Après avoir participé à la libération de la France, Abdelkader Rahmani s’engage dans l’armée française.
Au printemps 1957, il est embastillé pour avoir officiellement demandé à ne pas avoir à se battre contre ses frères qui luttaient pour l’indépendance de leur pays.Il occupe une cellule dans laquelle le général de Bollardière, seul officier supérieur à avoir condamné ouvertement la torture, lui succédera.
Après différentes péripéties, l’armée le place, le 2 février 1959, dans la position de non-activité par retrait d’emploi. Il y sera maintenu plus de quinze ans.
Sa carrière brisée ne sera jamais reconstituée, contrairement à celles des putschistes qui avaient tourné leurs armes contre la République, et qui ont pu bénéficier de la loi d’amnistie du 3 décembre 1982.
Aucune indemnité ne lui sera versée, contrairement aux activistes de l’OAS qui ont bénéficié de l’article 13 de la loi du 23 février 2005.
Ci-dessous, la reprise d’un article d’Hélène Bracco publié dans le n°159, juillet-septembre 2009, de la revue Gavroche [1].
« Depuis 1848, les musulmans d’Algérie étaient français - formellement. Pratiquement, ils étaient soumis au code de l’Indigénat et avaient une nationalité dégradée, dénaturée. Pour devenir pleinement français, ils devaient d’ailleurs en passer par une naturalisation : entre 1865 et 1962, seuls 7 000 d’entre eux sont devenus ainsi français ! Et pourtant on leur tenait le discours sur la République, l’égalité et la fraternité.
Patrick Weil [2]
- Abdelkader Rahmani, école des officiers de Bou Saada, 1944.
La sanction pour refus de servir est différente selon qu’il s’agit d’un soldat du contingent ou d’un militaire de carrière. Le soldat du contingent fournit pendant un certain temps une prestation de service exigée par la loi. Il est un agent mobilisé par la nation pour accomplir une certaine action dont l’État est juge. Son refus de servir est un acte plus grave parce qu’il est un manquement à un principe fondamental, celui de l’obéissance due à la loi.
L’officier de carrière est lié à l’État par un engagement libre et révocable et peut rompre son contrat s’il estime que ce qui lui est commandé répugne à sa conscience civique ou morale.
CONTEXTE
Le 1er mars 1957, un officier de l’armée française sort de forteresse, en transit pour la prison de Fresnes. Il vient d’être inculpé d’entreprise de démoralisation de l’armée. Il s’est rendu coupable d’avoir écrit au président de la République, René Coty, pour lui offrir ses services de médiation entre l’armée française et le peuple algérien, en vue de faire cesser la guerre. À sa boutonnière, la Légion d’honneur, acquise sur les champs de bataille. Aux poignets, les menottes. « J’échouai au fort Saint-Denis, écrira-t-il, dans la cellule où le général de Bollardière m’a succédé. Une bonne poignée de mains entre huit gendarmes, dont quatre pour moi qui m’emmenaient à Fresnes enchaîné, et quatre pour lui... Or, la mise des menottes est formellement interdite en cas d’arrêts de forteresse. »
Mais cet officier est soumis à un traitement de faveur... Car lui, il est algérien ! L’histoire de ce refus, il l’écrira dans un livre paru au Seuil en 1959, saisi dès sa sortie : L’affaire des officiers algériens [3]. Le 25 janvier 1959, L’Express commente : « Ce petit livre a fait dans les états-majors parisiens l’effet d’une bombe... »
Il avait pourtant choisi l’armée par idéal, dans l’espoir de démontrer la valeur des Algériens, et d’amener à briser l’exclusion qui les frappait au sein de cette même armée. De la montagne kabyle « Tidelsine » du cap Aokas, il est issu d’une grande famille maraboutique. Son père est docteur ès lettres, professeur de français. Quand il pose son acte de refus, en 1956, il a derrière lui une longue carrière militaire jalonnée de discriminations qui frappent les officiers « indigènes » : « En 1939-45, mes frères et moi-même étions sous l’uniforme français contre Hitler. Mes frères ont été démobilisés, moi j’ai, fait carrière... »
« Au lendemain du débarquement allié en Afrique du Nord, j’ai été versé dans l’armée corps franc au grade de brigadier, et nommé instructeur au cours des élèves aspirants à Saint-Cyr de Cherchell. J’ai été cassé parce que j’étais algérien : il était interdit à un Algérien d’instruire ou de commander un Européen. »
« Du fait de mon origine algérienne, un cycle d’études initialement de deux ans en temps de guerre fut prolongé, sans autre motif de deux ans, soit : quatre ans d’école, donc deux ans de grade soustraits. À la sortie, je fus promu, par décret du 20 octobre 1948, sous-lieutenant nord-africain de réserve. À cet effet, j’ai été contraint de renoncer à ma nationalité française, accordée en 1944 par le général de Gaulle, pour ne pas perdre mon grade, qui fut alors octroyé au titre de "Nord-africain"... »
En 1948, il intègre, avec trois autres Nord-africains, l’école des officiers de l’arme blindée et de cavalerie de Saumur, interdite alors aux indigènes. Une note de service du 19 octobre 1948 les informe de l’autorisation « enfin arrivée » de porter le képi, interdit aux officiers d’origine nord-africaine.
