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Commentaire portant sur "Noces à Tipaza" d'Albert Camus où l'auteur célébre les noces de l'homme avec la nature et la beauté du paysage de Tipassa et de l'Algérie.
Résumé:
Cet extrait va de "Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux..." à "... toutes mes idoles ont des pieds d'argile".
Il évoque l'union entre les ruines grecques et latines et le printemps qui est synonyme de joie et de bonheur.
Le texte propose un spectacle de ruines situé autour du village de Tipaza.
Le titre du recueil "Noces", est très symbolique car pour Albert Camus l'Homme doit s'élever par le biais de noces, d'unions, de mariages avec le paysage, la matière, et la terre.
Pour Camus, la Terre est l'Algérie, représentée le plus souvent par des paysages marins, comme des calanques au bord de la mer Méditerranée remplies de ruines grecques et latines.
Extrait du document:
Nous sommes au début du printemps dans le village de Tipassa, un petit port situé sur le littoral à l'est d'Alger, où des fouilles ont permis de découvrir des ruines datant de l'occupation romaine. Au dessus de l'Homme dans le ciel habitent des Dieux. Dans ce village il y a beaucoup de plantes odorantes comme les absinthes qui étaient utilisées pour les boissons jusqu'au XXème siècle.
« La mer cuirassée d'argent », il s'agit d'un paradoxe. En effet, le jeu du soleil sur la mer enlève la couleur bleue. L'argent est tellement égalisé que l'on a l'impression que la mer est enveloppée, cuirassée par cette couleur.
« Le ciel bleu écru » : le ciel au départ bleu est blanc. La lumière est tellement forte que le ciel devient blanc. C'est un paysage très lumineux. On a l'impression que tout vit par la lumière. Dans tous les petits recoins des ruines il y a de la lumière qui circule. Albert Camus utilise le terme de « bouillons » afin de montrer le mouvement.
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« Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierre… »
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"Je dois partir pour des années et j'ai peur de ne plus revoir "mon" Tipasa. Tipasa, havre de paix et en même temps porte ouverte au tourisme. Parfois je rêve et je me dis que nous aurions pu rester en Algérie et nous entendre. Le rêve, le rêve ... Oui, on a perdu Tipasa mais il nous reste le rêve. Récompense comme ce temple dont les colonnes mesurent la course du soleil. Cette basilique a l’Est qui a garde ses murs pour la plus part issus de la terre et qui participent encore. Contenu ses morts, les sauges et les ravenelles, et cette chrétienne Sainte Salsa qui chaque fois qu’on regarde par une ouverture, c’est toute la mélodie du monde qui nous parvient, et cette mer qui roule ses chiens blancs d’où le vent souffle et balance l’espace".
Albert Camus
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