Le chef religieux, qui a lutté contre la présence française en Algérie, pourrait avoir droit à une statue sur l'avenue Bugeaud, héros des guerres napoléoniennes et gouverneur général de l’Algérie.
Lors de son allocution, dimanche 14 juin au soir, Macron l’a assuré : aucune statue ne sera « déboulonnée » en France, contrairement à ce que veulent les militants antiracistes. « La République n’effacera aucune trace de son histoire », a-t-il plus largement promis. Plutôt que de supprimer des symboles de l’Histoire de France, l’Etat pourrait néanmoins… en ajouter, en guise de compensation. Selon une information de L’Opinion, l’Elysée aurait par exemple évoqué la possibilité d’installer une statue d’Abdelkader au cœur même de l’avenue Bugeaud, dans le 16e arrondissement de Paris, plutôt que de renommer cette artère.
Deux figures ennemies par le passé
Un geste qui pourrait être perçu par certains comme une provocation. En effet, l’émir Abdelkader El-Djezairi fut l’un des grands artisans du combat contre la présence française en Algérie, au milieu du 19e siècle. Au contraire, le maréchal Robert Bugeaud, héros des guerres napoléoniennes, a été l’un des acteurs majeurs de l’Algérie française, dont il fut gouverneur. En 1836, il a d’ailleurs reçu l’ordre d’écraser la révolte d’Abdelkader, et signera avec lui le traité de Tafna, le 30 mai 1837, par lequel l’émir reconnaît aux Français la possession de plusieurs enclaves sur la côte algérienne. En dehors de Paris, le maréchal Bugeaud est honoré aux quatre coins de la France : une rue porte son nom à Lyon et à Marseille et une statue est érigée à son effigie sur la place centrale de la ville de Périgueux. L’émir Abdelkader a, lui aussi, l’honneur d’une place qui porte son nom dans le quartier du Jardin-des-Plantes du 5e arrondissement de Paris.
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