42, rue Didouche Mourad
Alger
Monsieur le Président de la République
Algérienne Démocratique et Populaire
Présidence El-Mouradia
Alger
Monsieur le Président Chadli Bendjedid
J'ai aujourd'hui l'honneur de m'adresser à vous pour vous demander de bien vouloir vous pencher sur la situation suivante.
Pour ne pas abuser de votre temps je ne me présenterai pas, ce qui d'ailleurs serait parfaitement inutile ayant combattu dans les mêmes rangs que vous, j'entrerai donc dans le vif du sujet.
En 1976 j'ai publié aux éditions Stock un ouvrage intitulé "On nous appelait fellaghas". Cet ouvrage que j'ai voulu être un véritable chant d'amour à notre peuple je l'ai dédié à tous les enfants d'Algérie. Je l'ai également voulu un hymne à la gloire de tous ceux qui sont tombés au champ d'honneur au nom de la patrie et de la liberté et pour une vie plus digne. Ce livre qui a fait l'unanimité de la critique de la presse internationale n'a soulevé de véhémentes protestations que par "Minute" et hélas par notre quotidien national "El Moudjahid". Et bien entendu "On nous appelait fellaghas" n'a pas été diffusé en Algérie et ceci à mon grand étonnement sinon à ma grande tristesse.
Cette année, j'ai publié un second ouvrage portant le titre "Et Alger ne brûla pas" toujours à la même maison d'édition.
Dans ce livre également et contrairement à ceux qui se complaisent à étaler leur curriculum vitae, et enjoliver, sinon à falsifier leurs faits d'armes, je me suis attaché à faire ressortir la grandeur du peuple algérien, son abnégation, son courage et ses sacrifices pour une vie meilleure sinon pour eux, du moins pour les générations futures.
Cet ouvrage, tout comme le premier n'a pas droit de cité dans notre pays. Pourquoi ? J'ai fait le tour de la question et n'ai pas trouvé de réponse.
Suis-je un harki ? Un traître ? Un contre-révolutionnaire ? Un déprédateur de mosquées ou un profanateur de cimetière ?
Pourquoi mes livres ne sont pas diffusés ? Et si je remonte un peu plus loin je poserai une autre question. Pourquoi m'a-t-on mis à l'écart de tous les secteurs vitaux de la nation ?
Ma seule ambition est que la jeunesse Algérienne apprenne l'histoire de leurs aînés. Néanmoins j'ai toujours précisé dans mes écrits, dans les interviews que j'ai accordés à la presse écrite, radiodiffusés et télévisée que je ne faisais pas œuvre d'historien mais que je contribuais à la vérité historique. Il serait criminel de laisser périr dans l'oubli la plus prestigieuse des luttes de libération des temps modernes que fut le combat du peuple algérien.
Je suis persuadé Monsieur le Président que vous comprendrez mon acharnement à vouloir faire connaître aux enfants d'Algérie ce que furent leurs aînés et leur noble et héroïque combat.
Dans l'espoir que mes livres seront un jour prochain à la portée de tous, je vous prie de croire Monsieur le Président à l'expression de ma profonde et respectueuse considération.
Témoignage d’un commandant et adjoint au chef d’état major de l’Armée de libération nationale en 60:
« Pour la première fois depuis la fin de la guerre d’Algérie, un fellagha -, comme on disait alors, apporte le témoignage des combattants » de l’autre bord. Témoignage exceptionnel, venant d’un homme que ses frères de combat et les officiers français qui ont eu affaire à lui considèrent comme le chef le plus prestigieux et le plus courageux – il fut blessé treize fois – que l’Algérie ait compté.
La carrière de Zerari Rabah, dit Si Azzedine, est fulgurante : maquis de Palestro dès 1955, chef du commando de choc Ali Khodja en 56, commandant militaire de la Wilaya IV (8.000 hommes) en 58 membre du C.N.R.A. (Conseil National de la Révolution Algérienne) et, adjoint au chef d’Etat-Major de l’Armée de Libération Nationale en 60, il prend en main en 1961 la zone autonome d’Alger.
Jamais encore, la guerre du maquis en Afrique du Nord n’avait été évoquée avec une telle précision : technique de l’embuscade, conquête politique des villages, rôle des femmes dans la résistance, aménagement des caches, organisation des centres de soins, attaques de postes, accrochages, batailles sur les crêtes ou au fond des oueds. Mais il y a plus. L’histoire de Si Azzedine et celle de sa famille, nous rend sensibles les « pourquoi » de la révolution algérienne. Par l’ampleur et la vigueur de son récit, la richesse de ses informations, le livre du commandant Azzedine s’inscrit parmi les grands documents de l’époque contemporaine. »
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