Le corps comme vecteur de domination et d’exploitation
Pour lever le voile sur la perception que véhicule le voile en Europe, et en France plus particulièrement, on ne peut faire l’impasse sur le rapport au corps féminin depuis que l’éthique religieuse a cédé devant une certaine conception de la modernité et de la marchandisation du monde imposée par un capitalisme triomphant et mondialisé.
La modernité s’est, entre autres, bâtie contre la morale chrétienne castratrice qui a diabolisé le corps et étouffé la libido. C’est le philosophe Friedrich Wilhelm Nietzsche qui fut le principal philosophe à vouloir sortir de cette morale classique pour développer une morale libératrice des instincts, sources de créativité.
La modernité s’est, entre autres, bâtie contre la morale chrétienne castratrice qui a diabolisé le corps et étouffé la libido. C’est le philosophe Friedrich Wilhelm Nietzsche qui fut le principal philosophe à vouloir sortir de cette morale classique pour développer une morale libératrice des instincts, sources de créativité.
Le port du voile va à contresens de l’évolution de la psychologie sociale en Europe
Comme nous l’avons vu précédemment, ce processus de libéralisation des corps et des mœurs s’est accompagné d’un contrôle et d’une domestication des pulsions. Il y a donc un double processus de libération des instincts accompagné de refoulements qui empêchent la violence sous toutes ses formes, et sans pour autant éteindre les éventuelles frustrations.
Au regard de ces transformations globales, le port du voile se trouve à contresens de l’évolution de la psychologie sociale en Europe. Cette évolution s’est accélérée au cours des années 1960 et 1970 où la libération sexuelle a concerné l’ensemble du monde occidental.
L’islam et les musulmans n’ont pas été aussi profondément affectés par ces évolutions. C’est ce qui peut expliquer qu’en Europe, deux psychologies peuvent cohabiter et, parfois, se heurter. Nous sommes face à des habitus collectifs propres à des univers culturels autonomes, ayant des histoires spécifiques.
Au regard de ces transformations globales, le port du voile se trouve à contresens de l’évolution de la psychologie sociale en Europe. Cette évolution s’est accélérée au cours des années 1960 et 1970 où la libération sexuelle a concerné l’ensemble du monde occidental.
L’islam et les musulmans n’ont pas été aussi profondément affectés par ces évolutions. C’est ce qui peut expliquer qu’en Europe, deux psychologies peuvent cohabiter et, parfois, se heurter. Nous sommes face à des habitus collectifs propres à des univers culturels autonomes, ayant des histoires spécifiques.
Dans son article « Phénoménologie politique du voile », la philosophe Hourya Bentouhami met effectivement en évidence cette irréductible altérité mais aussi un rapport de domination qui fait du port du voile une pratique aussi étrange que rétrograde.
L’auteure adopte clairement une posture postcoloniale. Le voile, chez ses opposants acharnés, est symbole d’inculture et d’un déficit de civilisation. « La raison est que le voile serait un stigmate par lequel on se dénonce comme soumise, arriérée, inculte, inapte à la pensée, et aux soins des autres », dit Hourya Bentouhami, lui faisant dire que « la femme voilée est devenue une catégorie monstrueuse, déshumanisée » auprès d’une partie de la société et de la classe politique française et plus largement occidentale.
L’auteure adopte clairement une posture postcoloniale. Le voile, chez ses opposants acharnés, est symbole d’inculture et d’un déficit de civilisation. « La raison est que le voile serait un stigmate par lequel on se dénonce comme soumise, arriérée, inculte, inapte à la pensée, et aux soins des autres », dit Hourya Bentouhami, lui faisant dire que « la femme voilée est devenue une catégorie monstrueuse, déshumanisée » auprès d’une partie de la société et de la classe politique française et plus largement occidentale.
