Un couple qui a fui l’Algérie en passant par le chemin Roxham travaille et fait du bénévolat auprès des aînés
Des demandeurs d’asile veulent aider davantage au Québec
Le petit Noah, 14 mois, est né à Montréal. Il a posé pour Le Journal en compagnie de son père Abderahmane Sebbache, de sa mère Yasmina Dakar et de son grand frère Djad, 6 ans, mercredi dernier dans un parc de Montréal.
Ils sont arrivés par le chemin Roxham en 2018, un bébé dans le ventre, un autre dans les bras. Toujours en attente de sa demande d’asile, ce couple qui a fui l’Algérie prête main-forte aux aînés dans la lutte à la COVID-19.
« Depuis décembre 2018, j’ai vécu les meilleurs jours de ma vie avec ma femme ici [au Québec] », lance Abderahmane Sebbache, un sourire dans la voix.
Le 3 décembre 2018, à 14 h 05, M. Sebbache et sa femme Yasmina Dakar, alors enceinte de cinq mois, ont traversé la frontière canado-américaine à pied par le rang Roxham, en Montérégie, un simple sac à dos sur les épaules et leur fils de 4 ans, Djad, qui dormait dans les bras de son père.
« C’est un jour que je n’oublierai jamais, dit-il. À 14 h 10, on demandait l’asile.
Près de trois ans plus tard, ils ne savent toujours pas s’ils pourront un jour dire que le Québec, c’est chez eux.
Mais qu’à cela ne tienne. Lorsque le premier ministre François Legault a appelé la population québécoise à s’enrôler sur la plateforme « Je contribue » à la mi-avril, Mme Dakar, qui a suivi une formation de préposée aux bénéficiaires (PAB) à son arrivée dans la province, a immédiatement levé la main pour aller au front.
« Je n’ai pas fait ça pour avoir mes papiers, dit-elle, mais parce que je devais le faire pour aider. »
Djad a été nommé l’ami du jour à son école de Montréal.
Travailt bénévolat
Le soir et la nuit, la femme de 31 ans travaille à l’Ancien Pensionnat Côte-Saint-Paul dans le Sud-Ouest de Montréal, une ressource intermédiaire publique pour aînés, où un cas de COVID-19 a été confirmé.
Son mari s’occupe des enfants.
Puis elle prend le relais le jour quand il va travailler comme agent de sécurité pour le groupe médical Westmount Square ou faire du bénévolat dans leur quartier, Hochelaga.
« Je fais des livraisons pour les personnes âgées qui ne peuvent sortir faire leurs courses. Je suis allé nettoyer une halte répit pour les mamans. On essaie de participer à la communauté pour connaître les gens », détaille M. Sebbache.
Et si le couple pouvait envoyer ses petits à la garderie, il souhaiterait « encore plus contribuer ».
Djad a été nommé l’ami du jour à son école de Montréal.
« C’est le seul moment où je n’ai pas de stress avec l’immigration, explique le père, la gorge nouée. Si je le pouvais, je travaillerais 24 heures sur 24. »
Depuis avril 2018, les demandeurs d’asile n’ont plus accès aux places à contributions réduites dans les services de garde.
Grandir dans la peur
M. Sebbache et Mme Dakar ont vécu la guerre civile algérienne durant laquelle gouvernement et les groupes islamistes se sont entredéchirés pendant plus de 10 ans, de 1991 à 2002.
« J’ai grandi dans la peur, avec les voitures piégées, les attentats kamikazes, les tirs de roquettes, raconte-t-il. À l’âge de 7 ou 8 ans, plutôt que de faire des cauchemars sur les monstres dans le placard, tu as peur de te réveiller le lendemain sans tête à cause des terroristes. »
Il y a vécu un niveau de terreur qu’il ne souhaite à personne.
Abderahmane Sebbache et sa femme Yasmina Dakar, en 2012, à Alger, en Algérie.
En 10 ans, les violences dans ce pays d’Afrique du Nord ont fait près de 100 000 morts, des milliers de disparus, un million de personnes déplacées, des dizaines de milliers d’exilés et plus de 20 milliards $ de dégâts.
