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Albert Camus est né à Mondovi, en Algérie, le 7 novembre 1913. Son père meurt l’année suivante. Il obtient son baccalauréat et poursuit des études de philosophie à Alger. En 1935, il est licencié de philosophie et entreprend la rédaction de L’envers et l’endroit. Il prend sa carte au parti communiste. En 1937, il en démissionne. En 1938, il est embauché comme journaliste et écrit Caligula. En 1939, il publie Noces, devient rédacteur en chef et rédige onze articles sur La misère de la Kabylie. En 1942, paraissent l'Étranger et le Mythe de Sisyphe. Camus travaille pour la résistance pendant la guerre et reçoit la médaille de la Résistance en 1946.
En 1947, il publie La peste, puis Les justes en 1950 et L’homme révolté en 1951. En 1952, il prononce un discours antifranquiste en faveur des syndicalistes condamnés à mort par ce régime dictatorial. En 1954 paraît L’été. En 1955, il écrit des articles sur la guerre d’Algérie dans L’Express. En 1956, il se déclare en faveur d’une trêve en Algérie et la Chute est publiée aux éditions Gallimard. Le 16 octobre 1957, il reçoit le Prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre qui expose les problèmes survenant dans la conscience des hommes. Le 4 janvier 1960, Albert Camus meurt prématurément d’un accident de voiture. Intéressons-nous désormais à ces principaux livres : La peste et l’Étranger.
En 1947, il publie La peste, puis Les justes en 1950 et L’homme révolté en 1951. En 1952, il prononce un discours antifranquiste en faveur des syndicalistes condamnés à mort par ce régime dictatorial. En 1954 paraît L’été. En 1955, il écrit des articles sur la guerre d’Algérie dans L’Express. En 1956, il se déclare en faveur d’une trêve en Algérie et la Chute est publiée aux éditions Gallimard. Le 16 octobre 1957, il reçoit le Prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre qui expose les problèmes survenant dans la conscience des hommes. Le 4 janvier 1960, Albert Camus meurt prématurément d’un accident de voiture. Intéressons-nous désormais à ces principaux livres : La peste et l’Étranger.
Albert Camus, La peste
L'action se déroule à Oran en 194. ce qui rappelle les années de la seconde guerre mondiale. Le héros du roman est le docteur Rieux, qui représente l’humanisme face au mal de la peste qui conduit Oran à l’isolement, à la mort des rats puis des habitants. Il symbolise la résistance et l’engagement face à un fléau inhumain. Albert Camus met en parallèle la peste et la guerre qui en fait oublier les assassins et tue des milliers d'honnêtes gens, autrefois heureux et se contentant des bonheurs simples. Leur réaction est de se réfugier dans la religion (mais le prêtre meurt aussi de la peste) et après de croire aux superstitions. Il y a tellement de morts qu’ils vont à la fosse commune comme à la guerre.
Des médicaments sont essayés pour combattre ce fléau et finalement le mal est vaincu et la peste commence à disparaître. Albert Camus a certainement eu l’idée du fléau de la peste quand il a été atteint lui-même de la tuberculose. Aimant la vie, il s’est rendu compte jeune de sa fragilité. D'autre part, ce roman est construit comme une chronique fidèle aux événements et se compose de cinq parties symétriques bien calculées. L’écriture d’Albert Camus est, dans ce roman, sobre et le point de vue est objectif. L’homme, dans La peste, est confronté à l’absurde comme Meursault dans l’Étranger.
Des médicaments sont essayés pour combattre ce fléau et finalement le mal est vaincu et la peste commence à disparaître. Albert Camus a certainement eu l’idée du fléau de la peste quand il a été atteint lui-même de la tuberculose. Aimant la vie, il s’est rendu compte jeune de sa fragilité. D'autre part, ce roman est construit comme une chronique fidèle aux événements et se compose de cinq parties symétriques bien calculées. L’écriture d’Albert Camus est, dans ce roman, sobre et le point de vue est objectif. L’homme, dans La peste, est confronté à l’absurde comme Meursault dans l’Étranger.