Quand la pratique du voile est perçue comme l’objection à cette visibilité
Hourya Bentouhami replace la problématique du voile au cœur de l’histoire des relations entre les hommes et les femmes en Europe, et plus particulièrement en France. Ces relations de type patriarcal établissent un rapport de séduction entre les sexes. Cette sociabilité du quotidien est faite d’échanges, de rencontres des corps et de visibilité.
La pratique du voile serait, en conséquent, l’objection à cette visibilité puisque la femme mettrait une barrière entre elle et l’homme, en dissimulant une partie de sa féminité. « Il y aurait donc chez les femmes voilées quelque chose qui heurte la politesse, la bonne civilité et qui mériterait d’être caché, du fait de son abjection. Et, de fait, on reproche aux femmes voilées ce à quoi on les accule selon une contradiction opportune : on reproche au voile d’effacer, d’invisibiliser les femmes », explique la philosophe.
La pratique du voile serait, en conséquent, l’objection à cette visibilité puisque la femme mettrait une barrière entre elle et l’homme, en dissimulant une partie de sa féminité. « Il y aurait donc chez les femmes voilées quelque chose qui heurte la politesse, la bonne civilité et qui mériterait d’être caché, du fait de son abjection. Et, de fait, on reproche aux femmes voilées ce à quoi on les accule selon une contradiction opportune : on reproche au voile d’effacer, d’invisibiliser les femmes », explique la philosophe.
Le voile pour moyen de se soustraire à des rôles assignés au genre féminin
Au-delà du voile, c’est bien l’interaction dans le cadre d’une relation de domination que le voile mettrait en échec : « Ce n’est pas tant de ne pas voir les cheveux de ces femmes qui est visé par l’ensemble des législations et mesures prohibitives du voile, que le désir anormal de se soustraire à un certain réseau de signes patriarcal. »
Cette visibilité, cette coquetterie, cette capacité à s’offrir aux hommes à travers l’échange courtois et séducteur serait le propre de la femme, constituant même sa raison d’être en société, son humanité… De nouveau, le voile entre pleinement en contradiction avec ce rôle dévolu.
Pour Hourya Bentouhami, « le voile serait ce qui nie la féminité et par là-même l’humanité, celle-ci ne pouvant s’incarner que dans le cadre d’une compétence sexuée de l’apparaître : la féminité devant s’engager dans l’ordre de l’hypervisibilité ».
Le jeu de la rencontre consentie cacherait, dans les faits, une prédation qui ne dit pas son nom. Or, les femmes voilées viennent se soustraire à ce rôle assigné aux femmes : « Le refus de la séduction, c’est-à-dire le refus de correspondre à ce que l’on attend d’une femme, à savoir ce qui dans l’agentivité sexuelle est suffisant pour faire croire à un jeu dans la rencontre sexuelle plutôt qu’à une prédation. »
Cette mise en scène du quotidien intériorisée par les femmes autorise la rencontre, la séduction et un égal désir sexuel. Or, « le voile nierait la possibilité de la rencontre sexuelle, de la séduction et donc de l’égalité : il serait en soi non seulement le marqueur d’une inégalité des sexes mais encore d’une inégalité du désir sexuel. »
Cette visibilité, cette coquetterie, cette capacité à s’offrir aux hommes à travers l’échange courtois et séducteur serait le propre de la femme, constituant même sa raison d’être en société, son humanité… De nouveau, le voile entre pleinement en contradiction avec ce rôle dévolu.
Pour Hourya Bentouhami, « le voile serait ce qui nie la féminité et par là-même l’humanité, celle-ci ne pouvant s’incarner que dans le cadre d’une compétence sexuée de l’apparaître : la féminité devant s’engager dans l’ordre de l’hypervisibilité ».