Les jeunes amoureux se sont rencontrés à l’université, il y a neuf ans.
« On menait une vie normale, explique M. Sebbache. Mais on faisait profil bas parce que ma femme ne portait pas le voile. On faisait le maximum pour ne pas être trop vus. Elle ne prenait jamais les transports en commun sinon elle se faisait insulter », précise-t-il.
En Algérie, le port du voile est un choix, mais une forte pression sociale incite les femmes à se voiler.
Ils se disent laïques et libéraux.
Elle avait un bon poste à l’Aéroport international d’Alger et lui travaillait en marketing à son compte. Des emplois leur permettant de vivre convenablement.
Ils partageaient, avec la famille élargie, une maison du quartier populaire El Madania à Alger, appartenant au grand-père maternel de M. Sebbache.
Le salon de la maison familiale du quartier El Madania à Alger, où ils demeuraient avec la mère et les grands-parents de M. Sebbache.
Un film d’horreur
La petite famille n’avait pas planifié fuir l’Algérie.
« On a quitté nos amis, notre famille, parce qu’on était face à un problème qu’on ne pouvait pas régler », laisse rapidement tomber M. Sebbache, qui ne veut pas révéler trop de détails, de peur de représailles contre sa famille toujours en Algérie.
Des menaces envers Mme Dakar ont abouti à une tentative d’enlèvement sur leur fils. C’en était trop pour eux. Sans même y réfléchir, ils ont quitté le foyer.
Ils ont d’abord fui vers l’est du pays, puis vers l’ouest, pour finalement décider de partir de l’Algérie sans destination précise.
New York
Le jeune Djad dégustant une pointe de pizza dans un motel du New Jersey. Ses parents et lui ont quitté l’Algérie pour atterrir à New York.
La famille s’est envolée vers les États-Unis parce qu’un ami y habitait. Ils ont atterri à New York vers la fin du mois de novembre 2018.
Dans un magasin à rabais pour se procurer des vivres, M. Sebbache a fait la rencontre d’un jeune Québécois qui l’a convaincu de se rendre dans la Belle Province, pour le français, surtout.
Il s’est alors lancé dans des recherches et a rapidement compris qu’il allait devoir emprunter un petit chemin de terre, le rang Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, pour entrer au pays sans visa.
Le jour même, il a acheté ses billets d’autobus à destination du Canada.
« Je ne peux pas vous raconter l’angoisse que j’avais dans le bus entre New York et la frontière, poursuit-il. J’ai dû passer 20 minutes à vomir aux toilettes. J’avais vu des vidéos sur YouTube. Un journaliste racontait la traversée comme un film d’horreur. »
À la frontière, la famille a craint le pire.
UN piège ?
Après avoir emprunté un chemin de terre, le rang Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, pour traverser la frontière illégalement, la famille Sebbache a grimpé dans un autobus du gouvernement canadien pour se rendre à Montréal.
« Quand j’ai vu le policier canadien qui me souriait, je croyais que c’était un piège. En Algérie, les policiers ne sont pas aussi sympathiques qu’ici », s’étonne-t-il.
« Ils nous ont arrêtés. Ils nous ont donné de l’eau et à manger. Ils ont pris nos empreintes, des photos, et lancé une enquête pour savoir si nous n’étions pas recherchés. Puis, on nous a donné une chambre pour dormir, se remémore M. Sebbache avec tendresse. Tout le monde était tellement gentil. »
Le lendemain, un autobus du gouvernement canadien les amenait au YMCA Atwater, à Montréal. Plus de 500 demandeurs d’asile y attendaient, selon les souvenirs du couple.
Arrivés dans la métropole québécoise, ils ont pu louer un appartement avec l’aide de l’immigration, puis obtenir des meubles grâce à M. Claude et Mme Ginette, leur famille d’accueil, qui sont maintenant des amis.
Dans les premières semaines suivant leur arrivée au pays, les demandeurs d’asile se voient délivrer un permis de travail s’ils prouvent qu’ils ont besoin de boulot pour subvenir à leurs besoins.
Avec un enfant de 4 ans et un bébé en route, la demande du couple adressée à Immigration et citoyenneté Canada a rapidement été acceptée.
