En 2004, j’ai un peu de temps pour moi, car je ne suis plus à l’étranger, je n’ai pas de fonction d’encadrement, et je suis une sorte de consultant interne, au moment où le groupe Orange va s’enfoncer dans la grande crise qui va se conclure par un procès en 2019; je cherche à connaître et comprendre mieux les motivations d’une génération de militaires de l’armée française et je fréquente assidument les milieux de l’armée qui écrivent des livres, qui effectuent des recherches. Aujourd’hui, de nombreuses années après, c’est sans doute la recherche qui est la partie la plus passionnante du processus. Il existe de nombreux outils d’édition électronique tout à fait sophistiqués qui permettent des liens, et les façons de consulter et d’apprendre et éventuellement, comprendre dans une certaine limite, car il ne faut pas croire qu’il est vraiment possible de comprendre des situations que nous n’avons pas vécu)
Rencontre avec le Colonel Roger DEHEN le 9 décembre 2004
D’un contact avec les responsables du musée du Château de Colditz, j’ai pu avoir, par l’intermédiaire d’un ancien officier britannique également emprisonné au château de Colditz le contact avec Monsieur Roger DEHEN.
Edition revue et corrigée le mardi 12 mai 2020
Monsieur Roger Dehen habite 186 rue de Rivoli à Paris.
Il est né en 1917.
Il a été fait prisonnier à Colditz, puis il a été à Lübeck.
Il a fait de nombreuses tentatives d’évasion, mais c’est au final depuis Lübeck qu’il a pu s’évader.
Il est resté à Colditz de 1942 à la mi 1943. A la mi 1943, le camp a été réservé aux officiers prisonniers britanniques.
Des célébrités ont été emprisonnés à Colditz, un camp d’où l’on ne s’évade pas. Le neveu de Churchill, un parent de Staline ont été emprisonnés à Colditz.
Un livre apporte un témoignage sur Colditz : Les Indomptables, écrit par le général Le Griant
Le Colonel DEHEN a fait ensuite la guerre d’Indochine, puis l’Algérie. Il a quitté l’armée après 25 années de service actif.
Il a fait Saint-Cyr en 1938/1939 et il est parti en 1939 au 39 ème Régiment d’Infanterie. Quand il est revenu à l’école, il était en retard. « On nous a donné notre ficelle de lieutenant ». En mars, il fait partie de la 15 ème division motorisée et il va à Janbloux ( ?) en Belgique. Ils sont accueillis par deux panzer divisions. Un bataillon voisin est détruit à 80%. On lui demande de tenir une position jusqu’à 3 heures du matin. A 3 heures et une minutes, il décroche !
On a fait 80 kilomètres à pied en une journée et demie.
Valenciennes, Lille, on a été accroché à Erchy ( ?). J’ai été fait prisonnier à Lille. J’ai pensé à l’évasion à Lille. On a été envoyé à Hoyerswerda,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hoyerswerda
Cette ville se trouve à 80 kilomètres au sud de Berlin. Les 3 premiers mois, cela n’a pas été rigolo, on crevait de faim. Je fais une tentative d’évasion et je suis repris tout de suite. Je fais une tentative d’évasion en quittant une corvée, et je fais 15 jours de prison.
Puis je suis tombé sur un groupe qui voulait faire une évasion. Barrack Eins : je suis resté 2 ou 3 mois à la baraque Eins.
J’ai fait une tentative de partir par la fosse d’aisance. Avec 6 camarades de promotion, nous avons fait une ouverture.
Un groupe de combat allemand nous attendait. On a jeté les saucissons dans la merde. En sortant des water, cela nous a fait rigoler. Nous avons été envoyés pour 30 jours en prison.
Puis nous sommes transférés à Colditz, et depuis Colditz, on ne s’évade pas.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Colditz
Le Colonel Roger DEHEN me montre le plan de l’OFLAG où nous pouvons voir la fosse d’aisance. On imagine le souterrain à partir de la fosse. De façon paradoxale, le souterrain ne sentait pas mauvais.
Le Général Petit Colin était également dans cet OFLAG.
A Colditz, il y avait des groupes d’ingénieurs de l’école des arts et métiers extraordinaires. Ils ont fabriqué des clefs.
Des groupes faisaient les imbéciles pour attirer les sentinelles allemandes, et pendant ce temps, il était possible d’aller récupérer dans la pièce des colis des colis spéciaux. C’est ainsi qu’à Colditz sont arrivés sous forme de colis 3 postes radios.
