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Prétentions «printanistes» et slogans séditieux par pseudo-Hirak en mode bis repetita

 
 
 
 
image from www.algeriepatriotique.com
Le Hirak n'est plus ce qu'il était. PPAgency
 

Contribution d’Amar Djerrad – C’est alors que des forces sont apparues, chevauchant la vague, portant des slogans insolites et hasardeux entrant dans le cadre «printaniste» et «islamistes» exigeant qu’on «enlève tout le monde», entendre même ceux à l’origine de la déchéance du pouvoir… Des slogans surgissant curieusement au moment où les poursuites judiciaires battent leur plein.

 

Un livre-enquête accablant, des répliques «ad personam»

Il a fallu donc un livre-enquête bien documenté par des preuves incontestables, citant des associations et des personnalités algériennes financées par des organismes impliqués dans la «printanisation» de certains Etats pour que les mis en cause, leurs serviteurs, leurs soutiens médiatiques internes et étrangers (surtout français) répliquent, en se relayant, pour tirer à boulets rouges sur la personne de l’auteur (de ses préfaciers et de son éditeur) non pas pour apporter les preuves du contraire, mais pour dénigrer, jusqu’à l’insulte, sa personne, sa probité, son patriotisme et même ses compétences et son éducation.

Ces mensonges, matraquages que ces «opposants» algériens d’ici et de l’étranger, aidés par des officines imposantes et puissantes, injectent leur venin, en fait, depuis des années dans le but de dominer les consciences et caporaliser la jeunesse. Les voilà, par leur comportement désespéré, mis à bas par un seul livre, leur donnant des cauchemars tels que les rachado-démocrates n’ont rien trouvé comme arguments que de le qualifier, par colère et dépit, de «kouteyb» (opuscule), de pamphlet, de brochure… Logiquement, c’est aux concernés de répliquer par des preuves tangibles et non à Rachad, depuis Londres ou Genève. Le «kouteyb» vise des personnes et des associations censées de la mouvance «démocratique» et c’est les islamistes de Rachad qui interviennent, feignant le sentiment d’en être éprouvé, en ripostant par un livre de 300 pages écrit par un panel d’une dizaine de personnes ; sans avoir apporté la moindre preuve du contraire. Que des attaques ad personam.

Financements étrangers, pseudo-hirak impurs, slogans séditieux

Les citoyens patriotes doivent plutôt lire le livre du Dr Bensaada pour faire leur propre opinion et éviter de prêter l’oreille aux trompettes des félons et aux chants langoureux des sirènes qui n’attirent que les stupides et les cupides. Mieux vaut se fier à l’original qu’à son interprète ! Ils trouveront les preuves documentaires que des personnalités et associations algériennes ont bien été financées par la NED américaine liée à la CIA et par Canal France International lié au Quai d’Orsay. Il est toujours utile de le rappeler : selon les publications du Dr Bensaada : le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) a bénéficié de la NED de la somme de 462 900 dollars (entre 2001 et 2014) ; cela fait en monnaie locale plus de 6 milliards de centimes.

Le RAJ Algérie (Rassemblement actions jeunesse) a bénéficié de la NED d’un financement de 427 000 dollars entre 1997 et 2019. Soit plus de 5,6 milliards de centimes ! La LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme Algérie) a bénéficié d’un financement de 117 000 dollars de la NED entre 2002 et 2010 (sauf en 2004). Soit plus de 1,5 milliard de centimes ! Radio M d’El-Kadi Ihsane, financée par Canal France International (CFI), qui dépend du Quai d’Orsay, entre 20 000 et 80 000 euros (soit entre 300 millions et 1 milliard de centimes). Pour cette Radio, la somme est plus proche de 80 000 euros (selon Bensaada). Alors, que peuvent-ils répondre ? Rien à ce jour.

Beaucoup restent encore à cancaner depuis l’étranger en ne cessant pas de déverser leur fiel, en espérant voir l’Algérie dans le chaos pour conforter leur thèse que rien ne marche en Algérie sans un tuteur colonialiste, islamo-khilafiste ou sans une partition. Tout ce que fait l’Algérie de «bon» est «mauvais» pour eux pendant que tout ce qu’ils «conseillent» est meilleur, en déversant leur rage et leur jalousie maladive contre tous ceux qui la défendent.

Certains sont bien d’infâmes personnages aux mains griffues et à la langue fourchue. Ils ne lâchent rien de toutes les opportunités qui se présentent à leur face et à leurs oreilles toujours aux aguets. Ils ne ratent rien des faits et actes de gouvernance et de gestion régulières pour sonner l’hallali dans l’objectif de nuire, en organisant et finançant d’hypothétiques et impurs «pseudo-Hirak» en mode «bis repetita», sans autorisation et sans organisateurs déclarés, avec slogans évolutifs vers la sédition. Pour cela, ils trompent, mentent, déforment en usant de tous les moyens abjects, en exagérant les «faits divers», en diabolisant tout ce qui vient du «pouvoir» et de «son Armée», des services de sécurité et de la justice, allant jusqu’à exacerber la maladie du Président, qui s’est soigné du Covid-19, en l’assimilant à celle de Bouteflika, lui prédisant le même sort. N’est-ce pas démoniaque ?

Pour ces individus dont le «pouvoir» ou le chaos est devenu une fixation jusqu’à la déraison, l’Algérie est bien un pays définitivement perdu pour eux.

Le changement ne passe pas par une «phase de transition» qui écarte le peuple

Est-il acceptable et logique que le Hirak original des débuts qui a regroupé des centaines de milliers de citoyens dans une douzaine de grandes villes d’Algérie criant des slogans clairs et précis comme «Non au 5e mandat», «Changement du système de gouvernance», «Yetnehaw ga3 (on les enlève tous)», «Armée et peuple des frères» puis «Poursuite judiciaire des pontes corrompus» puisse se transformer en slogans opposés après avoir obtenu l’essentiel des revendications (possibles dans l’immédiat) avec l’aide agissante de l’Armée dont on a réclamé d’assumer la responsabilité ?

C’est alors que des forces sont apparues, chevauchant la vague, portant des slogans insolites et hasardeux entrant dans le cadre «printaniste» et «islamiste», exigeant qu’on «enlève tout le monde», entendre même ceux à l’origine de la déchéance du pouvoir, le chef de l’Etat intérimaire, les ministres intérimaires, le refus de toutes nouvelles élections, même après l’élection au suffrage universel du nouveau Président ! Des slogans surgissant curieusement au moment où les poursuites judiciaires battent leur plein. Des centaines de milliers, dans au moins une douzaine de grandes villes, le «Hirak» a vu le nombre de ses manifestants se réduire comme peau de chagrin pour se limiter à ¾ des villes ne regroupant que quelques milliers, puis quelques centaines. Il faut dire que les slogans sont devenus clairement séditieux.