« Ma promotion légale et automatique au grade de lieutenant aurait dû se faire le 20 octobre 1950. Elle n’eut lieu que le 1" janvier 1952, par une discrimination notoire qui me fut imposée, sans aucune autre issue.
Je suis le seul et le premier officier à avoir fait la Corée en tant qu’officier de l’ONU. La France refusait l’accès des Nations Unies aux officiers indigènes de ses colonies. Je me suis battu, j’ai réussi.
La Légion d’honneur me fut octroyée en 1956, sous la rubrique "Militaire servant sous statut spécial", alors que le décret du 13 décembre 1950 du JO n° 296, p 12785 est formel : “Admis dans les cadres français avec son grade et son ancienneté de grade à compter du 1" janvier 1950.” Il est d’autant plus inconcevable que six ans plus tard je fusse classé "sous statut spécial indigène". »
En 1954, c’est le déclenchement de la révolution algérienne. « J’ai proposé au haut commandement de donner aux soldats et aux cadres des cours d’initiation aux moeurs, coutumes et religions nord-africaines. Je voulais éviter une guerre d’ignorants. Ce fut en vain. »
LE TEMPS DE LA RÉVOLTE
En 1956, il est au Liban au moment ou le cours de l’Histoire se précise : « Guy Mollet conspué en Algérie, l’arraisonnement de l’avion de Ben Bella, Suez, la "pacification" en Algérie... Dès lors, je refusai de prêter mon concours à un système voué à l’échec, et qui, en outre, portait atteinte à ma dignité et à celle de mes compatriotes... C’est là que j’ai basculé. »
« Rappelé en France lors des événements de Suez, mon devoir m’appelait à Paris. J’ai été contraint de me séparer pour un temps de ma femme française, avec son accord, car elle a aussi souffert de l’injustice et du racisme, et de mes quatre enfants. Une courte halte à Istanbul pour méditer, réfléchir, mettre sur pied mon plan d’action. Plutôt que de déserter, si facile et à ma portée au Liban, j’ai décidé d’entrer en désobéissance avec mon grade et l’uniforme français. »
La guerre d’Algérie est à son paroxysme. « Notre pays mis à feu et à sang, est-ce servir que de se taire ? Dès l’instant que nos chefs apparaissaient impuissants ou complices de cette déshonorante déchéance, n’avions-nous pas le droit d’en référer au premier magistrat de la République, chef suprême des forces armées ? »
Il entraîne dans son action cinquante-deux officiers algériens.
En janvier 1957, ils décident d’écrire au président de la République :
« Monsieur le Président de la République,
À l’issue de différentes rencontres, l’ensemble des officiers algériens en activité au sein de l’Armée française ont convenu de porter à la connaissance de M. le Président de la République le cas de conscience dans lequel les place la politique actuelle menée en Algérie... Nous avons rempli notre devoir de soldats sur tous les fronts où la France nous envoyait la défendre... Des officiers algériens continuent à servir la cause française face à leurs compatriotes, peut-être même à leurs parents, et tombent au service de la France en Algérie...
En notre âme et conscience, la seule solution est une orientation vers un règlement politique, dénué de toute violence. ce qui permettrait d’engager une conversation immédiate et loyale entre les représentants des deux communautés...
Nous demandons en outre au chef suprême de l’Armée de trouver une issue honorable au cas de conscience posé à la corporation des officiers algériens, tant que les événements présents séviront. »
« Pour la première fois, par le contenu de cette lettre, nous revendiquions, de facto, notre titre d’officiers algériens. » « Nous ne pouvons plus supporter que nos parents soient massacrés par des hommes portant un uniforme qui est aussi le nôtre. Nous représentons les officiers algériens et nous savons qu’ils vont, contre leur gré, combattre leurs frères. Nous avons le courage et l’honnêteté d’en informer la France avant qu’il ne soit trop tard. »
Une fois la lettre remise au président de la République, il porte la copie aux divers sommets de l’État.
En prison
Début mars, il est sous les verrous, inculpé d’une « entreprise de démoralisation de l’armée ». Cette inculpation tombe sous le coup de l’article 76 du code militaire qui prévoit une peine de réclusion, régime pénitentiaire extrêmement pénible. Le 28 mars 1957, il est incarcéré à Fresnes, après vingt-huit jours d’arrêts de forteresse.
En liberté provisoire, et assigné à résidence
En mai, au terme de sa punition, le service psychologique de M. Bourgès-Maunoury l’affecte, pour l’éloigner de Paris et de ses amis, au centre d’instruction des parachutistes de Castres comme instructeur de recrues qui, trois mois plus tard, rejoindront le 13e dragon, unité implantée en Kabylie, sa province natale... « J’instruis des hommes qui vont tuer mes frères de sang, saccager ma province... Peut-on refuser à un Algérien d’avoir un drame de conscience ? »
Sans nouvelles des autres officiers algériens, seul face à ce drame de conscience, il trouve quelque réconfort : « Je devais passer à la fameuse "corvée de bois". J’ai été sauvé par le curé de Castres, le journaliste du journal Le Monde, Claude Julien, qui était en vacances, et le directeur fondateur de ce même journal, Hubert Beuve-Méry. » Le soir même, sa présence fut révélée dans le journal. Il est ensuite envoyé en résidence surveillée en Aveyron, au lieu-dit La Cavalerie.
