Les « preuves » contre Abdallah ont été rétroactivement fabriquées par les services de renseignement français, américain et israélien.
Arrêté en 1984, il est libérable depuis 1999. Les USA s’y opposent, la France obéit.
Le réalisateur Pierre Carles veut faire sortir ce scandale de l’ombre d’un cachot.
Les lecteurs du Grand soir aident et aideront. C’est ici : https://www.lepotcommun.fr/pot/q49nxyby
Le réalisateur.
Journaliste qui a travaillé pour plusieurs chaînes de télévision, Pierre Carles s’est fait connaître en dénonçant par l’image en 1992 la fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor.
En 1995, il réalise un documentaire pour Canal+, intitulé « Pas vu à la télé » dans lequel il démontre spectaculairement les connivences entre nos journalistes et les personnalités politiques. Son reportage sera diffusé en 1996 par la télévision…belge.
En 1998, son film « Pas vu pas pris », fait à partir du documentaire censuré à la télé française, sort dans les salles de cinéma.
En 2019, Pierre Carles s’attaque à un interminable scandale politico-judiciaire méconnu. Par neuf fois, faisant fi de la décision du tribunal d’application des peines, le Parquet (sous l’autorité des gardes des sceaux successifs, se pliant au veto des USA) a refusé la libération et l’expulsion du prisonnier Georges Ibrahim Abdallah.
Film de Pierre Carles sur Georges Ibrahim Abdallah
Présentation du projet par Pierre Carles
WE WANT GEORGES IBRAHIM ABDALLAH IN JAIL
(Nous voulons Georges Ibrahim Abdallah en prison)
Le 25 octobre 2019, cela fera 35 ans que le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah croupit en prison en France pour... complicité d’homicide volontaire. Oui, on a bien lu : cet homme a accompli une peine d’une telle longueur pour complicité d’assassinat (et non pour avoir tué des gens). Les actions en question ont été commises par son groupe les FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises) contre des militaires étasuniens et israéliens en poste dans l’Hexagone, complices de l’invasion du sud-Liban par Israël à la fin des années 70/début des années 80.
En dehors de Georges Ibrahim Abdallah, nul être humain n’est actuellement détenu en Europe depuis près de 40 ans pour des faits à caractère politiques. Ainsi, Georges Ibrahim Abdallah détient le triste record de plus vieux prisonnier politique du vieux continent. Neuf demandes de libération conditionnelle ont été déposées par ses avocats depuis le début des années 2000, la dernière en 2015. Sans succès. Dès qu’un tribunal d’application des peines considère qu’il n’a plus sa place en prison, le parquet, qui est inféodé au pouvoir politique (contrairement aux juges d’application des peines) fait appel de la décision quand ce n’est pas le ministre de l’Intérieur qui refuse de signer l’arrêté d’expulsion vers le Liban, où Georges Ibrahim Abdallah est considéré comme un résistant à l’invasion de son pays par une puissance étrangère. Mais pourquoi un tel acharnement ?
En 2012, Me Jacques Vergès, l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah, affirmait : « C’est le gouvernement des Etats-Unis qui oppose un veto intolérable à sa libération. » La révélation par WikiLeaks, en 2016, de propos échangés par Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat des USA et Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères français, accrédite cette hypothèse.
Il n’est pas inhabituel que des puissances étrangères tentent d’interférer dans les affaires internes d’un pays. En 2017, la Colombie a réclamé à la Chine pour qu’un de ses ressortissants condamné à la peine de mort pour trafic de stupéfiants voie sa peine commuée. Cela n’a pas pour autant empêché qu’Enrique Arciniegas soit exécuté. Le gouvernement cubain, quant à lui, a longtemps réclamé aux USA l’extradition de Luis Posada Carriles, un militant anticastriste tenu pour responsable d’un attentat terroriste contre un avion cubain qui fit 73 morts en 1976. Sans succès, là encore. Carriles a vécu jusqu’à l’âge de 90 ans en Floride, où il est décédé en 2018 sans jamais avoir eu affaire à la justice cubaine. En revanche, lorsque les Etats-Unis d’Amérique ordonnent, en 2013, à la France et à trois autres pays europééns (Espagne, Italie, Portugal) de fermer leur espace aérien à l’avion du président bolivien Evo Morales soupçonné de transporter le lanceur d’alerte Edouard Snowden, ces quatre pays présumés souverains obtempèrent sans se poser de questions. A l’évidence, le scandale de la non-libération de Georges Ibrahim Abdallah témoigne d’un manque d’indépendance de la France vis à vis des USA. Cet acharnement sécuritaire à l’égard de ce militant communiste ne trouve pas d’autres explications.