Contre le Président, contre l’institution militaire, en s’attaquant à ses officiers, contre les services de sécurité, les qualifiant tous de «traîtres» à la nation et au peuple, contre les législatives en préparation malgré un nouveau code électoral des plus démocratiques, avec mode de scrutin à la «proportionnelle», avec vote «préférentiel», c’est-à-dire que l’électeur algérien doit choisir son ou ses candidats au sein de sa liste préférée, bannissant ainsi le stratagème privilégiant les «têtes de liste». Ils réclament, par contre, le changement par une «phase de transition» (anticonstitutionnelle), sans vote du peuple, que dirigerait un trio de personnalités inconnues dont les noms sont balancés par un certain professeur, depuis la France.

Ce que le terrorisme le plus barbare, aidé par des forces occultes, durant plus d’une décennie, n’a pas obtenu par une guerre – contre le peuple avec ses femmes et hommes, ses intellectuels, ses cadres, ses démocrates, ses journalistes, son armée pourtant non préparée et formée durant contre la guérilla – ces «démocrato-khilafistes», incompétents et fripons croient l’obtenir par la propagande, le mensonge et la subversion ? En plus, contre un peuple immunisé et une armée, plus forte par ses hommes, son armement et son professionnalisme, reconnue puissance africaine et méditerranéenne qui compte géopolitiquement.

Si la politique algérienne, nos gouvernants, notre Armée inquiètent et dérangent à ce point ces milieux hostiles qui nous «veulent du bien», c’est que l’on est assurément, au minimum, sur la bonne voie ! Ils «battront le tambour» autant de fois qu’ils voudront, rien d’inquiétant n’arrivera

 

 

mai 31, 2021 - 11:25

https://www.algeriepatriotique.com/2021/05/31/pretentions-printanistes-et-slogans-seditieux-par-pseudo-hirak-en-mode-bis-repetita/

 

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Rédigé le 31/05/2021 à 22:58 dans HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Cinéma : "Des hommes", les blessures de la guerre

 

Mercredi 2 juin, le nouveau film de Lucas Belvaux "Des hommes" sortira en salles. Il nous replonge dans l'histoire de la guerre d'Algérie autour de cicatrices toujours ouvertes. 

Dans leur tête, même des années plus tard, c'est toujours l'enfer de cette sale guerre qui défile. Avec "Des hommes", qui sortira en salles mercredi 2 juin, Lucas Belvaux s'intéresse à ces jeunes appelés qui, des décennies après avoir pris part au conflit algérien, restent traumatisés. Le personnage principal, Bernard, est incarné par Gérard Depardieu, qui côtoie notamment Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin. 

Ils rentrent abîmés et hantés

"Ils étaient appelés pour faire leur service militaire, mais en réalité ils étaient envoyés à la guerre. Quand ils sont revenus, la France n'a jamais voulu assumer complètement. On ne voulait pas les entendre", raconte le réalisateur. Tous sont rentrés abîmés, profondément hantés. Bernard est un homme terriblement seul, buveur, raciste. Tout son visage lui est hostile. "C'est vrai qu'il est devenu une sorte de monstre", relate Catherine Frot, qui interprète le rôle de Solange, la sœur de Bernard.

 

M.Berrurier, J-P. Magnaudet, R.Gardeux, A.Boulet - franceinfo
France Télévisions
https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/sorties-de-films/cinema-des-hommes-les-blessures-de-la-guerre_4644885.html
 
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Cinéma : "Des hommes", les blessures de la guerre

Publié le 31/05/2021 13:00
 Durée de la vidéo : 2 min.
Cinéma : "Des hommes", les blessures de la guerre
 
 
 

 
M.Berrurier, J-P. Magnaudet, R.Gardeux, A.Boulet - franceinfo
France Télévisions

Mercredi 2 juin, le

Rédigé le 31/05/2021 à 22:45 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

Des hommes et des traumatismes de la guerre d’Algérie

 

image from prmeng.rosselcdn.net

 

Un coin de campagne française, en 1961. Engagé volontaire, celui-ci a la réputation d’avoir fait sa guerre derrière un bureau à Alger. Une image de « planqué » qui se double, pour ses parents, de celle d’un lâcheur, qui a laissé son père et son frère seuls pour s’occuper de la ferme.

 

Un point d’autant plus sensible que ce frère, par ailleurs grand espoir du cyclisme régional, a été victime d’un accident de tracteur qui l’a rendu hémiplégique. Et pour couronner le tout, Mathilde, l’amour adolescent de Joseph est désormais promise à un autre, fils du riche boucher du coin. Et le frère de Mathilde, lui, combat toujours dans les Aurès, comme l’envers héroïque du destin de Joseph.

Une accumulation de rancœurs et d’hostilité, de moqueries et de non-dits qui vont exploser au fur et à mesure, tandis que se dévoilera une tout autre vision de la guerre de Joseph et l’explication de son étonnant secret…

 

La guerre d’Algérie est un trauma qui demeure toujours présent dans la mémoire française, soixante ans plus tard, d’où le nombre de livres récents qui lui sont encore consacrés, dont, en bande dessinée, Algérie, une guerre française, Une histoire dessinée de la guerre d’Algérie ou encore Soleil brûlant en Algérie, pour ne citer qu’eux. Philippe Pelaez (à qui l’on doit notamment le réjouissant Un peu de tarte aux épinards) y replonge à hauteur d’hommes avec ce récit à la fois psychologique, familial tout en brossant un portrait d’un village rural du début des années 60.

L’ambiance pesante et le mystère qui entoure son personnage principal sont particulièrement bien rendus, même si le dessin semi-réaliste de Victor L.Pinel se montre parfois un peu trop rigide (à l’inverse de ce qu’il déployait dans La Maison sur la plage). On pourra juste regretter une évocation un peu trop rapide et abrupte de la révélation de la cause du stress post-traumatique dont est victime Joseph, thème qui aurait pu mériter un plus long développement. Mais, il est vrai, qu’ici, c’est plus l’engagement sacrificiel du héros – d’autant plus qu’il n’est pas reconnu – qui est au cœur de l’histoire.

 

 

 

https://www.courrier-picard.fr/id198141/article/2021-05-31/des-hommes-et-des-traumatismes-de-la-guerre-dalgerie

Rédigé le 31/05/2021 à 22:23 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

Macron entre Alger et Kigali.

 

image from i1.wp.com

Les Algériens ont dû être choqués avant-hier d’entendre le président français Emanuel Macron reconnaître, le plus solennellement du monde, la responsabilité « accablante » de son pays dans le génocide commis en 1994 au Rwanda. C’était au premier jour de sa visite inédite jeudi passé dans ce pays, 27 ans après les massacres à la machette commis durant la guerre civile menée par les Tutsis contre les Hutus avec le soutien actif de la France.

 
 

Choqués non pas par le fait que le président français reconnaisse les méfaits de son pays au Rwanda mais par le fait qu’il refuse de faire le même aveu s’agissant des massacres commis en Algérie. Notre pays réclame depuis des décennies, et en vain, que la France reconnaisse les crimes génocidaires commis par son armée coloniale.