Grâce à une permission de cinq jours à Paris, il reprend contact avec les autorités politiques et renouvelle ses propositions de médiation. M. Guy Mollet lui fait savoir qu’il accepte de détacher quelques-uns des officiers algériens dans les ambassades françaises de Tunisie et du Maroc, pour leur permettre de contacter le FLN. Ce qu’il appelle « la mission des officiers algériens ». Mais le gouvernement Mollet tombe, remplacé par celui de M. BourgèsMaunoury. Le 18 juin 1957, au nom de ses camarades, le lieutenant Rahmani lance, par une très longue lettre, un appel au général de Gaulle. Début août, sans nouvelles, ils se considèrent déliés de leur engagement.
LE TEMPS DU REFUS
En septembre 1957, ils annoncent leur démission au président de la République
« Monsieur le Président de la République,
Officiers démissionnaires de l’Armée française, nous désirons porter à votre connaissance les motifs qui nous ont poussés à cet acte.
[...] En huit mois, aucune solution n’a été apportée au cas de conscience que pose notre situation dramatique d’Algériens et de soldats. Bien au contraire, des arrestations, des arrêts de forteresse, des emprisonnements ont été les seules réponses que nous a values notre attitude [...] Pour nous empêcher de nous regrouper, nous avons été dispersés dans les garnisons les plus lointaines et régulièrement les bataillons nord-africains et leurs cadres sont envoyés en Afrique du Nord pour combattre leurs frères de sang, au risque de détruire leur village natal, et peut-être même de mitrailler leurs femmes et leurs enfants.
[...] Puisqu’aucune suite n’a été donnée à notre démarche de janvier 1957, qu’aucune réponse n’a été apportée au problème pour lequel nous vous demandions une solution, nous avons tenu à vous exposer respectueusement les raisons qui nous rendent aujourd’hui démissionnaires de l’Armée française.
Jusqu’au dernier jour de notre appartenance à cette armée, nous resterons dans le cadre de la discipline militaire. Respectueux des formes et des modalités de notre règlement, chacun des signataires de cette lettre présente sa démission individuelle par la voie hiérarchique.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos déférentes salutations.
Les officiers algériens signataires de la lettre de janvier 1957. »
Ils espèrent ainsi, déliés de leur engagement militaire, pouvoir mener à bien leur mission : renouveler leurs offres de médiation entre le gouvernement français et le FLN, et, en cas d’échec, alerter l’opinion sur le tragique de la situation et sur l’échec de leur tentative. L’un d’eux, « par crainte ou loyauté, ou par réflexe militaire », s’était confié à son colonel avant l’envoi de la lettre, entraînant le processus hiérarchique, policier et militaire. Cinq des cinquante-deux officiers désertent et rejoignent le FLN à Tunis.
De nouveau en prison
Le lieutenant Rahmani est de nouveau aux arrêts de forteresse au fort d’Albi, du 9 au 18 septembre 1957, « enfermé dans un grenier d’une repoussante saleté ». Le 19 septembre 1957, il est écroué à Fresnes, au régime de droit commun, avec quelques-uns de ses camarades, dont on l’isole. Bourgès-Maunoury a succédé à Guy Mollet. Il présente une fois encore ses offres de mission. Ses camarades libérés, non sans essai de compromission, il est jeté dans une oubliette. Seul face à lui-même, il choisit la forme d’action la plus solitaire : celle d’écrire. L’hebdomadaire Témoignage Chrétien commence alors à publier son journal de prison. D’autres suivent : La Croix, France-Observateur, L’Express, Le Monde..., alertent l’opinion. Des lettres arrivent à la prison.
« Le 3 juin 1958 de Gaulle est élu : Michel Debré, André Malraux, la presse, les télévisions annonçaient ma libération. L’ordre ne fut pas exécuté. Je suis resté dans ma cellule jusqu’au 27 novembre 1958. » Après maintes tractations entre la justice, l’armée, le ministre de l’Intérieur et celui des Forces Armées, grâce à une formidable mobilisation médiatique et à l’intervention des plus hautes personnalités, il est conduit à nouveau en résidence surveillée au couvent des jésuites de Clamart.
LE TEMPS DE LA LIBÉRATION
La répression continue, et le combat aussi
En date du 2 février 1959, le ministère des Armées le place, par mesure disciplinaire, dans la position de non-activité par retrait d’emploi. Entre 1959 et 1962, il est délégué général de la librairie Hachette - Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne, dont il sera en Algérie le directeur général.
L’indépendance de l’Algérie le trouve au maquis kabyle. Il lutte contre l’arabisation et pour la défense de la langue française, ce qui lui vaut la prison et la résidence surveillée. En 1966, il est de retour en France. La création de l’Académie berbère lui attire en 1967 la condamnation à mort par contumace. Il obtient de nouveau la nationalité française que le gouvernement lui avait fait rejeter en 1948 au moment de sa promotion au grade de sous-lieutenant.