Une nouvelle vie
En avril 2019, le père a suivi une formation d’agent de sécurité, un emploi qui figurait sur la liste des métiers que peuvent occuper les demandeurs d’asile, tout comme celui de préposé aux bénéficiaires.
M. Sebbache déguisé en lapin pour divertir les enfants alors qu’il fait du bénévolat dans un centre en Algérie. Il a poursuivi cette mission une fois à Montréal.
Mme Dakar a suivi sa formation de PAB peu après son mari, de mai à août 2019.
À l’époque, elle venait d’accoucher du petit Noah, aujourd’hui âgé de 14 mois. Mais elle voulait « changer d’air ».
« Je lui ai dit que la meilleure façon de connaître des gens était d’aller étudier dans une classe », indique M. Sebbache.
Comme sa conjointe devait allaiter le bébé toutes les deux heures, il l’attendait dans le stationnement du centre de formation de 9 h à 13 h, en tentant de distraire les enfants.
L’espoir
En point de presse lundi, François Legault a ouvert la porte à la régularisation du statut des demandeurs d’asile qui travaillent dans les CHSLD. Québec étudiera leurs dossiers « un à un » afin de les accepter comme immigrants économiques plutôt que réfugiés. C’est toutefois le gouvernement fédéral qui a le dernier mot.
« Le premier ministre nous a donné de l’espoir, surtout pour nos enfants », confie Mme Dakar.
« Depuis qu’on est ici, c’est comme si on était nés à nouveau », renchérit son mari.
La famille Sebbache chérit sa nouvelle vie au Québec.
« J’ai 31 ans, mais j’ai déjà vécu pour 75 ans. Je suis ici pour mes enfants. S’ils veulent manger une glace, on les laisse manger une glace. On vit au jour le jour, parce que peut-être qu’on devra repartir demain », lance M. Sebbache.
« En Algérie, notre fils ne sortait pas dans la rue. Ici, il joue toujours au parc. Mes amis et ma famille me manquent, mais pas le pays », conclut-il.
Un couple qui a fui l’Algérie en passant par le chemin Roxham travaille et fait du bénévolat auprès des aînés
Des demandeurs d’asile veulent aider davantage au Québec
Le petit Noah, 14 mois, est né à Montréal. Il a posé pour Le Journal en compagnie de son père Abderahmane Sebbache, de sa mère Yasmina Dakar et de son grand frère Djad, 6 ans, mercredi dernier dans un parc de Montréal.
Ils sont arrivés par le chemin Roxham en 2018, un bébé dans le ventre, un autre dans les bras. Toujours en attente de sa demande d’asile, ce couple qui a fui l’Algérie prête main-forte aux aînés dans la lutte à la COVID-19.
« Depuis décembre 2018, j’ai vécu les meilleurs jours de ma vie avec ma femme ici [au Québec] », lance Abderahmane Sebbache, un sourire dans la voix.
Le 3 décembre 2018, à 14 h 05, M. Sebbache et sa femme Yasmina Dakar, alors enceinte de cinq mois, ont traversé la frontière canado-américaine à pied par le rang Roxham, en Montérégie, un simple sac à dos sur les épaules et leur fils de 4 ans, Djad, qui dormait dans les bras de son père.
« C’est un jour que je n’oublierai jamais, dit-il. À 14 h 10, on demandait l’asile.
Près de trois ans plus tard, ils ne savent toujours pas s’ils pourront un jour dire que le Québec, c’est chez eux.
Mais qu’à cela ne tienne. Lorsque le premier ministre François Legault a appelé la population québécoise à s’enrôler sur la plateforme « Je contribue » à la mi-avril, Mme Dakar, qui a suivi une formation de préposée aux bénéficiaires (PAB) à son arrivée dans la province, a immédiatement levé la main pour aller au front.
« Je n’ai pas fait ça pour avoir mes papiers, dit-elle, mais parce que je devais le faire pour aider. »
Djad a été nommé l’ami du jour à son école de Montréal.
