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Dans le Retour à Tipasa, Camus retourne sur sa terre natale, l'Algérie dont il nous fera une description fascinée des ruines d'un village antique. Dans un premier temps nous nous pencherons sur ce lieu divin, puis dans un second temps nous serons amenés à réfléchir sur ce lieu de refuge pour l'auteur.
Le village antique de Tipasa semble être un lieu angélique[1]. Albert Camus s'introduit ainsi dans un lieu divin d'une beauté incomparable où la nature semble être aussi vivante que l'homme...
Camus dépeint dès le début du texte un lieu sublime, d'une parfaite beauté. En effet, dès la ligne 1, nous nous rendons compte que nous avons affaire à un lieu inhabituel, et bien distinct des autres, un lieu exceptionnel, la lumière y est divine Camus la qualifie de «glorieuse». Quelques mots plus loin nous avons l'impression de nous laisser porter vers le paradis par des nuages qui s'orientent dans les hauteurs du ciel[2]. En effet des fumées émanent[3] du village, et ces fumées sont dites «légère» (ligne 6) et «limpide» (ligne 6). Ces adjectifs accentuent un effet de délicatesse[4]. Aussi[5] Tipasa est un lieu immortel qui traverse les âges sans problèmes comme le démontrent les expressions «malgré le temps et le monde» (ligne 4 et 5) et «des années de fureur et de nuit fondaient lentement» (ligne 14). Les ruines, rescapées du temps et des hommes sont le paradis d'un Camus admiratif face à la beauté de ces lieux.
Le village de Tipasa n'est pas seulement peint comme un paradis pour sa beauté mais également parce que la nature semble être vivante... Tout d'abord la végétation est en harmonie parfaite avec le monde animal. La végétation y est luxuriante : «aussi loin que la vue pouvait porter, on ne voyait que ... «des absinthes, des arbres» (ligne 9, 10 et 11). Et les animaux sont nombreux «oiseaux» (ligne 19), «lézards» (ligne 22). Puis la faune embellit le village en ruine, grâce aux chants d'oiseaux «un merle préluda» (ligne 27) et «des chants d'oiseaux explosèrent» (ligne 28). Ces chants d'oiseaux attendrissent[6] les lieux, ils rendent ces derniers plus féeriques. Ensuite nous notons que dans la première partie du texte le silence règne, avec plusieurs répétitions du mot «silence», nous avons même l'impression que le temps se paralyse «Il semblait que la matinée se fût fixée, le soleil arrêté pour un instant incalculable» (ligne 12, 13 et 14). Mais dans une seconde partie, Camus renaît «mon cœur... se remettait doucement à battre» (ligne 14 et 16), il se rappelle les choses du passé, il "reconnaît un à un les bruits imperceptibles" du silence. Et c'est alors que la nature se montre sous un autre visage, le silence s'estompe pour laisser place à un brouhaha joyeux. Le soleil reprit sa course «le soleil monta visiblement d'un degré dans le ciel» (ligne 26 et 27) et les chants des oiseaux explosèrent avec une joie intense : «jubilation» (ligne 29). Ce village de Tipasa n'est pas inanimé bien au contraire malgré les ruines et l'absence de l'homme dans ces lieux, ce village est extrêmement vivant.
Le village algérien n'est pas un endroit banal, c'est un endroit inhabituel d'une beauté exceptionnelle et d'une grande douceur qui nous laisse imaginer un lieu habité par les divinités.
Le village de Tipasa est un lieu angélique comme nous avons pu le constater précédemment mais pas seulement, il se révèle être aussi un véritable refuge pour Albert Camus.
Le village du littoral de Tipasa est un lieu de refuge pour l'auteur, il le connaît très bien, pour y avoir vécu dans sa jeunesse. A présent il redécouvre ces lieux avec une grande allégresse. Camus connaît Tipasa, il y est déjà venu et c'est un lieu imprégné de souvenirs qui lui reviennent tout au long de sa redécouverte des lieux. Premièrement Camus nous écrit que c'est un endroit qui lui a manqué et qu'il ressentait un besoin de reposer ses pieds à Tipasa : «je retrouvai exactement ce que j'étais venu chercher» (ligne 2 et 3). Ensuite Camus qui n'était alors que simple spectateur du spectacle naturel qui s'offrait à lui, se remémore une foule de souvenirs concernant le village algérien. Pour lui son cœur se remet à battre, et à partir de cet instant l'auteur décèle le silence et se rend compte que ce n'en est pas vraiment un. En effet, il distingue le moindre bruit, bruit qu'il connut jadis : «la basse continue des oiseaux, les soupirs légers et brefs de la mer au pied des rochers, la vibration des arbres, le chant aveugle des colonnes, les froissement des absinthes, les lézards furtifs» (ligne 19, 20, 21 et 22). Et enfin Camus nous dévoile clairement son attachement pour ses lieux en écrivant «j 'étais enfin revenu au port» (ligne 24), en quelque sorte il revient dans son refuge qui lui manquait tant. Camus sait beaucoup de chose sur le village, dont les souvenirs ensevelis par le temps resurgissent brusquement à la surface.
Outre le fait que le lieu soit familier, ce dernier est aussi un endroit que Camus aime. Camus nous écrit que ce paysage lui est offert «le monde, m'étais offert, à moi seul vraiment, dans cette nature deserte» (ligne 3 et 4) exprimant clairement que cet endroit est son refuge, où il se sent bien. Il nous parle ici d'une solitude apaisante face à la beauté de son paradis. Puis cette idée de solitude qui lui permet de méditer est amplifier à la ligne 14 par «dans cette lumière et ce silence». Camus est éclairé par la «lumière» : il a ainsi les idées claires dans son havre de paix. Ensuite, l'auteur rajoute que le fait de se retrouver sur les terres de Tipasa amplifie sa joie : «j'écoutais aussi les flots heureux qui montaient en moi» (ligne 23 et 24). Camus ne cesse tout au long du texte, de nous transmettre l'amour qu'il éprouve pour cet endroit.
Albert Camus nous confesse[7] ici à quel point il affectionne son «refuge» : familier et aimé. C'est un sanctuaire reposant et silencieux : son paradis solitaire.
Dans son essai Retour à Tipasa, Albert Camus relate son retour dans le petit village algérien tombé en ruine. C'est la seconde fois que l'auteur foule les terres de ce village. Camus est subjugué par la beauté de ces lieux, il nous fait alors un éloge de cet endroit qu'il affectionne tout particulièrement. C'est un deuxième souffle qui s'offre à lui en redécouvrant le village. Pour lui le village est premièrement un lieu sublime puis deuxièmement un refuge. Camus aime et admire la beauté exceptionnelle du lieu. Il est envoûté...[8]
[1] contresens. pas de connotations religieuses.
[2] discutable et formulation maladroite
[3] idem
[4] mal dit
[5] aussi ne doit pas être placé en début de phrase s'il signifie "également"
[6] mal dit
[7] le mot est péjoratif
[8] Il manque une "ouverture"
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http://profaide.perso.neuf.fr/etudes_de_textes/camus%20tipasa%20corr%20cc.htm
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