j’ai la tête qui éclate… je voudrais seulement dormir pour ne plus m’entendre gémir comme une bête qu’on emmène à l’abattoir sous prétexte qu’on n’a plus les moyens de la vacciner contre le désespoir !
Je suis contrainte et forcée de décevoir tous ceux qui parlent de coup d’état en désignant la Tunisie du doigt, ses déboires et ses retournements de l’histoire… j’aurais plutôt tendance à croire que sa Révolution du Jasmin n’a été qu’une feinte pour couvrir les désespoirs et les craintes d’un peuple qu’on a toujours privé du droit de porter plainte.
Non, ce n’est pas un coup d’état mais un coup d’éclat.
Coup d’éclat… d’une tête qui éclate comme un ballon parce qu’on a trop soufflé dedans… Trop c’est trop ! Éclat d’abus qui fait le même bruit qu’un éclat d’obus ! Au point que plus personne n’arrive à recoller les morceaux ! Les morceaux d’un Etat qui n’a pas fini d’essuyer des revers. Revers d’une médaille obtenue après une course à l’envers.
Pour jouer cartes sur table et vous rendre ce mal supportable, j’ai songé à une fable pour vous attester que les hommes ne sont peut être pas les mêmes, mais leurs vices sont toujours les mêmes, invariables !
Il était une fois un porc enfermé dans une cage au parc zoologique du Belvédère, qui attirait un peu trop les commères.
Ce qu’il y a de plus spectaculaire chez ce porc, c’est que non seulement il vit dans la merde mais semble apprécier la merde dans laquelle il vit.
Parmi les visiteurs, rares sont ceux qui osent lui jeter la pierre et lui reprocher son goût de merde… Et parce que chacun estime que chacun a besoin de sa dose, aucun n’a cru bon d’anticiper cette overdose qui empêche aujourd’hui le pays de voir l’avenir en rose…
Mais Dieu merci, la Tunisie ne manque ni de génies ni de grands esprits pour apprendre au cochon de ne pas pousser le bouchon plus loin!
Le premier visiteur est un juriste qui a été froissé devant ce spectacle affligeant avant de s’adresser au porc en lui disant : Je vous demande de vous arrêter…puis il harangua tous les passants en leur disant qu’ils peuvent tous être accusés de non assistance à personne en danger, et qu’ils doivent tout faire pour l’empêcher de se salir ainsi et tout salir autour de lui. Question de salubrité publique… de vérité sanitaire !
Le deuxième visiteur est un républicain c'est-à-dire : quelqu’un qui sait ce que c’est qu’être à la page, surtout lorsque c’est lui qui la noircit…il dit : laissez le vivre, laissez le suivre ce qui lui fait envie… c’est son choix ! Il est libre d’aimer ce qu’il aime, pour vous c’est du fiel, pour lui, c’est du miel. N’est-ce pas le plus essentiel ?
Le troisième visiteur est un communiste… il a vu rouge en observant le cochon qui patauge… selon lui, il n’y a qu’une issue à ce genre de surprise party : le débarrasser de sa merde ou le forcer à s’en passer. Au karcher pour que son incurie ne nous coûte pas plus cher !
Le quatrième visiteur est un intégriste. Pour lui il n’y a pas quatre chemins, il n’y en a qu’un : le sien qui dit qu’il faut abattre l’animal odieux. L’égorger au lieu de l’héberger ! si vous ne le faîtes pas pour vous, faites le pour Dieu.
Conclusion
Je ne sais pas si j’ai trouvé le bon moyen de transport avec cette fable dont la morale consiste à dire que les tunisiens ne doivent surtout pas oublier que le porc est un leurre et non l’un des leurs.
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