Le professeur Didier Raoult, infectiologue de référence mondiale, a affirmé, ce mardi, que l’épidémie du coronavirus était en train de disparaître progressivement. Evoquant l’évolution de la situation en France, le chef du service infectiologie au centre hospitalier de la Timone à Marseille a affirmé que 368 nouveaux cas étaient enregistrés par jour au pic de l’épidémie et que ce chiffre est descendu à 60-80 nouvelles contaminations. «Il y a donc une diminution très significative du nombre de cas détectés et encore plus significative chez les gens qui viennent se faire détecter alors qu’ils sont asymptomatiques», a précisé le médecin français auquel le président Macron a rendu visite récemment dans la ville phocéenne.
«Il est possible – c’est une des possibilités que j’avais évoquées parmi d’autres – que l’épidémie disparaisse au printemps et que d’ici quelques semaines il n’y ait plus de cas pour des raisons qui sont extrêmement étranges», a souligné le professeur Raoult, en précisant que ce sont là des «choses qu’on a l’habitude de voir dans la plupart des maladies virales respiratoires». «Donc, c’est assez banal», a-t-il dit. «Si on essaye de replacer ça dans le cadre des épidémies, on constate que s’agissant des crises sanitaires d’été, comme la canicule de 2003, on peut les détecter très aisément, c’est une proposition que j’avais faite lorsque j’ai présenté un rapport au ministère de la Santé mais la Direction générale de la santé n’avait pas voulu en tenir compte.»
«Si on essaye de voir, si là, actuellement, la crise sanitaire a une incidence sur la mortalité en France, la réponse est non», a indiqué le professeur Raoult, selon lequel les crises sanitaires qui, pendant l’hiver, jouaient une différence significative se situent en 1997, 2000, 2009 et 2017, mais on est très loin, si on cumule les mois de décembre à mars de la crise sanitaire de 2017 où il y avait énormément de grippe H3N2, il se trouve que cette année, il y a eu beaucoup moins de grippes et beaucoup moins de VRS (virus respiratoire syncytial, ndlr), ce qui fait que la mortalité liée à ce nouveau virus n’est pas visible significativement dans l’ensemble de la population».
«Bien entendu, il y a d’autres phénomènes, c’est multifactoriel, mais j’avais prédit que cette crise sanitaire ne modifierait pas l’espérance de vie des Français, pas plus qu’en Chine d’ailleurs où 3 000 ou 4 000 morts ne modifient pas l’espérance de vie de plus d’un milliards de Chinois», a expliqué l’infectiologue pour lequel «c’est bien de faire face aux crises sanitaires, à condition de les gérer sans angoisse et sans inquiétude en étant le plus professionnel possible».
L’épidémie du coronavirus étant de portée internationale, ce qui vaut pour la France vaut aussi pour tous les pays touchés par ce germe pathogène qui a chamboulé le monde et semé la panique sur l’ensemble de la planète.
N. D.
avril 15, 2020
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