Le jeu de la rencontre consentie cacherait, dans les faits, une prédation qui ne dit pas son nom. Or, les femmes voilées viennent se soustraire à ce rôle assigné aux femmes : « Le refus de la séduction, c’est-à-dire le refus de correspondre à ce que l’on attend d’une femme, à savoir ce qui dans l’agentivité sexuelle est suffisant pour faire croire à un jeu dans la rencontre sexuelle plutôt qu’à une prédation. »
Cette mise en scène du quotidien intériorisée par les femmes autorise la rencontre, la séduction et un égal désir sexuel. Or, « le voile nierait la possibilité de la rencontre sexuelle, de la séduction et donc de l’égalité : il serait en soi non seulement le marqueur d’une inégalité des sexes mais encore d’une inégalité du désir sexuel. »
Le voile, une hérésie au regard du dogme libéral
Le voile apparaît aussi comme une hérésie au regard du dogme libéral venu émanciper les corps des chaînes de la tradition et des religions. C’est bien cette idée que développe Jean Baudrillard dans son magistral ouvrage La société de consommation : « Depuis le 18e siècle, la philosophie sensualiste, empiriste, matérialiste a battu en brèche les dogmes spiritualistes traditionnels. »
L’auteur, d’influence marxiste, situe la place du corps dans une culture et société capitalistes où le corps devient une chose sujette à la propriété : « Le statut du corps est un fait de culture. Or, dans quelle culture que ce soit, le modèle d’organisation de la relation au corps reflète le mode d’organisation de la relation aux choses et de celui des relations sociales. Dans une société capitaliste, le statut général de la propriété privée s’applique également au corps. »
Dans une économie de marché capitaliste, le corps est au départ la force de travail ou « l’armée de réserve de travailleurs », que le capitaliste exploite pour produire la richesse qu’il va s’accaparer. Au cours du 20e siècle, c’est non seulement un moyen de production (le corps) mais aussi un objet de consommation avec, pour mêmes finalités, celles la marchandisation des corps.
Plus loin, l’auteur poursuit pour expliciter cet état de fait : « Il en est du corps comme de la force de travail. Il faut qu’il soit « libéré, émancipé » pour pouvoir être exploité rationnellement à des fins productivistes. »
L’auteur, d’influence marxiste, situe la place du corps dans une culture et société capitalistes où le corps devient une chose sujette à la propriété : « Le statut du corps est un fait de culture. Or, dans quelle culture que ce soit, le modèle d’organisation de la relation au corps reflète le mode d’organisation de la relation aux choses et de celui des relations sociales. Dans une société capitaliste, le statut général de la propriété privée s’applique également au corps. »
Dans une économie de marché capitaliste, le corps est au départ la force de travail ou « l’armée de réserve de travailleurs », que le capitaliste exploite pour produire la richesse qu’il va s’accaparer. Au cours du 20e siècle, c’est non seulement un moyen de production (le corps) mais aussi un objet de consommation avec, pour mêmes finalités, celles la marchandisation des corps.
Plus loin, l’auteur poursuit pour expliciter cet état de fait : « Il en est du corps comme de la force de travail. Il faut qu’il soit « libéré, émancipé » pour pouvoir être exploité rationnellement à des fins productivistes. »
« Le corps ainsi "réapproprié" l’est d’emblée en fonction d’objectifs "capitalistes" : autrement dit, s’il est investi, c’est le faire fructifier. Ce corps réapproprié ne l’est pas selon les finalités autonomes du sujet, mais selon un principe normatif de jouissance et de rentabilité hédoniste, selon une contrainte d’instrumentalité directement indexés sur le code et les normes d’une société de production et de consommation dirigée ».
Cette émancipation des corps à des fins marchandes concernent tous les individus mais, en premier lieu, les femmes dont on va exploiter le physique tant sur le marché du travail que sur les affiches et écrans pour stimuler la consommation hédoniste.
La beauté féminine devient un capital à la fois pour la femme qui se vend que pour l’industrie marchande qui l’exploite et la rentabilise. « Et il est vrai que la beauté n’est un impératif si absolu que parce qu’elle est une forme de capital », note le sociologue et philosophe.