Chaque année, devant la prison de Lannemezan, des centaines d’hommes et de femmes se réunissent pour réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Avec le documentaire « We want Georges Ibrahim Abdallah in jail » nous tenterons d’alerter un public plus nombreux sur ce scandale afin - qui sait ? – de réussir à faire bouger les lignes sur la question de la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Pour fabriquer un documentaire se distinguant du simple tract vidéo militant (qui a son utilité mais aussi des limites), il est préférable de disposer d’un minimum de ressources pour couvrir les frais de tournage, de montage, de mixage, d’étalonnage... Grâce à Gilbert Hanna (radio La Clé des Ondes), à Isabelle Vallade (comité de soutien de Bordeaux) et à une douzaine de membres des comités de soutien à travers la France, environ 3500 € ont été collectés et le tournage du film a pu démarrer. Mais cette somme est bien insuffisante pour fabriquer un film de qualité. Aussi, nous lançons un appel à dons pour tenter de réunir les 10 000 € nécessaires permettant d’être en mesure d’avancer plus rapidement sur ce projet. Un tout premier état de ce travail sera présenté le 24 octobre prochain au cinéma Utopia à Bordeaux. Ce jour-là, Georges Ibrahim Abdallah attaquera sa 36ème année de détention.
Pierre CARLES
EN COMPLEMENT
Qui est Georges Ibrahim Abdallah ?
Il est né le 2 avril 1951 dans le nord du Liban. À partir de 1975, son pays est plongé dans une guerre civile confessionnelle qui a forgé sa conscience politique. Il est le cofondateur, en 1979, des « Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises », un petit groupe marxiste anti-impérialiste.
Le 6 juin 1982, le Liban est envahi par l’armée israélienne avec la complicité des puissances occidentales. La guerre fait des milliers de morts parmi les civils. Les 16 et 17 septembre 1982, les phalangistes chrétiens libanais, sous le regard bienveillant des militaires israéliens, massacrent 5000 civils, principalement des femmes et des enfants, dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila. En réponse à cette barbarie, les combattants libanais et arabes portent alors la guerre contre le sionisme et l’impérialisme dans le monde. Les Fractions armées révolutionnaires libanaises se revendiquent comme mouvement de résistance.
Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, Georges Ibrahim Abdallah est condamné à perpétuité, en 1987, par la Cour d’assises spéciale de Lyon pour « complicité d’assassinat » par les FARL, à Paris, du lieutenant-colonel Ray, attaché militaire adjoint des USA en France, et de Yacov Barsimentov, conseiller à l’ambassade d’Israël. Les États-Unis se sont constitués partie civile.
Georges Abdallah, cet ancien instituteur a déclaré devant ses juges : « Je suis ici, Messieurs, pour vous demander simplement de bien vouloir laver vos mains maculées de notre sang et du sang de nos mômes, avant de prétendre nous juger, car celui qui accepte de fouler aux pieds le sang de vingt-cinq mille morts tombés au Liban lors de l’invasion impérialo-sioniste de 1982 ne peut qu’être le complice direct de Reagan et de Begin dans leur guerre d’extermination contre notre peuple. Je suis un combattant pas un criminel ». Il a ajouté « La voie que j’ai suivie m’a été imposée par les atteintes aux droits de l’homme perpétrées contre les Palestiniens ».
Le procès a souffert de nombreuses irrégularités. Pendant plusieurs années, son premier avocat, Jean-Paul Mazurier, n’étant autre qu’un agent des services spéciaux… Le patron de la DST de l’époque, Yves Bonnet, a déclaré, en 2012, à La Dépêche du Midi « J’ai un problème de conscience
dans cette affaire ». On a parlé de « vengeance d’État ». Les « preuves » contre Abdallah ont été fabriquées de façon rétroactive par les services de renseignement français, américain et israélien.
Selon la loi française, Georges Abdallah est libérable depuis 1999. La défense de Georges Abdallah a déposé neuf demandes de libération conditionnelle. À deux reprises, la justice française a estimé que Georges Abdallah pouvait être libéré à condition qu’il soit expulsé vers son pays, le Liban . Les États-Unis se sont systématiquement opposés à toute libération, même conditionnelle, de Georges Ibrahim Abdallah et ont, à chaque fois, obtenu satisfaction du pouvoir français.
