Guerre d’Algérie
Tout a été écrit sur cette drôle et terrible guerre.
Il est trop tard pour exprimer des regrets.
Il nous est impossible de revenir en arrière.
Inutile de sortir nos croix et nos bannières
Nos décorations et nos valeurs militaires.
Honte sur nous qui nous sommes laissés faire,
Pour partir défendre une terre qui n’était pas la nôtre
Mais celle de ces jeunes algériens nos frères.
Honneur à ceux qui ont payé de leur vie, au contraire,
Honneur à leur courage et à leur détermination
Pour faire reconnaître l’Algérie aux Algériens.
Honte aux politiques, honte aux colonisateurs
Qui ont exploité ces hommes et ces femmes.
La colère n’est pas bonne conseillère…
Pourtant sourde en moi cette révolte
Contenue depuis tant d’années.
Honte sur moi qui n’a su que me taire.
Honte sur cette France que j’aime tant
Incapable de trouver une solution pacifique
A une situation intolérable, inacceptable !
Pourquoi tout ce gâchis, ces traumatismes ?
Messieurs qu’on nomme grands
Pourquoi m’avoir envoyé alors que j’avais vingt ans
Faire cette guerre inutile ou j’ai découvert la haine.
Cette guerre que je n’aurais jamais du faire.
Installés dans votre confort et vos idéologies
Vous êtes resté stoïques et avez offert des médailles
A mes copains qui sont morts pour rien.
Inutile de leur élever des stèles et des monuments.
Ils devraient être là, vivants tout simplement !
A quoi bon ces commémorations ?
A quoi bon tous ces flons flons ?
A quoi bon ces palmes et ces drapeaux ?
Sans doute ne pas oublier… mais trouver une paix durable et
La sagesse qui conduit deux peuples à s’entraider
Se respecter dans leurs différences, s’entr’aimer,
Afin que plus jamais nous n’ayons à revivre çà !!!
L’amour est l’avenir de l’homme…
Milopoète Juillet 2012
Quand les hommes vivront d’amour (paroles et musique de Raymond Lévesque :
Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous serons morts mon frère
Quand les hommes vivront d’amour
Ce sera la paix sur la Terre
Les soldats seront troubadours
Mais nous, nous serons morts mon frère
Dans la grande chaîne de la vie
Où il fallait que nous passions
Où il fallait que nous soyons
Nous aurons eu la mauvaise partie
Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Peut-être songeront-ils un jour
A nous qui serons morts mon frère
Mais quand les hommes vivront d’amour
Qu’il n’y aura plus de misère
Peut-être songeront-ils un jour
A nous qui serons morts mon frère
Nous qui aurons aux mauvais jours
Dans la haine et puis dans la guerre
Cherché la paix, cherché l’amour
Qu’ils connaîtront alors mon frère
Dans la grand’ chaîne de la vie
Pour qu’il y ait un meilleur temps
Il faut toujours quelques perdants
De la sagesse ici-bas c’est le prix
Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous serons morts mon frère
Quand les hommes vivront d’amour
Ce sera la paix sur la terre
Les soldats seront troubadours
Mais nous, nous serons morts mon frère
Au début de l’année 1956, le chansonnier québécois Raymond Lévesque, toujours à Paris, s’intéresse de près à la guerre d’Algérie qui fait alors rage depuis un peu plus d’une année. Sa voix portera très loin, puisque la chanson qu’il composera, pour dénoncer la souffrance des Algériens deviendra possiblement la chanson québécoise la plus connue de toute la francophonie : « Quand les hommes vivront d’amour / il n’y aura plus de misères ». Aujourd’hui, seuls « les Québécois plus âgés ont encore le souvenir que la chanson de Raymond Lévesque a été écrite pour dénoncer « la souffrance d’un peuple ».
Un autre Lévesque, René, qui fondera plus tard le Parti québécois, est alors journaliste. Il anime Point de mire, une émission d’information politiquement engagée, à la télévision de Radio-Canada. Le décor : une carte géographique, qui indique aux Québécois où se trouve la contrée lointaine. René Lévesque consacre son émission du 10 février 1957 au conflit qui déchire l’Algérie. Il définit ce qu’est une « colonie d’implantation » et fait le parallèle avec le Québec. « La colonie d’implantation, c’est un peu ce qu’était la Nouvelle-France, c’est-à-dire celle où on envoie des citoyens, les fils du pays, s’installer. » Il explique les enjeux de la colonisation et ses implications humaines. Surtout, il explique que bien des colons français sont en Algérie pour des raisons autres qu’économiques. « Ceux-là, ils ont une seule supériorité dans la vie, comme les petits Blancs dans le sud des États-Unis : c’est d’être quand même, malgré leur malheur, supérieurs aux musulmans et aux Arabes ». Pour eux, explique Lévesque, « l’idée d’égalité [entre Français et Algériens] serait de leur enlever la seule supériorité qui leur reste ».
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