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Sidi Semiane, une commune rurale de la wilaya de Tipasa, au passé glorieux durant la guerre de Libération nationale, est aujourd’hui déshéritée et désertée par ses populations d’antan.
Une rencontre avec des compatriotes qui habitent ces montagnes nous a permis de constater tout le désarroi de cette jeunesse. Nos interlocuteurs, dont l’âge varie entre 18 et 20 ans, ont tous été exclus du CEM. Leurs conditions sociales ne leur ont pas permis d’étudier pour obtenir de bonnes moyennes. Aujourd’hui, ils veulent s’engager dans les rangs de l’ANP. «Nous n’avons pas de piston malheureusement», nous avouent-t-ils. Des locaux construits et achevés depuis des années au centre «urbain» de Sidi Semiane demeurent à l’abandon, sauf un seul. A proximité du siège de l’APC se trouve une maison de jeunes. Il est 17h. Les portes de cette infrastructure du secteur de la jeunesse sont fermées. «Il y a une salle de lecture uniquement, nous révèle l’un d’eux, même pas un téléviseur, mais nous souhaitons obtenir ces locaux commerciaux pour gagner notre vie», ajoute-t-il.
Parmi le groupe de jeunes, il y a 2 diplômés en boulangerie, un en peinture bâtiment et un électricien. «Nous avons étudié dans le CFPA de Sidi Ghilès», nous précisent-ils. Pour monter à bord des petits bus ou des camionnettes de clandestins vers Sidi Ghilès, localité côtière située à une vingtaine de km, il faut payer 40 DA. Ils n’ont pas les moyens de s’offrir quotidiennement cette «évasion». L’ennui et l’oisiveté ont plongé toute cette population juvénile dans l’enfer du désespoir. Pas du tout orientés ni encadrés, de surcroît non informés des opportunités qui s’offrent pour une zone rurale et aride, telle que Sidi Semiane, ces jeunes se contentent des nouvelles qui leur parviennent.
Les rumeurs et le bouche à oreille sont le système de communication qui alimente ces jeunes, alors que la nature superbe qui caractérise cette partie de la wilaya de Tipasa dispose de grandes potentialités. Bien entendu, de rares réunions sont organisées au siège de l’APC suite à des ordres de la tutelle. Des paroles uniquement. Rien de concret pour ces jeunes de Sidi Semiane. Cette misère sociale risque de leur donner des idées…
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