CONSÉQUENCES DU REFUS
Répression dans son emploi et sa carrière
« Je dois dire tout d’abord que j’ai été maintenu en prison illégalement, sans aucun jugement ni condamnation juridique. Mes avocats et moi-même avons écrit à Guy Mollet que nous réclamions à être traduits devant les tribunaux. "Si on fait passer Rahmani devant le tribunal, a- t-il répondu, ce n’est pas lui qui sera condamné, mais la France !" »
Le 2 février 1959, après sa sortie de prison, il est placé dans la position de non-activité par retrait d’emploi. Il tombe sous le coup de la réglementation de la loi du 19 mai 1834, selon laquelle « les officiers pouvaient être maintenus en non-activité aussi longtemps que le ministre le jugeait utile dans l’intérêt de la discipline et de l’armée. » « J’ai été maintenu dans cette position pendant quinze ans, huit mois et cinq jours sans aucun motif », écrit-il en janvier 1975 lors d’une requête pour reconstitution de carrière au ministre de la Défense.
Le 13 juillet 1972, le décret n° 72-662 limite à trois ans la durée maximale de cette position (article 49). Il devient applicable en 1974, et le choix est alors proposé au lieutenant Rahmani de réintégrer l’armée ou de la quitter. Il choisit la réintégration. Il pense alors pouvoir légitimement bénéficier d’une reconstitution de carrière. Or, la note confidentielle du ministère de la Défense n° 16374 du 11 octobre 1974 décide d’une modification de prise de rang du lieutenant Rahmani : « Compte tenu du temps passé par cet officier dans la position de non-activité par retrait d’emploi, soit quinze ans, huit mois et cinq jours, sa prise de rang dans le grade de Lieutenant est fixée au 5 septembre 1967, et il sera classé sur la liste générale d’ancienneté des Lieutenants de l’arme Blindée et Cavalerie à cette même date... » (archives privées de Monsieur Rahmani).
« Ce qui était illégal, souligne aujourd’hui Monsieur Rahmani. Un grade est acquis définitivement et ne peut être ni manipulé, ni reporté à une date ultérieure. Seule la Haute Cour ou une autre grande instance de Justice peut prononcer sa destitution. » Rappelons qu’il avait été promu lieutenant en janvier 1952.
Le 1er janvier 1975 il est promu capitaine, ce qui aurait dû se faire en 1955 par promotion automatique. Il va avoir cinquante-deux ans, et c’est la date limite pour la retraite, ce qui le prive de la possibilité d’accomplir les six mois d’ancienneté effective pour bénéficier d’une retraite de capitaine. « Le préjudice que je subis est énorme, écrit-il à son avocat, car mon grade, dans les circonstances actuelles, aurait été celui de général de brigade, ou tout au moins, de colonel au dernier échelon. C’est-à-dire en passe de promotion automatique au grade de général. » « Ainsi, après trente-trois années de présence dans l’armée, je me retire avec ma seule et maigre retraite de lieutenant, sans aucune réparation de tous les préjudices qui m’ont été causés, matériellement et moralement, et ce, sans avoir été traduit devant un tribunal », s’insurge encore le capitaine Rahmani.
Dans sa requête au Conseil d’État datée du 27 janvier 1975, il ajoute à la liste des préjudices subis la suppression de ses émoluments et de ses allocations durant son internement, alors qu’il n’y eut jamais de condamnation, ni même de procès, ainsi que la déchéance de sa pension d’invalidité et de sa solde de non-activité pendant plusieurs années. Or, le Journal Officiel du 14 juillet 1972 précise que pendant le temps passé en non-activité par retrait d’emploi, le militaire « a droit aux deux cinquièmes de la solde. Il continue de percevoir la totalité des suppléments pour charge de famille. » De plus, lorsque aucune décision n’est intervenue à expiration d’un délai de quatre mois, « l’intéressé reçoit à nouveau l’intégralité de sa rémunération, sauf s’il est l’objet de poursuites pénales... En outre, il a droit au remboursement des retenues opérées sur sa rémunération. »
Le Conseil d’État objecte que la solde de non-activité lui aurait été suspendue du fait qu’il se serait établi au Maroc au début de l’année 1960 « sans avoir demandé l’autorisation de changer de résidence ». Maître Bouloche, avocat d’Abdelkader Rahmani, verse au dossier les preuves que « le séjour de l’exposant en un lieu autre que celui fixé pour sa résidence a été motivé par la mission qui lui a été régulièrement donnée par le gouvernement français en vue d’établir des contacts avec les rebelles algériens... Les mesures prises à son endroit ne tiennent aucun compte qu’il s’est trouvé placé pendant de nombreuses années, apparemment en rupture avec son administration, mais effectivement en mission confiée aux plus hauts niveaux de l’État. » (document 99.941, archives privées de Monsieur Rahmani). Le 30 décembre 1975, le Conseil d’État statue que « les griefs formulés par le Sieur Rahmani ne sont nullement justifiés. L’intéressé n’est dès lors fondé à prétendre ni à la reconstitution de sa carrière ni au versement d’une indemnité » (archives privées de Monsieur Rahmani). Le 27 janvier 1977, le Conseil d’État confirme le rejet de la requête du capitaine Rahmani. « Je n’ai eu à ce jour aucune compensation, aucune réparation salariale, aucune restitution de mes grades, ni indemnités, et encore moins de promotion, à l’inverse des officiers de la torture amnistiés, promus, généreusement gratifiés, pensionnés, blanchis. » écrit-il en 2003. [...]
