décroché la présidence convoitée de la Ligue antijuive.
Janvier 1898 est le point d’orgue de l’affaire dite du capitaine Alfred Dreyfus, accusé – à tort − de haute trahison (espionnage au profit de l’Allemagne), dégradé dans la cour d’honneur de l’Ecole militaire à Paris et déporté à l’île du Diable, en Guyane. L’acquittement à l’unanimité et à huis clos du commandant Ferdinand Walsin Esterhazy, pourtant véritable auteur du bordereau sur les secrets militaires français transmis à l’Allemagne, est suivi du « J’accuse ! » d’Emile Zola, la célèbre lettre ouverte au président de la République qu’il a publiée dans « l’Aurore ». Partout en France, des manifestations éclatent. A Alger, c’est l’émeute. Les étudiants brûlent un « Zola » de carton. Max Régis promet : « Nous arroserons, s’il le faut, de sang juif l’arbre de notre liberté. » Des bagarres éclatent un peu partout entre juifs et Européens. Un maçon espagnol est tué d’un coup de poignard et d’un coup de revolver, deux autres personnes sont blessées. La foule envahit alors les rues de Bab el-Oued et de Bab Azoun, dans la casbah d’Alger où habitent la plupart des juifs. Armée de ciseaux à froid et de marteaux, elle fait sauter les boulons des barres en fer des magasins juifs, enfonce les volets, défonce les portes, lacère les marchandises, les jette au milieu de la rue, les brûle. Les synagogues sont aussi attaquées, les livres sacrés mis en pièces. Max Régis parcourt les rues en héros.
« Il est près de trois heures, raconte le 24 janvier le quotidien radical-socialiste “la Dépêche de Toulouse”, ancêtre de “la Dépêche du Midi”. A ce moment, on apprend que, dans les rues de Chartres et de la Lyre [dans la casbah d’Alger], une collision vient de se produire entre juifs et antijuifs. Des cris : “A bas les juifs !” retentissent. La manifestation se forme en forçant le cordon des agents de police et pénètre dans la rue de la Lyre, qui est le quartier juif et où la mêlée est générale. »
« Quelques coups de feu éclatent ; des objets divers sont lancés sur les antijuifs des balcons. Enfin, les zouaves [unités d’infanterie de l’Armée d’Afrique], baïonnette au canon, dispersent les assaillants et les assaillis, poursuit le journal. Bientôt des blessés arrivent, soutenus par leurs amis, dans les diverses pharmacies qui avoisinent la place du Gouvernement [renommée place des Martyrs à l’indépendance]. Les premiers soins leur sont aussitôt donnés, mais ils sont vains pour l’un d’eux, M. Cayrol, maçon, qui expire dans les bras du docteur Rouquet. […] A quatre heures, les manifestants apprennent [sa] mort. La surexcitation est extrême. Des cris : “On nous assassine ! A mort les juifs !” éclatent de toute de part, et, malgré les agents et les zouaves qui barrent les principales artères, le flot des manifestants envahit la rue Babazoum. Le pillage de tous les magasins juifs commence. Les manifestants arrachent d’abord les volets, puis s’en servent comme d’un bélier, frappent à coups redoublés sur les devantures qui, bientôt, sont réduites en miettes. Les marchandises en devanture sont enlevées et jetées au vent. D’autres manifestants réunissent les tissus de confections et avec les autres objets en forment des bûchers auxquels ils mettent le feu. […] Une partie de la ville a été livrée au pillage par des malfaiteurs que la foule laisse faire par haine des juifs. »
Les consistoires israélites d’Algérie, créés en 1845, quinze ans après l’arrivée des Français, à Alger, Constantine et Oran, recommandent aux juifs de rester chez eux, de ne pas sortir sauf impératif. La population se terre. La revue mensuelle, les « Archives israélites de France », qui vient d’être créée à Paris, est vent debout :
« Les manifestations antisémites qui ont déshonoré quelques villes de France ont eu leur contrecoup en Algérie, où les passions sont surexcitées, chauffées à blanc depuis des mois […]. Il est évident que les agitateurs antisémites algériens, toujours prêts aux mauvais coups, apprenant qu’on huait les juifs en France − ce qui ne s’était jamais vu − se sont dit qu’on pouvait − avec la différence de latitude − forcer la note et passer sans transition des cris aux coups […]. Les troubles ont eu pour origine un meeting monstre tenu à Mustapha, vendredi soir, où les discours les plus violents ont été prononcés contre les israélites. Rentrés en ville, en bandes, les manifestants, malgré la présence des troupes qui essayaient de leur barrer le passage, se répandirent dans les rues principales. »
Le journaliste et polémiste Edouard Drumont, 44 ans, est le plus célèbre antisémite de France. Il est l’auteur en 1886 du pamphlet « la France juive », best-seller de cette fin de siècle qui s’est vendu à plus de 60 000 exemplaires la première année. Il a aussi fondé en 1892 le journal « la Libre parole », sous-titré « la France aux Français », et a participé à la création de la Ligue antisémitique de France. L’Algérie devient son terrain de jeu favori.
