l'époque, après plusieurs années de lutte et de combats.
A la veille de la célébration du 59eme anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, les moudjahidine Maàmar Medane et Belkacem Mitidji ont souligné à l'APS, que "l'indépendance était considéré par beaucoup d'algériens comme un rêve difficile à réaliser en raison des injustices et des exactions commises contre eux par le colonisateur français".
"C'était pour nous le commencement d'une nouvelle vie porteuse de joie, d'exultation et de victoire", ont-ils souligné.
Le moudjahid Maàmar, ancien condamné à mort en 1957, s'est remémoré que le 5 juillet "le peuple algérien, qui a subi les pires atrocités, est sorti de l'enfer du colonialisme pour aller au paradis".
"Nous vivions comme des esclaves sur notre propre terre et étions à la merci des colons qui nous traitaient de la pire manière. Notre vie était faite d'humiliation, de racisme et de misères", s'est-il rappelé amèrement. "Et, le 5 juillet 1962 fut le jour où nous sommes revenus à la vie", a-t-il assuré.
Maàmar Medane faisait parti des étudiants condamnés pour avoir rejoint la Révolution après l'appel du 19 mai 1956. Il a choisi de quitter les bancs de l'école Ahmed Senhadji (ex-Bonnier) de Blida, pour rejoindre la Révolution et la résistance.
M. Medane a relaté "la torture et les sévices que lui ont fait subir les militaires français, 90 jours durant, à Haouch ‘Chenou’ de Blida", au moment où ses compagnons étaient à la prison de Serkadji et "étaient traînés pieds et poings liés vers la guillotine pour être exécutés".
Le moudjahid a, également, abordé la grève de la faim qu'il a observé, lui et ses compagnons (près de 200 détenus) pendant 13 jours à la prison d'El Harrach, où il fut transféré, après que la France coloniale ait décidé d'en faire des otages durant les négociations d'Evian.
Cette "grève de la faim était destinée à faire pression sur la France, à faire entendre notre voix et dire que nous combattons pour l'indépendance de notre pays. Nous n'étions pas des hors-la-loi comme elle le prétendait", a-t-il souligné, ajoutant que "l'indépendance nous a ramené à la vie, nous qui attendions notre exécution à chaque minute de la journée".
A sa sortie de prison, le 15 mai 1962, le moudjahid Maàmar Medane a poursuivi son combat en participant à la bataille du développement, en s'impliquant notamment dans la mission de l'éducation des algériens, dont la majorité était analphabète.
Le moudjahid Belkacem Mitidji qui était, lui aussi, parmi les étudiants qui avaient rejoint la Révolution, alors qu'il n'avait pas encore 16 ans, s'est rappelé que les "festivités de célébration de l'indépendance ont débuté à Blida, dés l'annonce du cessez le feu le 19 mars 1962 avec la libération des détenus qui était accompagnée par des explosions de joie et d'allégresse parmi les citoyens".
"C'était un sentiment de joie mêlée à l'exultation, un moment indescriptible au regard de la grandeur de cet événement historique", a-t-il affirmé.
"Tout le monde était heureux. Les mères au foyer faisaient du pain qu'elles offraient aux voisins et aux proches, et cousaient l'emblème nationale, qui avait envahi les rues et les villes par milliers", s'est souvenu le moudjahid, observant que ce bonheur a fait oublier aux algériens "leur misère et leurs conditions de vie difficiles".
Des parades ont été organisées dans toute la ville de Blida à cette occasion, selon le moudjahid Mitidji, qui fut incarcéré une année après avoir rejoint la Révolution et libéré à la veille de l'indépendance.
Le moudjahid s'est, aussi, remémoré la réaction des familles, notamment des mères qui ont perdu leur fils durant la Guerre de libération nationale et qui dés l'annonce du cessez-le-feu, se sont dirigées vers les campagnes et les banlieues des villes, où étaient positionnée l'Armée du Front de libération nationale, en vue de rechercher leurs enfants et proches qui ont rejoint la Révolution donnant lieux à "des scènes émouvantes, où la tristesse se mêlait à la joie, certains ayant survécu, alors que d'autres étaient tombés au champ d'honneur", a-t-il ajouté.
Les festivités du 5 juillet 1962 à Blida, immortalisées par des photos
M. Youcef Ouraghi (84 ans), enfant de Blida et mémoire vivante de la ville, a évoqué, quant à lui, les scènes de liesse qui ont déferlé sur la ville le 5 juillet. "L'emblème nationale était partout, à l'entrée de chaque maison, aux balcons, au niveau des immeubles, commerces et bâtisses de la ville", a-t-il dit.
"La place Ettoute (actuelle place du 1er novembre), dans le centre ville de Blida, était ornée de vert, blanc et rouge et tous les algériens, femmes, hommes et enfants, étaient sortis dans la rue pour célébrer l'indépendance", a-t-il raconté.
Ces festivités, qui ont duré plus d'une semaine, ont été marquées par l'organisation d'une grande parade des soldats de l'Armée de libération nationale (ALN), qui sont arrivés dans la ville en portant haut l'emblème national, sous les youyous stridents des femmes. "Cette scène est restée gravée dans ma mémoire", a assuré M. Ouraghi, visiblement ému par cette évocation.
Des scènes de liesse qu'il a immortalisé par des photos préservées jalousement à ce jour dans un album relatent les détails de cet événement historique et les purs moments de joie de cette date mémorable.
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