Après une ascension fulgurante, chute brutale de l’ex-wali D’alger
L’ex-wali a été condamné à 5 ans de prison ferme dans l’affaire impliquant l’homme d’affaires Tahkout et à 4 ans de prison ferme pour octroi d’indus avantages à la famille de l’ex-Dgsn Abdelghani Hamel.
Le tribunal de Tipasa a prononcé une peine de 4 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 1 million de dinars, dans l'affaire impliquant l'ex-wali d'Alger Abdelkader Zoukh, dans l'octroi d'indus avantages, de logements et de contrat de concession pour la famille de l'ex-Dgsn Abdelghani Hamel, tandis que l'accusé a écopé de 5 ans de prison ferme et d'un million de dinars d'amende dans l'affaire impliquant l'homme d'affaires Tahkout Mahieddine et des membres de sa famille, pour «octroi délibéré d'indus privilèges à autrui lors de la passation de marchés, en violation des dispositions législatives et réglementaires, dilapidation de deniers publics et abus de fonction par un agent public en violation de la loi, conflit d'intérêts» et octroi de franchises et d'abattements d'impôts et de taxes sans autorisation légale». Dans ce sillage, la partie civile représentant le Trésor public a obtenu un dédommagement de 10 millions de dinars pour chaque affaire.
Dans une ambiance lourde et presque électrique et sans aucune réaction, aucun état d'âme, l'accusé Zoukh s'est plié à la volonté de la justice de le mettre immédiatement, à partir de l'audience du 08/12/2020, en détention, après avoir tenté tout au long des trois procès, en l'occurrence, puis ceux des affaires Hamel, Tahkout et Haddad, de clamer son innocence et de crier à la distinction des responsabilités: «Je suis innocent de toutes ces accusations. L'attribution des terrains s'est faite en conformité avec les textes de lois et sous la vigilance de la commission technique de la wilaya, qui avait statué à l'unanimité sur les dossiers, se basant sur l'aval du plan du cadastre.» Au juge de rétorquer: «Vous aviez la responsabilité de suivre l'investissement et de protéger les biens de l'Etat, alors que rien n'a été fait après avoir constaté le statut des projets qui faisaient l'objet de ces attributions. Ni résiliation de contrats ni poursuites pour le règlement des frais de viabilisation et des taxes, non payés.» Des points névralgiques du procès auxquels l'accusé n'a trouvé rien à répondre, sinon qu'il n'était pas le seul responsable.
C'est dans la même atmosphère que s'est déroulé, hier, le jugement de l'affaire impliquant l'ex-wali d'Alger dans l'affaire d'octroi d'assiettes foncières au profit de Ali Haddad, notamment celle qui devait servir à la réalisation d'un pôle industriel, alors que l'assiette était initialement destinée à la réalisation d'un jardin public, et ce en plus de plusieurs lots de terrain qui, finalement, n'ont fait l'objet d'aucune réalisation. À la barre des accusés, accablé par les différents témoignages, Abdelkader Zoukh, se tenant la tête des deux mains, s'est désespérément attaché à ses seules paroles dans ce procès: «Ma relation avec Ali Haddad était strictement professionnelle. Je le recevais en tant que président du Forum des chefs d'entreprise ou comme opérateur économique.» Des propos qui ont été confirmés par Ali Haddad, intervenant en tant que témoin par visioconférence à partir de la prison de Tazoult, à Batna indiquant au juge: «Je n'ai aucune relation avec l'accusé, je lui rendais visite dans le cadre de l'Etrhb ou du FCE. Les assiettes obtenues étaient destinées à la réalisation du projet d'une usine, nous ne savions pas qu'il ne pouvait servir à cet usage. Ce n'est qu'à partir de cette information que nous avons décidé de changer la nature du projet.»
C'est ainsi que le juge a conclu à un traitement de faveur au bénéfice de Ali Haddad qui, en dépit des failles relevées par la commission technique, a continué ses activités et ce malgré l'absence de permis de construire sur le foncier où se trouve actuellement la base de vie de l'entreprise Etrhb. «Vous avez permis à Ali Haddad de garder son exploitation d'assiettes foncières importantes, comportant des terrains de12.544 m2, de 12.856 m2,de 39.303 m2 et de 16.660 m2 qui auraient pu servir à l'investissement, et ce en plus d'un préjudice financier estimé à 133 milliards de dinars.» Se tenant debout, difficilement, devant la barre des accusés, Abdelkader Zoukh persiste: «Je n'avais aucune intention de nuire, j'ai fait entièrement confiance aux membres de la commission technique». C'est sur cet échange que le juge a décidé de fixer la date du verdict dans cette affaire au 29/12/2020, et ce après que le parquet a requis une peine de 10 ans avec une amende de 1 million de dinars.
Ali AMZAL
- | 09-12-2020
https://www.lexpressiondz.com/nationale/abdelkader-zoukh-jete-en-prison-338480
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