« Il nous apparaît, à nous, que ce sont les juifs qui, les premiers, ont provoqué, ont insulté, ont incendié, écrit “la Libre parole” le 29 janvier 1898. Vous allez encore crier, à “la Libre Parole”, nous a dit à la Chambre un de nos confrères imbu de certaines idées un peu vieillottes, que c’est le lapin qui a commencé. Parfaitement, nous le disons, nous le maintenons avec la dernière énergie. On a chassé le juif comme un lapin, dans les rues d’Alger. Et vous autres philosémites, vous vous indignez devant ce spectacle qui passe, je ne sais pourquoi, pour avoir été, au Moyen Age, le divertissement ordinaire de nos ancêtres. Mais vous vous obstinez à ne lire jamais que la conclusion de l’éternelle histoire des luttes entre juifs et non-juifs. Une demi-heure avant que le juif ne fût traité comme un simple lapin dans les rues d’Alger, il se conduisait comme une bête de carnage, parcourant la ville avec des hurlements de mort, insultant les Français, incendiant les magasins français : “Vive Dreyfus !… A bas la France ! Mort aux Français !…” »
« Des scènes de sauvagerie dignes d’une peuplade de cannibales, lit-on plus loin. […] Un brave ouvrier, un maçon, un père de famille, revenant de son travail, Félix Cayrol, âgé de 32 ans, marié et père de deux enfants, habitant boulevard Gambetta, maison Roman, tombe frappé d’un coup de revolver à la tempe droite, et ce qui est plus grave et entraînera sa mort, d’un coup de stylet triangulaire qu’un juif lui plante par-derrière entre les deux épaules, lui perforant le poumon droit […]. Oui ou non, est-ce le lapin qui a commencé ? […] »
« Un des principaux négociants de Paris a reçu hier d’Alger, de l’un de ses clients, Israélite bien connu sur la place, le télégramme suggestif qui suit : “Retirez traite, troubles continuent.” Ce qui veut dire, en bon français commercial : “Les troubles de la rue ont arrêté les affaires et troublé l’état de ma caisse ; impossible donc de payer votre traite le 31 de ce mois.” Le juif spécule sur tout, même sur les raclées que lui décernent les Français las de sa tyrannie, écrit “la Libre Parole”. Il ne s’est jamais produit de troubles, soit à Alger, soit à Oran, soit à Constantine, sans que les juifs en aient profité pour ne pas payer leurs billets ou leurs traites ».
Le jour des obsèques de Félix Cayrol, le maçon espagnol, deux israélites sont roués de coups dans un tramway. L’un d’eux meurt dans la nuit, le crâne défoncé. Aux élections législatives de mai 1898, plusieurs antisémites notoires se présentent en Algérie. Les Français leur font un triomphe. Ils élisent les « quatre mousquetaires gris », surnommés ainsi car ils arborent un chapeau de feutre anthracite, symbole de la cause antisémite : Edouard Drumont et le journaliste Charles Marchal à Alger, les avocats Emile Morinaud à Constantine et Firmin Faure à Oran. Le quatuor crée un « groupe antijuif » à la Chambre des Députés.
