par le Général Jacques Massu
Edition du Rocher (Jean-Paul Bertrand).
Le poste de commandemant de la 10° D.P. en opération hors d'Alger en 1957.
Le Général Jacques Massu avec derrier lui le Capitaine Graziani.
Au cours d'une existence de soldat
- fertile en événements les plus divers, j'ai été plusieurs fois placé par la Providence, ou le Destin,
dans l'obligation d'effectuer rapidement des choix importants, dont les conséquences débordaient
le domaine militaire pour déboucher sur la politique qui ne m'a jamais inspiré aucun goût.
- C'est le récit de l'un de ces choix.
- Celui qui me fut proposé en 1957 et m'amena à livrer
la « Bataille d'Alger », qui fait l'objet de cet ouvrage.
- Que désigne-t-on exactement par Bataille d'Alger ?
- C'est l'affrontement qui opposa la 10° division parachutiste et les troupes du secteur
à l'organisation F.L.N. d'Alger, au cours de l'année 1957.
- C'est l'affrontement qui opposa la 10° division parachutiste et les troupes du secteur
- Celui qui me fut proposé en 1957 et m'amena à livrer
- Cette définition me paraît pompeuse,
- mais elle a été employée par notre adversaire, Yacef Saadi,
dans son livre Souvenirs de la Bataille d'Alger, publié chez Julliard en 1962.
- mais elle a été employée par notre adversaire, Yacef Saadi,
- Dans mon esprit :
- cette bataille évoque l'ensemble des actions de toutes sortes, autant humaines que policières,
menées par les Forces de l'Ordre pour enrayer le terrorisme et rétablir la confiance sur
toute l'étendue de l'agglomération algéroise.
- La phase « utile » s'est déroulée en deux temps :
- de janvier à mars 1957
- de juin à octobre 1957.
- Tout ce qui se passa en Mitidja
et dans les contreforts de l'Atlas qui bordent cette plaine eut une telle résonance que
le département d'Alger en entier fut concerné par cette « Bataille ».
- cette bataille évoque l'ensemble des actions de toutes sortes, autant humaines que policières,
Pourquoi ai-je écrit cet ouvrage ?
- Un ensemble de circonstances m'y a entraîné.
- Circonstances prévues :
- les loisirs de la « retraite ».
Circonstances fortuites :
la projection privée qui me fut faite en juin 1970 du film de Pontecorvo-Yacef Saadi, sur la Bataille d'Alger,
-
- La lecture d'œuvres très variées en leurs genres
sur les années que j'ai vécues en Algérie,
- la rédaction d'un article qui me fut demandé
sur certain combat de cette époque,
- Ma citation par le commandant Faulques dans son procès contre l'Express en mars 1970.
- Ces condiments ont excité l'état de « rumination
-
- » dans lequel je vivais depuis dix ans, nourri de tout ce qui se rapportait à l'Algérie.
- Ils ont provoqué chez moi la conscience d'un devoir, celui de mieux faire connaître,
- dans son contexte ingrat, mais aussi dans ses résultats :
La tâche demandée à la 10 division parachutiste et accomplie par elle en 1957.
- Je préviens donc le lecteur qu'il ne trouvera pas, dans les pages qui suivent :
- une nouvelle histoire plus ou moins romancée de la Bataille d'Alger,
j'ai parfaitement conscience qu'il attend autre chose de moi, il veut aujourd'hui des réponses
à toutes les questions, certaines douloureuses, qui hantent encore son esprit.
- Il veut connaître la vérité, savoir ce qui s'est passé et pourquoi cela s'est ainsi passé.
- une nouvelle histoire plus ou moins romancée de la Bataille d'Alger,
- Qu'il s'agisse :
- des assassinats de Français,
- de la torture,
- des bombes,
- de l'action clandestine sous tous ses aspects,
- de la riposte militaire
- des menées anti-terroristes.
- L'arrangement n'étant pas dans ma nature, j'ai visé de mon mieux l'honnêteté de la présentation :
C'est pourquoi j'ai accepté de répondre à toutes les questions, à toutes celles, m'a précisé mon éditeur,
que souhaiterait vous poser chaque Français, d'où qu'il vienne, qui se trouverait en face de vous.