Notes
[1] Reprise partielle : des pages 4 à 10 d’un article qui couvre les pages 4 à 13.
Hélène Bracco est l’auteur de Pour avoir dit non. Actes de refus dans la guerre d’Algérie. 1954-1962, (Paris-Méditerranée, 2003), qui présente divers cas de refus de se battre pendant la guerre d’Algérie, dont celui d’Abdelkader Rahmani.
[2] Voir Français, Juifs, Musulmans ... en Algérie de 1830 à 1962, extrait de Patrick Weil, Qu’est-ce qu’un Français ?, Ed. Grasset 2002.
[3] L’affaire des officiers algériens, publié en 1959 aux éditions du Seuil, a été réédité en 2004 par les éditions Trois Mondes.
Qui est le Lieutenant Abdelkader RAHMANI ?
Né dans les montagnes kabyles en 1923, Abdelkader Rahmani, « indigène » de la République Française, s’est forgé un destin tout à la fois de combats et d’efforts au rythme des événements historiques de son temps, avec pour moteur, honneur et ligne de conduite jusqu’à aujourd’hui : « Amazigh, l’homme libre ! »
Aujourd’hui, à 88 ans, le Lieutenant Rahmani vit des jours paisibles en Indre-et-Loire mais n’a pas désarmé. Les folies et décadences du monde, les grands crimes de l’occident, les pillages, les pollutions, les faillites, les corruptions, les appétits veules des petits et grands de ce monde sont autant d’occasions pour lui de faire valoir son droit et son devoir « d’ouvrir sa gueule » comme disait son ami Bourdieu. Droit et devoir d’homme libre. Ainsi chacun pourra lire sa lettre « Opinion Amazigh » sur le « blog du Lieutenant Rahmani» ou sa lettre de soutien à Stéphane Hessel pour s’en rendre compte.
Voici les grandes lignes, seulement, de ce parcours étonnant et courageux dont chaque étape est un choix conscient et assumé. Seulement, car cette vie tumultueuse a déjà fait l’objet de livres et en nécessiterait encore. Les archives militaires le concernant ne seront accessibles qu’en 2025…
Une jeunesse heureuse et rugueuse par une éducation stricte d’un père écrivain, premier et seul docteur es-lettre algérien, et professeur de valeur, issu d’une famille de Marabouts, le jeune Abdelkader Rahmani rêva de la prophétie d’un vieil oncle qui parcourait le Maghreb à pied jusqu’à l’Egypte en des tournées d’enseignement de l’Islam, et qui lui prédisait une vie de voyage et un grade de général d’armée ! Prêt à l’aventure il n’hésita pas à s’engager à 16 ans dans les Compagnons de France et les Chantiers de Jeunesse de l’Algérie française alors pétainiste.
Mouvements de Jeunesse créés par Pétain, d’abord interdits aux indigènes. Mouvements « retournés » qui participèrent au débarquement de nuit du Colonel Clark par sous-marin pour préparer le débarquement des forces alliées sur Alger. Nuit qui manqua être fatale au colonel dont la barque chavira dans une mer grosse, il fut sauvé de la noyade par l’intrépide Abdelkader qui n’hésita pas à se jeter dans les paquets de mer à la rescousse de l’officier américain.
Préparation du débarquement allié entre l’ambassadeur américain Murphy, le colonel Clark, d’Astier de la Vigerie, Van Eck Haut Commissaire des chantiers de Jeunesse, docteur Aboulker pour faire d’Alger la capitale de la France Libre, base de départ de la reconquête de l’Europe. A l’arrivée des américains les Chantiers de Jeunesse furent versés dans les nouvelles forces françaises et initiés au matériel américain.
Abdelkader Rahmani devint alors formateur pour les élèves officiers de l’école de Saint-Cyr repliée sur Cherchell, à l’ouest d’Alger. Puis licencié de cette fonction par un général raciste qui refusait que les futurs officiers français soient formés par un « indigène.» Abdelkader Rahmani fut versé à l’école des officiers indigènes.
L’histoire frappa de nouveau à la porte de sa destinée d’une manière cruelle pour sa conscience d’homme, il fut désigné pour participer au peloton d’exécution de Pierre Pucheu, ministre zélé de Pétain pourtant rallié à la France Libre, victime d’un procès politique, trahi par le Général Giraud. L’exécution de Pierre Pucheu a eu lieu le 20 mars 1944 à Hussein Dey (Algérie.) Refusant la grâce, le général de Gaulle reconnut sacrifier Pucheu à la raison d’état et s’engagea à prendre les dispositions pour assurer l’avenir de sa famille. Pucheu refusa le bandeau sur les yeux et commanda lui-même l’exécution. Abdelkader Rahmani n’avait alors que 21 ans.
