Des insultes, clairement connotées post-guerre d’Algérie, qui déclenchent aussitôt des réactions en chaîne. « Le racisme n’a pas sa place dans la police républicaine », déclare dans la foulée le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner tandis que la majorité des syndicats condamnent les images. Lundi 27 avril, le préfet de police demande la suspension des deux fonctionnaires mis en cause, en attendant les résultats de l’enquête lancée par l’inspection générale de la police nationale (IGPN).

« Ces images font mal, lâche ainsi Sofiane Achatib, délégué syndical de l’Unsa-Police. Mais on ne peut se contenter de répondre par une enquête interne sans aborder plus largement le sujet du racisme dans la police. » Pour lui, la discrimination reste un sujet tabou dans les rangs de la police nationale. « On ne quantifie pas précisément les incidents qui sont signalés, en interne ou en externe », concède-t-il. Et ce, malgré des dérapages répétés, y compris entre collègues. « J’ai été victime de blagues douteuses à répétition, d’allusions à ma couleur de peau, confie un fonctionnaire de la région parisienne. Et je ne suis pas le seul, ne serait-ce que dans mon département. »

En interne, on relativise le problème

En interne, on tend tout de même à relativiser le phénomène. « Des comportements racistes résultent souvent de bêtise, cela peut aller mieux après une discussion », poursuit par exemple Sofiane Achatib. « Il peut y avoir des problèmes d’éducation et du manque de respect de la part de certaines personnes », admet David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN). « Certains fonctionnaires ne se rendent pas non plus compte de l’impact que peuvent avoir leurs propos », remarque encore Abdoulaye Kante, un policier très actif sur les réseaux sociaux, qui ne voit là que des dérapages isolés.