Nul ne peut désapprouver ce qui est écrit.
El kitab el Mektoub… le livre des livres… l’esprit du destin… parce que figurez-vous qu’il y en a UN, incontournable pour chacun.
En revanche on peut désapprouver sans peine tout ce qui nous est prescrit : des valeurs qui n’ont rien d’absolu. Rien d’implacable, rien d’indubitable. Rien d’infalsifiable.
Avec le coronavirus tous les huluberlus s’en donnent à cœur joie en nous indiquant la voie qui conduit tout droit à la bourse des valeurs absolues.
Alors Les deux absolus les plus nommés ou nominés dans cette course aux oscars sont : l’homme et la vie… deux valeurs qui lorsqu’elles sont associées récoltent le plus de suffrage et expliquent quelque part notre naufrage.
Parce que ni l’homme, ni la vie n’ont jamais suffi pour délimiter un horizon absolu.
L’absolu n’est ni dans l’un, ni dans l’autre, mais à la limite dans la rencontre des deux, dans ce qui donne à l’homme l’envie de vivre et de poursuivre sa quête d’absolu.
« Un ciel étoilé au-dessus de ma tête et la Loi morale dans mon cœur » dit Emmanuel Kant et s’en vante quelque part.
C’est l’absolu pour les hommes résolument résolus à le découvrir à l’intérieur et non à l’extérieur d’eux-mêmes.
Comme si la place occupée par le soleil dépendait du regard de l’abeille.
Mais la prescription qui fait merveille est celle qui ne trouve d’absolu comme valeur que la quête du bonheur.
Tous les hommes dit le philosophe désirent être heureux.
C’est en même temps le point de départ et le point d’arrivée du commun des mortels, qu’il se martèle ou qu’on lui martèle sans arrêt pour ne pas perdre le sens de l’effort… pour qu’il se contente de la quête et l’assimile à une conquête. Il ne dira plus désir d’absolu mais désir absolu… idéalisé ou divinisé.
C’est encore Kant qui va rectifier le tir de tous ces émirs qui croient que l’important c’est le bonheur en feignant d’ignorer que le plus important : c’est d’en être digne… la dignité, oui.
Il n’en demeure pas moins que l’absolu pose un problème même à ceux qui ne s’en posent pas… toutes ces âmes perdues qu’on confine, déconfine et reconfine au nom de l’absolu : la santé ou la sécurité… pour qu’elles n’aient plus mal à la gorge ou pour ne pas se faire égorger.
Kant rétorque à juste titre qu’il n’y a rien d’absolu là-dedans, c’est pathétique mais non éthique. On ne peut fonder une morale sur la peur de la vie ou sur la crainte d’autrui.
Toutes les conditions préconisées par nos scientifiques au pouvoir n’ont rien d’inconditionné, absolument rien.
Ils n’ont toujours pas compris que c’est précisément l’inconditionné qui nous maintient en vie… et non leurs conseils de prudence qui nous attestent chaque jour que la médecine n’est pas tout à fait une science… et que la justice ne peut être réduite ni déduite d’une jurisprudence… c’est loin, très loin de l’inconditionné.
Et cet inconditionné dira Kant : c’est le respect de la Loi qui fait que la morale et l’idéal ne font qu’un… Mais il n’a peut être pas jugé opportun de préciser qu’il ne s’agit que de Foi dans l’absolu. Foi qui se résume ou s’assume en deux mots : sagesse de l’amour. Clin d’œil à la philosophie qui se prétend : amour de la sagesse.
Il en va de notre salut et il n’y a pas de salut sans absolu. Je l’ai lu dans le livre des Livres qui m’a appris à dire Oui et dont je vous laisse le soin de deviner le nom.
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