Trois raisons de relire ce court recueil écrit au cœur des heures sombres de la Seconde Guerre mondiale.
lbert Camus, à son bureau du journal Combat, en 1944. Rene Saint Paul/©Saint Paul / Bridgeman images
● Une ode au soleil
Camus avait l’art des titres courts. Ces jours-ci, on évoque la Peste, son premier grand succès littéraire. Il en est un autre dont l’actualité sonne plus plaisamment: L’Été. Quatre lettres aériennes qui sonnent comme une promesse. Publié en 1954, ce court recueil rassemble des textes écrits entre 1939 et 1954. Il est souvent réédité précédé de Noces, opuscule abordant les mêmes thèmes, écrit entre 1936 et 1937. Mais là où Noces célébrait le «grand libertinage de la nature et de la mer», la joie pure du soleil méditerranéen, l’Été, écrit au cœur des heures sombres de la Seconde Guerre mondiale, prend une tonalité plus tragique.
Tipasa est désormais entourée de barbelés. La lumière est toujours là, mais résonne moins comme un appel à la jouissance que comme une promesse d’espoir, de bonheur, au milieu du «malheur doré». Exilé dans la grisaille des villes occidentales, Camus pérégrine avec nostalgie sur les traces du Minotaure dans cette Algérie qui se rappelle à lui comme
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