Bataille d'Isly par Horace Vernet
Cette bataille est un symbole de la fraternité arabe, maghrébine et plus précisément de l’entraide entre le Maroc et l’Algérie, qui, aujourd’hui n’existe qu’à de très rares occasions. Cependant, cette rivalité entre les deux pays n’a pas toujours été le cas.
De fait, depuis le début de l’invasion française en Algérie en 1830, le Maroc n’a cessé d’aider officieusement les rebelles algériens et notamment le plus connu d’entre eux l’émir Abdelkader. Qui, ce dernier a réussi à prendre la tête des tribus de la région de Mascara en 1832, et a fait connaître à la France des défaites militaires importantes et une division de l’opinion publique de l’époque ; ce qui va forcer le 30 mai 1837 le général Bugeaud a signé le traité de Tafna qui va accorder à l’émir Abdelkader le contrôle des deux tiers de l’Algérie contre la reconnaissance de la souveraineté de la France en Afrique du Nord. Ce traité va permettre à l’émir de consolider son pouvoir, néanmoins sa volonté de chasser la France de l’Algérie n’a jamais cessé d’être.
C’est donc avec cette volonté que l’émir demande l’aide du Maroc et obtint le 5 mai 1839, un appui officiel, militaire, économique et aussi une concession de territoire entre Oujda et Tafna. Suite au franchissement des Biban par l’armée française en novembre 1839, Abdelkader ibn Muhieddine déclare la guerre à la France avec le soutien du sultan du Maroc Moulay Abderrahmane. Les Français en réaction entreprennent de coloniser tout le territoire algérien, malgré le courage des troupes de l’émir, la stratégie militaire française de la terre brulée combiner à une répression brutale aura raison de la résistance algérienne. Après avoir vu sa capitale Taguin détruite en 1843, Abdelkader se réfugie au Maroc sous la protection du sultan, qui en 1844 déclare officiellement la guerre à la France pour empêcher la colonisation complète de l’Algérie, ce qui entraine la première guerre du Maroc. Il s’ensuit plusieurs bombardements comme celui de Tanger et de batailles, où la plus célèbre et la dernière est la bataille d’Isly, le 14 août 1844, où le Maroc subit une défaite et n’a plus d’autres choix que de signer le traité de Tanger qui impose au Maroc la reconnaissance de la domination française en Algérie et l’arrêt de l’aide officiel aux rebelles et à l’émir.
Environ une centaine d’années plus tard, après avoir lui aussi était mis sous protectorat en 1912 avec le traité de Fès et après avoir repris son indépendance totale en 1956, le Maroc est de nouveau un des acteurs majeurs du combat des Algériens contre la colonisation française, en cachant sur son territoire des milliers de membres de l’ALN (l’armée de libération nationale, Ndlr), et en soutenant diplomatiquement et économiquement les acteurs de l’Algérie libre.
Ainsi, l’Histoire entre le Maroc et l’Algérie est beaucoup plus complexe, ancienne et surtout remplie de fraternité, d’amour, de ressemblances entre deux peuples frères qui aujourd’hui ont du mal à se comprendre, mais qui pourront un jour à l’avenir en se rappelant les beaux jours qu’ils ont connus ensemble, enfin se parler franchement, clore leurs querelles et avancer ensemble comme une famille avec tous les autres pays frères.
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