En revanche, il lui a été facile finalement de faire ce devoir de mémoire vis-à-vis du peuple rwandais et son gouvernement en montrant patte blanche. « La France a un rôle, une histoire, et une responsabilité politique au Rwanda. Elle est restée de fait aux côtés d’un régime génocidaire. Elle n’a pas été complice mais a endossé une responsabilité accablante », a en effet reconnu le président Macron à Kigali. C’est là une reconnaissance claire nette et précise de la responsabilité de la France dans les massacres survenus dans ce pays il y a 27 ans et dont la tristement célèbre Radio des « Milles Collines » avait servi de porte-voix aux criminels du régime Tutsi.

Forcément, vue d’Alger, cette reconnaissance devrait susciter des questions. Pourquoi donc le président Macron s’est-il permis ce geste de réconciliation historique en faveur du Rwanda après l’avoir catégoriquement exclu dans un communiqué de l’Elysée le jour de sa réception du rapport Stora ? Le Rwanda a -t-il plus de poids que l’Algérie aux yeux de la France ? Ou simplement que ce pays se soit montré intraitable dans ses exigences politiques à l’égard de Paris sans lesquelles il excluait toute réconciliation ?

Quoiqu’il en soit, c’est une grande victoire pour le Rwanda et son gouvernement à sa tête le président Paul Kagame qui auront tenu la dragée haute aux Français jusqu’à ce que Macron consente à faire le voyage à Kigali et faire son mea culpa devant ce vaillant peuple rwandais.

Politiquement, cette façon de faire du gouvernement du Rwanda devrait servir de leçon à l’Algérie dans ses relations avec l’ex-puissance coloniale. Paris semble en effet et curieusement en position de force vis-à-vis de notre pays alors même qu’il a été établi qu’elle y a commis des massacres qui confinent tout au moins à des crimes de guerre. A chaque fois que l’exigence de la reconnaissance de ses crimes en Algérie et la présentation des excuses sont relancées, elle se barricade derrière le fameux expédient qui consiste à dire : « laissons aux historiens faire leur travail et tournons la page » !

Il est clair que l’establishment parisien encore dominé par le lobby de l’extrême droite et des « nostalgerie », ne veut point faire plus de pas dans le sens d’une reconnaissance des faits tout aussi accablants pour la France en Algérie. Il est curieux de constater que ce qui est vérité à Kigali ne le serait pas à Alger. Le gouvernement algérien doit désormais s’appuyer sur cette reconnaissance solennelle de la responsabilité de la France dans les massacres au Rwanda, pour réclamer qu’elle fasse la même chose sur ses crimes chez nous.

L’aveu de jeudi dernier au Rwanda doit être utilisé comme une pièce à conviction contre la France. C’est une exigence morale avant d’être une revendication politique. La France officielle doit sentir que l’Algérie ne lâche désormais rien qui puisse lui faire croire que le temps va finir par faire son oeuvre…d’oubli. Le sacrifice de nos valeureux Moudjahidine nous interpelle pour ne pas oublier leur mémoire.

 

 

Imane B.

L’Est Républicain, 30 mai 2021

https://moroccomail.fr/2021/05/31/macron-entre-alger-et-kigali/

Rédigé le 31/05/2021 à 22:18 dans colonisation, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

Peuples autochtones du Canada : la douloureuse réconciliation

"Il faut tuer l'indien dans l'enfant", disaient-ils   😢

 

De la fin XIXe à 1996, 150000 enfants amérindiens ont été envoyés de force dans des pensionnats de différentes églises. Plus de 4000 enfants y sont morts. Le Canada a été reconnu coupable de génocide physique, biologique et culturel mais le gouvernement Trudeau semble avoir choisi la réconciliation.

 

https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/peuples-autochtones-du-canada-la-douloureuse-reconciliation

 

Pensionnat indien mis en place à Saint-Marc-de-Figuery (1956)

 

image from img-s-msn-com.akamaized.net

 

Lorsque les Vikings Islandais débarquent au Groenland, puis s’installent sur l’île de Terre-Neuve pour fonder une première implantation européenne au Canada , précisément à l’Anse aux Meadows, le continent qu’ils découvrent est déjà peuplé.

Les autochtones sont là, et il semble aujourd’hui que leurs premières traces remontent à 30.000 ans avant notre ère. Au moins dans la région du Yukon qui n’était pas alors entièrement prise par les glaces.

Cette année 2016, entre février et avril, 5 jeunes se sont suicidés dans un tout petit village du nord du Québec. Ils étaient originaires de la communauté Attawa-piskat.

Ce sont les descendants de ces premières Nations, que les Blancs ont d’abord contaminé – avec des maladies inconnues – quand ils ont débarqué pour les couronnes françaises, britanniques ou néerlandaises du XVIème siècle.

Les massacres d'Amérindiens au moment de la colonisation sont assez bien documentés, mais le Canada a longtemps fermé les yeux sur un fléau plus récent – qui explique en grande partie le geste désespéré de ces jeunes autochtones aujourd’hui.

Pendant plus de 100 ans, des années 1850 à l’an 1969, le Canada a pratiqué une politique « d’assimilation forcée » qui s’est avérée destructrice.

Les terres d’abord (dès les années 30) sont devenues propriétés de la couronne britannique ou de la France, puis on s’est attaqué aux enfants arrachés systématiquement aux familles et envoyés dans des pensionnats afin de leur inculquer les valeurs européennes.

150.000 filles et garçons sont passés par ces établissements. Plusieurs milliers en sont morts. Depuis 6 ans, la Commission Vérité et Réconciliation écoute les survivants. Elle vient de publier 94 recommandations à l’adresse du gouvernement canadien.

Pour la première fois de son histoire, OTTAWA s’apprête à tenter de réparer l’irréparable : de panser (enfin) les plaies de ce « génocide culturel » dont il vient d'être reconnu coupable.

Enquête de Sarah Maquet, réalisée par Yassine Bouzar.

> Écoutez aussi en complément :

  • Jimmy Papatie, ancien chef du village algonquin de Kitcisakik (600 kilomètres au nord-ouest de Montréal), au Québec. Il est maintenant le directeur du département des ressources naturelles de la communauté. Il témoigne de son enfance au pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery, de 1968 à 1973, et des conséquences des pensionnats aujourd'hui :
Écouter
3 MIN
"Il faut tuer l'indien dans l'enfant", disaient-ils
  • Marie-Pierre Bousquet, la directrice du Programme en études autochtones de l'Université de Montréal. Elle est anthropologue, spécialiste des questions amérindiennes canadiennes, particulièrement au Québec. Aujourd'hui, elle réfléchit à comment mettre concrètement en oeuvre la réconciliation entre le Canada et ses peuples autochtones :
Écouter
1 MIN
"On parle beaucoup des problèmes des autochtones mais pas de leurs solutions"

A découvrir en ligne :

  • Un dossier complet de Radio Canada intitulé Autochtones : hier, aujourd’hui, demain
  • Peuples autochtones, par l'Internationale de l'Education
Pensionnat indien de Saint-Marc-de-Figuery (en 1955)
Pensionnat indien de Saint-Marc-de-Figuery (en 1955)• Crédits : Société d'histoire d'Amos
 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/peuples-autochtones-du-canada-la-douloureuse-reconciliation

 

image from images.radio-canada.ca

 

Morts dans l’anonymat, les 215 enfants autochtones du pensionnat de Kamloops étaient tombés dans l’oubli. Jusqu’à aujourd’hui.

