Tout a été écrit sur cette drôle et terrible guerre.
Il est trop tard pour exprimer des regrets.
Il nous est impossible de revenir en arrière.
Inutile de sortir nos croix et nos bannières
Nos décorations et nos valeurs militaires.
Honte sur nous qui nous sommes laissés faire,
Pour partir défendre une terre qui n’était pas la nôtre
Mais celle de ces jeunes algériens nos frères.
Honneur à ceux qui ont payé de leur vie, au contraire,
Honneur à leur courage et à leur détermination
Pour faire reconnaître l’Algérie aux Algériens.
Honte aux politiques, honte aux colonisateurs
Qui ont exploité ces hommes et ces femmes.
La colère n’est pas bonne conseillère…
Pourtant sourde en moi cette révolte
Contenue depuis tant d’années.
Honte sur moi qui n’a su que me taire.
Honte sur cette France que j’aime tant
Incapable de trouver une solution pacifique
A une situation intolérable, inacceptable !
Pourquoi tout ce gâchis, ces traumatismes ?
Messieurs qu’on nomme grands
Pourquoi m’avoir envoyé alors que j’avais vingt ans
Faire cette guerre inutile ou j’ai découvert la haine.
Cette guerre que je n’aurais jamais du faire.
Installés dans votre confort et vos idéologies
Vous êtes resté stoïques et avez offert des médailles
A mes copains qui sont morts pour rien.
Inutile de leur élever des stèles et des monuments.
Ils devraient être là, vivants tout simplement !
A quoi bon ces commémorations ?
A quoi bon tous ces flons flons ?
A quoi bon ces palmes et ces drapeaux ?
Sans doute ne pas oublier… mais trouver une paix durable et
La sagesse qui conduit deux peuples à s’entraider
Se respecter dans leurs différences, s 'entr’aimer,
Afin que plus jamais nous n’ayons à revivre çà !!!
L’amour est l’avenir de l’homme…
Milopoète
-
LA MEMOIRE ET LA GUERRE.à chacun sa mémoire,à chacun sa version,peut-être un exutoireà défaut d’un pardon.Nous ratissions cette fois-làCar dans ces Djébels désolésDans la région de Goubirat,Personne n’a jamais labouré,Trois survivants d’une KatibaDes buissons piquants comme des houxPourchassée par les chars d’assaut,C’est tout c’qui pousse dans les cailloux...A vue un massacre sans combat,Tu défendais là ton maquisEn se cachant sauvaient leur peau .Si loin pour moi de mon pays ....Ils n’auraient sans doute pas tiréOn s'entretuait sans raison,Mais l’un de nous s’est écrié:Les appelés se faisant avoir«Attention, attention les gars,»Par les politiques au pouvoir,«Les Fells! Ils sont planqués par-là !”Les marchands d'armes et les colons !Ce treize avril de cinquante huitTu fus tué en résistantFellagha ,tu tiras trop vite,Et j’en garde bien des tourmentsRater au fusil de si près...Car même en légitime défenseNe l’aurais-tu pas fait exprès?Je n’apportais rien à la France,Même pas l’honneur d’être le mort,Tu n’as pas eu l’temps d’rechargerHéros de ce tirage au sort .Je n’ai pas eu l’temps d’paniquer,J’ai mitraillé dans les éclairsMektoub, mais ce fut sans racismeDe mon PM les chênes verts,Et sans haine, sinon sans remord,Ça conforte mon pacifisme,Et c’était presqu’à bout portant,Ça n’me console pas de ta mort.La poudre, des râles puis le carnage...Tu n’avais sans doute pas vingt ansJ’n’ai pas d’oubli, j’ai du regret,Je n’en avais guère davantage.De l’amertume et du respectQuand j’pense à toi, enfant d’la TerreQuand un autre t’a achevéQui aurait dû être mon frèreEt que ton crâne a éclaté Parmi les citoyens du MondeCe n’fut pas l’hymne à la NationNe voulant plus ni guerre ni bombe.Où le sang abreuve nos sillons...Juin2002 / mai 2010.PierreMensdit «Pierrot», à Oued Sebâa." Malheur à ceux qui envoient à la guerre" Des pauvres gens contre des pauvres gens "( Gérard Delahaye : "Le soldat d'Algérie " )
Les commentaires récents