Sur les rives de la Méditerranée, Tipasa, ancien comptoir punique, fut occupé par Rome, qui en fit une base stratégique pour la conquête des royaumes mauritaniens. Il comprend un ensemble unique de vestiges phéniciens, romains, paléochrétiens et byzantins, voisinant avec des monuments autochtones, tel le Kbor er Roumia, grand mausolée royal de Maurétanie.
Vidéo en Anglais :
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Tipasa est situé à 70 km à l'ouest d'Alger. C'est un bien en série composé de trois sites : deux parcs archéologiques localisés à proximité de l'agglomération urbaine actuelle et le Mausolée royal de Maurétanie, sis sur le plateau du Sahel occidental d'Alger à 11 km au sud-est de Tipasa.
Le site archéologique de Tipasa regroupe l'un des plus extraordinaires complexes archéologiques du Maghreb, et peut être le plus significatif pour l'étude des contacts entre les civilisations indigènes et les différentes vagues de colonisation du VIe siècle avant J.-C. au VIe siècle de notre ère. Cette ville côtière a d'abord été un comptoir carthaginois, dont la nécropole est l'une des plus anciennes et des plus étendues du monde punique (VIe au IIe siècle avant notre ère). Durant cette période, Tipasa a joué le rôle d'une escale maritime, un lieu d'échanges commerciaux avec les populations autochtones. De nombreuses nécropoles traduisent des modes d'inhumations et de pratiques funéraires très variées qui témoignent d'échanges d'influences multiculturelles remontant aux temps protohistoriques. L'édifice funéraire monumental de forme circulaire, dit Mausolée royal de Maurétanie, associe une tradition architecturale locale du type basina, à un mode de couverture en chemise tronconique à gradins, fruit de différents apports notamment hellénistiques et pharaoniques.
La période romaine est marquée par un ensemble prestigieux d'édifices, constitué de typologies architecturales très diversifiées. Du IIIe au IVe siècle de notre ère un essor religieux chrétien remarquable s'exprime par la multitude d'édifices religieux. Certains sont ornés de pavement en mosaïques de belle facture, illustrant des scènes quotidiennes, ou à motifs géométriques. L'invasion vandale des années 430 ne mit pas un terme définitif à la prospérité de Tipasa mais la ville, reconquise par les Byzantins en 531, n'allait cesser de décliner dès le VIe siècle.
Critère (iii) : Tipasa apporte un témoignage exceptionnel sur les civilisations puniques et romaines maintenant disparues.
Critère (iv) : Les vestiges architecturaux et archéologiques dedes sites de Tipasa illustrent des méthodes de construction et des traditions architecturales particulières au Maghreb antique. Intégrés dans leur espace naturel, ces sites présentent une singularité morphologique, urbanistique et architecturale qui les distingue des autres sites antiques méditerranéens et en fait un exemple unique. Tipasa reflète de manière très significative les contacts entre les civilisations indigènes et les vagues de colonisation punique et romaine entre le VIe siècle avant J.-C.et le VIe siècle de notre ère.
Intégrité
La délimitation des trois sites a été clarifiée et approuvée par le Comité du patrimoine mondial (décision 33 COM 8D, 2009). Elle intègre l'ensemble des vestiges qui témoignent des valeurs urbanistiques, architecturales, historiques et archéologiques exceptionnelles du bien. Le bien est rendu vulnérable sous l'effet du développement urbain et touristique à réguler et de la croissance de la population.
Authenticité
Les attributs urbanistiques et architecturaux, l'ornementation et les matériaux de construction, gardent leur aspect original qui exprime les valeurs, telles que définies lors de l'inscription du bien. Toutefois, ils sont vulnérables au manque de conservation, à l'envahissement par la végétation, le pâturage illégal et l'accès non réglementé des visiteurs.
