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Écrire avec le souffle de la patrie
avec l’argile du palmier libéré
avec les racines de tes pas dans les charniers des pauvres
Écrire sur le vent
qui donne naissance aux hommes noyés
Écrire sur les épaules du fleuve
et aussi sur le voyage de nulle part
à l’instant qui limite le jour
Écrire comme le prisonnier du miroir
Écrire pour calmer l’univers dans la tête du mendiant
pour extraire la sève des souvenirs
pour le vol des migrateurs sans escale
Écrire pour éclairer une forêt de pins dévastée
et élargir la fosse d’un tyran
Ainsi suis-je embarqué sur le corps
de la tempête des hommes.
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SALAH AL HAMDANI
Editions Al Manar
Râles de cymbale qui renâcle,
cirse ou ciseaux de cette tessiture,
tessons de soupirs naufragés,
clapotis qui glissent contre les courtines du lit,
rires épars striant l’ombre claustrale,
plaintes tiédies puis diffractées
sous les paupières closes dont
le rêve s’égare dans quelque cyprière,
et le navire des désirs cule,
avant que craille l’oiseau de volupté.
Mots coulis, tisons délités,
diorites expulsés des lèvres béantes,
brandons de caresses
quand s’éboule le plomb d’une mutité brutale,
et le corps recherche sa voix,
comme une plie remontant l’estuaire.
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ASSIA DJEBAR
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