Puis il partit pour l’occupation de l’Allemagne vaincue, et la formation de la nouvelle armée française. Il passa aux arrêts de rigueurs de la part du Haut Commissaire François Poncet pour avoir reçu et nourri des familles de militaires allemands chez lui. Attitude humanitaire et humaniste qui sera imposée à tous les officiers par le même Haut Commissaire deux ans plus tard…
Il assistera aux procès de Nüremberg et de Rastatt et fût de nouveau désigné pour commander des pelotons d’exécution à Baden-Os, quartier éloigné de Baden-Baden. A la question posée par le réalisateur Georges Mourier (1) du ressenti à cette situation, Abdelkader Rahmani a répondu : « C’est une très bonne question, je ferai juste remarquer que les pelotons d’exécutions étaient composés uniquement de soldats nord-africains. » Comme pour souligner combien c’est une blessure indélébile que se sont épargnés les glorieux vainqueurs, juges et autres Ponce Pilate…
Il continua ensuite à forcer les portes des institutions et « armes » fermées aux colonisés. Il entra à l’école des officiers de cavalerie de Saumur réservée alors à la noblesse française et passa ses brevets de tankiste, et de pilote d’avion sous une fausse identité car évidemment « interdit aux indigènes. »
Seul officier « indigène » volontaire pour la guerre de Corée, il y participa grâce à des appuis au sein de l’armée contre le refus farouche du ministère de la Défense qui voyait d’un mauvais œil un indigène sous la bannière de l’ONU. Il s’y distinguera plusieurs fois, ainsi peut-on lire sur la page Wikipédia du « Bataillon Français de l’ONU » :
-Juillet - août 1952 : sur White Horse et à Ty Bonc - Arrow Head, le 23e RI est au centre face à une puissante attaque chinoise en direction de Séoul qui échouera. Plus de 25 000 obus tirés par les automoteurs chinois tomberont en 24 heures rien que sur les positions tenues par les Français. Aux avant-postes, la section de Pionniers, submergée et à court de munition se battra au corps à corps à coup de pelles. Contrevenant aux consignes, la section d'armes lourdes du BF/ONU se portera spontanément en appui décisif sur son flanc droit au bénéfice du 29e Régiment de la 9e Division d'infanterie coréenne en grande difficulté. Fait exceptionnel, le lieutenant "désobéissant" commandant la dite section d'armes lourdes, se verra, pour son action en faveur des Coréens, décerner la haute décoration "Ordre de mérite militaire HWARANG avec étoile d'argent" sur ordre du président de la République de Corée.
Tout le monde aura compris l’identité du Lieutenant « désobéissant ! » Proposé à la « Silver Star, » la plus haute distinction américaine, elle lui sera refusée par son ministère de tutelle qui voyait d’un mauvais œil une telle décoration sur la poitrine…d’un indigène. Désobéissant de surcroit ! Silver Star et sa pension à vie, opportunément détournées à profit, qu’on retrouvera agrafé au plastron du commandant de Sèze… Le Lieutenant Rahmani n’en reviendra pas moins bardé de décorations et citations françaises, américaines, coréennes et onusiennes. Dont la Légion d’Honneur à 33 ans pour faits de guerre et blessures, qu’il appelle lui-même «légion d’horreurs », à ne pas confondre avec l’actuelle « légion du déshonneur courtisan qui se conquiert par les diners en ville avec le ridicule pour seul risque. »
Mais tout cela n’est rien, tout cela n’est qu’apprentissage, entrainement, maturation d’un destin qui va alors se dérouler avec ou contre lui. Arrive le fiasco de l’aventure du Canal de suez et la guerre d’Algérie. Que faire ? Combattre les siens les algériens ? Combattre ses compagnons d’arme les français ?
Le Lieutenant Abdelkader Rahmani choisit l’honneur et la paix, considère que c’est de l’intérieur, en restant dans l’armée, qu’il pourra agir contre cette guerre qu’il sait d’avance ignoble et perdue pour la France, comme il avait déjà prévenu sa hiérarchie de l’échec du débarquement de Suez. Il rassemble 51 officiers indigènes comme lui et déclenche en 1957 « l’affaire des officiers algériens. » Une tempête dans les affaires de la politique française. Un cas unique dans l’histoire de l’armée française.
52 officiers algériens, les plus gradés et décorés malgré les incroyables discriminations, écrivaient une lettre ouverte au président René Coty, refusant de faire cette guerre et proposant leurs services pour une recherche de solution politique négociée avec les « fellaghas », tous d’anciens militaires français, la plupart héros de la seconde guerre mondiale et libérateurs de la France, héros de la guerre d’Indochine et de Corée également. Des centurions comme eux.
La sanction fut immédiate et dure encore plus de cinquante ans après.