Besoins en matière de protection et de gestion
Le cadre juridique et de gestion de ce bien comprend les lois 90-30 (loi domaniale), 98-04 (relative à la protection du patrimoine culturel), le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du site (PPSMV), le Plan d'occupation du sol approuvé par délibération de l'assemblée communale de Tipasa (POS) et le Plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques et de leur zone de protection (PPMVSA), en phase d'élaboration, codifié par le décret exécutif n° 324-2003. La gestion des sites archéologiques de Tipasa relève d'un nouvel établissement : l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels, en coordination avec la Direction de la culture de la Wilaya (province).
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017
Le 1 décembre 2016, en réponse à la décision 39 COM 7B.47 (Bonn, 2015), l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, dont un résumé analytique est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/193/documents/, et qui indique les éléments d’informations suivants :
Conservation du bien: un programme d’opérations d’entretien et de désherbage régulier du site ainsi que des missions de gardiennage ont été engagés par l’État partie. Un contrôle permanent de l’état de conservation du bien est mis en place, notamment par la documentation du site, le contrôle des structures archéologiques aux abords du bien et du Mausolée Royal de Maurétanie, et des objets exposés au musée ou maintenus en réserve. En outre, une étude de signalisation et une opération de bornage du Mausolée Royal de Maurétanie ont été réalisées ;
Promotion du site archéologique: des activités de promotion et de sensibilisation du grand public, en particulier les jeunes, à travers des programmes culturels ont été menées. En vue de la prévention des risques naturels pesant sur le bien, des programmes de coopération et d’échanges avec les universités pour la documentation et scan 3D du site archéologique ont été mis en place. Cependant, aucune information supplémentaire à ce sujet n’est mentionnée ;
Plan de Protection et de Mise en Valeur des Sites archéologiques de Tipasa (PPMVSA): des actions de protection et de mise en valeur ont été menées en concertation avec les différentes directions de la Wilaya concernées. Ces actions comprennent l’examen régulier par la Direction de la Culture des demandes de permis de construire et d’extension afin de garantir l’intégrité visuelle du site archéologique, la mise en place d’un système d’éclairage du Mausolée Royal de Maurétanie, ré-ouvert au public, et la récupération d’un espace d’accueil au niveau du Mausolée. Néanmoins, la totalité des projets inscrits dans le cadre du PPMVSA sont concernés par des restrictions budgétaires. Le rapport soulève en outre le problème des eaux pluviales dont l’évacuation se fait par ruissellement naturel en passant par des vestiges archéologiques, et fait état des mesures prises afin d’en réduire les effets ;
Renforcement de la falaise de Tipasa: les travaux sont en cours de réalisation selon l’étude qui a été effectuée dans le cadre de l’évaluation de l’impact sur le patrimoine (EIP) du projet de mise en valeur du port de Tipasa, transmise au Centre du patrimoine mondial au mois de mars 2016.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017
Il convient de prendre note du suivi régulier de l’état de conservation du bien et de sa mise en valeur ainsi que de sa promotion auprès du grand public par l’État partie.
La transmission par l’État partie d’une première version de l’EIP du projet de mise en valeur du port, qui comporte notamment la description de l’état des lieux actuel et l’état du site après la réalisation du projet, est accueillie avec satisfaction.
En avril 2017, une mission conjointe de conseil Centre du patrimoine mondial/ICOMOS a pu aborder la question du contenu de cette EIP. La mission a recommandé la reprise de cette étude sur la base des orientations de l’ICOMOS relatives à la préparation des études d’impact sur le patrimoine des biens culturels. Concernant les travaux de protection de la falaise contre les vagues qui étaient en cours lors de la mission, cette dernière a recommandé de reconsidérer la conception de la composante du projet qui prévoit la construction d’un mur en remblai constitué d’inclusions géo-synthétiques au pied de la falaise, afin de rechercher une solution plus adaptée d’un point de vue technique et paysager, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisation consultatives. Concernant la pression relative au développement de la ville de Tipasa, la mission a été informée par le Ministère de la Culture qu’une note d'orientation a été envoyée à l'ensemble des acteurs locaux, qu’ils soient directement concernés par la gestion des sites du patrimoine mondial ou impliqués dans l'installation de projets de développement susceptibles de porter atteinte à la VUE de ces sites. Ainsi tout projet susceptible d’avoir un impact, y compris visuel sur un bien donné, devra obtenir l’aval du Ministère de la Culture.