Quand un colis signalé arrivait, on cambriolait la baraque des colis dans des conditions très difficiles.
En 1942, à Colditz, a été réalisé à Colditz un souterrain extraordinaire qui partait du 3ème étage. Ce souterrain n’a pas abouti.
En 1940, je n’avais pas entendu parler du Général de Gaulle. Nous étions pétainistes . Au départ, tout le monde était pétainiste et on est devenu très gaulliste, mais je n’avais jamais entendu parler de l’appel du 18 juin
Lors d’une visite d’un représentant de la Croix Rouge Suisse, les sentinelles ont intimé un ordre Achtung, Achtung, Achtung ! Ils ont tiré sur nos fenêtres et il y a eu un blessé.
Les Français ont été virés sur Lübeck, ainsi que les Belges et les Polonais. A Colditz ne restaient que les Anglais.
A Lübeck, les tentatives d’évasion ont recommencé.
Il y avait le commandant Cadaba… ( ?)
Je veux m’évader sous le camion des colis. Tous les 15 jours, le camion des colis vient. Il est arrivé le 16 décembre à 12 :30 heures. Notre camarade Dugardin, un X qui ne payait pas de mine, j’ai été le prévenir.
I
Il fallait demander une forme d’autorisation, prévenir, se concerter pour une tentative d’évasion.
Je n’ai pas eu le temps de déterrer mes papiers. Il y avait deux allemands auprès du camion. Un moment, je me suis mis à foncer et je me suis glissé sous le camion, sur les entretoises. J’avais un carton pour me masquer. Ils ont été bouffer. Le camion est arrivé à la gare des marchandises. Le sous officier allemand bavardait. Je suis descendu et j’ai été me cacher sous un tas de foin. Un allemand est même venu me pisser dessus.
Ce n’était pas grave. Puis je tombe sur un commando de STO. Ce n’était pas l’enthousiasme. Bon. On va t’aider.
Dans le camp de Lübeck, les camarades m’ont remplacé à l’appel. Mon départ a été découvert le 18 décembre 1943. J’avais une petite boîte dans le derrière, 2 pulls, 1 pull kaki, 1 pull civil.
Les wagons allemands avaient des petites cabines. Un train partait à neuf heures du matin. Je suis monté dedans et à 5 heures du soir et je suis arrivé à Luneburg.
J’ai été hélé par un gars de la gare de triage. Les wagons étaient plat avec un rebord. Je me suis caché couché derrière le rebord. J’ai passé la nuit à battre de la semelle.
J’ai vu des bonnes sœurs. Je suis catholique, alors j’ai assisté à la messe.
Je suis entré dans un commando, pas affectueux. Ils ont été très bien.
Je suis allé à la cantine avec eux.. Le soir, ils m’ont habillé et j’ai été au restaurant. J’étais à côté d’un officier allemand au restaurant.
Un wagon plombé venait de Suède.
Je prends ce train, et au bout de trois jours, je me retrouve à Stuutgart, dans une voie de garage. Je n’avais pas mangé depuis 3 jours. A la gare, j’achète le journal du parti, pour me donner une constance et j’achète un billet. Je suis arrivé à Karlsruhe le 23/12/1943.
J’ai été bouffer à la gare. J’ai mangé deux repas sans ticket. Aller dormir dans un jardin public ? Je me suis dit qu’il fallait que je passe le Rhin. Je vois deux jeunes Français. C’était des gars du STO.. Le gars m’a donné sa carte pour passer. Ils m’ont dit « Tu vas coucher là, et on va prendre le train ouvrier qui passe le Rhin..
Karlsruhe. Le lendemain matin.
Maximilen SAU. J’ai pris la direction de la ligne Siegfried et de la ligne Maginot.
Lauterbourg : Cela grouillait d’allemands.
Selz : j’ai volé une bicyclette à une pauvre dame. J’ai roulé à 60 kilomètres à l’heure. Je me suis arrêté dans un boqueteau pour faire le réglage.
Haguenau et Molsheim le 24/12/1943.
Je me dirige vers l’Eglise. Je dis à un prêtre : « Je suis un évadé »
Il me dit en Français : « Si j’ai un conseil à vous donner, partez ! On vous regarde. Il me parlait en Français, ce qui était interdit. Il se méfiait des Allemands et également des Français.
A Rosheim, j’ai été aidé par deux femmes
Une des femmes ne parlait qu’allemand. L’autre avait été domestique en France en 1937 et elle parlait le français.
