Bien sûr, nous sommes un peuple qui se retrouve d’abord dans ses valeurs. Mais si nous sommes français, ce n’est pas à travers nos origines, nos religions ou notre couleur de peau.» Lors d’un discours à Dakar le 22 septembre 2016 - Manuel Valls
Ce mois-ci, deux films réalisés par des cinéastes françaises d'origine algérienne, qui visitent leur héritage algérien, nées durant la guerre d'Algérie, ont été présentés, en France. «ADN» de Maïwenn et «Soeurs» de Yamina Benguigui, deux réalisatrices françaises possédant de fortes racines algériennes. Retour vers le passé.
Le film «ADN» de Maïwenn raconte l'histoire de Neige, divorcée et mère de trois enfants, qui rend régulièrement visite à Amir, son grand-père algérien qui vit désormais en maison de retraite. Elle adore et admire ce pilier de la famille, qui l'a élevée et surtout protégée de la toxicité de ses parents. Les rapports entre les nombreux membres de la famille sont compliqués et les rancoeurs nombreuses... Heureusement, Neige peut compter sur le soutien et l'humour de François, son ex. La mort du grand-père va déclencher une tempête familiale et une profonde crise identitaire chez Neige. Dès lors, elle va vouloir comprendre et connaître son ADN ou son origine algérienne. Ce film est autobiographique, puisque Maïwenn est née d'une mère franco-algérienne - l'actrice Catherine Belkhodja et d'un père breton, d'origine vietnamienne. Son grand-père est un Algérien qui a fait la guerre d'Algérie aux côtés du FLN, chargé de l'émigration au ministère du Travail de 1965 à 1972, puis au ministère des Anciens moudjahidine, jusqu'en 1975. Depuis elle ne cesse de penser à ses origines algériennes fortes.
Même ancrage pour le film de Yamina Benguigui «Soeurs», qui est aussi une histoire autobiographique de Yamina Benguigui. Il retrace l'histoire de trois soeurs algériennes, dont le père est un militant du Front de Libération nationale (FLN), assigné à résidence en France, à Saint-Quentin. «C'est un soldat qu'on n'a jamais débranché. Ses filles sont déchirées entre deux identités: à la maison, c'est l'Algérie, dehors, c'est la France», résume Yamina Benguigui. Devenues adultes, les trois femmes vont se disputer, lorsque l'une d'elles décide de raconter au théâtre la vie de leur père mourant. Le film «Soeurs», de Yamina Benguigui, a été présenté en avant-première mondiale au Festival du film d'Angoulême, le 31 août dernier. La réalisatrice, Yamina Benguigui, a réussi à réunir autour de ce film les actrices franco-algériennes Isabelle Adjani, Rachida Brakni et Maïween. L'acteur, Rachid Djaïdani, également franco- algérien, était présent à la projection au festival d'Angoulême. C'est l'histoire d'une page de l'histoire douloureuse franco-algérienne jamais tournée.
Amira SOLTANE
06-09-2020
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/l-ecran-libre/maiween-et-yamina-benguigui-a-la-recherche-de-leur-origine-algerienne-perdue-319030
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