Le problème du déversement naturel des eaux pluviales dans les parcs Est et Ouest et sa stagnation, à l’instar du cas de l’amphithéâtre, risque d’accentuer la détérioration des structures archéologiques et devrait faire l’objet d’une attention particulière par l’État partie. La mission recommande de réaliser des sondages archéologiques en vue d’identifier les anciens systèmes de drainage des eaux et d’explorer la possibilité de les rendre fonctionnels, comme première démarche en vue de remédier à ce problème.
Le projet de valorisation du port et de la zone protégée, dont une maquette a été présentée à la mission, nécessite des améliorations technologiques et une révision du projet paysager notamment au niveau du choix des matériaux afin d’assurer son intégration au sein du bien. La mission a constaté que la jetée construite en face du port entre 2006 et 2009 pour des contraintes climatiques constitue une vraie rupture visuelle avec la mer depuis le port. Cette jetée devrait être intégrée au projet de valorisation et bénéficier également d’un aménagement adéquat pour atténuer son impact visuel et l’intégrer au paysage. D’autre part, la mission a recommandé l’extension de la zone tampon à l’espace maritime pour prévenir des interventions futures de nature à avoir un impact sur l’intégrité visuelle du bien et sa valeur universelle exceptionnelle.
Afin d’aborder les questions liées à la conservation et la gestion du bien constatées lors de la mission, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’entreprendre l’organisation d’une réunion d’experts élargie afin d’examiner des expériences sur d’autres sites du patrimoine mondial où des problématiques similaires à celles de Tipasa ont été traitées et des solutions satisfaisantes envisagées.
Il est également recommandé que le Comité demande à l’État partie de finaliser le plan de gestion mis à jour, dont la structure a été mise à la disposition de la mission de conseil, de le transmettre au Centre du patrimoine mondial pour examen, et de poursuivre la mise en œuvre du PPVMSA.
Sur les rives de la Méditerranée, Tipasa, ancien comptoir punique, fut occupé par Rome, qui en fit une base stratégique pour la conquête des royaumes mauritaniens. Il comprend un ensemble unique de vestiges phéniciens, romains, paléochrétiens et byzantins, voisinant avec des monuments autochtones, tel le Kbor er Roumia, grand mausolée royal de Maurétanie.
Vidéo en Anglais :
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Tipasa est situé à 70 km à l'ouest d'Alger. C'est un bien en série composé de trois sites : deux parcs archéologiques localisés à proximité de l'agglomération urbaine actuelle et le Mausolée royal de Maurétanie, sis sur le plateau du Sahel occidental d'Alger à 11 km au sud-est de Tipasa.
Le site archéologique de Tipasa regroupe l'un des plus extraordinaires complexes archéologiques du Maghreb, et peut être le plus significatif pour l'étude des contacts entre les civilisations indigènes et les différentes vagues de colonisation du VIe siècle avant J.-C. au VIe siècle de notre ère. Cette ville côtière a d'abord été un comptoir carthaginois, dont la nécropole est l'une des plus anciennes et des plus étendues du monde punique (VIe au IIe siècle avant notre ère). Durant cette période, Tipasa a joué le rôle d'une escale maritime, un lieu d'échanges commerciaux avec les populations autochtones. De nombreuses nécropoles traduisent des modes d'inhumations et de pratiques funéraires très variées qui témoignent d'échanges d'influences multiculturelles remontant aux temps protohistoriques. L'édifice funéraire monumental de forme circulaire, dit Mausolée royal de Maurétanie, associe une tradition architecturale locale du type basina, à un mode de couverture en chemise tronconique à gradins, fruit de différents apports notamment hellénistiques et pharaoniques.