Carrière brisée, arrêt de forteresse, Saint Denis, Albi, prison de Fresnes, ordre du général Bouvet commandant de la place de Paris de faire disparaitre le Lieutenant Rahmani durant une « corvée de bois » au régiment parachutiste de Castres, sauvé in extrémis par un réseau d’humanistes catholiques, juifs, protestants, par les journalistes Claude Julien et Beuve-Méry du Monde qui alertèrent l’opinion dans l’édition du soir, et résidence surveillée jamais levée jusqu’à aujourd’hui bien qu’inopérante. Officier sans solde durant 16 ans. De tout cela jamais rien n’a été jugé car, avouait Guy Mollet alors premier ministre : « si on juge Rahmani c’est la France qui sera condamnée. » La presse nationale se fera longtemps l’écho et souvent le défenseur du Lieutenant Rahmani et de l’affaire des officiers algériens. Les archives du Monde, de Libération, de l’Observateur, de Témoignage Chrétien, de La Croix, du Canard Enchainé, de Rivarol et de tant d’autres, y compris à l’étranger, témoignent de tout ça.
En prison, Abdelkader Rahmani écrivait « l’Affaire des Officiers Algériens » où il raconte toute cette histoire et montre comment, une fois encore, la France sacrifiait à la guerre alors qu’elle avait en son sein les forces pour trouver la paix. Le Lieutenant Rahmani est libéré par décret du général de Gaulle dès son retour aux affaires en 1958, mais l’armée ne le libérera que six mois plus tard…. Ce livre, édité aux éditions du Seuil l’année suivante, fit l’effet d’une nouvelle bombe dans l’état major français, ce fut un best seller dans tous les pays colonisés avant d’être censuré, et même autodafé par le général Massu qui brûla 200 exemplaires commandés par ses propres officiers.
Sorti de prison, toujours militaire mais en « retrait d’emplois », sans solde, (décret spécial et illégal à l’attention de notre Lieutenant désobéissant qui voulait faire la paix) Abdelkader Rahmani se fit balayeur de rues. Carrière brisée peut-être, déchu de tout, ayant perdu sa famille dans ce combat, mais libre toujours.
Jamais réhabilité en rien alors que les cadres de l’OAS terroriste contre la France et de Gaulle l’ont tous été. La discrimination raciste de l’armée et de la société française existe, cette discrimination toujours pas réglée le prouve de manière éclatante. Les ministères de la Défense et des Anciens Combattants sont encore aujourd’hui en faute. En algérien on dit la shuma, la honte !
Et c’est bien ce stoïcisme dans l’engagement comme dans l’adversité, ce tempérament d’airain et ce courage bouleversant bien qu’on lui prédisait le peloton d’exécution, qui poussèrent les ministres Robert Buron, Edmond Michelet et Michel Debré à sortir le Lieutenant Rahmani de la navrante et détestable situation dans laquelle son courage et la France l’avaient mis.
Son expertise et sens de l’analyse étaient reconnus, un esprit universel pressenti, un sang froid à toute épreuve, il lui fut proposé le poste de Directeur et Délégué Général de Hachette et des NMPP (nouvelles Messageries de la Presse Parisienne) pour l’ensemble de l’Afrique en pleine ébullition décolonisatrice. Du sur-mesure !
Il décolonisera par la négociation le « monopole africain » de l’édition par Hachette et de la diffusion par les NMPP, leur conservant ainsi des liens commerciaux privilégiés encore pérennes de nos jours, y compris en Algérie. Algérie indépendante pour laquelle il mit en place la fourniture des livres pour la première rentrée scolaire. Sans livres, la rentrée scolaire de 1962 n’aurait pas eu lieu comme prévu par les colonisateurs français qui avaient tout brûlé, livres et archives, en partant.
Libre, libre d’esprit au point de reconnaître malgré tout la valeur de la culture et de la langue française en Afrique. Communiant et conseillant à l’indépendance des peuples, tout en leur rappelant ce legs et cette chance d’être francophones. Sékou-Touré, président de la Guinée révolutionnaire alors sous embargo du général de Gaulle, le jettera en prison pour cela, avant de se raviser, convaincu par le Lieutenant Rahmani de la valeur de cet héritage francophone qu’il fallait préserver. Et la nécessité de le cultiver dans l’intérêt de son peuple comme une rose précieuse poussée miraculeusement sur un tas de fumier. Le fumier étant nettoyé autant conserver la rose !
Et l’on comprend ainsi mieux pourquoi l’on retrouvera Abdelkader Rahmani parmi les fondateurs de la Francophonie aux côtés d’Hamani Diori, Jean-Marc Léger, Léopold Sédar Senghor et Habib Bourguiba à la conférence de Niamey de 1970.
Mais ce n’est pas tout. Profitant de cette position confortable de « Monsieur Hachette et NMPP » en Afrique, qui aurait corrompu les idéaux de plus d’un homme, Abdelkader Rahmani, à l’ombre d’une nouvelle clandestinité, réalisa un des projets révolutionnaires les moins connus de l’histoire de la guerre d’Algérie : le maquis Kabyle dès l’indépendance pour renverser les gouvernements scientifico-socialistes et sclérosants pour l’Algérie nouvelle de Ben Bella et Boumediene. Krim Balkacem, qui partageait déjà la tente d’Abdelkader Rahmani aux Chantiers de Jeunesse, et le Colonel Mohand oul Hadj furent ses compagnons d’armes. Passant six fois devant les tribunaux, crachant sur les ministres venus porter l’accusation, le Lieutenant Rahmani fut finalement condamné à mort par contumace sous Boumedienne pour création de l’Académie Berbère et négociation de paix avec Ben Gourion, Shimon Peres et Golda Meir. Condamnation à mort toujours effective…En exil depuis ce jour, moins de l’Algérie corrompue que de la patrie Kabyle.