Travailt bénévolat
Le soir et la nuit, la femme de 31 ans travaille à l’Ancien Pensionnat Côte-Saint-Paul dans le Sud-Ouest de Montréal, une ressource intermédiaire publique pour aînés, où un cas de COVID-19 a été confirmé.
Son mari s’occupe des enfants.
Puis elle prend le relais le jour quand il va travailler comme agent de sécurité pour le groupe médical Westmount Square ou faire du bénévolat dans leur quartier, Hochelaga.
« Je fais des livraisons pour les personnes âgées qui ne peuvent sortir faire leurs courses. Je suis allé nettoyer une halte répit pour les mamans. On essaie de participer à la communauté pour connaître les gens », détaille M. Sebbache.
Et si le couple pouvait envoyer ses petits à la garderie, il souhaiterait « encore plus contribuer ».
Djad a été nommé l’ami du jour à son école de Montréal.
« C’est le seul moment où je n’ai pas de stress avec l’immigration, explique le père, la gorge nouée. Si je le pouvais, je travaillerais 24 heures sur 24. »
Depuis avril 2018, les demandeurs d’asile n’ont plus accès aux places à contributions réduites dans les services de garde.
Grandir dans la peur
M. Sebbache et Mme Dakar ont vécu la guerre civile algérienne durant laquelle gouvernement et les groupes islamistes se sont entredéchirés pendant plus de 10 ans, de 1991 à 2002.
« J’ai grandi dans la peur, avec les voitures piégées, les attentats kamikazes, les tirs de roquettes, raconte-t-il. À l’âge de 7 ou 8 ans, plutôt que de faire des cauchemars sur les monstres dans le placard, tu as peur de te réveiller le lendemain sans tête à cause des terroristes. »
Il y a vécu un niveau de terreur qu’il ne souhaite à personne.
Abderahmane Sebbache et sa femme Yasmina Dakar, en 2012, à Alger, en Algérie.
En 10 ans, les violences dans ce pays d’Afrique du Nord ont fait près de 100 000 morts, des milliers de disparus, un million de personnes déplacées, des dizaines de milliers d’exilés et plus de 20 milliards $ de dégâts.
Les jeunes amoureux se sont rencontrés à l’université, il y a neuf ans.
« On menait une vie normale, explique M. Sebbache. Mais on faisait profil bas parce que ma femme ne portait pas le voile. On faisait le maximum pour ne pas être trop vus. Elle ne prenait jamais les transports en commun sinon elle se faisait insulter », précise-t-il.
En Algérie, le port du voile est un choix, mais une forte pression sociale incite les femmes à se voiler.
Ils se disent laïques et libéraux.
Elle avait un bon poste à l’Aéroport international d’Alger et lui travaillait en marketing à son compte. Des emplois leur permettant de vivre convenablement.
Ils partageaient, avec la famille élargie, une maison du quartier populaire El Madania à Alger, appartenant au grand-père maternel de M. Sebbache.
Le salon de la maison familiale du quartier El Madania à Alger, où ils demeuraient avec la mère et les grands-parents de M. Sebbache.
Un film d’horreur
La petite famille n’avait pas planifié fuir l’Algérie.
« On a quitté nos amis, notre famille, parce qu’on était face à un problème qu’on ne pouvait pas régler », laisse rapidement tomber M. Sebbache, qui ne veut pas révéler trop de détails, de peur de représailles contre sa famille toujours en Algérie.
Des menaces envers Mme Dakar ont abouti à une tentative d’enlèvement sur leur fils. C’en était trop pour eux. Sans même y réfléchir, ils ont quitté le foyer.
Ils ont d’abord fui vers l’est du pays, puis vers l’ouest, pour finalement décider de partir de l’Algérie sans destination précise.
New York
Le jeune Djad dégustant une pointe de pizza dans un motel du New Jersey. Ses parents et lui ont quitté l’Algérie pour atterrir à New York.
La famille s’est envolée vers les États-Unis parce qu’un ami y habitait. Ils ont atterri à New York vers la fin du mois de novembre 2018.
Dans un magasin à rabais pour se procurer des vivres, M. Sebbache a fait la rencontre d’un jeune Québécois qui l’a convaincu de se rendre dans la Belle Province, pour le français, surtout.