 

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1797155/pensionnat-fosse-enfants-autochtones-colombie-britannique

 

 

Société
 
 

Pensionnats autochtones : l’enfance déracinée

 
 

On estime à 150 000 le nombre d’enfants ayant fréquenté les pensionnats indiens au Canada.

Archives
Reportage, 26 décembre 1960
 
 
 
 

 

Écoutez pour Voir :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1737407/pensionnats-autochtones-indiens-enfant-abus-assimilation-racisme-archives

 

 

 

 

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Rédigé le 31/05/2021 à 14:10 dans Divers, Société | Lien permanent | Commentaires (0)

L’hommage de Djamila Boupacha à Gisèle Halimi : «Ce n’était pas seulement mon avocate, c’était ma sœur !»

 

image from www.elwatan.com

 

C’est une femme chaleureuse, avec ses coups de cœur et ses priorités, portées sur sa famille. Efficace et charismatique, Djamila Boupacha, qui vient tout juste de sortir de l’hôpital, pour cause de Covid-19, a été profondément touchée par la disparition de sa sœur, Gisèle, à laquelle elle voue respect et reconnaissance. Oubliant son confinement auquel elle est astreinte, elle ne pouvait pas ne pas, en ces moments douloureux, intervenir, pour dire l’affection qu’elle porte à sa vieille amie disparue.

«C’est un grand pan de ma vie qui s’en est allé. Gisèle a été non seulement mon avocate, mais une grande sœur, sur qui je pouvais compter. Elle m’a assistée dans les moments les plus difficiles, surtout dans les prisons de France où je n’avais personne sur qui compter. Gisèle a risqué sa vie pour me défendre et défendre l’Algérie.Aujourd’hui, je perds cette grande sœur, qui restera à jamais dans mon cœur. Je présente à ses enfants Jean-Yves et Serge Halimi, ainsi qu’à leur frère Emmanuel Faux, que j’ai connus bébés, ainsi qu’à toute la famille de Gisèle mes condoléances les plus attristées. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»

L’injustice, Gisèle l’a découverte toute enfant, à 10 ans, quand elle a su ce que veut dire souffrir pour ses jeunes camarades tunisiens, marqués par la faim et la misère. «Ce sont des séquences affreuses que j’ai gardées dans ma mémoire pour l’éternité», répétait-elle souvent. De ces blessures et des vicissitudes de la vie, elle ne perdra ni ses convictions tranchées de justice et d’égalité, enracinées dans le terreau familial, ni cette forme de candeur dont elle ne se départira jamais, entretenue, dans son exercice ardu d’avocate et surtout de militante politique.

Pour avoir vécu la politique, (elle a été députée) de si près, et en avoir souffert, Gisèle avait choisi le terrain, plutôt que les ors de la République. Aux airs grandiloquents, elle avait préféré les gens défavorisés, ceux laissés sur les bas-côtés et les opprimés.

Avec ses joutes oratoires et ses élans de cœur, Gisèle a su bousculer les conformismes. Bien sûr, elle en a agacé plus d’un avec ses certitudes et cette bonne conscience, qui n’a jamais été effleurée par le doute.

C’est pourquoi on ne saurait mettre en cause ni sa sincérité, ni son indignation, ni son courage qui sont «tout autant loués qu’enviés, par les hommes, parmi ses confrères des barreaux», confesse son ami le grand poète Aragon.

-Qu’est-ce qui explique votre longue absence ?

Comme vous le savez, je suis de nature discrète. Seulement, ces derniers temps, je n’ai pas échappé à la contamination. J’ai été victime de ce maudit virus, ce qui m’a valu plusieurs jours d’hospitalisation. El hamdoullah, j’en suis sortie et je suis astreinte actuellement à un confinement strict. Ce qui explique ma réaction tardive à la disparition de Gisèle.

 

-C’était votre avocate et votre amie. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Je l’ai connue lorsque elle a pris en charge mes dossiers. Mais elle ne pouvait pas assister à mes procès, car on m’isolait toujours la veille de ma comparution. Elle déléguait ses adjoints. Ainsi en était-il de Me Guarigue. Lorsque les ultras ont su que c’était lui mon défenseur, ils l’ont assassiné à Alger. Alors que j’étais détenue à la prison Barberousse, il y avait un autre avocat, Me Matarac, qui devait plaider ma cause. Les irréductibles de l’OAS l’ont cueilli à l’hôtel Aletti, l’ont mise dans un petit avion pour la France. C’est ainsi que je me suis retrouvée seule au tribunal militaire de Cavaignac. Après cela, Gisèle, hors d’elle, a fait tout un boucan en France, avec Jean-Paul Sartre et Simone Veil, notamment. Ils sont allés voir le président de la Commission de sauvegarde pour lui parler de la torture et des multiples exactions commises. Il y avait des tracts qui dénonçaient les dépassements commis en dehors de la loi. C’est ainsi que le jour de mon procès, un télégramme circulait parmi les magistrats, qui ont in fine reporté le procès, invoquant un complément d’informations.
Une autre fois, Gisèle m’a informée de ses inquiétudes à propos de documents qui avaient disparu de mon dossier. Je prenais toujours la précaution d’en faire des doubles.

-Parlez-nous de votre incarcération. N’y avait-il pas des dépassements ? Et comment ?

Normalement, il n’y avait que le juge d’instruction habilité à nous interroger. Or, il y avait des gardes mobiles à l’intérieur de la prison, dans le bureau du directeur, qui se permettaient d’interroger les incarcérés. Ce qui n’était pas normal ! Gisèle m’avait dit : «De la sorte, ils veulent te faire sortir hors de prison pour t’exécuter selon le procédé corvée de bois.» A Paris, Gisèle s’est attelée à constituer un comité pour ma défense et a demandé à ce que je sois transférée en France. Ici, le garde des Sceaux a dit : «Si vous le voulez, vous devez payer les frais du voyage.» Le comité s’est mobilisé avec beaucoup de personnes pour collecter l’argent. Au bout de quelques jours, il manquait une certaine somme. C’est le maire de Fort de France, le célèbre poète martiniquais Aimé Césaire qui a complété la somme restante pour que je puisse voyager en France. C’est comme ça que j’ai été transférée, dans un petit avion militaire, jusqu’au Bourget, et de là, on m’a mise à la prison de Fresnes pendant quelque temps. Ensuite, j’ai été transférée à Pau avec d’autres sœurs, Djamla Bouazza, Allah yerhemha, Djamila Bouhired, Zhor Zerrari, Nadia Seghir, Zhor Bitat, Bahia Kheloui, Jacqueline Guerroudj, Danielle Mine, Yemma Zoulikha…

-Comment avez-vous vécu la libération, la fin du calvaire ?