L’exploitation des corps est mieux acceptée lorsque celui-ci est exposé et accompagné d’une philosophie de libération. Le corps et sa dimension esthétique qu’est la beauté sont libérés de la contrainte religieuse et de la pression du collectif pour être mieux exploités par une abstraction qu’est le marché. Cette domination sans dominant est plus subtile mais pas moins aliénante : « Récupéré comme instrument de jouissance et exposant de prestige, le corps est alors l’objet d’un travail d’investissement (sollicitude, obsession) qui, derrière le mythe de libération dont on veut le couvrir, constitue sans doute un travail plus profondément aliéné que l’exploitation du corps dans la force de travail. »
Cette émancipation des corps à des fins marchandes concernent tous les individus mais, en premier lieu, les femmes dont on va exploiter le physique tant sur le marché du travail que sur les affiches et écrans pour stimuler la consommation hédoniste.
La beauté féminine devient un capital à la fois pour la femme qui se vend que pour l’industrie marchande qui l’exploite et la rentabilise. « Et il est vrai que la beauté n’est un impératif si absolu que parce qu’elle est une forme de capital », note le sociologue et philosophe.
L’exploitation des corps est mieux acceptée lorsque celui-ci est exposé et accompagné d’une philosophie de libération. Le corps et sa dimension esthétique qu’est la beauté sont libérés de la contrainte religieuse et de la pression du collectif pour être mieux exploités par une abstraction qu’est le marché. Cette domination sans dominant est plus subtile mais pas moins aliénante : « Récupéré comme instrument de jouissance et exposant de prestige, le corps est alors l’objet d’un travail d’investissement (sollicitude, obsession) qui, derrière le mythe de libération dont on veut le couvrir, constitue sans doute un travail plus profondément aliéné que l’exploitation du corps dans la force de travail. »
Une perspective toute autre dans la tradition musulmane
Dans la tradition musulmane, le port du voile peut être interprété, au contraire, comme l’effacement des corps en chair et la mise en valeur des êtres. Il ne s’agit pas du retrait des individus ni de la relation entre les hommes et les femmes mais plutôt de la rencontre respectueuse qui place l’être avant le corps. Nous sommes effectivement aux antipodes de ce « capitalisme de la séduction » qui met en valeur la rencontre sexuée, emprunte de désir et d’érotisation.
Il y a donc une injonction à la beauté, une injonction à se faire belle non pas pour soi uniquement, non pas pour sa famille et son conjoint mais pour s’aligner sur les nouvelles règles du jeu imposées par la société de marché. Cette injonction est une réelle tyrannie imposée à la femme moderne.
Il y a donc une injonction à la beauté, une injonction à se faire belle non pas pour soi uniquement, non pas pour sa famille et son conjoint mais pour s’aligner sur les nouvelles règles du jeu imposées par la société de marché. Cette injonction est une réelle tyrannie imposée à la femme moderne.
« La beauté est devenue pour la femme un impératif absolu, religieux. Être belle n’est plus un effet de nature, ni un surcroît aux qualités morales. C’est LA qualité fondamentale, impérative, de celles qui soignent leur visage et leur ligne comme leur âme », signifie Jean Beaudrillard.
Cette libéralisation des corps s’accompagne tout naturellement d’une libéralisation sexuelle. Les corps libérés de la tutelle des religions et des normes sociales traditionnelles sont prédisposés à consommer les plaisirs en tous genres. De la beauté nous passons à l’érotisme et de l’érotisme à la sexualité sans entrave.
Cette évolution doit être comprise comme les conditions du développement de ce que Michel Clouscard nomme « le capitalisme de la séduction » : « Avec la beauté telle que nous venons de le définir, c’est la sexualité qui, partout aujourd’hui, oriente la "redécouverte" et la consommation du corps. L’impératif de beauté, qui est impératif de faire -valoir le corps par le détour du réinvestissement narcissique, implique l’érotique, comme faire-valoir sexuel. »
Cette libéralisation des corps s’accompagne tout naturellement d’une libéralisation sexuelle. Les corps libérés de la tutelle des religions et des normes sociales traditionnelles sont prédisposés à consommer les plaisirs en tous genres. De la beauté nous passons à l’érotisme et de l’érotisme à la sexualité sans entrave.