La période romaine est marquée par un ensemble prestigieux d'édifices, constitué de typologies architecturales très diversifiées. Du IIIe au IVe siècle de notre ère un essor religieux chrétien remarquable s'exprime par la multitude d'édifices religieux. Certains sont ornés de pavement en mosaïques de belle facture, illustrant des scènes quotidiennes, ou à motifs géométriques. L'invasion vandale des années 430 ne mit pas un terme définitif à la prospérité de Tipasa mais la ville, reconquise par les Byzantins en 531, n'allait cesser de décliner dès le VIe siècle.
Critère (iii) : Tipasa apporte un témoignage exceptionnel sur les civilisations puniques et romaines maintenant disparues.
Critère (iv) : Les vestiges architecturaux et archéologiques dedes sites de Tipasa illustrent des méthodes de construction et des traditions architecturales particulières au Maghreb antique. Intégrés dans leur espace naturel, ces sites présentent une singularité morphologique, urbanistique et architecturale qui les distingue des autres sites antiques méditerranéens et en fait un exemple unique. Tipasa reflète de manière très significative les contacts entre les civilisations indigènes et les vagues de colonisation punique et romaine entre le VIe siècle avant J.-C.et le VIe siècle de notre ère.
Intégrité
La délimitation des trois sites a été clarifiée et approuvée par le Comité du patrimoine mondial (décision 33 COM 8D, 2009). Elle intègre l'ensemble des vestiges qui témoignent des valeurs urbanistiques, architecturales, historiques et archéologiques exceptionnelles du bien. Le bien est rendu vulnérable sous l'effet du développement urbain et touristique à réguler et de la croissance de la population.
Authenticité
Les attributs urbanistiques et architecturaux, l'ornementation et les matériaux de construction, gardent leur aspect original qui exprime les valeurs, telles que définies lors de l'inscription du bien. Toutefois, ils sont vulnérables au manque de conservation, à l'envahissement par la végétation, le pâturage illégal et l'accès non réglementé des visiteurs.
Besoins en matière de protection et de gestion
Le cadre juridique et de gestion de ce bien comprend les lois 90-30 (loi domaniale), 98-04 (relative à la protection du patrimoine culturel), le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du site (PPSMV), le Plan d'occupation du sol approuvé par délibération de l'assemblée communale de Tipasa (POS) et le Plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques et de leur zone de protection (PPMVSA), en phase d'élaboration, codifié par le décret exécutif n° 324-2003. La gestion des sites archéologiques de Tipasa relève d'un nouvel établissement : l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels, en coordination avec la Direction de la culture de la Wilaya (province).
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017
Le 1 décembre 2016, en réponse à la décision 39 COM 7B.47 (Bonn, 2015), l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, dont un résumé analytique est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/193/documents/, et qui indique les éléments d’informations suivants :
Conservation du bien: un programme d’opérations d’entretien et de désherbage régulier du site ainsi que des missions de gardiennage ont été engagés par l’État partie. Un contrôle permanent de l’état de conservation du bien est mis en place, notamment par la documentation du site, le contrôle des structures archéologiques aux abords du bien et du Mausolée Royal de Maurétanie, et des objets exposés au musée ou maintenus en réserve. En outre, une étude de signalisation et une opération de bornage du Mausolée Royal de Maurétanie ont été réalisées ;
Promotion du site archéologique: des activités de promotion et de sensibilisation du grand public, en particulier les jeunes, à travers des programmes culturels ont été menées. En vue de la prévention des risques naturels pesant sur le bien, des programmes de coopération et d’échanges avec les universités pour la documentation et scan 3D du site archéologique ont été mis en place. Cependant, aucune information supplémentaire à ce sujet n’est mentionnée ;
Plan de Protection et de Mise en Valeur des Sites archéologiques de Tipasa (PPMVSA): des actions de protection et de mise en valeur ont été menées en concertation avec les différentes directions de la Wilaya concernées. Ces actions comprennent l’examen régulier par la Direction de la Culture des demandes de permis de construire et d’extension afin de garantir l’intégrité visuelle du site archéologique, la mise en place d’un système d’éclairage du Mausolée Royal de Maurétanie, ré-ouvert au public, et la récupération d’un espace d’accueil au niveau du Mausolée. Néanmoins, la totalité des projets inscrits dans le cadre du PPMVSA sont concernés par des restrictions budgétaires. Le rapport soulève en outre le problème des eaux pluviales dont l’évacuation se fait par ruissellement naturel en passant par des vestiges archéologiques, et fait état des mesures prises afin d’en réduire les effets ;
Renforcement de la falaise de Tipasa: les travaux sont en cours de réalisation selon l’étude qui a été effectuée dans le cadre de l’évaluation de l’impact sur le patrimoine (EIP) du projet de mise en valeur du port de Tipasa, transmise au Centre du patrimoine mondial au mois de mars 2016.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017
Il convient de prendre note du suivi régulier de l’état de conservation du bien et de sa mise en valeur ainsi que de sa promotion auprès du grand public par l’État partie.