Quand je suis sortie de prison, je ne savais pas où aller. Je suis partie chez Gisèle, qui habitait au 11 rue de Belsunce dans le 11e arrondissement, près de Barbès. Des Algériennes progressistes, les Maureuil, m’avaient invitée chez elles et m’ont même demandé de m’inscrire à l’Ecole internationale de Genève. Je ne pouvais y aller, car le combat n’était pas terminé et l’OAS sévissait toujours
De là, on est partis avec Gisèle chez nos frères du FLN à Paris, précisément à la Frimade, leur lieu de rencontre. Les frères n’ont pas voulu me laisser partir, m’intimant l’ordre de rester avec eux, tout en me rassurant de récupérer mes affaires chez Gisèle, jusqu’à l’indépendance.

-Pouvez-vous nous tracer les grands traits de Gisèle et qu’est-ce qui la différenciait des autres ?

A mon égard, Gisèle était très attentionnée. Elle venait souvent me voir. Même avec le directeur de la prison de Fresnes, elle s’est débrouillée pour que ma famille et mes proches puissent venir me voir. Sans compter les facilitations pour les colis. Ainsi,
Mouloud Feraoun m’avait envoyé des cadeaux.

J’ai reçu les visites de Germaine Tillion, la célèbre anthropologue des Aurès, Amar Ouzeggane, dirigeant communiste. Pour revenir à Gisèle, tout le monde sait qu’elle était une défenseuse acharnée, qui a défendu la cause jusqu’au bout. D’ailleurs, j’ai assisté, personnellement, lorsque Gisèle a réuni des militantes pour débattre du cas de la fille violée, qui était l’étincelle qui allait susciter un brasier. Et la criminalisation de cet acte abject c’était la première victoire de notre téméraire avocate. Et il y a eu le droit à l’avortement qu’elle a arraché après des batailles épiques.

Ce qui n’a pas été mis en évidence dans son parcours à cause d’une presse partiale et pro-sioniste, c’est son combat ininterrompu pour la cause palestinienne qu’elle a épousé au départ. Elle en a été une farouche défenseuse, convaincue de la justesse de cette cause. D’ailleurs, elle a défendu le célèbre prisonnier palestinien El Barghouti. Quand elle allait lui rendre visite en Palestine, elle était conspuée et traitée de tous les noms d’oiseaux, et parfois prise à partie par des hordes hystériques. Elle était juive, mais antisioniste…

 

 

HAMID TAHRI
30 JUILLET 2020 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/lhommage-de-djamila-boupacha-a-gisele-halimi-ce-netait-pas-seulement-mon-avocate-cetait-ma-soeur-30-07-2020

 

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Rédigé le 31/05/2021 à 13:18 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

Lisez "Noces" d’Albert Camus pour vous saouler de soleil et méditer en Méditerranée

 
 
 

Sensualité et soleil

Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures, la campagne est noire de soleil.

Dans le premier et peut-être le plus bel essai du recueil, Noces à Tipasa, Albert Camus raconte une journée passée à flâner dans les anciennes ruines romaines de Tipasa qui bordent la Méditerranée, en Algérie. Et c’est sublime. Le narrateur, grisé par la mer, la campagne et un soleil de plomb, nous transmet l’ivresse que lui inspire ce paysage intense, débordant de parfums, de couleurs et de chaleur. La lecture de ces quelques pages, gorgées de vie et de lumière, est particulièrement jouissive en période de confinement !

Noces (1938) n’est pas seulement une ode à la nature, puisque les deux derniers textes du recueil parcourent les rues d’Alger et de Florence. C’est avant tout une ode à la ferveur de vivre, qu’elle vibre dans le vent qui s’abat sur les vestiges de la cité antique de Djemila, dans les mouvements rythmés du dancing de la plage Padovani, ou dans le silence du soir qui tombe sur le jardin Boboli. C’est une ode aux sens, car dans ce texte, le corps prime sur la pensée et la raison. Albert Camus l’affirme très clairement, il ne cherche pas à élaborer de théorie : “Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, tout nous paraît futile.” Ce qui ne veut pas dire que ce texte soit pour autant dénué de philosophie. Au contraire : pour Albert Camus, une vie qui vaut la peine d'être vécue tient justement à cette tentative obstinée d’adhésion sensuelle au monde.

Les prémisses de l’absurde

Le corps est vecteur de sensations grandioses, mais il est aussi ce qui rend les hommes mortels. Albert Camus le sait bien lorsqu’il écrit ces lignes, alors qu’il n’a que 23 ans. La nécessité d'être lucide vis-à-vis de la mort est présente dans chacun des textes qui composent Noces. Quelques années plus tôt, en 1930, les médecins lui ont diagnostiqué une tuberculose. Son expérience de la maladie participe sans doute à l'étroite conscience qu’il a de la brièveté et de la fragilité de l’existence. Pourtant, loin de l'anéantir, celle-ci exacerbe l’ardeur avec laquelle il décide de vivre.

C’est ainsi que l’on retrouve dans ce recueil, qui est le deuxième ouvrage de Camus, les prémisses de sa pensée philosophique, qu’il explicitera plus tard dans ses essais, romans et pièces de théâtre. La mort est d’autant plus douloureuse que la vie est belle, et la vie est d’autant plus belle que la mort y met un terme, lui conférant ainsi sa valeur. Dans Noces, le jeune écrivain, transporté par l’éclat du monde, fait déjà le constat amer de l'impossibilité de s’y accorder pleinement. Malgré sa beauté excessive, le monde lui demeure étranger : il ne répond pas à sa soif de sens, il se tait face à “son désir de bonheur et de raison.” Camus est alors envahi par ce qu’il appellera plus tard un sentiment d'absurdité, qu’il définit dans Le Mythe de Sisyphe (1942) comme “le divorce entre l’homme et sa vie, l’acteur et son décor”.

“Le monde est beau, et hors de lui, point de salut.”

Mais Noces n’est pas le témoignage d’un échec. C’est celui d’une révolte. Ce n’est pas un texte mélancolique mais vivifiant, dans lequel Camus s'entête à tirer de la joie de son amour sans espoir du monde. Cette révolte est dans le plaisir qu’il éprouve à mordre dans une pêche mûre et à plonger dans la mer. Dans l’exaltation qui s’empare de lui lorsqu’il observe le port d’Alger au crépuscule. Ce refus que Camus oppose à l’absurde est donc paradoxalement une forme de consentement, puisqu’en se révoltant, il ne renonce pas au monde : il l’aime.