La dernière exigence du département d’État américain remonte à avril 2014, sous la présidence de Barack Obama, lorsqu’il est intervenu auprès du gouvernement français pour empêcher la libération et le retour au Liban d’Abdallah. Le premier ministre Manuel Vals s’est empressé d’obtempérer et a refusé de signer l’arrêté d’expulsion ! L’avocat de Georges Abdallah, Jean-Louis Chalanset, a déclaré à cette époque : « L’atteinte à la séparation des pouvoirs (était) flagrante (…). Une nouvelle fois, les États-Unis ont imposé au gouvernement français leur volonté de se venger ». Et à l’époque, l’Humanité écrit : « Washington a gagné, sous les applaudissements de Tel-Aviv (…). Le procès Abdallah a été de bout en bout piloté pour et par une puissance étrangère. »
Le 31 mars 2016, Jean-Claude Urvoas, l’ancien ministre de la Justice d’un gouvernement dit « socialiste », a osé déclarer sur France Inter : « Nous avons la peine perpétuelle réelle avec Georges Ibrahim Abdallah » réinstaurant une sorte de peine capitale en condamnant Georges Ibrahim Abdallah à demeurer « en prison en France sans avoir de perspective de sortie »,
Il est grand temps de mettre un terme à cette injustice : 35 ans ça suffit !
Face à l’enfermement, quelques mots suffisent pour apporter un peu de soleil. Pour écrire à Georges…
Monsieur Georges Ibrahim ABDALLAH,
numéro d’écrou 2388/A221
CP de Lannemezan
204 rue des Saligues
BP 70166
65307 LANNEMEZAN
Le Collectif Justice pour la Palestine Annecy ([email protected]) demande la libération de Georges Abdallah.
Appel de la campagne 2018 « (…) Ce combat s’inscrit pleinement sur le terreau des luttes actuelles. C’est le combat des révoltes justes et légitimes de celles et ceux qui s’opposent à l’offensive capitaliste et à ses guerres impérialistes de pillage. C’est le combat de toutes celles et ceux qui font face à la violence répressive d’Etat, qui s’abat sur eux pour tenter de les bâillonner, que ce soit dans la rue, dans les quartiers populaires ou pour les militants politiques et syndicaux. Ce combat de toute une vie est aussi le nôtre ! (…) »
À l’appel de tous les collectifs de soutien, une manifestation nationale se déroulera devant le centre pénitentiaire de Lannemezan, le samedi 20 octobre 2018 (départ à 14 heures devant la gare). L’objectif est d’être le plus nombreux possible. »
Jacqueline Lavy. ( Membre du Collectif Justice pour la Palestine Annecy).
Rédigé par Nour
2 OCTOBRE 2019
Film documentaire « Fedayin le combat de Georges Abdallah »
RÉSUMÉ DU FILM
Depuis plus de 35 ans, Georges Ibrahim Abdallah est enfermé en prison. Résistant communiste libanais engagé aux côté des combattant.e.s palestinien.ne.s, il est maintenu emprisonné par la justice française et les gouvernements successifs depuis 1984. Au-delà de l’acharnement judiciaire dont il est victime, ce film documentaire propose de retracer le parcours politique de Georges Abdallah et s’attache à montrer en quoi ses idées et son combat sont toujours aussi vivaces que nécessaires. Le film nous emmène au Liban, dans les camps de réfugié.e.s palestinien.ne.s aux côtés desquel.le.s il s’est forgé politiquement. Nous suivons son engagement dans la résistance palestinienne puis contre l’occupation israélienne au sein des FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises), engagement qui le conduira en France au cours des années 80 où il sera condamné pour complicité d’assassinat. A travers une série d’entretiens (en France, au Liban en Belgique et en Allemagne), nous allons à la rencontre de sa famille, son avocat, ses proches, ses soutiens, ses camarades et des personnes qui l’ont côtoyé et avec lesquelles nous retraçons une vie de résistance à l’impérialisme et à l’occupation sioniste.
QUI EST GEORGES ABDALLAH ?
