Les 12 tonnes et les 7 m de longueur du canon restent solidement dressés le long de la Penfeld à Brest. (Photo Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)
Une poignée d’Algériens, appuyés par le quotidien francophone El Watan, attendent la restitution du canon « La consulaire » dressé dans le port militaire de Brest. Mais celui qu’ils continuent d’appeler « Baba Merzoug » semble bien ancré le long de la Penfeld.
Parmi les feuilletons entre la France et l’Algérie, « Baba Merzoug », ce canon en bronze de 12 tonnes qui trône en amont du pont de Recouvrance, au cœur de la base navale de Brest, continue d’agiter un comité de passionnés d’histoire nationale algérienne. Pour les défenseurs du retour de « La Consulaire » dans son pays d’origine, à savoir une poignée d’Algériens appuyés par le quotidien francophone El Watan, le canon récupéré par les Français, en guise de rétorsion, n’a plus sa place dans la cité du Ponant. Particulièrement avec son coq fièrement dressé à son sommet, la patte posée sur un boulet positionné à la sortie du canon.
« Pas de démarche officielle »
L’ancien journaliste Smail Boulbina est le principal artisan de cette mobilisation qui espérait le retour du canon en Algérie à la date du 1er novembre 2020, 66e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. Il a dû se rendre à l’évidence que ça ne se fera pas. Mais il espère toujours que les deux pays s’accorderont sur le sujet.
Du côté de la Marine nationale, le commandant Éric Lavault, chef de la communication de la marine à Paris, confirme que la restitution n’a jamais été évoquée et qu’il n’existe pas, à sa connaissance, de démarche officielle des autorités algériennes. Selon la Marine nationale, la position n’a d’ailleurs pas évolué depuis les prises de position des ministres des armées Michèle Alliot-Marie ou Gérard Longuet. Ce canon fait bien partie du patrimoine militaire français.
La pression, voire l’intox, n’ont pas suffi
À l’inverse, Smail Boulbina soutenait que, suite à la visite de Jean-Yves Le Drian à Alger (les 15 et 16 octobre derniers), et selon des informations concordantes, la France allait procéder au 1er novembre à la restitution de « Baba Merzoug ». Il expliquait d’ailleurs sa préférence à un rapatriement par bateau par la Marine algérienne. « Par cette action, un nouveau chapitre s’ouvre dans les relations mémorielles entre nos deux pays » se réjouissait-il.
Mais le transfert n’a pas été programmé avant le 1er novembre. Les coups de pression, voire d’intox, n’ont pas suffi à faire retraverser le canon du XVIe siècle.
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