- Cette façon de procéder entraîne :
- la franchise et parfois même une certaine brutalité,
- elle ne permet ni les précautions de style,
- ni les échappatoires,
- ni les complaisances habituelles à bien des Mémoires.
- Elle m'a donc paru répondre
mieux qu'aucune autre à la curiosité légitime que treize années passées n'ont pas émoussée.
Eviterai-je la controverse ?
Je le souhaite vivement, car si certaines brûlures ne sont pas encore cicatrisées,
c'est surtout à leurs victimes que je pense en livrant ce témoignage.
Jacques Massu
« Massu,
je vais vous confier l'ordre dans ce département.
Vous aurez tous les pouvoirs.
Avec votre division, vous allez reprendre tout en main. »
Voilà ce que me dit le Ministre-résidant Robert Lacoste en cet après-midi gris du lundi 7 janvier 1957
- Je l'invoque aussitôt, en inscrivant sur mon agenda :
« Priez pour le nouveau commandant militaire du département d'Alger. »
- Je remonte directement à mon domicile d'Hydra.
- Il faut que je réfléchisse, Que j'assimile ces mots,
leur sens exact et tout ce qu'ils vont représenter pour moi et pour ma 10° division parachutiste,
avant d'instruire mon état-major, mes collaborateurs les plus directs, tous ceux qui vont partager
avec moi cette nouvelle responsabilité ...
et quelle responsabilité !
- Il faut que je réfléchisse, Que j'assimile ces mots,
Pour en mesurer l'étendue, il est indispensable de décrire la situation à cette date :
- En ces premiers jours de 1957,
une bataille politique concernant l'Algerie se prépare outre-Atlantique.
- C'est pourquoi mon premier souci, compte tenu des renseignements obtenus :
- sur la recrudescence d'attentats annoncés avant et pendant ce débat à l'O.N.U.,
est de faire éclater la fourmilière terroriste en m'attaquant à son principal repaire :
la Casbah (74.000 habitants dont 62.000 musulmans).
- sur la recrudescence d'attentats annoncés avant et pendant ce débat à l'O.N.U.,
Les paras dans la casbah
Dès la nuit du 7 au 8 janvier 1957,
- j'inaugure mes nouvelles fonctions
en ordonnant, dès trois heures du matin, une opération de contrôle de la partie nord-ouest de la Casbah.
- Une énorme perquisition
à laquelle participent les moyens disponibles,
avec le concours d'assistantes sociales appelées
à aider les services de sécurité dans les maisons
où se trouvent des femmes musulmanes.
- Nous n'avons que peu de renseignements.
mais nos méthodes comprennent un bouclage absolu
et le travail d'équipes spécialisées.
- La police recommence à se sentir concernée,
un début de liaison avec elle s'instaure.
- Projecteurs, torches, échelles
et matériel divers sont mis en œuvre.
- L'opération ne prend fin que le 8 vers midi.
Elle aura permis d'appréhender :
- trois cents suspects parmi lesquels on a retenu :
- cinq tueurs du F.L.N. recherchés par la police.
- On a saisi une trentaine de fusils et des pistolets.
- On a surpris la réunion d'une quarantaine de jeunes gens venus de plusieurs régions d'Algérie.
- Pour contrarier la fuite des fourmis terroristes et les piéger,
- je fais isoler les quartiers arabes ( barbelés et patrouilles )
- Je fais appliquer un nouveau plan de circulation.
La très grande majorité des rues seront à sens unique.
- Des voitures radio seront placées à tous les carrefours.
- je fais isoler les quartiers arabes ( barbelés et patrouilles )
- Il s'agit aussi de recenser les musulmans
travaillant dans les quartiers européens et sur le port, de les munir d'un laissez-passer permanent,
mais révocable, pour leur permettre de se rendre à leurs lieux de travail.
- Pendant ce temps, dans la région algéroise, est capturé le chef communiste des groupes d'action
des « Combattants de la libération », l'instituteur Abd el Kader Guerroudj, dit « Lucien ».
Note :
Nous reviendrons dans un autre chapitre sur le rôle des communistes
- en Algérie,
- en France,
- dans les médias.
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