Prochain tournage du film La Boîte et le fusil de Achour Raïs
Avant le champ de bataille d’Alger
Bonne nouvelle pour le cinéma algérien. Le premier tour de manivelle du film intitulé La Boîte et le fusil, dont le réalisateur est Achour Raïs, sera bientôt donné à la rue Mokrane Mouzaoui(ex-Saint Vincent de Pau), en haut de la mosquée Ketchaoua, à Alger.
Le choix du lieu du premier clap n’est pas fortuit. La rue Mokrane Mouzaoui est le champ d’honneur où sont tombés les martyrs de la Révolution de Novembre 1954, Debbih Chérif, dit Si Mourad, Hadji Mourad, dit Ramel, Hadji Noureddine et Hamitouche Zahia. A la base, le projet de long métrage La Boîte et le fusil était une pièce théâtrale adaptée en ouvrage publié aux éditions Casbah en 2018, puis retranscrit en scénario par Achour Raïs, auteur, comédien, scénariste et producteur de films.
Après six mois de préparation, repérages, choix des lieux de tournage, conception des décors, casting et distribution de rôles, le réalisateur Achour Raïs s’apprête à filmer cette œuvre portant sur la Guerre de libération anticoloniale dans La Casbah, au cœur d’Alger, dans les entrailles et autres venelles du mouvement de libération et de son historique lutte. «A travers cette pièce théâtrale, La Boîte et le fusil, que j’ai adaptée en livre scénarisé, j’apporte modestement mon humble contribution quelque part à l’histoire de la Révolution algérienne.
Ce projet, je le porte en moi depuis 40 ans. L’histoire de La Boîte et le fusil se passe en 1955. Bien avant la Bataille d’Alger (1957). C’est la porte ouverte à la Bataille d’Alger. Les prémices révolutionnaires. La guérilla urbaine. Je raconte la mort du martyr Kaddour Azzouzi. Le premier chahid de La Casbah. Je lui rends hommage. C’était un ancien ‘‘messaliste’’ (partisan du nationaliste Messali Hadj) qui voulait passer à l’acte, à l’action. Tout comme ces militants nationalistes. II tombera dans un guet-apens et mourra en héros. Ouvrant, montrant la voix du peuple qui s’insurge contre l’occupation, la présence coloniale française…», indiquera le réalisateur Achour Raïs.
A la question portant sur le tournage d’un énième film sur la Révolution, il dira : «Aucun réalisateur n’a abordé la vie, la mobilisation, les relais, le renseignement, la collecte d’informations, l’apport de ces militants de l’ombre ayant beaucoup fait pour la Révolution. Je souhaite que ce projet se concrétise et voit le jour. Donc, je lance un appel à toutes les bonnes volontés et aux citoyens épris de l’histoire de l’Algérie dont ils sont fiers pour nous soutenir. Sur les plans moral et financier…
La cause était commune. Il y a beaucoup à faire pour ce film qui est le nôtre, le vôtre.» Une subvention pour la réalisation du film La Boîte et le fusil a été allouée par le (Fonds de développement de l’art, technique et l’industrie cinématographique (FDATIC) relevant du ministère de la Culture, ainsi que le soutien du ministère des Moudjahidine. Le film La Boîte et le fusil comptera de nombreux rôles secondaires et plus de 200 figurants.
Allel Yahiouai sera le directeur de la photo et le conseiller technique du film. Il a à son actif plus de 30 longs métrages internationaux et algériens, notamment Nahla de Farouk Belloufa ou Le Puits de Lotfi Bouchouchi. Ziouani Mohamed est l’ingénieur du son ayant travaillé sur Serkadji du regretté Hadj Rahim et récipiendaire d’un Fennec d’or (récompense télévisuelle algérienne). Et Fraga Farhat en sera le décorateur.
Kadour Azzouzi est le premier martyr de la Casbah
Le pitch du film La Boîte et le fusil de Achour Raïs ? Nous sommes en 1955 à La Casbah d’Alger. A quelques mois à peine du déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme sous l’égide du Front de libération nationale, on voit un jeune malfrat, du nom de Zerdi, essayer d’imposer sa loi du milieu aux autres cireurs en les rackettant.
L’apparition des premiers partisants du mouvement nationaliste organisé. Le FLN, PPA, MTLD, MNA, les premiers tracts appelant les habitants de la Casbah à rallier la cause du FLN… Kadour Azzouzi est l’un des premiers cadres de la lutte armée à La Casbah. Après des actions héroïques, il sera le premier à tomber sur le champ d’honneur à l’issue d’une embuscade que la police coloniale lui avait tendue le 25 août 1955…
https://www.elwatan.com/edition/culture/avant-le-champ-de-bataille-dalger-05-02-2019
Les commentaires récents