« Le triomphe de l’antisémitisme dans l’élection de Drumont est l’événement capital du 8 mai, écrit “la Croix”, fondé quinze ans auparavant par la congrégation des Augustins de l’Assomption et qui arbore en “une” l’effigie du Christ en croix assortie de la phrase en latin “Adveniat regnum tuum”, (“Que ton règne vienne”). Cette fois, ce n’est pas l’Anglais qui est bouté dehors, c’est le juif qui avait bien autrement envahi la France que l’Anglais ; et, chose bizarre, c’est cette Algérie que nous avions volontairement livrée pieds et poings liés aux juifs qui délivre la mère patrie et nous donne la note de victoire. »
« Alger est en fête, raconte le correspondant du journal, depuis midi, tous les magasins sont fermés : la plupart ont pavoisé et illuminé ; le temps est splendide, tout le monde est dehors. Hommes et femmes, en très grand nombre, ont arboré les couleurs antijuives de Drumont : le bleuet. Les réjouissances vont continuer toute la nuit ; on n’a jamais rien vu de pareil. Tous les visages sont rayonnants, il semble que chacun ait remporté une victoire. Ces manifestations sont spontanées et vraiment populaires, il y en a de très originales et de très touchantes, dans tous les genres, de la part de toutes les classes de la population confondues, fondues dans une même pensée et un même sentiment. C’est une journée qui fera époque pour notre belle colonie ; Français, Espagnols, Italiens, Maltais, arabes y participent avec entrain. Les juifs seuls sont en deuil, renfermés chez eux par prudence, c’est un commencement de justice, mais ce n’est pas suffisant, il restera encore beaucoup à faire et il faudra de la fermeté et beaucoup de persévérance. »
Les « Archives israélites de France » n’ont pas tout à fait la même analyse de l’élection d’Edouard Drumont au Parlement :
« Que le grand aboyeur puisse enfin s’asseoir sur les bancs de ce Palais-Bourbon qu’il a traité de “caverne de brigands”, et aborder la tribune nationale qu’il a traînée dans la boue, son impuissance politique éclatera bien vite et pour les raisons suivantes. D’abord, c’est un général sans troupes. Il pourra donc difficilement jouer le rôle de chef de parti. L’accueil qui lui sera fait par ses collègues ne pourra être que froid, vu qu’il n’est pas un seul parti, républicain, socialiste, catholique, monarchique, rallié ou modéré, qu’il n’ait accablé de brocards et d’injures. Enfin, pour exercer une action quelconque à la Chambre, à défaut de partisans, il faut au moins être doué d’un grand talent oratoire. A en juger par ses courtes et si incolores harangues prononcées au cours de la période électorale, la nature n’a pas généreusement doté le chef de l’école antisémite de ce côté-là. »
A l’automne suivant, aux élections municipales, rebelote. Les Algérois votent en masse pour Max Régis. L’étudiant en droit est couvert de fleurs, adulé, acclamé, quand il s’installe à l’hôtel de ville. Le conseil municipal s’ouvre aux cris de « A bas les juifs ». Le nouveau maire veut leur interdire le port du costume indigène, les théâtres, les promenades publiques, les fêtes populaires, les sociétés de tir, d’escrime, de gymnastique, de chant, de musique, les grands cafés, les brasseries. L’administration préfectorale ne ratifie pas les arrêtés municipaux.
Qu’importe, à la taverne Grüber, boulevard de la République, « la clientèle française et antijuive est assurée de ne pas rencontrer de youpins dans cette maison de tout premier ordre confiée aux mains d’un brave et bon Français », lit-on dans « l’Antijuif algérien », le nouveau journal lancé par Max Régis. On voit aussi apparaître des cigarettes antijuives, de l’absinthe antijuive, des romans antijuifs… Les aventures de Cagayous, « le plus grand voyou d’Alger », écrites par Auguste Robinet, un fonctionnaire de l’Assistance publique, s’arrachent dans la rue. Douze milles exemplaires du premier opus sont partis en une seule journée. Cagayous parle le « pataouète », l’argot de Bab el-Oued, et se revendique haut et fort comme antisémite. « Il l’est jusqu’aux replis secrets de l’âme ; il l’est d’essence, de religion, de vocation ; il l’est totalement », précise son auteur. Les paroles de « la Marseillaise » sont réécrites, pour donner une version antisémite baptisée
« l’Algérienne ».