La transmission par l’État partie d’une première version de l’EIP du projet de mise en valeur du port, qui comporte notamment la description de l’état des lieux actuel et l’état du site après la réalisation du projet, est accueillie avec satisfaction.
En avril 2017, une mission conjointe de conseil Centre du patrimoine mondial/ICOMOS a pu aborder la question du contenu de cette EIP. La mission a recommandé la reprise de cette étude sur la base des orientations de l’ICOMOS relatives à la préparation des études d’impact sur le patrimoine des biens culturels. Concernant les travaux de protection de la falaise contre les vagues qui étaient en cours lors de la mission, cette dernière a recommandé de reconsidérer la conception de la composante du projet qui prévoit la construction d’un mur en remblai constitué d’inclusions géo-synthétiques au pied de la falaise, afin de rechercher une solution plus adaptée d’un point de vue technique et paysager, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisation consultatives. Concernant la pression relative au développement de la ville de Tipasa, la mission a été informée par le Ministère de la Culture qu’une note d'orientation a été envoyée à l'ensemble des acteurs locaux, qu’ils soient directement concernés par la gestion des sites du patrimoine mondial ou impliqués dans l'installation de projets de développement susceptibles de porter atteinte à la VUE de ces sites. Ainsi tout projet susceptible d’avoir un impact, y compris visuel sur un bien donné, devra obtenir l’aval du Ministère de la Culture.
Le problème du déversement naturel des eaux pluviales dans les parcs Est et Ouest et sa stagnation, à l’instar du cas de l’amphithéâtre, risque d’accentuer la détérioration des structures archéologiques et devrait faire l’objet d’une attention particulière par l’État partie. La mission recommande de réaliser des sondages archéologiques en vue d’identifier les anciens systèmes de drainage des eaux et d’explorer la possibilité de les rendre fonctionnels, comme première démarche en vue de remédier à ce problème.
Le projet de valorisation du port et de la zone protégée, dont une maquette a été présentée à la mission, nécessite des améliorations technologiques et une révision du projet paysager notamment au niveau du choix des matériaux afin d’assurer son intégration au sein du bien. La mission a constaté que la jetée construite en face du port entre 2006 et 2009 pour des contraintes climatiques constitue une vraie rupture visuelle avec la mer depuis le port. Cette jetée devrait être intégrée au projet de valorisation et bénéficier également d’un aménagement adéquat pour atténuer son impact visuel et l’intégrer au paysage. D’autre part, la mission a recommandé l’extension de la zone tampon à l’espace maritime pour prévenir des interventions futures de nature à avoir un impact sur l’intégrité visuelle du bien et sa valeur universelle exceptionnelle.
Afin d’aborder les questions liées à la conservation et la gestion du bien constatées lors de la mission, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’entreprendre l’organisation d’une réunion d’experts élargie afin d’examiner des expériences sur d’autres sites du patrimoine mondial où des problématiques similaires à celles de Tipasa ont été traitées et des solutions satisfaisantes envisagées.
Il est également recommandé que le Comité demande à l’État partie de finaliser le plan de gestion mis à jour, dont la structure a été mise à la disposition de la mission de conseil, de le transmettre au Centre du patrimoine mondial pour examen, et de poursuivre la mise en œuvre du PPVMSA.
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