Se mêleront ensuite des voyages aux quatre coins du monde où l’on verra le Lieutenant Rahmani multiplier les ambassades discrètes entre Brésil et Afrique, France, Europe et Orient, Asie, afin de toujours porter son dynamisme et sa conviction pour le progrès, la culture et la paix pour tous. Comme à son accoutumé il opérera sans rien demander pour lui. Après avoir quitté Hachette il vivra de ses différentes fonctions d’agent commercial international (28 contrats de représentation de sociétés françaises,) de conseiller à l’ONU et à la LCT (Laboratoire Central de Télécommunication) pour le lancement du satellite d’éducation AFROSAT pour l’Afrique et Madagascar, ou de Délégué Général de la SEMA (Société d’Economie et de Mathématiques Appliquées) 500 ingénieurs. On le verra également Président de la fédération des Agents Commerciaux de France pour l’exportation.
Pour conclure le panorama non exhaustif de ce parcours, si intense qu’il mériterait de faire l’objet tout autant d’un livre d’historien que d’un bon film d’action, survolons d’un trait la liste des initiatives portées toujours à bout de bras par le Lieutenant Abdelkader Rahmani :
- Fondateur du Collège International du Tiers-Monde (CITM) (dépôt légal J.O)
- Fondateur de l’Académie Berbère d’Echanges et de Recherches Culturels (ABERC) (dépôt légal J.O)
- Fondateur de l’Université de l’Ignorance (dépôt légal J.O)
- Fondateur de l’Economie Franche (dépôt légal J.O)
- Fondateur de l’Agence Internationale pour la Culture (dépôt légal J.O)
- Fondateur de la première revue berbère : « Amazigh, l’homme libre » (dépôt légal J.O)
- Co-fondateur de la Francophonie
- Co-fondateur de la première revue judéo-arabe avec Shimon Peres
- Co-fondateur des Citoyens du Monde, et volontairement enchaîné en uniforme aux portes du Palais de Chaillot à la première réunion de l’ONU !
Aujourd’hui, de sa maison tourangelle baptisée « La Berbérie », le Lieutenant Rahmani rejoint l’indignation de son ami Stéphane Hessel face à l’ignominie des crimes et la dégénérescence du monde par la maffia internationale US/UE/Israël, mais appelle à la révolte plus encore qu’à l’indignation, car les criminels à l’œuvre chaque jour se moquent pas mal de notre indignation bien diplomatique. Ne rien lâcher, tout contester, se rassembler, tout sacrifier s’il le faut, tout dire de ce qu’il faut dire et faire ce qu’il faut faire pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité Universelles. Entre tous les peuples, de toutes les ethnies, de toutes les cultures, de toutes les langues et de toutes les spiritualités. Le Lieutenant Rahmani appelle à la révolte des esprits, à la révolution et à l’indépendance vis-à-vis du monstre US/UE/Israël. Le Lieutenant Rahmani appelle au boycott d’Israël tant que le blocus de Gaza ne sera pas levé. Le Lieutenant Rahmani soutien l’opération nationale « un stade pour Gaza » le 28 mai 2011. Le Lieutenant Rahmani soutien la « flottille internationale pour Gaza » dont l’objectif est de briser le blocus. Le lieutenant Rahmani appelle au retrait des troupes françaises d’Afghanistan. Indignez-vous ! Révoltez-vous ! Le combat continue : « Amazigh ! »
Vincent Després Levard
Amazigh : L’homme Libre. « La terre n’est qu’un seul pays dont tous les hommes sont les citoyens, un seul village à la suite des découvertes scientifiques et de l’interdépendance indéniable des nations. On peut aimer tous les peuples du monde tout en aimant son propre pays. »
A.Rahmani
Livre et DVD
(1) -Entretiens avec Georges Mourier : 2 DVD de 52 minutes, collection « le choix des hommes. »
-Actes de refus dans la guerre d’Algérie, d’Hélène Bracco, édition Paris-Mediterranée.
-La France en guerre 1954-1962 édition Autrement dirigé par Raphaëlle Branche et Sylvie Thénault aborde le cas de ces soldats algériens de l’armée française. Le chapitre concernant Le lieutenant Abdelkader Rahmani a été rédigé par Hélène Bracco.
-Le Fléau de la balance, de François Sarda, édition de l’Archipel.
-Histoire de la IVe république de Georgette Elgey, édition Fayard.
-L’affaire des Officiers Algériens de A. Rahmani, édition Trois Mondes.
-Berbères : nos ancêtres les gaulois ou nos ancêtres les berbères ? de A.Rahmani, édition Trois Mondes.
-Nouvelle Acropole n°79, Gavroche n° 159, France-Eurafrique n°298…
-Blog et contact : http://lieutenantrahmani.over-blog.com/
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