Né à Kobayat dans le nord du Liban en 1951, Georges Ibrahim Abdallah grandit au sein d’une famille chrétienne maronite. Il devient enseignant dans les villages isolés des montagnes du nord Liban où il a laissé le souvenirs d’un homme mu par son engagement et une solidarité sans faille. Rapidement, il se politise aux côté des réfugié.e.s palestinien.ne.s qui vivent dans les nombreux camps qui se sont développés au Liban suite à leur expulsion massive à partir de 1948 lors de la Nakba en Palestine. C’est donc naturellement qu’il va s’engager au sein de la résistance palestinienne dans les rangs du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) en 1971. Quelques années plus tard, il décide de co-fonder les Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL) afin de combattre les alliés de l’occupation israélienne au Liban en 1982, sur leur sol. Il poursuit donc son engagement en France. Georges Abdallah se fait arrêter en 1984 et condamner à 4 ans d’emprisonnement pour détention de vrais-faux papiers (passeport délivré par les autorités algériennes). En 1987, il est condamné pour complicité dans les assassinats de Yacov Barsimentov (secrétaire adjoint à l’ambassade israélienne à Paris) et Charles Ray (attaché militaire à l’ambassade des Etats-Unis à Paris) commis en 1982 et revendiqués par les FARL. Tous deux étaient en mission en France pour les services de renseignements de leur pays respectifs. Dès lors, une machine politico-judiciaire se met en marche (son avocat, Jean-Paul Mazurier avouera avoir travaillé pour la DST alors qu’il défendait Georges Abdallah, la justice française accuse les frères Abdallah alors au Liban, d’attentats que l’ont découvrira bien plus tard qu’ils ont été commis par l’Iran, etc.). Lors de ce procès, pour lequel les Etats-Unis se portent partie civile, Georges Abdallah fait un réquisitoire contre la justice française et l’impérialisme. Il sera condamné à perpétuité. Libérable depuis 1999, ses huit demandes de libération ont été refusées (par la justice ou par un veto gouvernemental). Les prisons n’ont pas eu raison de son engagement, Georges Abdallah continue le combat politique depuis sa cellule de Lannemezan (65) où il reçoit de nombreuses visites. A l’extérieur, depuis une quinzaine d’années, ses soutiens se mobilisent en France et en Europe pour réclamer sa libération. Depuis le 24 octobre, Georges Abdallah est entré dans sa 36ème année derrière les barreaux.
POURQUOI CE FILM ?
Depuis plusieurs années nous militons, avec beaucoup d’autres, pour la libération de Georges Abdallah. Certain.e.s d’entre nous lui rendent visite régulièrement et ont, au fil des années, tissé une relation politique et de confiance. Il existe une multitude de mobilisations, d’actions, de campagnes réclamant la libération de Georges Abdallah. Il existe également une multitude d’archives vidéos de ces manifestations. En revanche, mis à part un film court réalisé par le Secours Rouge il y a quelques années1 et qui retrace le parcours de Georges Abdallah, il n’y a pas à notre connaissance de film qui se penche plus profondément sur son histoire et son engagement politique (Pierre Carles travaille également sur un projet de film documentaire2). Il nous a donc paru indispensable d’essayer d’y remédier. Il y a un an, nous nous sommes donc lancés dans ce projet de film. Sans prétention, nous souhaitons apporter une nouvelle pierre à la mobilisation pour la libération de Georges Abdallah. Ce film documentaire se veut avant tout comme un outil de compréhension, d’information et de discussion sur la situation de Georges Abdallah et la lutte du peuple palestinien.
POURQUOI CETTE CAGNOTTE ?
Depuis plusieurs mois, nous travaillons à la réalisation de Fedayin. Ce travail s’inscrit résolument dans une démarche politique et est totalement auto-produit. Après plusieurs sessions de tournage en France, un tournage l’été dernier au Liban, des tournages en Allemagne et en Belgique, nous avons achevé cette première étape et allons attaquer le travail de montage qui va s’étaler sur plusieurs semaines. Nous avons auto-financé ce projet jusqu’à présent, nous ne tirons aucun revenu de la réalisation de ce film. Néanmoins nous avons désormais besoin d’un coup de pouce financier pour le mener à terme. L’objectif est évidemment de pouvoir diffuser ce film le plus largement possible lors d’une série de projections en France et à l’étranger, sur internet mais également en pressant des DVD.
Nous avons donc besoin de votre aide pour :
- une partie du travail de post-production (colorimétrie/étalonnage et mixage) pour laquelle nous travaillerons avec deux personnes « extérieures » au projet et que nous souhaitons rémunérer ;
- la diffusion du film : site internet, affiches, pressage de DVD, etc. ;
- le remboursement d’une petite partie de nos frais de tournage.
Pour toute participation : votre nom au générique :
À partir de 10 euros : votre nom au générique + une affiche du film
À partir de 25 euros : votre nom au générique + une affiche du film + le DVD du film
LE COLLECTIF
Vacarme(s) Films est un collectif de réalisation de films documentaires traversés par un engagement politique dans la lutte contre les toutes les formes de domination.
La principale ambition du collectif est de faire que ces réalisations servent d’outils et de support à la réflexion, au débat et à l’organisation collective.
1– Film du Secours Rouge – https://youtu.be/-mKhuEDT-CU
2 – « We want Georges Ibrahim Abdallah in jail »
Source : Le Pot Commun
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