Il s’est alors lancé dans des recherches et a rapidement compris qu’il allait devoir emprunter un petit chemin de terre, le rang Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, pour entrer au pays sans visa.
Le jour même, il a acheté ses billets d’autobus à destination du Canada.
« Je ne peux pas vous raconter l’angoisse que j’avais dans le bus entre New York et la frontière, poursuit-il. J’ai dû passer 20 minutes à vomir aux toilettes. J’avais vu des vidéos sur YouTube. Un journaliste racontait la traversée comme un film d’horreur. »
À la frontière, la famille a craint le pire.
UN piège ?
Après avoir emprunté un chemin de terre, le rang Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, pour traverser la frontière illégalement, la famille Sebbache a grimpé dans un autobus du gouvernement canadien pour se rendre à Montréal.
« Quand j’ai vu le policier canadien qui me souriait, je croyais que c’était un piège. En Algérie, les policiers ne sont pas aussi sympathiques qu’ici », s’étonne-t-il.
« Ils nous ont arrêtés. Ils nous ont donné de l’eau et à manger. Ils ont pris nos empreintes, des photos, et lancé une enquête pour savoir si nous n’étions pas recherchés. Puis, on nous a donné une chambre pour dormir, se remémore M. Sebbache avec tendresse. Tout le monde était tellement gentil. »
Le lendemain, un autobus du gouvernement canadien les amenait au YMCA Atwater, à Montréal. Plus de 500 demandeurs d’asile y attendaient, selon les souvenirs du couple.
Arrivés dans la métropole québécoise, ils ont pu louer un appartement avec l’aide de l’immigration, puis obtenir des meubles grâce à M. Claude et Mme Ginette, leur famille d’accueil, qui sont maintenant des amis.
Dans les premières semaines suivant leur arrivée au pays, les demandeurs d’asile se voient délivrer un permis de travail s’ils prouvent qu’ils ont besoin de boulot pour subvenir à leurs besoins.
Avec un enfant de 4 ans et un bébé en route, la demande du couple adressée à Immigration et citoyenneté Canada a rapidement été acceptée.
Une nouvelle vie
En avril 2019, le père a suivi une formation d’agent de sécurité, un emploi qui figurait sur la liste des métiers que peuvent occuper les demandeurs d’asile, tout comme celui de préposé aux bénéficiaires.
M. Sebbache déguisé en lapin pour divertir les enfants alors qu’il fait du bénévolat dans un centre en Algérie. Il a poursuivi cette mission une fois à Montréal.
Mme Dakar a suivi sa formation de PAB peu après son mari, de mai à août 2019.
À l’époque, elle venait d’accoucher du petit Noah, aujourd’hui âgé de 14 mois. Mais elle voulait « changer d’air ».
« Je lui ai dit que la meilleure façon de connaître des gens était d’aller étudier dans une classe », indique M. Sebbache.
Comme sa conjointe devait allaiter le bébé toutes les deux heures, il l’attendait dans le stationnement du centre de formation de 9 h à 13 h, en tentant de distraire les enfants.
L’espoir
En point de presse lundi, François Legault a ouvert la porte à la régularisation du statut des demandeurs d’asile qui travaillent dans les CHSLD. Québec étudiera leurs dossiers « un à un » afin de les accepter comme immigrants économiques plutôt que réfugiés. C’est toutefois le gouvernement fédéral qui a le dernier mot.
« Le premier ministre nous a donné de l’espoir, surtout pour nos enfants », confie Mme Dakar.
« Depuis qu’on est ici, c’est comme si on était nés à nouveau », renchérit son mari.
La famille Sebbache chérit sa nouvelle vie au Québec.
« J’ai 31 ans, mais j’ai déjà vécu pour 75 ans. Je suis ici pour mes enfants. S’ils veulent manger une glace, on les laisse manger une glace. On vit au jour le jour, parce que peut-être qu’on devra repartir demain », lance M. Sebbache.
« En Algérie, notre fils ne sortait pas dans la rue. Ici, il joue toujours au parc. Mes amis et ma famille me manquent, mais pas le pays », conclut-il.
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