Lorsque Jean Bastien-Thiry, un ingénieur militaire, est exécuté, on lui reproche d'avoir organisé l'assassinat du général de Gaulle. Après l'indépendance de l'Algérie, un commando proche de l'OAS ('Organisation de l'armée secrète) organise un guet-apens contre le chef d'Etat et son épouse Yvonne, le 22 août 1962. Le couple présidentiel s'en sort miraculeusement. Mais de Gaulle refuse de pardonner à Jean Bastien-Thiry, qui a osé s'en prendre à sa femme.
Un an plus tôt, le 18 mars 1962, le chef d’Etat vient de signer les Accords d’Evian.
Un cessez-le-feu est alors décrété en pleine guerre d’Algérie. Puis, le 5 juillet 1962, de Gaulle reconnait l’indépendance de l’ancien département français.
Mais pour les membres de l’OAS (l’Organisation de l'armée secrète), cette décision ne passe pas. Ils considèrent le général comme un cryptocommuniste et décident de l’éliminer.
L'attentat contre le général de Gaulle
Le 22 août 1962, après une réunion avec ses ministres, le président de la République quitte l’Elysée dans sa DS noire avec sa femme Yvonne.
Dans la voiture, à côté du chauffeur et gendarme Francis Marroux, on retrouve le colonel Alain de Boissieu, gendre et aide de camp du président.
Un autre véhicule escorte la voiture présidentielle, direction la base aérienne de Villacoublay, où le général compte prendre un avion à destination de sa résidence de Colombey-les-Deux-Églises.
A 20h20, dans la ville de Clamart, douze hommes, situés de part et d’autre de la route, tirent sur le cortège.
Ils visent principalement les pneus pour obliger la voiture à s’arrêter. Mais ces derniers tiennent bon. Le chauffeur Francis Marroux réussit à maintenir le cap et évacue le couple présidentiel.
Plus de 150 balles ont été tirées. Certaines ont frôlé la tête d’Yvonne de Gaulle. Par miracle, on ne dénombre aucune victime.
Seul un badaud, passant par là en voiture, est légèrement blessé au doigt.
Jean Bastien-Thiry, le dernier exécuté politique de France
Les forces de l’ordre se mettent rapidement à la recherche du commando. En quinze jours, ils réunissent plusieurs coupables ainsi que leur chef : Jean Bastien-Thiry, qui n’a pas participé à l’opération.
C’est un ingénieur militaire qui possède le rang de lieutenant-colonel.
Le procès débute le 28 janvier 1963. Les accusés sont jugés par la Cour militaire de justice.
Les membres du commando sont condamnés à différentes peines de réclusion mais bénéficient en 1968 de la grâce présidentielle.
Seul Jean Bastien-Thiry, condamné à mort, n’est pas épargné par de Gaulle, non seulement car il avait mis en danger une femme, Yvonne, mais aussi car il n’avait pas eu le courage de participer à l’attentat.
Il est exécuté par un peloton militaire, au fort d'Ivry, le 11 mars 1963, à l’âge de 35 ans. Il est le dernier condamné à mort fusillé en France. C’est aussi la dernière exécution politique.
Par 11 mars 2021
-https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2021/03/11/11-mars-1963-apres-la-tentative-d-assassinat-contre-de-gaulle-la-france-organise-sa-derniere-execution-politique
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