Les réflexions qui accompagnent les déambulations ensoleillées du philosophe ne les encombrent pas. Ce sont elles qui, au contraire, leur donnent tout leur relief. Elles suscitent aussi de nombreuses interrogations : comment réconcilier révolte et consentement ? Est-il vraiment possible d'être heureux si l’existence n’a pas de sens qui la dépasse ? Mais surtout, que faire quand le monde n’est pas beau ? L'intérêt de lire Noces en ce moment tient peut-être justement à cela : sans répondre à cette dernière question, ce texte nous rappelle qu’il peut l'être, et que rien n'égale alors la joie de l’aimer. 

 

Noces peut être emprunté numériquement sur le site Internet Archive.

 

 

24/04/2020 
Par Manon de La Selle

https://www.franceculture.fr/litterature/lisez-noces-dalbert-camus-pour-vous-saouler-de-soleil-et-mediter-en-mediterranee

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Rédigé le 31/05/2021 à 10:02 dans Camus | Lien permanent | Commentaires (0)

Les vérités qui dérangent en France ; les génocides algérien et rwandais (Think tank)

 

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Tandis que la France célèbre le 8 mai 1945 le VE Day, ses citoyens algériens, qui ont également contribué à la libération de l’Europe, sont d’humeur critique. Ils sont conscients de l’effondrement de la France en 1940, du rôle exagéré attribué à la résistance française et savent que ce sont les Alliés et non les Français qui ont libéré Paris. En effet, le sentiment antifrançais avait atteint son point d’ébullition en Algérie en 1945 et, portés par les rapports sur la « libération du monde libre », les Algériens pensaient qu’ils devaient eux aussi être libérés. Pourtant, lorsque des manifestants à Sétif et dans d’autres villes ont brandi des banderoles en faveur d’une « Algérie libre et indépendante » et ont chanté des hymnes nationaux le jour de la VE, ils ont été abattus par les troupes françaises.

Alors que les corps s’accumulent et que la panique s’intensifie, les combats s’étendent à la campagne. Et après que des membres des « pieds noirs » (colons français) ont été tués, de Gaulle a ordonné des représailles massives qui ont été décrites comme un génocide. Comme l’explique un ancien membre de mon séminaire de doctorat à la LSE, l’historienne et communicatrice algérienne Nabila Ramdani, l’armée de l’air française a rasé des zones entières du nord-est de l’Algérie, tandis que le destroyer « Triomphant » et le croiseur léger « Duguay-Tourin » ont fait pleuvoir des obus sur les villages. La décimation de communautés entières s’est poursuivie jusqu’à la fin du mois de juin, et les personnes exécutées devaient d’abord s’agenouiller devant le tricolore.

Comme le raconte Ramdani, des ravins et d’autres étendues de terrains vagues ont d’abord servi de fosses communes, puis les corps ont été déterrés et incinérés dans un four industriel. La fumée et l’odeur provoquent l’horreur dans les environs pendant des jours. De Gaulle ordonne alors à son ministre de l’Intérieur, Adrien Tixier, d’enterrer l’affaire. Et ce n’est qu’en 2005 qu’Hubert Colin de Verdiere, ambassadeur de France dans une Algérie désormais indépendante, a finalement qualifié le bain de sang de 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata de « tragédie inexcusable ». Les Français, cependant, ne se sont jamais vraiment sentis coupables de leur bilan en Algérie.

C’est notamment le cas de la guerre d’indépendance algérienne de 1954 à 1962, qui a conduit la France à employer une armée de 470 000 hommes et à en mobiliser 1,5 million. Elle a également employé plus de 90 000 « harkis » ou troupes algériennes autochtones. Les forces algériennes comptaient environ 300 000 hommes.

Les combats de cette guerre ont été sales et sauvages. La torture était utilisée des deux côtés et les deux camps ont commis de terribles atrocités. Les historiens algériens affirment que 1,5 million de personnes sont mortes. Les historiens français estiment le nombre total de morts à 350 000. Le principal historien britannique de la guerre, Alistair Horne, avance le chiffre de 700 000. Personne ne croit les chiffres officiels français.

À la fin de la guerre, un million d’Européens se sont réfugiés en France, ainsi que 200 000 Juifs. Des milliers de Harkis ont été laissés à l’abandon pour être assassinés par les Algériens, bien que des milliers d’entre eux aient été aidés par des officiers français pour s’échapper. De Gaulle finit par concéder l’indépendance par les accords d’Évian du 19 mars 1962, en accusant  » le vent d’histoire  » (Macmillan :  » winds of change « ).

Mais en 2012, cinquante ans après les accords d’Évian, les commémorations en France ont été discrètes. Le président Sarkozy, confronté à une probable défaite électorale, a déclaré lors d’une halte électorale :  » Des atrocités ont été commises de part et d’autre. Ces exactions ont été et doivent être condamnées, mais la France ne peut se repentir d’avoir mené cette guerre. »

Alors pourquoi la France a-t-elle commis des crimes de type nazi en 1945 et mené une guerre sauvage pour laquelle elle ne pouvait pas se repentir afin de conserver l’Algérie ?

Pour comprendre cela, il faut garder à l’esprit un point essentiel. Après leur expérience avec les Américains, les Britanniques ont toujours cru que les colonies demanderaient un jour leur indépendance. Ils n’ont donc jamais essayé de transformer les sujets coloniaux en Britanniques, mais ont géré leur empire en coopérant avec les élites locales – chefs de tribus, cheiks ou maharadjahs. Tant que le commerce, les chemins de fer, les ports, etc. étaient assurés, les dirigeants locaux pouvaient être fêtés et accommodés.

Les Français ont adopté un point de vue différent. L’objectif principal de leur « mission civilisatrice » était de faire des indigènes des Français maîtrisant parfaitement le français et ayant un sens de l’histoire tout à fait français remontant à Jules César. Cette politique était connue sous le nom d' »assimilation » et de grandes parties de l’Empire français devaient être tellement assimilées qu’elles étaient destinées à faire partie de la France elle-même.

Après 1945, l’Empire s’appelle l’Union française pour mieux le faire passer pour un partenariat. Il est divisé en trois catégories : d’abord les départements, territoires organisés sur le modèle de la France elle-même, que l’on dit assimilés et dont le destin est de faire partie de la France. Le plus important est l’Algérie, conquise à partir de 1830 et divisée en trois départements. Mais contrairement aux départements français, ceux-ci sont regroupés sous l’autorité d’un gouverneur général, puis d’un ministre résident, qui représente le gouvernement français. Puis, à partir de 1947, il y eut une Assemblée algérienne chargée de superviser les affaires locales. Mais elle était composée, de manière très antidémocratique, d’un nombre égal d’indigènes algériens et de colons français. (Les premiers étaient dix fois plus nombreux que les seconds).