Albert Camus, L’Étranger
L’anti-héros Meursault, au début du roman, est convié à l’enterrement de sa mère où il ne pleure pas. Tout lui est indifférent, Meursault est quelqu’un qui vit la routine et pour qui la vie n’a pas de sens. C’est cette indifférence-là qui est haïe par les autres et qui le condamne. Toute la première partie de ce livre décrit l’absurde de la vie et toute l’indifférence qu’il ressent. La seconde correspondant au procès après l’assassinat d’un homme arabe par Meursault.
Cette partie est désorganisée quant au temps prouvant que Meursault, en prison, manque de repères temporels contrairement à la première partie, linéaire, qui se déroule presque au jour le jour et dans l'ordre quand le personnage principal est encore libre. Sa condamnation à mort prouve le non-sens de la vie. Meursault, en prison, est désespéré et est confrontée à l’indifférence du monde. C’est ce silence face à son appel déraisonné qui est absurde. Comme dans l’envers et l’endroit où l’endroit est l’acceptation du monde et l’engagement, l’envers, lui, est la solitude face au monde, fruit de l’absurde. Face à l’absurdité du monde, l’homme est révolté.
L’Étranger et La peste se complètent. Nous avons une description de l’homme absurde qui est Meursault dans un monde absurde. Dans La peste, le monde est absurde également, mais le médecin Rieux est humaniste et s'engage à combattre le mal. La conclusion de La peste avec la fin du fléau est donc positive même si elle est vraiment triste car le médecin perd sa femme. En conclusion, pour ne pas être absurde, il nous faut nous engager, cet engagement également cher à Jean-Paul Sartre.
Cette partie est désorganisée quant au temps prouvant que Meursault, en prison, manque de repères temporels contrairement à la première partie, linéaire, qui se déroule presque au jour le jour et dans l'ordre quand le personnage principal est encore libre. Sa condamnation à mort prouve le non-sens de la vie. Meursault, en prison, est désespéré et est confrontée à l’indifférence du monde. C’est ce silence face à son appel déraisonné qui est absurde. Comme dans l’envers et l’endroit où l’endroit est l’acceptation du monde et l’engagement, l’envers, lui, est la solitude face au monde, fruit de l’absurde. Face à l’absurdité du monde, l’homme est révolté.
L’Étranger et La peste se complètent. Nous avons une description de l’homme absurde qui est Meursault dans un monde absurde. Dans La peste, le monde est absurde également, mais le médecin Rieux est humaniste et s'engage à combattre le mal. La conclusion de La peste avec la fin du fléau est donc positive même si elle est vraiment triste car le médecin perd sa femme. En conclusion, pour ne pas être absurde, il nous faut nous engager, cet engagement également cher à Jean-Paul Sartre.
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http://www.leuromag.com/Albert-Camus-le-philosophe-qui-reflechit-sur-une-existence-absurde_a1759.html
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« Il demanda à Rieux comment marchaient les formations. Il y avait cinq équipes au travail. On espérait en former d'autres. Le journaliste s'était assis sur son lit et paraissait préoccupé par ses ongles. Rieux examinait sa silhouette courte et puissante, ramassée sur le bord du lit. Il s'aperçut tout d'un coup que Rambert le regardait.
- Vous savez, docteur, dit-il, j'ai beaucoup pensé à votre organisation. Si je ne suis pas avec vous, c'est que j'ai mes raisons. Pour le reste, je crois que je saurais encore payer de ma personne, j'ai fait la guerre d'Espagne.
- De quel côté ? demanda Tarrou.
- Du côté des vaincus. Mais depuis, j'ai un peu réfléchi.
- À quoi ? fit Tarrou.
- Au courage. Maintenant je sais que l'homme est capable de grandes actions. Mais s'il n'est pas capable d'un grand sentiment, il ne m'intéresse pas.
- On a l'impression qu'il est capable de tout, dit Tarrou.
- Mais non, il est incapable de souffrir ou d'être heureux longtemps. Il n'est donc capable de rien qui vaille.
Il les regardait, et puis :
- Voyons, Tarrou, êtes-vous capable de mourir pour un amour ?
