Né en 1888, diplômé de Harvard, passionné de poésie et de littérature. En 1912 il est à Paris, au quartier latin et écrit quelques chroniques et un recueil de vers. Dès 1914, alors que les Etats-Unis n’étaient pas en guerre, il s’engagea, avec une cinquantaine de ses compatriotes (american volunteers), au service de la France. Affecté au 2e Régiment de Légion Etrangère, il est tué le 4 juillet 1916 à Belloy en Santerre. « …qu’il soit bien compris que je n’ai pas pris les armes par haine des Allemands ou de l’Allemagne, mais par amour pour la France.» (Journal, 31 juillet 1915).
Alan Seeger
Son poème prémonitoire I have a rendezvous with Death At some disputed barricade, When Spring comes back with rustling shade And apple-blossoms fill the air— I have a rendezvous with Death When Spring brings back blue days and fair. It may be he shall take my hand And lead me into his dark land And close my eyes and quench my breath— It may be I shall pass him still. I have a rendezvous with Death On some scarred slope of battered hill, When Spring comes round again this year And the first meadow-flowers appear. God knows 'twere better to be deep Pillowed in silk and scented down, Where love throbs out in blissful sleep, Pulse nigh to pulse, and breath to breath, Where hushed awakenings are dear... But I've a rendezvous with Death At midnight in some flaming town, When Spring trips north again this year, And I to my pledged word am true, I shall not fail that rendezvous. Alan Seeger J’ai rendez-vous avec la mort Sur quelque barricade disputée Quand le printemps revient avec son ombre bruissante Et que les pommiers en fleur emplissent l’air. J’ai rendez-vous avec la mort Lorsque le printemps rappelle les beaux jours bleus. Il se peut qu’il prendra ma main Et me conduise dans son pays ténébreux Et ferme mes yeux et me coupe le souffle, Il est possible que je le passe encore. J’ai rendez-vous avec la mort Sur quelque versant de colline meurtrie de cicatrices, Quand le printemps sera de retour cette année Et paraitront les premières fleurs de prairie. Dieu sait qu’il vaudrait mieux être au profond Des oreillers de soie et de duvet parfumé Où l’amour palpite en un sommeil bienheureux, Pouls contre pouls et souffle contre souffle, Où les réveils discrets sont chers… Mais j’ai rendez-vous avec la mort A minuit dans quelque ville en flammes Alors que le printemps revient vers le nord cette année, Fidèle à ma parole donnée, Je ne manquerai pas ce rendez-vous. Alan Seeger
Les commentaires récents