Deuxièmement, il y avait les colonies et les territoires d’outre-mer, comme Madagascar, l’Afrique occidentale française et l’Afrique équatoriale française, qui étaient directement administrés par la France elle-même, tandis que troisièmement, il y avait les protectorats ou « États associés », dont les trois principaux étaient l’Indochine, la Tunisie et le Maroc. Ces derniers avaient été repris par la France, mais étant des anciens États à part entière, ils n’étaient pas destinés à faire partie de la France et, en 1956, la Tunisie et le Maroc avaient arraché leur indépendance, tout comme le Vietnam en 1954, après huit ans de guerre.

Cette défaite pèse lourdement sur l’armée française après sa défaite en 1940. Le fait que, bien que les États-Unis aient payé pour la guerre, la France elle-même n’a pas été autorisée à utiliser une bombe atomique pour sauver sa position à Dien Bien Phu (Churchill a opposé son veto à l’offre d’Eisenhower), tandis que le ministre britannique des affaires étrangères, Eden, a présidé la conférence de Genève de 1954, qui a organisé le retrait français. Les Français n’apprécient pas l’ingérence anglo-saxonne. Après tout, c’est la pression anglo-saxonne qui les a poussés à abandonner la Syrie et le Liban. Ils croiront bientôt aussi que les Anglo-Saxons se moquent d’eux au sein du nouveau Groupe permanent de l’OTAN.

L’armée française pense désormais aussi que les guerres coloniales ne sont que des guerres par procuration pour les tentatives communistes de domination du monde. Ainsi, lorsque la guerre éclate en Algérie en 1954, l’armée, qui vient d’être vaincue au Vietnam, est très amère et voit s’ouvrir un nouveau front dans sa lutte mondiale contre le communisme.

Cependant, le véritable problème pour les dirigeants militaires et civils français était le fait qu’en 1946, une nouvelle loi avait conféré la citoyenneté française à tous les peuples des départements et territoires d’outre-mer, citoyenneté qui incluait le droit de voter aux élections législatives françaises et d’envoyer des députés au Parlement français. Il est vrai que le système de vote était truqué pour favoriser les colons français et maintenir une faible représentation des autochtones, mais c’était la preuve parfaite de ce que signifiait l’assimilation. L’Algérie fait partie de la France au même titre que la Normandie ou l’Alsace. Elle ne peut pas plus obtenir l’indépendance qu’elles ne peuvent l’obtenir. Les Algériens étaient français. La guerre d’Algérie n’était donc pas une guerre coloniale mais une guerre civile. En effet, même les communistes ou les socialistes français n’ont pas voulu concéder à l’Algérie un quelconque droit à l’indépendance. Il fallait tout simplement gagner cette guerre.

Le gouvernement de Paris, cependant, a rapidement perdu le contrôle des événements au profit des militaires et des colons en Algérie même. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est apparue lorsque les Français ont bombardé le village tunisien de Sakhiet, tuant 69 civils, ce qui a obligé les Tunisiens à faire appel aux Nations unies, où le gouvernement français et eux-mêmes ont accepté les « bons offices » de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Cela a provoqué la chute du gouvernement à Paris, une révolte à Alger, la menace d’une intervention militaire en France même, le tout menant au rappel de deGaulle en 1958.

Il est célèbre pour avoir dit aux rebelles algériens : « Je vous ai compris ». Mais il les a trop bien compris. L’Algérie est devenue un fardeau économique. Les alliés de la France ne soutiennent plus la cause française. Et, peut-être le plus important, si l’Algérie continue à faire partie de la France, le Parlement français finira par être submergé d’Arabes et d’Africains. Le vent de l’histoire devrait les balayer. L’OAS, l' »armée secrète » créée pour assassiner de Gaulle, a presque réussi, mais sa lente série de redditions aux Algériens et ses plébiscites réussis lui ont permis de gagner à la fin.

Pourtant, l’Algérie avait été un bain de sang. L’action militaire française pour défendre la France, y compris l’Algérie, a souvent comporté des actions véritablement fascistes. Près d’un million de personnes sont mortes. Pourtant, au Rwanda en 1994, la France est à nouveau accusée d’être responsable de près d’un million de morts. Comment cela ?

Au cours de l’été 1994, des centaines de milliers de Tutsis ont été massacrés par des tribus hutues rivales au Rwanda. Peut-être même un million sont morts aux mains de miliciens hutus utilisant des machettes et des gourdins. L’implication de la France a longtemps été suspectée et a récemment été plus que suffisamment révélée. R.T. Howard, auteur de « France’s Secret Wars Against Britain and America, 1945-2016 », a par exemple récemment écrit un article dans le Spectator dans lequel il passe en revue les conclusions de François Garnier, avocat français spécialiste des droits de l’homme, qui a passé au peigne fin les archives de Mitterrand.

À partir de la fin de l’année 1990, le gouvernement de Mitterrand a fortement soutenu le gouvernement rwandais dirigé par les Hutus, qui était attaqué par le Front patriotique de Paul Kagame. La France a manœuvré secrètement, racontant aux médias qu’elle ne faisait que protéger ses compatriotes, tout en acheminant par avion d’énormes quantités d’armes et en détachant des officiers de l’armée pour fournir « une évaluation et des conseils » au gouvernement de Kigali. Pourtant, le 15 juillet 1994, l’envoyé français Yannick Gérard a signalé qu’il détenait plusieurs meneurs de la violence qui avaient personnellement et à plusieurs reprises appelé à « l’élimination totale » des Tutsis, y compris le massacre des « femmes et des enfants ». En réponse, un fonctionnaire du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Emie, lui a ordonné de relâcher ces personnes.

Il s’avère que les principaux responsables à Paris considéraient Kagame et son mouvement comme une dangereuse force anglo-saxonne qui sapait le prestige de la France et son emprise sur l’Afrique francophone. En effet, l’ancien conseiller du gouvernement français, Gérard Prunier, a écrit que les Anglo-Saxons étaient « le serpent sifflant dans le jardin d’Eden ». Et les plus hauts conseillers de Mitterrand pensaient que les États-Unis « nourrissaient des ambitions hégémoniques sur cette région et peut-être même sur l’Afrique dans son ensemble ». Kagame est d’autant plus suspect qu’il est basé dans l’Ouganda anglophone et que l’on craint que sa victoire au Rwanda ne permette aux « bâtards » anglo-saxons « d’aller jusqu’à Kinshasa ».

Ainsi, Mitterrand et son régime étaient si déterminés à contrecarrer la menace anglo-saxonne qu’ils ont fermé les yeux sur la menace hutue contre les Tutsis.

En mars et avril de cette année, deux rapports massifs ont étayé tout cela. Le premier a été commandé par Macron lui-même et a été dirigé par l’historien Vincent Duclert. Les quinze membres de sa commission ne contenaient cependant aucun expert du Rwanda, alors qu’ils contenaient des experts de l’Holocauste et du génocide arménien. Et elle a eu accès aux documents de Mitterrand et à d’autres documents précédemment scellés. Elle a conclu que la France portait des « responsabilités écrasantes » dans le génocide, qu’elle était « aveugle » aux préparatifs des massacres, mais qu’elle n’était pas complice des tueries. Elle a reconnu que la France avait permis aux « meurtriers et aux cerveaux » de s’échapper. De manière significative, il confirme : « Au-dessus du Rwanda planait la menace d’un monde anglo-saxon, représenté par le FPR et l’Ouganda, ainsi que par leurs alliés internationaux. » Enfin, il concluait que la France avait l’obligation morale de veiller à ce que les génocides ne se reproduisent plus jamais.