- Je ne sais pas, mais il me semble que non, maintenant.
- Voilà. Et vous êtes capable de mourir pour une idée, c'est visible à l'oeil nu. Eh bien, moi, j'en ai assez des gens qui meurent pour une idée. je ne crois pas à l'héroïsme, je sais que c'est facile et j'ai appris que c'était meurtrier. Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meure de ce qu'on aime.
Rieux avait écouté le journaliste avec attention. Sans cesser de le regarder, il dit avec douceur :
- L'homme n'est pas une idée, Rambert.
L'autre sautait de son lit, le visage enflammé de passion.
- C'est une idée, et une idée courte, à partir du moment où il se détourne de l'amour. Et justement, nous ne sommes plus capables d'amour. Résignons-nous, docteur. Attendons de le devenir et si vraiment ce n'est pas possible, attendons la délivrance générale sans jouer au héros. Moi, je ne vais pas plus loin.
Rieux se leva, avec un air de soudaine lassitude.
- Vous avez raison, Rambert, tout à fait raison, et pour rien au monde je ne voudrais vous détourner de ce que vous allez faire, qui me paraît juste et bon. Mais il faut cependant que je vous le dise : il ne s'agit pas d'héroïsme dans tout cela. Il s'agit d'honnêteté. C'est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c'est l'honnêteté.
- Qu'est-ce que l'honnêteté, dit Rambert, d'un air soudain sérieux.
- Je ne sais pas ce qu'elle est en général. Mais dans mon cas, je sais
qu'elle consiste à faire mon métier. »
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- Vous savez, docteur, dit-il, j'ai beaucoup pensé à votre organisation. Si je ne suis pas avec vous, c'est que j'ai mes raisons. Pour le reste, je crois que je saurais encore payer de ma personne, j'ai fait la guerre d'Espagne.
- De quel côté ? demanda Tarrou.
- Du côté des vaincus. Mais depuis, j'ai un peu réfléchi.
- À quoi ? fit Tarrou.
- Au courage. Maintenant je sais que l'homme est capable de grandes actions. Mais s'il n'est pas capable d'un grand sentiment, il ne m'intéresse pas.
- On a l'impression qu'il est capable de tout, dit Tarrou.
- Mais non, il est incapable de souffrir ou d'être heureux longtemps. Il n'est donc capable de rien qui vaille.
Il les regardait, et puis :
- Voyons, Tarrou, êtes-vous capable de mourir pour un amour ?
- Je ne sais pas, mais il me semble que non, maintenant.
- Voilà. Et vous êtes capable de mourir pour une idée, c'est visible à l'oeil nu. Eh bien, moi, j'en ai assez des gens qui meurent pour une idée. je ne crois pas à l'héroïsme, je sais que c'est facile et j'ai appris que c'était meurtrier. Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meure de ce qu'on aime.
Rieux avait écouté le journaliste avec attention. Sans cesser de le regarder, il dit avec douceur :
- L'homme n'est pas une idée, Rambert.
L'autre sautait de son lit, le visage enflammé de passion.
- C'est une idée, et une idée courte, à partir du moment où il se détourne de l'amour. Et justement, nous ne sommes plus capables d'amour. Résignons-nous, docteur. Attendons de le devenir et si vraiment ce n'est pas possible, attendons la délivrance générale sans jouer au héros. Moi, je ne vais pas plus loin.
Rieux se leva, avec un air de soudaine lassitude.
- Vous avez raison, Rambert, tout à fait raison, et pour rien au monde je ne voudrais vous détourner de ce que vous allez faire, qui me paraît juste et bon. Mais il faut cependant que je vous le dise : il ne s'agit pas d'héroïsme dans tout cela. Il s'agit d'honnêteté. C'est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c'est l'honnêteté.
- Qu'est-ce que l'honnêteté, dit Rambert, d'un air soudain sérieux.
- Je ne sais pas ce qu'elle est en général. Mais dans mon cas, je sais
qu'elle consiste à faire mon métier. »
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Albert Camus, La Peste, 1947
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