Cette évolution doit être comprise comme les conditions du développement de ce que Michel Clouscard nomme « le capitalisme de la séduction » : « Avec la beauté telle que nous venons de le définir, c’est la sexualité qui, partout aujourd’hui, oriente la "redécouverte" et la consommation du corps. L’impératif de beauté, qui est impératif de faire -valoir le corps par le détour du réinvestissement narcissique, implique l’érotique, comme faire-valoir sexuel. »
La pratique du voile va aussi à l’encontre de la logique marchande
La société moderne, marchande, a développé de nouvelles technologies de communication mais aussi de nouveaux codes, routines et rituels. « L’agir communicationnel » accorde une place centrale à l’esthétique corporelle devenue érotisme exacerbé. Depuis maintenant près d’une trentaine d’années, nous observons la manière dont les corps érotisés se répandent dans tous les espaces de vie, n’épargnant même pas les enfants.
Nous le constatons aussi par le prisme de la chirurgie esthétique qui se banalise. C’est ainsi que J. Baudrillard écrit : « Dans le corps "érotisé", c’est la fonction sociale d’échange qui prédomine. Dans ce sens, l’impératif érotique, qui, comme la politesse ou tant d’autres rituels sociaux, passe par un code instrumental de signes, n’est (comme impératif esthétique dans la beauté) qu’une variante ou une métaphore de l’impératif fonctionnel. »
On voit bien ici que le voile est perçu comme une pratique allant à l’encontre des codes à la fois de la psychologie sociale mais aussi de la logique marchande. Cette société marchande a fait de l’émancipation des corps (et notamment celui des femmes) une des caractéristiques de sa modernité à travers la libération vestimentaire. Ainsi, le port du voile ne peut, du moins dans sa philosophie islamique, qu’aller à l’encontre de cette tendance libérale et consumériste.
Il n’en est pas ainsi dans les faits car le port du voile a souvent perdu son sens premier. Comme nous le verrons plus loin, certaines femmes voilées se sont accommodées de ces évolutions en exerçant, par exemple, le métier de mannequin ou encore en prodiguant des conseils cosmétiques sur les réseaux sociaux. Il semble que cela dénature profondément la fonction première du voile, comme cela permet aussi au marché de le digérer dans un système, donnant la même impression d’offrir toujours plus de droits et de liberté… de jouir.
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Nous le constatons aussi par le prisme de la chirurgie esthétique qui se banalise. C’est ainsi que J. Baudrillard écrit : « Dans le corps "érotisé", c’est la fonction sociale d’échange qui prédomine. Dans ce sens, l’impératif érotique, qui, comme la politesse ou tant d’autres rituels sociaux, passe par un code instrumental de signes, n’est (comme impératif esthétique dans la beauté) qu’une variante ou une métaphore de l’impératif fonctionnel. »
On voit bien ici que le voile est perçu comme une pratique allant à l’encontre des codes à la fois de la psychologie sociale mais aussi de la logique marchande. Cette société marchande a fait de l’émancipation des corps (et notamment celui des femmes) une des caractéristiques de sa modernité à travers la libération vestimentaire. Ainsi, le port du voile ne peut, du moins dans sa philosophie islamique, qu’aller à l’encontre de cette tendance libérale et consumériste.
Il n’en est pas ainsi dans les faits car le port du voile a souvent perdu son sens premier. Comme nous le verrons plus loin, certaines femmes voilées se sont accommodées de ces évolutions en exerçant, par exemple, le métier de mannequin ou encore en prodiguant des conseils cosmétiques sur les réseaux sociaux. Il semble que cela dénature profondément la fonction première du voile, comme cela permet aussi au marché de le digérer dans un système, donnant la même impression d’offrir toujours plus de droits et de liberté… de jouir.
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Rédigé par Djilali Elabed | Mardi 3 Mars 2020
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