Le second rapport a été commandé par le gouvernement rwandais au cabinet d’avocats américain Levy Firestone Muse et a été publié le 19 avril de cette année. Il a examiné des millions de pages de documents et interrogé 250 témoins. Il compte 600 pages. Il critique le rapport Duclert et est beaucoup plus sévère à l’égard du gouvernement français. Il rejette catégoriquement l’idée que Paris était aveugle au programme génocidaire des Hutus, affirmant que la France savait que le génocide allait avoir lieu, mais qu’elle est restée « inébranlable dans son soutien » à ses alliés rwandais, même lorsque l’extermination prévue de la minorité tutsie était claire : « Notre conclusion est que le gouvernement français porte une responsabilité significative dans le fait d’avoir permis un génocide prévisible. » Les Français n’ont pourtant pas participé aux massacres.

Pourtant, le gouvernement français a été « un collaborateur indispensable dans la mise en place des institutions qui allaient devenir les instruments du génocide ». Aucun autre gouvernement étranger ne savait ce qui se passait. Pourtant, la France n’a toujours pas reconnu ni expié son rôle.

Le rapport, enfin, accuse la France de dissimuler des documents, d’entraver la justice et de répandre des mensonges sur le génocide dans une campagne délibérée pour « enterrer son passé au Rwanda ». Le rapport ajoute que « la dissimulation se poursuit jusqu’à aujourd’hui » et que les autorités françaises ont refusé de coopérer à l’enquête ou de remettre des documents essentiels à l’enquête. Les Rwandais, déclarait-elle, « ont vu pendant trop longtemps le gouvernement français éviter la vérité et ne pas assumer ses responsabilités ».

Pourtant, le monde n’a guère prêté attention à ces deux rapports. Les Tutsis ne sont tout simplement pas une nouvelle. Les génocides ne semblent pas non plus avoir beaucoup d’importance. La France semble avoir subi une faible perte de prestige, si tant est qu’elle en ait subi une, en raison de ses actions.

En effet, alors que les Allemands sont encore parfois méprisés et se sentent eux-mêmes coupables de leur passé, les Français ne semblent troublés que par l’histoire des défaites qui donnent lieu à leurs atrocités. Grâce aux Britanniques, leurs héros nationaux ont connu la défaite – Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon. Grâce aux Britanniques, ils ont perdu leur empire en Inde et au Canada. Grâce aux Britanniques et aux Américains, ils ont perdu la Syrie et le Liban. Ils ont ensuite craint que les Britanniques et les Américains leur fassent perdre l’Algérie et l’Afrique francophone. Aujourd’hui, ils craignent que le Brexit ne détruise leur nouvel empire en Europe. C’est peut-être le cas. C’est une des raisons pour lesquelles le ressentiment de Macron envers la Grande-Bretagne est si intense.

 

mai 30 2021

Alain Sked

https://moroccomail.fr/2021/05/30/les-verites-qui-derangent-en-france-les-genocides-algerien-et-rwandais-think-tank/

 

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Rédigé le 30/05/2021 à 21:36 dans colonisation, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

Sœur de Larbi Ben M'hidi : "La France doit s'excuser pour ses crimes en Algérie"

 

 

 

Ali Boumendjel : Les aveux du Général Aussaresses

 

L'armée française connaît l'endroit où est enterré Maurice Audin

 

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Rédigé le 30/05/2021 à 10:33 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)

« Le char et l’olivier », aux origines du conflit israélo-palestinien

 

Ce documentaire sur l’histoire de la construction de l’État juif prend le contre-pied d’un discours répandu sur l’équilibre des responsabilités. Il refuse de renvoyer dos-à-dos les protagonistes du conflit. 

 

image from i.la-croix.com

 

D’abord peu populaire auprès des juifs, le mouvement sioniste prend de l’ampleur avec la montée du nazisme dans les années 1930, puis l’extermination de six millions de juifs. Dans l’immédiat après-guerre, une partie des survivants qui veut quitter l’Europe et se heurte aux difficultés d’obtenir un visa pour les États-Unis émigre vers la Palestine. En novembre 1947, l’ONU vote un plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe sans consultation des populations locales.

 

« Nous avons pris leur pays »

Une terre, deux peuples. C’est souvent ainsi qu’est présenté le conflit israélo-palestinien, renvoyant dos à dos les protagonistes. Mais il existe une autre façon de le considérer qui n’est pas propre aux Palestiniens. En témoignent ces mots de David Ben Gourion, premier ministre israélien de 1955 à 1963, rapportés par Nahum Goldmann, homme politique et écrivain israélien dans son livre Le paradoxe juif : « Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C'est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promis, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n’est pas le leur. Il y a eu l'antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu'une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ? »

C’est cette approche dont s’empare Le char et l’olivier, sous-titré Une autre histoire de la Palestine, tant l’horreur de la Shoah a coloré la vision d’Israël, perçue a posteriori comme l’ultime refuge des juifs persécutés. Comme le souligne l’écrivain palestinien Elias Sanbar, « la réponse au mal absolu ne pouvait être qu’un bien absolu. » Le documentaire de Roland Nurier repose sur les explications de spécialistes du Proche-Orient, de juifs et d’Arabes ainsi que sur des images d’archives et d’actualité. Il revient de manière didactique sur la construction d’Israël et ses relations difficiles avec les Palestiniens : vagues d’expulsions et d’exodes à partir de 1947, implantation de colonies juives sur les territoires arabes, absence d’application du droit international en raison des vétos successifs des États-Unis, vigilants à conserver un allié fort dans une région décisive pour la production pétrolière.

Glissement de regard

Sans exonérer les Arabes, Le char et l’olivier soulève aussi les questions épineuses de la légitimité d’une résistance palestinienne, du glissement du regard posé sur la Palestine, désormais humanitaire et non plus politique sur les droits d’un État souverain, évoque la prison à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza. Le souci de prendre le contre-pied d’un discours répandu sur l’équilibre des responsabilités dans le conflit, ainsi que les images d’exactions israéliennes peuvent lui donner une allure militante que certains jugeront regrettable. Néanmoins, il rapporte des éléments clés pour la compréhension de cette région du monde.

 

  • Corinne Renou-Nativel, 
  • le 05/11/2019 
  • https://www.la-croix.com/Culture/Cinema/Le-char-lolivier-origines-conflit-israelo-palestinien-2019-11-05-1201058632

 

 

https://vimeo.com/369577215

 

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Rédigé le 29/05/2021 à 23:31 dans Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)

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