Au temps du Maghreb médiéval, plusieurs royaumes berbères régnaient en maîtres sur le territoire qui sera plus tard l’Algérie. Quelles étaient les structures politiques mises en place par ces royaumes médiévaux, quelles marques a laissé ce passé dans l’Algérie contemporaine ?
D’où viennent les Berbères ? Plus exactement d’où vient ce nom « berbère » pour désigner un peuple présent en Afrique du Nord depuis la plus lointaine antiquité ? Une étymologie séduisante le fait rapprocher du mot « barbare », c’est ainsi que les Grecs et les Romains désignaient ceux qui n’étaient pas comme eux, qui parlaient une autre langue. Le berbère serait donc un barbare… Séduisant, mais sans doute inexact car les habitants de la rive méridionale de la Méditerranée étaient bien connus des Grecs et des Romains. Ils étaient des Libyens, des Numides, mais pas des barbares. Alors pourquoi berbère ? Une hypothèse est que ce nom leur a été attribué par les Arabes, quand ils sont arrivés dans la région Ce seraient donc les Arabes qui auraient fait des berbères des barbares, en reprenant le mot Romain. Pourquoi pas, cependant d’autres hypothèses ont été avancées. Ainsi, « iber-iber » signifie nomade en Touareg. Dans le même temps, vu d’Europe, les Berbères étaient les Maures. Ce sont les petits mystères des origines des noms qui nous plaisent tant. Libyen, Numide, Berbère, Maure : plaisir des mots dont il faut définir le sens et qu’il s’agit d’employer sans faire de barbarisme.
Nous recevons aujourd'hui pour en parler Tassadit Yacine, directrice d'études à l'EHESS, membre du Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS), elle est notamment l’auteur du Retour de Jugurtha. Amrouche dans la lutte : du racisme de la colonisation, Passerelles Éditions, 2011;
et Mehdi Ghouirgate, maître de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne, il est notamment le co-auteur, avec Pascal Buresi, de l'ouvrage Histoire du Maghreb médiéval paru chez Armand Colin en 2013.
L'indépendance algérienne, une voie, des voix (4/4)
L’entre-deux-guerres déçoit les colonies françaises. Leur engagement dans le conflit n’est que peu récompensé, et en Algérie, ce ressentiment encourage le développement de courants indépendantistes et autonomistes.
Notre monde est peuplé d’acronymes, ces groupes d’initiales qui, mises bout à bout, forment un nouveau mot. C’est souvent le cas des marques, dans l’industrie. AUDI est "Automobile Union Deutschland Industrie" ; SEAT est "Sociedad Española de Automoviles de Turismo" ; FIATc’est "Fabbrica Italiana Automobili Torino". La politique aussi a produit beaucoup d’acronymes, mais attention, tout ce qui est formé d’initiales ne peut pas se targuer d’être un acronyme. Par exemple, le RPF, le Rassemblement du peuple français (le parti que le général de Gaulle fonde en 1947) n’est pas un acronyme puisque chaque lettre se prononce : R.P.F. c’est juste un sigle. Souvent le sigle n’évoque pas grand-chose, il est obscur. Tiens, restons au temps de Mon général, mais de l’autre côté de la Méditerranée, en Algérie : UDMA, MTLD, FLN… Peu évident tout ça, mais quand les sigles retrouvent leurs mots complets, nous y voyons beaucoup plus clair. Derrière ces sigles se trouve les combats pour l’indépendance : Union démocratique du manifeste algérien, Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, Front de libération nationale. Enfin, y voyons-nous vraiment plus clair ? Quelles furent les voix et les voies de l’indépendance algérienne ? Pour nous éclairer, il y a les historiens et les historiennes, CQFD !
Les courants indépendantistes et autonomistes vont se multiplier, croître, se distinguer les uns des autres et imaginer autant de destins différents pour leur pays. Nous revenons sur ces visions concurrentes et sur leurs devenirs, avant et après la guerre d’indépendance avec Malika Rahal, historienne, chargée de recherche à l'Institut d'histoire du temps présent (CNRS), elle est notamment l’auteure de L'UDMA et les Udmistes. Contribution à l'histoire du nationalisme algérien, aux éditions Barzakh, 2017
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