« Allons enfants de l’Algérie
Le jour d’agir est arrivé
Culbutons cette juiverie
Dont notre bon sol est pavé (bis)
Le youdi crasseux et rapace
Nous a longtemps fait la loi
Il rêve d’être notre roi
En nous imposant sa triste race
(Refrain)
Citadins et colons, arabes et roumis
Unis, unis,
Chassons les juifs de notre pays…
Les juifs avant notre conquête
Etaient de sales bêtes
Ils étaient crasseux et teigneux
Avant Crémieux…
Maintenant, l’Juif est un autre homme
Il fait la gomme
Il fait le select, le pschiteux
Depuis Crémieux
Les juifs avant notre conquête
Etaient de sales bêtes
On leur crachait dans les yeux
Avant Crémieux…
Maintenant le juif plein d’importance
Gonfle la panse
Il se croit au-dessus des cieux
Depuis Crémieux. »
Peu de journaux de la métropole s’émeuvent de cet embrasement antisémite sur l’autre rive. Le quotidien « le Matin » est un des rares à monter au créneau. « L’Algérie est-elle possession française, terre française, régie par les lois françaises ? L’Algérie est-elle pays libre ?, s’inquiète-t-il le 6 décembre. Non. L’Algérie, qui a des députés, un gouverneur général, des préfets, des magistrats, des fonctionnaires de tout ordre, est en réalité le fief d’une bande d’énergumènes qui l’asservissent, qui se mettent au-dessus des lois, ou plutôt dont le bon plaisir fait loi. Gouverneur général, préfets, magistrats, fonctionnaires assistent impuissants ou complices aux exploits de la bande qui spécule sur les passions fanatiques et les plus vils instincts d’une multitude aveuglée. »
« Max Régis règne à Alger. II y commande en maître. Il y exerce la plus abominable tyrannie, poursuit le journal. Ce n’est pas les écrits de ses adversaires, les plaintes de ses victimes qui le dénoncent. Il suffit de lire son journal, l’“Antijuif”, le journal officiel de M. le maire d’Alger. On y trouve, par exemple, ceci : “Françaises achetant chez les juifs. Nous avons annoncé dernièrement que nous allions organiser une équipe de photographes, munis d’instantanés, ayant pour mission de ‘fixer’les traits des Françaises persistant à acheter chez les juifs. C’est chose faite aujourd’hui. Les huit photographes de l’‘Antijuif’ont déjà commencé leurs opérations et nous ont livré un certain nombre de clichés que nous faisons agrandir. Cette opération terminée, nous les exposerons dans une salle de dépêches qui sera prochainement installée. Ce sera très curieux.” »
« Ce sera très curieux, en effet, reprend “le Matin”. Les antisémites algériens ne se contentent plus de mettre à l’index, de boycotter les commerçants israélites ; ils mettent à l’index, ils boycottent les Françaises qui se permettent, contrairement aux ordres de M. Max Régis, de se fournir dans un magasin juif, d’acheter un ruban ou une paire de gants chez un circoncis. M. Max Régis a inventé un procédé dont tout le monde reconnaîtra l’ingéniosité. La photographie des délinquantes sera exposée dans les bureaux de l’“Antijuif”. Nul doute qu’on n’en distribue des reproductions aux hommes d’action et de main, malandrins, exécuteurs des basses œuvres de l’antisémitisme. Ce sera très commode à l’heure propice des futures assommades. »
« […] Je pourrais faire d’autres citations et n’aurais que le choix. Dans chaque numéro de l’“Antijuif”, tout le long de ses colonnes s’étalent les dénonciations, les injures, les outrages adressés non seulement aux israélites, mais à tous ceux qui ne font pas profession publique d’antisémitisme, qui osent ne pas crier “A bas les juifs ! Mort aux juifs !”. C’est chaque jour une nouvelle liste de futurs proscrits, des proscrits de demain, car M. Max Régis signifie aux Israélites qu’ils devront, à bref délai, s’exiler. “Il faut, écrit-il, que les juifs partent, et qu’ils partent de bon gré aujourd’hui s’ils ne veulent pas, demain, partir de force !” Et, comme M. Max Régis manie agréablement l’ironie, il ajoute : “La municipalité d’Alger est résolue à faire une concession aux hébreux de la ville. Elle leur offre le passage gratuit à bord de navires spécialement frétés pour Marseille.” » Et « le Matin » de conclure : « Y a-t-il un gouverneur général à Alger ? Y a-t-il un gouvernement en France ? »
L’agitation dure quatre ans. Les « quatre mousquetaires gris » perdent leur siège en 1902. Max Régis, qui avait été élu une deuxième fois à la mairie d’Alger, est révoqué par l’administration. Il rebaptise son journal « l’Antijuif » d’un titre plus neutre, « l’Algérien ». La rage antisémite du tournant du XIXe siècle semble éteinte. Pour quelques décennies seulement.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un dispositif législatif antijuif est mis en place par le régime de Vichy, sans que l’Allemagne ne le lui ait demandé. Perte de la nationalité française dès octobre 1940, application des lois métropolitaines sur le statut des juifs, interdiction d’un grand nombre de professions, expulsion des élèves des établissements scolaires, internement d’une quinzaine de milliers de soldats juifs démobilisés dans des camps du sud algérien… Le débarquement allié de novembre 1942 en Afrique du Nord permettra de stopper l’avancée des troupes allemandes arrivées jusqu’en Tunisie, où des juifs sont déportés. Les juifs d’Algérie retrouvent la nationalité française l’année suivante. A l’indépendance en 1962, ils s’installent en métropole où la plupart n’ont jamais mis les pieds, et où ils seront assimilés à la masse, très hétéroclite, des pieds-noirs.
Nathalie Funès
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