This is Juba II, king of Mauretania
Juba II, fils du roi numide Juba Ier, fut emmené à Rome à la suite de la défaite et du suicide de son père en 46 av. J.-C. Il y fut élevé par la sœur d'Octave-Auguste, lequel l'unit à Cléopâtre Séléné, fille de Cléopâtre et de Marc-Antoine, et lui confia la régence de la Maurétanie (territoire comprenant la partie occidentale de l'Algérie et le Maroc actuels). Juba II, que son éducation à Rome avait converti à la culture classique, fut un vassal fidèle qui ne trahit pas la cause romaine. Installé à Caesarea (actuelle Cherchel), sa capitale dont le nom même rendait hommage au maître de Rome, il fut avant tout un érudit et un grand collectionneur d'art, curieux de tout. On lui doit notamment la rédaction de nombreux traités d'histoire et de géographie, et l'organisation d'explorations scientifiques aux îles Canaries ou aux sources du Nil.
En vert clair la province romaine ; en vert foncé la région sittienne (Sittius) ; en beige la Maurétanie de Juba II et de Ptolémée
ANNEXE
- Le voyageur qui, venant d’Alger, se rend dans l’ancienne capitale de Juba II par la si charmante route du littoral, voit à quelques kilomètres de Tipasa s’ouvrir à sa gauche une voie de traverse. En quelques lacets, elle le mène sur le dernier rebord du sahel algérois, une ligne de crêtes qui s’interpose entre la Mitidja et la mer. Là, à près de trois cents mètres d’altitude, le regard au nord plonge dans la mer et suit vers l’est les indentations du rivage jusqu’à Sidi Fredj ; au sud, l’Atlas de Blida borne l’horizon, tandis qu’à l’ouest monte et s’étire la haute et puissante échine du Chenoua… Serge Lancel, L’Algérie antique
Le mausolée royal de Maurétanie :
Les premières tentatives de pénétration dans le tombeau doivent donc se situer dans une époque assez reculée ; en tout cas, elles doivent être antérieures à la conquête arabe. Puis, l’accumulation des terres s’étant effectuée, les abords de la petite entrée située en contre bas du sol se sont rapidement comblés. Ce monument maintenant visité pose un problème historique important : quand et par qui a-t-il été construit ? Cet édifice n’est pas daté. Il n’y a aucun indice chronologique a tirer des marques qui sont gravées sur les pierres de taille et qui indiquent seulement les ateliers des tailleurs de pierre, où chacun avait un signe particulier. Certaines de ces marques de tâcherons ont une apparence de caractères latins, libyques ou grecs, mais ne sont pas pour autant des lettres alphabétiques. Le premier et le seul texte antique que nous possédions, qui parle de ce monument, est celui d’un auteur latin, Pomponius Mela. Son livre, intitulé De situ Orbis, a été rédigé dans les années 40 après Jésus-Crist, c’est à dire à l’époque où le royaume de Maurétanie a été annexé et transformé en province romaine. Dans le chapitre 6, folio 38, du livre I de Pomponius Mela, on peut lire les lignes suivantes : Iol (Cherchell), sur le bord de la mer, ville jadis inconnue et illustre maintenant pour avoir été la cité royale de Juba [II] et parce qu’elle se nomme Caesarea. En deçà, les bourgs de Cartenna (Ténès) et d’Arsenatia, le château de Quiza, le golfe Laturus et le fleuve Sardabale. Au delà, le mausolée commun de la famille royale [...] ensuite Icosium (Alger). Mentionnons toutefois que, dans sa description du littoral d’Afrique du Nord, cet auteur reproduit, avec peu de nouveauté, un livre plus ancien que Stéphane Gsell attribue à Varron, mort en 27 avant J.-C.
La thèse historique présentée le plus fréquemment est celle qui attribue la construction du tombeau à Juba II et à sa femme Cléopâtre Séléné, fille de la célèbre Cléopâtre, reine d’Egypte et du Triumvir Antoine.
Le roi Juba II nous est présenté comme un souverain amateur d’art et de culture. Il a peuplé sa capitale, Cherchell, d’œuvres d’art choisies en Grèce et importées de là-bas.
Il régna, par la volonté de l’empereur romain Auguste, sur la Maurétanie pendant une longue période, de 25 avant J.-C. à 23 après J.-C. Si la note sur le monument commun de la famille royale remonte à Varron, la thèse attribuant le tombeau à Juba II n’est pas soutenable. Dans le cas contraire, la construction du monument se situerait entre le début et la fin du règne de Juba II. Les historiens, depuis le début du siècle, ont des avis partagés. Les uns préfèrent l’attribuer à Juba II, les autres lui donnent une date bien antérieure à ce roi. Il en est un fort célèbre, M. P. Romanelli, qui s’est totalement écarté de ces deux tendances ; pour lui, le Tombeau Royal de Maurétanie est un mausolée tardif qui pourrait même appartenir au Vème ou VIème siècle après J.-C.. Il y voit notamment en lui une réminiscence du mausolée circulaire d’Hadrien à Rome.
Comme on peut s’en rendre compte le problème historique posé par ce tombeau est complexe.
Mounir Bouchekani, Le Mausolée royal de Maurétanie, Alger, 1970, pp. 21-24.
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