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Un monument qui tombe en ruine
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La pluie, mais surtout la force des vents (80 nœuds) nous empêche de nous attarder sur les lieux. Ce monument érigé sur les cimes de la colline avait été construit en 1867.
Il est implanté sur le site archéologique, site classé par l’Unesco sur la liste du patrimoine culturel mondial. L’entreprise portugaise, qui avait été chargée de l’aménagement du port du chef-lieu de la wilaya de Tipasa, a quitté les lieux, en attendant l’achèvement des travaux. L’architecture actuelle du port, après les travaux d’aménagement, suscite encore moult remarques et critiques des riverains et des touristes. Que de cubes de béton qui cachent l’horizon.
Khalida Toumi ne s’est pas empêchée de réagir lors de sa visite au port. Les espaces du port situés au pied de la falaise sont livrés à l’incivisme, à l’insouciance et à la pollution. Des amas de détritus, de canettes et de bouteilles de bière «achalandent» le superbe décor naturel qui entoure ce phare de jalonnement.
Après avoir escaladé 38 marches et parcouru quelques mètres, nous arrivons au phare. Des travaux inachevés ont radicalement transformé les façades de ce monument plus que centenaire. Le bâti sur lequel repose l’équipement lumineux ne peut plus résister aux caprices de la nature (érosion marine, humidité, pluie, vent fort). Des amas de pierres surgissent. Le plancher a fini par céder aux infiltrations des pluies, et nous dévoile une cave dans une totale déliquescence. De l’autre côté, c’est le plafond qui s’est effondré. Le gardien du phare, père de 3 petits enfants, vit dans des conditions inhumaines.
En dépit de sa précarité, il continue à entretenir «la flamme» du phare, qui guide les marins pêcheurs et les navires qui passent durant les nuits à l’horizon, au large de cette ville touristique. La portée lumineuse de ce phare vers la mer est estimée à 33,5 km. Le phare de Tipasa risque de s’écrouler à tout moment.
En plus de la végétation qui l’entoure, le phare est pourvu d’un jardin jonché de pièces archéologiques. On y distingue des restes de monuments de l’ère romaine, tels que la montre, un moulin à huile et à grains, une colonne en marbre blanc, un chapiteau. Le silence qui caractérise cet espace paradisiaque est brisé par «le chant» des vagues qui se cognent sur la falaise au rythme des vents.
Ce phare de jalonnement, autrefois une halte pour les touristes nationaux et étrangers qui se rendaient à Tipasa, est victime de l’indifférence depuis des années.
Il risque de disparaître, pour ne laisser place qu’à des souvenirs. Le plus grave encore, c’est qu’il n’a jamais fait l’objet d’une attention particulière, ni des élus ou responsables locaux, ou encore de ceux qui sont censés le préserver et l’entretenir, afin de perpétuer son activité dans des conditions normales.
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M'hamed Houaoura
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