Monsieur, vous nous avez demandé l’hospitalité… et on a fait un repas très bon le 25/12.
Le lendemain, je me suis dirigé vers le sud de l’alsace.
Haben Sie kein Skimmel ? (?)
Je suis arrivé dans une vallée.
Storkensauen
Col de Bussang dans les Vosges
De la neige.
J’aperçois une maison. J’ouvre une porte. J’étais dans le poulailler. Les poules étaient inquiètes.
J’arrive à Saint Maurice sur Moselle
Je vois un enterrement à l’église.
Je vois un gars qui répare une voiture.
Je vais dans un bistro. Il y a une tenancière, qui blemit en voyant entrer un gendarme français. Je lui dis Je suis allé à l’enterrement.
J’arrive à Remiremont. J’y avais une tante qui avait un chalet. Ma vieille tante avait 82 ans. J’avais une tenue d’ouvrier. Ma tante, c’est Roger !
On a fait faire des papiers à Epinal.
Je suis un ancien élève des pères jésuites
J’ai écrit 12 rue Franklin
Je me suis dit il faut que je parte
Un restaurateur du 16ème
J’ai failli aller au maquis du Vercors.
Je suis allé à Quimper. J’étais hébergé par une dame, réfugiée du Nord, avec 6 enfants.
On a essayé de prendre un bateau.
Elle m’a fait faire des papiers pour aller à Brest.
J’ai été voir le Colonel SCHEIDOUER, responsable de la défense passive. En 1944, des aviateurs américains étaient abattus.
Arrivée à Guinguamp : Ah, ils bouffaient bien, à l’époque !
Mon logeur a sorti une voiture
15 américains
Un petit jeune homme avant
18 mars, arrivée au village le Plouha, en zone interdite.
Meele Le Calvez, je l’ai embrassé à 2 heures du matin sur la plage. J’embrassais la France.
Elle m’a donné une lettre pour son frère. Je ne le savais pas, alors mais son frère a été tué.
Vous vous mettez l’un derrière l’autre (il s’agit de passer dans un champ de mines).
2 youyous sont arrivés, pilotés par des anglais.
Une corvette est arrivée, et nous avons débarqué à Dartmouth.
Des officiers de l’intelligence service m’ont dit : « vous arrivez de France, vous êtes suspects »
Arrivée dans un camp d’attente à Londres. J’y ai retrouvé un évadé de Colditz, il est mort, aujourd’hui, Boverat.
On a été interrogé pendant 10 jours par les anglais.
Boverat m’a dit : je suis admis comme aide de camp du général Koenig. J’ai été auprès du Capitaine Messmer.
Et je suis tombé malade.
Madame NIOX m ’a reçu. Je ne l’ai jamais revu.
J’ai été soigné au Royal Masonic Hospital. Madame Niox m’a dit qu’elle habitait avec une dame du deuxième bureau anglais.
Le débarquement :
Nous avons débarqué à Utah Beach sans difficulté. Le deuxième DB arrivait du Maroc.
Le 31 juillet 1944, je suis reçu très gentillement par Leclerc. Je suis affecté au régiment du Tchad, et je suis arrivé chez Diot, mal reçu par Diot, Bourru et timide.
3 ème bataillon de marche du Tchad.
Berchtesgaden :
25 janvier 1945 : je suis nommé Capitaine, je suis sous les ordres du lieutenant colonel de Guillebon, un cousin de Leclerc
Lieutenant Colonel Jean-Pierre Martin
Alain Le Ray
Le devoir
La fidélité
Première à Colditz
PUG
Alain le Ray
Ajujourd’hui, , le colonel Roger DEHEN est un des 20 derniers survivants pazrmi les 200 officiers passés à Colditz.
Référence :
Albert Maloire
Colditz
Le grand refus
Captifs peut-être…
Vaincus jamais !
Le condor
Puis Roger Dehen a été en Indochine de 1952 à 1954
Il a été à l’école de l’Etat-major, sous les ordres de Rouvillois
Il a été au Cambodge sous les ordres du Général DIOT, successeur du Général de Langlade
Je suis passé commandant
BMEO
J’ai perdu la moitié d’une section en tués, blessés et prisonniers
En Algérie, j’étais à l’etat-major au moment du putsch
Aéroport d’Alger...
Publié par
mai 12, 2020
https://jeanlouispaulmarchal.wordpress.com/2020/05/12/une-rencontre-avec-un-resistant/
Les commentaires récents